Symphonie no 3 de Bruckner
Wagner-Sinfonie
La Symphonie no 3 en ré mineur (WAB 103) d’Anton Bruckner, dite « Wagner-Sinfonie », est une symphonie composée à partir du et dédiée au Maître Richard Wagner « avec le plus grand respect ». Tout comme la suivante, elle sera revue à plusieurs reprises, notamment en 1876-1877 et en 1888-1889. Cette symphonie se caractérise par une abondance de traits hardis ; l’orchestration a progressé par rapport à celle de la Deuxième Symphonie. L’influence wagnérienne est reconnue à plusieurs détails techniques et, également, à la forme du Finale où se mêlent des éléments dramatiques. Fiche techniqueComposition : commencée le — terminée fin 1873, début 1874. La symphonie est en quatre mouvements :
Dédicace : Richard Wagner. Premières auditions : à Vienne le sous la direction de Bruckner (version 1877) et le sous la direction d'Hans Richter (version 1889). Versions et éditionsIl n'existe pas moins de six versions et variantes de cette symphonie. Version initiale de 1873La version de 1873 est celle que Bruckner adressa à Wagner pour approbation. Leopold Nowak l'a éditée en 1977 sur base de la copie dédicacée à Wagner. La première a été assurée par Hans-Hubert Schönzeler au Festival des Arts d'Adelaïde en Australie en 1978. Cette version initiale de la symphonie comportait de nombreuses citations du Maître de Bayreuth qui ont été en majorité retirées des versions ultérieures et c'est « de toute évidence, l'un des objectifs des révisions successives de la Troisième Symphonie. […] L'écriture de Bruckner tend à être plus diatonique, avec de fréquentes progressions schubertiennes par tierces[1] ». L’orchestration procède fréquemment de l’esthétique de l’orgue. Révision de 1874Cette version est un raffinement de la version initiale[2],[3] — Carragan. Cette version, qui n'est pas encore éditée, est de même longueur et structure que la précédente, mais divers passages, notamment dans le premier mouvement, ont des modifications en imitation canonique. La première de cette version a été exécutée et enregistrée par Gerd Schaller.
Deuxième version (1876-1878)Version "1876"Bruckner révisa la symphonie en 1876. L'Adagio de 1876 a été édité par Nowak en 1980. Les débuts des parties 1 et 3 sont augmentés et l’accompagnement difficile en doubles-croches syncopées de la partie 5 est remplacé par celui utilisé par Wagner dans l'ouverture de Tannhäuser[4]. Les autres mouvements de la version "1876" ont été reconstitués par Carragan.
Comme l'écrit Carragan, cette version, quoique complétée au cours du printemps de 1877, est appelée version “1876”, car son mouvement lent caractéristique en cinq parties était daté 1876 et a été publié par Nowak sous cette date. Une confusion avec la version révisée durant l'automne de 1877 peut être ainsi évitée. La version "1876" constituait en fait la phase initiale de la deuxième version de cette symphonie qui a subi de multiples révisions[4]. La première audition de cette version "1876" a été exécutée par Richard Pittman avec l'Orchestre philharmonique de la Nouvelle Angleterre le à Boston, Massachusetts[4],[5]. Révision de 1877-1878Durant l'automne 1877, Bruckner continua à réviser la symphonie :
La version 1877 a été d'abord éditée par Oeser en 1950. Une réédition critique par Nowak – avec la coda de 1878 du scherzo – a eu lieu en 1981. Troisième version (1889)Dans cette version, publiée par Nowak in 1959, la coda du scherzo est supprimée et des coupures supplémentaires sont effectuées principalement dans le premier mouvement et le finale. Édition de 1890Il n'est pas certain que cette révision, faite avec l'aide de Franz Schalk et éditée par Rättig en 1890, ait été effectivement approuvée par Bruckner. MouvementsLes mouvements sont emportés par un souffle d’héroïsme. Le compositeur semble évoquer une lutte à travers laquelle il mène son thème primitif jusqu’au triomphe final. I. Gemäßigt, MisteriosoAprès quatre mesures d’accords brisés de ré aux cordes, le thème fondamental est annoncé par la trompette et repris avec un lyrisme plus prononcé par le cor. Premier thème. Un court