Sœurs de la Providence de la Pommeraye

Sœurs de la Providence de la Pommeraye
Image illustrative de l’article Sœurs de la Providence de la Pommeraye
« À l"écoute de Dieu, à l'écoute des frères »
Ordre de droit pontifical
Approbation diocésaine 1845
par Guillaume Angebault
Approbation pontificale
par Benoît XVI
Institut congrégation religieuse
Type apostolique
Spiritualité carmélitaine
But enseignement, soins des malades
Structure et histoire
Fondation
La Pommeraye
Fondateur Marie Moreau
Abréviation S.P
Agrégé à Ordre du carmel
Site web Site officiel
Liste des ordres religieux

Les sœurs de la Providence de la Pommeraye sont une congrégation religieuse féminine enseignante et hospitalière de droit pontifical.

Histoire

En 1809, Marie Moreau (1788-1864) prend la direction de l'école de la La Pommeraye après une formation à l'enseignement chez les Sœurs de Saint-Charles d’Angers. Elle est bientôt rejointe par des compagnes. Le , Charles Montault, évêque d’Angers fait une visite épiscopale à La Pommeraye et donne à l'établissement naissant la règle du tiers-ordre du Mont Carmel[1].

Le , Marie Moreau et cinq compagnes prononcent leurs vœux. Elle prend le nom de sœur Marie-Joseph[2]. La même année, elle fait construire une maison qu'elle nomme « La Providence », nom qui désigne peu à peu la congrégation elle-même[3]. Elle est reconnue supérieure générale en 1831[4].

En 1845, les constitutions sont approuvées par Guillaume Angebault, évêque d’Angers, puis reconnues civilement par un décret du par le président Louis-Napoléon Bonaparte[5]. Le , la congrégation est agrégée à l'ordre du carmel[3].

Elles ouvrent leur première maison hors de France en 1953 avec une maison en Côte d’Ivoire. En Afrique, elles s’implantent ensuite au Burkina Faso (1983), au Bénin et à Madagascar (1998) et au Cameroun (2010)[6],[7]. Elles ouvrent des écoles et des centres de soins, et œuvrent pour la promotion de la femme[8]. En Amérique Centrale, elles s'installent d’abord au Honduras (1973), puis au Guatemala (1988) et au Salvador (1996)[8]. Elles sont présentes au Vietnam depuis 1998[9].

En 1996, les sœurs de la Pommeraye entrent dans la fédération carmélitaine apostolique avec cinq autres instituts apostoliques français[10]: les sœurs de Sainte Thérèse d'Avesnes, les auxiliatrices de la charité, les sœurs de Notre-Dame du Mont-Carmel d’Avranches, les sœurs de l’Immaculée du Mont-Carmel de Nantes et les sœurs de Saint-Martin de Bourgueil. En 2005, ces deux dernières congrégations fusionnent avec la Providence de la Pommeraye[11].

Le , le Saint-Siège reconnaît l'institut qui devient de droit pontifical[12].

Fusion

Photo noir et blanc d'une religieuse âgée, portant un crucifix en travers sur la poitrine
Mère Marie-Joseph Moreau (1788-1864), la fondatrice.

6 congrégations ont fusionné avec elles[13]:

