Ce nom désigne une municipalité de village de la Côte-Nord, implantée à 222 km au nord-est de Québec. Plus précisément, cette municipalité se trouve là où la rivière Saguenay se jette dans l'estuaire du fleuve Saint-Laurent. Dotée d'un décor exceptionnel fait de montagnes et d'eau, de roc et de verdure, cette municipalité constitue un point de convergence entre la Haute-Côte-Nord, le Saguenay et Charlevoix.
Tadoussac pourrait venir de l’innu-aimun« Totouskak » qui signifie « mamelles » ; deux collines rondes étant situées à l'ouest du village[2]. Le nom Tadaosakw est une variante traditionnelle autochtone du nom du village[2]. Selon Serge Bouchard, les Innus appellent cet endroit Tsheshagut[3].
Tadoussac offre un décor exceptionnel de montagnes, d'eau, de roc et de verdure. La municipalité de village constitue un point de convergence entre la Haute-Côte-Nord, le Saguenay-Lac-Saint-Jean et Charlevoix[2].
Au début du XVIIIe siècle, Tadoussac était un passage obligé pour qui voulait commercer des fourrures. C’est à ce comptoir, fondé en 1600 par Pierre de Chauvin sieur de Tonnetuit (avant 1575-1603), qu’aboutissaient les peaux récoltées dans un immense territoire couvrant les bassins versants du Saguenay et celui de la baie d’Hudson.
Au retour de l’une des expéditions, tracassés par le fonctionnariat colonial qui saisit leur cargaison de fourrures, les deux hommes se révoltent et se tournent vers l’Angleterre pour réaliser leur projet d'implanter un commerce des fourrures à la baie d’Hudson. Radisson et des Groseillers réussiront si bien que la compagnie de la Baie d'Hudson existe toujours[15].
XXe siècle et après
Le , la municipalité de village de Tadoussac est officiellement incorporée. Le , la municipalité de paroisse de Tadoussac est incorporée par détachement de la municipalité de village, mais est dissoute le .
En , Tadoussac célébre son 400e anniversaire.
Tourisme
Le village moderne de Tadoussac est situé non loin du poste de traite originel, à l'embouchure de la rivière Saguenay, aux limites des régions touristiques de Charlevoix et de Manicouagan. C'est maintenant une destination touristique prisée, principalement pour l'observation des baleines et grâce à la beauté sauvage du fjord glaciaire de la rivière Saguenay. Le village est aussi reconnu internationalement, depuis 1998, comme faisant partie du très sélect Club des plus belles baies du monde et il est aussi le premier membre officiel en Amérique du Nord. Plus de 300 000 visiteurs visitent chaque année ce village de moins de 1 000 âmes. On y retrouve la chapelle de Tadoussac, la plus ancienne chapelle de bois encore existante au Canada.
La région de Tadoussac est principalement constituée de zones rurales ou sauvages et est le site de parcs nationaux et provinciaux, tels que le parc marin du Saguenay–Saint-Laurent et le parc national du Saguenay. À quelques kilomètres du village, se trouvent les dunes de Tadoussac, les plus hautes dunes de sable du Canada. Le Grand Hôtel de Tadoussac jouit aussi d'une réputation internationale, célèbre notamment pour son toit rouge immortalisé par le tournage du film L'Hôtel New Hampshire, d'après le roman de John Irving, tandis que l'auberge de jeunesse l'a été avec le tournage du film Tadoussac (2017). La Petite Chapelle, le Centre d'interprétation des mammifères marins et le Poste de traite Chauvin sont parmi les attraits touristiques les plus prisés par les visiteurs des quatre coins du monde.
