Symphonie en fa mineur de Bruckner
À la fin de sa période d'étude des formes et orchestration auprès de Otto Kitzler, Anton Bruckner composa le des esquisses pour une symphonie en ré mineur, WAB add 244[1]. HistoriqueBruckner décide de composer une œuvre nouvelle qui réunit à la fois la forme sonate émanant du précédent Quatuor à cordes, une orchestration provenant de l’Ouverture en sol mineur et une certaine libération de style à travers l’étude de Tannhäuser. Ces trois éléments donnent naissance à une première symphonie en fa mineur, composée en trois mois – et reniée plus tard comme celle en ré mineur de 1869, dite la Zéroïème – et est pour cette raison parfois appelée la Double zéro. Le chef d’orchestre d’opéra Otto Kitzler, le dernier professeur de composition de Bruckner, estime que ce travail n’est « pas vraiment inspiré ». Aussi, l’auteur désavoue sa symphonie d’études, sans pour autant la détruire[2].
Fiche technique
La symphonie est en quatre mouvements :
AnalyseCette symphonie d'études préfigure en quelque sorte la symphonie no 1 de 1866. On n'y décèle pas de grande influence wagnérienne, mais les mouvements résonnent d’échos de Schumann et de Mendelssohn Bartholdy notamment dans le début du Finale où l’on pourrait penser que Schumann l’a écrit. On retrouve, également, dans l’Andante, des influences mozartiennes, par exemple du second mouvement de la Quarante-et-unième Symphonie « Jupiter ». Allegro molto vivaceLe premier mouvement est un Allegro molto vivace. Il est à la fois mélodique, rythmique et dynamique. Il comprend deux thèmes : l’un pianissimo confié aux violons ; le second fortissimo au tutti avec trombone. Puis sont développés les deux motifs ; la deuxième mélodie principale, en majeur, est lyrique. Après un passage héroïque, on entend une mélodie de flûte concluant l’exposition. Enfin, un développement d’une grande perfection amène à la récapitulation. Andante moltoLe deuxième mouvement est un Andante molto. Il a pour base un thème vigoureusement rythmé car le compositeur entend le traiter comme un mouvement de forme sonate. Il oppose cet élément nerveux au chant du hautbois qui reprend en forme de guirlandes de triples croches le style de la variation ornementale avec des grupetti du violon solo. Ensuite, un dialogue s’instaure avec les flûtes, les clarinettes et le basson. Le tout s’achève avec un duo entre le cor et les timbales. ScherzoLe troisième mouvement est un Scherzo noté « Schnell » (« Rapidement »). Il débute avec un thème rythmique chanté par les clarinettes et les bassons en alternance avec les notes détachées et régulières des cordes. Les vents et les cordes, avec des passages en croches donnés par les altos, commencent le paisible Trio suivi des cors et des premiers violons. FinaleLe Finale est noté « Allegro ». Dès le début, il attaque en fa mineur aux cordes, hautbois et cors. Puis, une longue phrase mélodique avec un accompagnement des cordes. Un cor initie un tendre développement qui passe par plusieurs tonalités et, après la récapitulation, il revient progressivement en fa majeur pour se terminer dans l’allégresse. Discographie sélective
RéférencesNotes
Sources
Liens externes
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