  • 1955 : Sœurs de la Providence de Chartres fondées par François de Pedoue (1603-1667), chanoine à la cathédrale de Chartres. Il mène d'abord une vie de libertin mais se convertit le 10 août 1635 à la suite d'un grave accident. Parmi ces pénitentes, cinq se sentent appelé à se consacrer à Dieu[15]. Après un essai infructueux auprès des « filles débauchées », il les oriente vers les orphelines et achète, le 20 février 1648, une hôtellerie pour les loger. Le 22 décembre 1653, Jacques Lescot, évêque de Chartres, accorde les lettres définitives d'institution des Filles de la Providence, lettres confirmées par Louis XIV en janvier suivant. L'homologation du Parlement est rendue le 27 juillet 1656[16]. Dispersées à la révolution[17], leur maison devient l'hôtel de ville. La congrégation se reconstitue en 1806[18], elles sont approuvées par ordonnance royale le 26 novembre 1816[19]. Devenue hospitalière en même temps qu'enseignante, elles fusionnent le 28 novembre 1955 avec la Providence de la Pommeraye[18]. Il ne faut pas confondre cette congrégation avec celle des Sœurs du Bon-Secours du Sacré-Cœur de Chartres qui ont également porté le nom de Filles de la Providence sous le vocable du Sacré-Cœur de Jésus[20].
  • 1961 : Sœurs de Notre-Dame de Saint-Erme fondées par l'abbé Chrétien en 1820[21].
  • 1991 : Union des Nazaréennes du Père de Foucauld fondées à Bordeaux en 1949 par Magdeleine de Vimont[22]pour se consacrer aux personnes handicapés et à la rééducation des jeunes délinquants[23].
  • 2005 : Sœurs de l’Immaculée du Mont Carmel ; congrégation diocésaine fondée le à Châteaubriant par Marie Veillet (1820-1889) en religion Marie de l'Immaculée-Conception pour l'enseignement des enfants, les soins à domicile, les soins des vieillards et des malades dans les hôpitaux et les maisons de retraites[24].
  • 2005 : Sœurs de Saint-Martin de Bourgueil fondées en 1824 à Tours par Athénais Haincque et Pauline Bazire sous le nom de Filles de Notre-Dame du Mont Carmel pour le soin des malades et l'instruction chrétienne des enfants. Les sœurs s'installent à Vouvray puis achètent en 1828 l'abbaye de Bourgueil où elle emménagent en janvier 1829. Elles créent un noviciat, un internat et un externat pour les élèves et un lieu pour les dames pensionnaires. En 1830, à la suite des Trois Glorieuses, Charles-François Boutelou, directeur spirituel de la congrégation, est soupçonné d'être contre-révolutionnaire et subit l'exil. Il trouve refuge aux États-Unis[25],[26]où il invite les sœurs à traverser l'Atlantique, deux sœurs arrivent sur le nouveau continent le  ; l'une d'elles, Thérèse Chevrel donne naissance aux sœurs de Notre Dame du Mont Carmel de Lacombe[27]. Pour sauver la congrégation, l'évêque lui donne le nom de « Saint Martin » et de nouvelles constitutions[28]. L'institut est approuvé par le gouvernement le 16 avril 1846[29]et de nouveau le 24 novembre 1942 pour l'enseignement[30].

Activité et diffusion

Les Sœurs de la Providence se consacrent principalement à l'éducation et aux soins des malades.

Elles sont présentes en[31]:

La maison-mère est à Paris.

En 2017, la congrégation comptait 362 sœurs dans 54 maisons[32].

Bibliographie

  • François Chamard, O.S.B, Histoire de la Congrégation de la Providence de La Pommeraye, Paris, H. Oudin, (lire en ligne), p. 5-10. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article.
  • Guy Mesnard, La Vie consacrée en France: ses multiples visages, Solesmes, (ISBN 9782852741980), p. 298-303. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article.
  • Louis Tricoire (chanoine), Aux origines d'une congrégation angevine, Paris, Bloud & Gay, .
  • Francis Trochu, La Révérende Mère Marie de l'Immaculée-Conception fondatrice de la congrégation de l'Immaculée-Conception au diocèse de Nantes, Lyon, Vitte, .
  • Anonyme, La Révérende Mère Marie de l'Immaculée-Conception et ses premières compagnes, Téqui (lire en ligne).