intermezzo : les bois imitent les derniers sons émanant des cors et immédiatement après les cordes terminent le premier thème avec un crescendo grandiose et un court decrescendo. La dernière mesure (un triolet) se meurt en un ultime soubresaut et le thème se répète dans toute sa plénitude. Second thème. Le second thème est chanté par le cor et les altos jouent une mélodie pastorale. Dans la version de 1877 et les suivantes l'exposition du troisième thème se termine sur un choral à la trompette. Une citation du Miserere de la Messe en ré mineur - comme dans la transition vers le climax de l'Adagio de la neuvième symphonie - fait la transition vers le développement. Troisième thème. Dans le développement, il y a une circulation presque continuelle du thème fondamental à travers toute la symphonie dont les autres idées apparaissent comme des diversions destinées à mieux le mettre en valeur. Dans la version initiale du développement apparaissent deux citations wagnérienne (Tristan et La Walkyrie), ainsi que du motif inaugural de la deuxième symphonie : mesures 461–502. Quatrième thème. II. Adagio, FeierlichLes cordes attaquent très lentement puis plus vivement et une mélodie fervente est confiée aux altos que le basson et la clarinette reproduisent. Suit un épisode religieux avec un rythme de sarabande. Premier thème.
Second thème.
Troisième thème. Dans la version originale de la symphonie et sa révision de 1876, la structure de ce mouvement est celle d'un lied en cinq parties (ABA’B’A’’). La large coupure ultérieure de la partie centrale du mouvement l'a réduit en une forme lied en trois parties (ABA') III. Scherzo : Ziemlich schnellLe village invite à la danse : les violons s’essaient à une roulade, les basses s’aventurent à quelques pizzicati puis après un crescendo, tout l’orchestre fait résonner une danse qui se déroule certes avec entrain mais dont le rythme soutenu, implacable, ainsi que son mode mineur parfois écrasant en font une danse macabre. Composé dans l'esprit des scherzos de ses précédentes symphonies. Toutefois, un mouvement berceur apparaît et les violons chantent un chant du pays que le hautbois essaie de déformer. Premier thème. Le trio développe un dialogue entre les altos et les premiers violons accompagnés par le reste des cordes. Dans la version de 1877-1878, la reprise du scherzo est suivie par une puissante coda. IV. Finale : AllegroD’emblée on ressent une certaine inquiétude (doubles-croches chromatiques aux violons). La trompette introduit l’idée fondamentale représentant, sans doute, la colère de Wotan dans La Walkyrie. Premier thème. Le second thème est une polka et le compositeur explique ce passage de la manière suivante : « Voici. Dans cette maison se tient un grand bal. À côté, le maître du logis, un ami de Bruckner, est enseveli. C’est le cours naturel de la vie que j’ai voulu dépeindre dans le Finale de ma Troisième Symphonie ». Second thème. Le choral n’arrive à son plein épanouissement qu’à la reprise et est marqué par le chant aux trompettes soutenu par tous les cuivres. Troisième thème. OrchestrationElle est écrite pour orchestre symphonique.
Discographie sélectiveEnregistrement intégral des 18 versions des symphonies par Markus Poschner avec le Bruckner Orchester Linz et l'ORF Vienna Radio Symphony Orchestra, CapricioNRPremière version (1873-1874)Version initiale de 1873 (Nowak, 1977)
Révision de 1874 (Carragan, non publiée)Deux enregistrements :
Deuxième version (1876-1878)Version "1876" (Carragan, non publiée)La version "1876", qui a été exécutée en concert par Richard Pittman avec l'Orchestre philharmonique de la Nouvelle Angleterre le 2 mars 2019 à Boston[5], n'a pas encore d'enregistrement commercial. Adagio de 1876 (Nowak, 1980)Il existe quelques enregistrements, notamment :
Version 1877-1878Édition Öser (1950)
Édition critique de Nowak (1981, scherzo avec coda)
Troisième version (1889)Édition Rättig (1890)
Édition critique de Nowak (1959)La discographie basée sur cette édition est pléthorique. Une sélection :
Notes et références
Sources
Liens externes
|
Portal di Ensiklopedia Dunia