La rivière Saguenay se jette dans le fleuve Saint-Laurent et y apporte de l’eau douce froide. Or, à cet endroit, du fait que le fleuve contienne de l'eau salée et qu'il soit beaucoup plus profond, on assiste à la construction de turbulences idéales où pullulent une faune et une flore uniques. C'est la raison pour laquelle les baleines s'y donnent rendez-vous. On y retrouve les plus gros cétacés, entre autres le rorqual commun et, parfois, la baleine bleue. Le fond marin autour de Tadoussac est devenu le parc marin du Saguenay–Saint-Laurent.
Le Centre d'interprétation des mammifères marins, qui comporte également un centre de recherche scientifique sur les cétacés et mammifères marins est ouvert aux visiteurs de mai à octobre.
Vie culturelle
Les nombreux touristes en visite à Tadoussac peuvent profiter des activités culturelles qu'on y retrouve en été. On peut découvrir le Festival de la chanson de Tadoussac fin juin. Le reste de l'été, dans le cadre du Festival, on peut assister à des spectacles quasi quotidiens, soit à l'Auberge de jeunesse, au Gibard, au Pub de la Microbrasserie Tadoussac ou encore au sous-sol de l'église. Chaque année, s'y produit le groupe québécois worldbeat Sagapool dont un des membres est originaire du village. À l'été 2014, Tadoussac accueillait la toute 1re Biblio plage du Québec, la Biblio plage de Mme Chose. Depuis 2012, se tient un festival de musique et d'art étudiant Le Grand Tintamarre à Tadoussac (appelé en 2012 Cégep en vacances à Tadoussac). Se tenant à l'auberge de jeunesse de Tadoussac durant la première fin de semaine de juin, le festival se veut un tremplin pour la relève musicale québécoise. En 2017, l'ouverture de la Microbrasserie Tadoussac, ouverte à l'année apporte un vent de fraicheur au village. Récipiendaire de plusieurs prix tel que Canada Gold pour la Triplette et le Canada Bronze pour la Buse au concours prestigieux du Beer World Award, la bière y est produite sur place et distribuée à travers le Québec.
Monuments
La chapelle de Tadoussac, également appelée la chapelle des Indiens, est l'une des plus anciennes églises en bois en Amérique du Nord[16]. La chapelle actuelle fut construite en 1747 sous les ordres du père Claude Coquart, les travaux se sont terminés le .
La rue de Tadoussac a été nommée en l'honneur de cette municipalité, en 1955, dans la ville de Québec.
Notes et références
↑Affaires municipales et Occupation du territoire Québec, « Tadoussac », sur Répertoire des municipalités (consulté le ).
↑ ab et cGouvernement du Québec, « Tadoussac », sur Commission de toponymie du Québec, (consulté le ) : « Autres graphies : Tad8ssaki et Tadousac, au XVIIe et XVIIIe siècles, ainsi que Tadoussak, Tatoushak et Thadoyzeau. ».
↑Frère Marie-Victorin, « Flore laurentienne : f) Section maritime du Saint-Laurent » [PDF], sur Bibliothèque nationale ou aux Archives nationales (BAnQ), Imprimerie de La Salle, (consulté le ) : « À partir de Saint-Jean-Port-Joli, l'eau du Saint-Laurent commence à être salée », p. 59, 60 de 920.
↑Musée virtuel de la Nouvelle-France, « Les explorateurs - Jacques Cartier 1534-1542 », sur Musée canadien de l'histoire (consulté le ) : « La route maritime qu’il emprunte, en 1534, lui était déjà familière ».
↑Musée virtuel de la Nouvelle-France, « Les explorateurs - Samuel de Champlain 1604-1616 », sur Musée canadien de l'histoire (consulté le ) : « Vers 1602, Henri IV accorde à Samuel de Champlain le titre de géographe royal ».
↑Còté Hélène, « La traite des fourrures en Nouvelle-France » [PDF], sur Érudit, Centre interuniversitaire d’études québécoises (CIEQ), (consulté le ) : « Le commerce des pelleteries n’était pas une nouveauté pour les Amérindiens de l’est lors du passage de Jacques Cartier, en 1534. », p. 15.