Saint-Pierre-de-Semilly

Saint-Pierre-de-Semilly
Saint-Pierre-de-Semilly
Entrée de la commune.
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Normandie
Département Manche
Arrondissement Saint-Lô
Intercommunalité Saint-Lô Agglo
Maire
Mandat
Jean-Claude Braud
2020-2026
Code postal 50810
Code commune 50538
Démographie
Gentilé Semillais
Population
municipale
437 hab. (2021 en évolution de −1,58 % par rapport à 2015)
Densité 95 hab./km2
Géographie
Coordonnées 49° 07′ 15″ nord, 1° 00′ 16″ ouest
Altitude Min. 78 m
Max. 174 m
Superficie 4,59 km2
Type Commune rurale à habitat dispersé
Unité urbaine Hors unité urbaine
Aire d'attraction Saint-Lô
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton de Pont-Hébert
Législatives Première circonscription
Localisation
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Saint-Pierre-de-Semilly est une commune française, située dans le département de la Manche en région Normandie, peuplée de 437 habitants[Note 1].

Géographie

La commune est située à l'est du département de la manche, à 6 km à l'est de Saint-Lô.

Climat

En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique franc, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[2]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Normandie (Cotentin, Orne), caractérisée par une pluviométrie relativement élevée (850 mm/a) et un été frais (15,5 °C) et venté[3]. Parallèlement le GIEC normand, un groupe régional d’experts sur le climat, différencie quant à lui, dans une étude de 2020, trois grands types de climats pour la région Normandie, nuancés à une échelle plus fine par les facteurs géographiques locaux. La commune est, selon ce zonage, exposée à un « climat contrasté des collines », correspondant au Bocage normand, bien arrosé, voire très arrosé sur les reliefs les plus exposés au flux d’ouest, et frais en raison de l’altitude[4].

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,4 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 11,9 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 996 mm, avec 14,4 jours de précipitations en janvier et 8,5 jours en juillet[2]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Condé-sur-Vire à 8 km à vol d'oiseau[5], est de 11,3 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 956,7 mm[6],[7]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[8].

Urbanisme

Typologie

Au , Saint-Pierre-de-Semilly est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[9]. Elle est située hors unité urbaine[10]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Saint-Lô, dont elle est une commune de la couronne[Note 2],[10]. Cette aire, qui regroupe 63 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[11],[12].

Occupation des sols

L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (93,5 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (94,7 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : prairies (58,5 %), terres arables (28,7 %), zones urbanisées (6,5 %), zones agricoles hétérogènes (6,3 %)[13]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].

Carte en couleurs présentant l'occupation des sols.
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

Toponymie

Le nom de la localité est attesté sous la forme Saint Pierre du Chastel de Semilly en 1310[14].

L'hagiotoponyme Saint-Pierre fait référence à l'apôtre Pierre.

Le nom de Semilly représente l'appellation initiale d'un domaine qui fut démembré en deux paroisses, Saint-Pierre-de-Semilly et La Barre-de-Semilly.

Le gentilé est Semillais.

Histoire

Saint-Pierre-de-Semilly fut probablement occupé dès l'époque gallo-romaine, comme le laisse supposer le passage sur son territoire de la voie romaine Isigny-Vire qui passait près du presbytère et du château actuel, et un peu à l'ouest de l'ancien château fort, et, la découverte de divers débris et objet de cette époque[15], notamment de nombreuses médailles romaines du Haut-Empire découvertes vers la fin du XVIIe siècle, près du château[16].

Un village existe probablement à l'époque mérovingienne, et un premier village fortifié accolé à une motte castrale voit le jour afin de contrôler un passage à gué sur l'antique voie romaine d'Isigny à Vire.

Au XIe siècle, les ducs de Normandie sur une éminence dominant le gué, érige un donjon, accolé à une basse-cour, l'ensemble protégé par des levées de terres et des fossés et par les étangs créés à cette époque sur l'ancien gué avec la construction d'une digue-chaussée.

Le bourg, situé à l'ouest de la forteresse, protégé par une seconde enceinte se développe autour de l'église. Rattaché au domaine royal français en 1204, la châtellenie est donné en 1259 par Saint Louis à Richard de Parfouru, à titre de ferme perpétuelle. Le domaine passe ensuite à la famille de Mathan, à la suite du mariage d'une petite-fille de Richard avec Jean III de Mathan, chevalier. Devenu inutile après la guerre de Cent Ans la forteresse est rasé, et l'on édifie un nouveau manoir seigneurial à peu de distance sur le rempart nord du village.

