Sophie Poirier arrive à Paris en 1868. Durant le siège de Paris, elle ouvre un atelier coopératif de confection d'uniformes qui compte 70–80 ouvrières[3],[4],[5].
En , Poirier soutient le manifesto de l'association féministe mené par André LéoRevendication des droits de la femme en signant citoyenne Poirier[6].
Après la fondation du Comité de vigilance de Montmartre en par Georges Clemenceau, Poirier le dirige et collabore avec ses adhérents qui comptent, entre autres, Louise Michel et Anna Jaclard[7],[2]. Michel raconte que Poirier, Blin et Béatrix Excoffon allèrent la chercher à la sortie de sa classe pour créer le comité[9]. Poirier obtient également un local du maire, Clemenceau, pour le comité[5]. Poirier signale à la police des proches des Versaillais dans le cadre de ce comité[10].
Poirier créa et présida[11] le club de la Boule Noire[1] et Beatrix Excoffon en fut la vice-présidente[12]. Pour ce club politique destiné aux femmes uniquement, un appartement rue des Acacias dans le XVIIe arrondissement de Paris fut réquisitionné à sa demande[7],[12],[13]. La prostitution, l’organisation du travail, ou l’éducation des jeunes filles sont autant de sujets débattus par ce club[1]. La mort de l'Archevêque de Paris, Georges Darboy, et le renversement de la colonne Vendôme y furent votés[14].
Son atelier coopératif ferme dû au manque de travail le [7]. Sophie Poirier, en compagnie des membres du comité Jaclard et Léo, réagit à la proclamation de la Commune au moment de sa proclamation et devient ambulancière[15].
Lors de son procès, le juge remarque un « passé exempte de tout reproche », d'une femme qui s'occupait des « moyens d'améliorer le sort des femmes en général »[16]. Pour cette raison, elle est accusée d'« avoir fait preuve d'une grande exaltation » et cela résulte dans sa condamnation[16]. Le , le 26e conseil de guerre la condamne à la déportation dans une enceinte fortifiée qui fut la prison centrale d’Auberive où elle resta jusqu’à la fin de sa vie[7].
↑Eugene W. Schulkind, « Le rôle des femmes dans la Commune de 1871 », Revue d'Histoire du XIXe siècle - 1848, vol. 42, no 185, , p. 16 (DOI10.3406/r1848.1950.1467, lire en ligne, consulté le )
↑(en) Edith Thomas, « The Women of the Commune », The Massachusetts Review, vol. 12, no 3, , p. 409–417 (ISSN0025-4878, lire en ligne, consulté le )
↑ a et bEdith Thomas, Les pétroleuses, Gallimard, (lire en ligne), p. 53
↑Christine Fauré, Political and Historical Encyclopedia of Women, Routledge, , 359 p. (ISBN9781135456917)
↑Louise Michel, la Commune, Paris, Editions Stock, collection Stock+plus, 1978, (lire en ligne), chap. IX (« Les femmes de 70 »), p. 174
↑Eugene W. Schulkind, « Le rôle des femmes dans la Commune de 1871 », Revue d'Histoire du XIXe siècle - 1848, vol. 42, no 185, , p. 20 (DOI10.3406/r1848.1950.1467, lire en ligne, consulté le )
↑Tristan Remy et Tristan Rémy, La Commune à Montmartre, 23 mai 1871, Éditions sociales, (lire en ligne)
↑Edith Thomas, Les pétroleuses, Gallimard, (lire en ligne), p. 227
↑E. Guillemot, P. Gras, Ph. Du Verdier, Ministère de la Justice. Mélanges ; dossiers de recours en grâce. Inventaire sommaire (BB/24/725-BB/24/890), vol. 2, Archives nationales (France), (lire en ligne), Dossiers 11450 à 11772
↑Edith Thomas, Les pétroleuses, Gallimard, (lire en ligne), p. 156
↑ a et b« Violence des communardes : une mémoire à revisiter », Revue Historique, vol. 297, no 2 (602), , p. 526 (ISSN0035-3264, lire en ligne, consulté le )