Notes et références

Notes

  1. Françoise Marquette, sœur de Jacques Marquette, fonde en 1685 à Laon une communauté de sœurs pour procurer une éducation gratuite aux jeunes filles dans une école sur le modèle de celle qui est ouverte quelques années plus tôt par les Frères des Écoles chrétiennes. Elle consacre tous ses biens à cette œuvre et place les écoles dans sa propre maison au Champ Saint-Martin en imposant aux sœurs de rester dans ce lieu. Ces sœurs sont appelées « sœurs marquettes », elles vivent en communauté en prononçant des vœux simples et élisent une supérieure tous les trois ans. Elles sont dispersées sous l'épiscopat d'Étienne-Joseph de La Fare, évêque de Laon (1724-1741) car soupçonnées de partager les idées jansénistes. La congrégation disparaît à la révolution française.[14]

Références

  1. François Chamard 1887, p. 5-6.
  2. François Chamard 1887, p. 7-10.
  3. a et b Guy Mesnard 1998, p. 301.
  4. François Chamard 1887, p. 59.
  5. Encyclopédie théologique, vol. 23, Migne, (lire en ligne), p. 1302 à 1304
  6. « Afrique » (consulté le )
  7. « Madagascar » (consulté le )
  8. a et b Guy Mesnard 1998, p. 302.
  9. « Vietnam » (consulté le )
  10. Guy Mesnard 1998, p. 303.
  11. « Au fil du temps », sur https://providencepommeraye.fr (consulté le )
  12. « La Providence La Pommeraye » (consulté le )
  13. « Congrégation des Sœurs de la Providence », sur aaef.fr (consulté le )
  14. a et b Maximilien Melleville, Histoire de la ville de Laon et de ses institutions, vol. I, Laon, Imprimerie du journal de l'Aisne, (lire en ligne), p. 336-339
  15. André Derville, « Pedoue (François de) », dans Dictionnaire de spiritualité, t. XII, Paris, Beauchesne, , p. 862-863
  16. Lucien Merlet, Les premières œuvres du sieur Pedoue, Chartres, Garnier, (lire en ligne), p. X-XVI
  17. Y. Delaporte, « Chartres », dans Dictionnaire d'histoire et de géographie ecclésiastiques, t. XII, Paris, Letouzey & Ané, , p. 561-562
  18. a et b Yv. Poutet, « Providence de Chartres (Filles ou Sœurs de la) », dans Catholicisme : hier, aujourd'hui, demain, t. XII, Paris, Letouzey & Ané, , p. 136-137
  19. La France ecclésiastique : almanach du clergé, vol. 26, Paris, Henri Plon, (lire en ligne), p. 281
  20. « Sœurs du Bon Secours de Chartres » (consulté le )
  21. Louis Henri Congnet, Madame de Bussières ou la vie chrétienne et charitable au milieu du monde, Paris, De pillé fils ainé, (lire en ligne), p. 170
  22. René Berthier et Marie-Hélène Sigaut, Charles de Foucauld : le frère universel, Fleurus,
  23. Denise Barrat, Charles de Foucauld et la fraternité, Seuil, coll. « maîtres spirituels », , p. 159
  24. « Sœurs de l’Immaculée du Mont Carmel », sur ocd.pcn.net (consulté le ).
  25. (en) George C. Stewart, Marvels of charity : history of American sisters and nuns, , 607 p., p. 79
  26. « Un couvent français en Amérique », Revue du monde catholique, vol. LXXI,‎ , p. 157 à 169 (lire en ligne, consulté le )
  27. (it) Guerrino Pelliccia et Giancarlo Rocca, Dizionario degli Istituti di Perfezione, vol. VI, Milan, Edizione Paoline, 1974-2003, p. 402-403
  28. Guy Mesnard 1998, p. 298.
  29. Joseph Martin Maillaguet, Le miroir des ordres et instituts religieux de France, t. II (G-Z), Avignon, Amédée Chaillot, (lire en ligne), p. 88-89
  30. Charles Molette, Guide des sources de l'histoire des congrégations féminines françaises de vie active, Éd. de Paris, , 477 p., p. 290-291
  31. « où sommes nous », sur providencepommeraye.cef.fr (consulté le )
  32. (it) Annuaire pontifical, Vatican, Librairie éditrice vaticane, , 2329 p. (ISBN 978-88-209-9975-9 et 88-209-9975-7), p. 1597

 

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