Un gibet était situé à l'est du bourg, et un Hôpital permettait d’accueillir les pauvres[15]. Une foire annuelle se tenait le 16 mai[15].

Le château actuel de style Renaissance est construit par Georges Ier de Mathan (1528-1592), gouverneur de la ville et du château de Saint-Lô.

À la fin du XVIIe siècle, Louis de Mathan procède à des aménagements paysagers. Son fils, Bernardin de Mathan, au milieu du XVIIIe siècle fera de même. Au XIXe siècle, Georges de Mathan transforme le site de l'ancien château médiéval en parc avec une promenade autour des étangs.

Politique et administration

Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
…1791 1792 François Lamy    
1793 1794 Jacques Lemière   Officier public
1794 1795 Nicolas Langlois   Officier public
1795 1797 François Aze    
1797 1798 Nicolas Langlois    
1798 1803 Jacques Treffeu    
1803 1804 Gilles Durand    
1804 1808 Thomas Aze    
1808 1816 Gilles Durand    
1816 1817[17] Jean-Baptiste Heurtevent    
1817 1848 Olivier Jean Leguédois   Cultivateur
1848 1855 Pierre Saint-Laurent    
1855 1857[18] Olivier Jean Leguédois   Cultivateur
1857 1857 Pierre Crocquevieille   Cultivateur
1858 1860 Félix Jean Leguédois    
1861 1870 Georges de Mathan    
1870 1874 Toussaint Saint-Laurent    
1874 1878 Georges de Mathan    
1878 1880 Toussaint Saint-Laurent    
1881 1882 Michel Buot    
1883 1887[19] Toussaint Saint-Laurent    
1887 1892 Aimable Buot    
1892 1908 Pierre Durand    
1908 1942 Louis de Mathan    
1942 1943 Aimé Lecoustey   faisant fonction
1943 1944 Edmond Marie   faisant fonction
1944 1977 Maurice Herman    
1977 1989 Joseph Coquoin    
1989 1995 Michel Lecuqu    
1995 mai 2020 Denis Barbey SE Inspecteur commercial
mai 2020[20] En cours Jean-Claude Braud DVD Chef d’entreprise à la retraite, conseiller départemental depuis 2008
Une partie des données est issue d'une liste établie par Jean Pouëssel et Jacqueline Ledunois[21].

Le conseil municipal est composé de onze membres dont le maire et trois adjoints[20].

Démographie

L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[22]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[23].

En 2021, la commune comptait 437 habitants[Note 3], en évolution de −1,58 % par rapport à 2015 (Manche : −0,76 %, France hors Mayotte : +1,84 %).

Évolution de la population  [ modifier ]
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
471423535503466451493520439
1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
397387362351336338298354318
1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
296296283251277257244195241
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2011 2016
247254271307357378401423442
2021 - - - - - - - -
437--------
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[24] puis Insee à partir de 2006[25].)
Histogramme de l'évolution démographique

Économie

Lieux et monuments

Jean sans Terre, alors qu'il était duc de Normandie, donna la quatrième année de son règne (1199-1204) divers commissions, datées de Rouen, à Robert de Trégoz, dont celle de remettre le château de Semilly à Guillaume II du Hommet († v. 1210), connétable de Normandie[27].
Dans la première moitié du XIVe siècle, au cours de la guerre de Cent Ans, le château fut occupé par les Anglais jusqu'au retour de la Normandie à la France, et rasé peu après. De la forteresse médiéval, il ne subsiste au sommet du talus que quelques hauts pans de murs en schiste appareillés en « arêtes de poisson ». L'esplanade du donjon, dissimulé dans le sous-bois, est bordé au nord et à l'est par un ancien fossé. Au sommet de la butte, l'ancienne basse-cour est devenue un simple pré.
  • Motte castrale. Située à gauche du bourg, celle-ci ne se devine plus, ensevelie sous le sous-bois.
  • Vestiges du rempart urbain, enfoui sous la végétation. Il s'ouvre d’une brèche sur la route départementale 90 (vers Saint-Lô), et sous la passerelle qui l’enjambe on peut en voir l'importance.
  • Grande ferme à cour carrée, à l'ouest du château, qui s'étend jusqu'à l'église.
  • Église Saint-Pierre du XIIe siècle inscrite au titre des monuments historiques par arrêté du [28], d'origine romane comme en témoigne son portail sculpté sur la façade sud et l'appareillage des pierres de la nef en épi (opus spicatum). L'édifice, qui arbore un clocher carré et une nef unique, abrite des fonts baptismaux du XIIIe et des statues du XVIIIe[21].
  • Presbytère.
  • Croix de chemin dite Croix des douze Chênes du XVIIe siècle, et croix de cimetière du XVIIe siècle.
  • L'étang de Saint-Pierre et les abords du château sont un site naturel classé et inscrit par arrêté des et [29].

Activité et manifestations

Personnalités liées à la commune

Tombeau de Georges de Mathan (1771-1840)
Le tombeau de Georges de Mathan (1771-1840), dans le cimetière.
  • Geoffrey de Clinton († v. 1133), baron anglo-normand, chambellan et trésorier du roi d'Angleterre Henri Ier.
  • Élisabeth de Surville (Saint-Pierre-de-Semilly, 1682 - 1718), cofondatrice de l'Institut des Filles du Bon Sauveur[30].
  • Georges de Mathan ( - ), marquis de Mathan, pair de France, maréchal des camps et armées du roi, chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis, officier de l'ordre royal de la Légion d'honneur, est inhumé à Saint-Pierre-de-Semilly. La famille de Mathan, originaire de Saint-Pierre-de-Semilly, est en possession du château depuis 1330[21].

Voir aussi

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Bibliographie

  • Daniel Delattre et Emmanuel Delattre, La Manche les 602 communes, Grandvilliers, Éditions Delattre, , 280 p. (ISBN 978-2-9159-0709-4), p. 221.
  • René Gautier et al. (préf. Jean-François Le Grand, postface Danièle Polvé-Montmasson), 601 communes et lieux de vie de la Manche : Le dictionnaire incontournable de notre patrimoine, Bayeux, Éditions Eurocibles, coll. « Inédits & Introuvables », , 704 p. (ISBN 978-2-35458-036-0), p. 594.

Articles connexes

Liens externes

Notes et références

Notes

  1. Population municipale 2021.
  2. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
  3. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.

Cartes

  1. IGN, « Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ).

Références

Altitudes, superficie : répertoire géographique des communes[31].
  1. « Géoportail (IGN), couche « Limites Administratives » activée ».
  2. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501,‎ (DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le ).
  3. « Zonages climatiques en France métropolitaine », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
  4. GIEC normand, Le climat en Normandie : présentation et évolution, , 18 p. (lire en ligne), p. 2.
  5. « Orthodromie entre Saint-Pierre-de-Semilly et Condé-sur-Vire », sur fr.distance.to (consulté le ).
  6. « Station Météo-France « Conde Sur Vire_sapc » (commune de Condé-sur-Vire) - fiche climatologique - période 1991-2020 », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
  7. « Station Météo-France « Conde Sur Vire_sapc » (commune de Condé-sur-Vire) - fiche de métadonnées », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
  8. « Climadiag Commune : diagnostiquez les enjeux climatiques de votre collectivité », sur meteofrance.fr, (consulté le ).
  9. « La grille communale de densité », sur Insee, (consulté le ).
  10. a et b Insee, « Métadonnées de la commune de Saint-Pierre-de-Semilly ».
  11. « Liste des communes composant l'aire d'attraction de Saint-Lô », sur Insee (consulté le ).
  12. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur le site de l'Insee, (consulté le ).
  13. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole) », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique (consulté le ).
  14. Ernest Nègre, Toponymie générale de la France, Droz, , p. 1572.
  15. a b et c Delattre, 2002, p. 221.
  16. de Gerville 1829, p. 233 lire en ligne sur Gallica..
  17. Mort en exercice le .
  18. Mort en exercice le .
  19. Mort en exercice le .
  20. a et b Jean-Claude Braud élu maire.
  21. a b et c Gautier 2014, p. 594.
  22. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
  23. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
  24. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
  25. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.
  26. « Château », notice no PA00110596, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  27. Charles de Gerville, « Recherches sur les anciens châteaux du département de la Manche : Arrondissement de Saint-Lô », dans Mémoires de la Société des antiquaires de Normandie, Mancel (Caen) - Ponthieu et Delaunay (Paris), (lire en ligne), p. 216-217.
  28. « Église », notice no PA00110597, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  29. Document émis par la DREAL de Basse-Normandie.
  30. « La Fondation Bon Sauveur d'Alby - Les fondateurs du Bon Sauveur » (consulté le ).
  31. Site de l'IGN.