Route nationale 85 (France)Route Napoléon
La route nationale 85, ou RN 85, est une route nationale française reliant en 2023 Le Pont-de-Claix sur l'autoroute A480 à La Saulce via Gap et Aubignosc à Barrême via Digne-les-Bains. Par le passé, elle commençait à Bourgoin-Jallieu, en se détachant de la RN 6, pour se terminer sur la Côte d'Azur, d'abord à Cagnes-sur-Mer, puis à Golfe-Juan. Entre Grenoble et Vallauris (près de Cannes), elle suit une partie du trajet qu'emprunta Napoléon Ier à son retour de l'île d'Elbe, au début des Cent-Jours. La RN 85 constitue une partie de la route Napoléon. HistoireConstructionLa construction de la partie traversant les préalpes de Digne et de Castellane est entamée à la fin de l'Ancien Régime. La clue de Chabrières est atteinte en 1778[1]. XIXe siècleAprès avoir débarqué le à Vallauris dans le golfe Juan, avec une petite armée de 1 200 hommes, Napoléon Ier prend la direction de Grasse pour rejoindre les Alpes par la vallée de la Durance. Lorsqu'il emprunte cette route, elle est dans un état très inégal selon les secteurs. Entre Grasse et Digne, elle n'est pas encore construite, et l'empereur doit passer par des sentiers muletiers. En 1824, la route nationale 85 est définie « de Lyon à Antibes par Grenoble et Gap »[2]. D'une longueur de 295,123 km, elle traversait quatre départements dont la répartition par longueur était la suivante :
XXe siècleAu XXe siècle, devant le succès de cette route historique, on améliore son tracé, l'écartant parfois du chemin de terre initial suivi par l'empereur. Elle est goudronnée en 1927 et reçoit le nom de route Napoléon en . Lors de la campagne de Provence (), la route Napoléon est utilisée comme voie de pénétration par le groupement blindé Task Force Butler, en vue d'encercler la XIXe armée allemande en retraite. À la fin du XXe siècle, sur le trajet de liaison entre Grasse et Cannes une voie nouvelle au gabarit autoroutier est construite, la pénétrante Cannes-Grasse (D 6185) qui reprend une iconographie inspirée des symboles napoléoniens avec notamment l'abeille déclinée sur plusieurs ouvrages de génie-civil[7]. Déclassements et évolution du tracéLe tracé de la RN 85, de Bourgoin-Jallieu à Cagnes-sur-Mer, existe depuis 1870. La route nationale 85 a connu deux déclassements. La première réforme de 1972 entraîne le déclassement de la RN 85 entre Grasse et Cagnes-sur-Mer. Ce tronçon devient la RD 2085. La RN 85 change d'itinéraire et se dirige vers Cannes en reprenant la RN 567. À la suite de la construction d'une nouvelle voie dite « pénétrante », principalement sur le territoire de la commune de Digne-les-Bains, la section comprise entre le rond-point d'accès à la zone d'activité Saint-Christophe et le centre-ville est déclassée sur plusieurs kilomètres et transférée aux collectivités locales. La deuxième réforme de 2005 réduit significativement la longueur de cette route. En effet, le décret no 2005-1499 du ne conserve que la section située « entre l'autoroute A 480 à Pont-de-Claix et l'autoroute A 51 à La Saulce » au titre de la liaison entre Grenoble et Marseille via Aix-en-Provence, la desserte de Digne entre Aubignosc et Digne puis « la liaison avec la vallée du Var […] entre Digne et la route nationale 202 à Barrême »[8]. Par conséquent, les autres sections sont déclassées en routes départementales et leur gestion confiée aux conseils généraux :
Si l'A51 entre Grenoble et Gap et l'A585, de Château-Arnoux-Saint-Auban à Digne-les-Bains étaient mises en service, la RN 85 serait déclassée. La loi n° 2022-217 du 21 février 2022 prévoit le transfert des routes nationales aux collectivités volontaires. La nationale 85 sera transféré au 1er janvier 2024[9] :
La N85 reste au sein du réseau routier nationale au sein de Grenoble-Alpes-Métropole et sur sa section situé dans la région Provence-Alpes-Côte d'Azur Aménagements réalisésLa route nationale 85 a connu plusieurs aménagements :
À Entrages, entre Digne-les-Bains et Barrême, un tunnel de 170 m a été créé afin de supprimer un obstacle pénalisant pour les poids-lourds en transit ; il a compris également la rectification de la route de part et d'autre du tunnel sur 800 m. Le projet a été déclaré d'utilité publique le ; la mise en service a eu lieu le 3 juillet 2015[13]. La réalisation coûte 12,6 millions d'euros, financée à parts égales entre l'État et la région PACA[14]. ProjetsContournement de GapIl existe un projet consistant à dévier l'agglomération de Gap par l'ouest et le nord, reliant la RN 85 au sud et la RN 94 à l'est. Il a pour objectifs, outre de dévier le trafic de transit, d'améliorer la sécurité dans le centre-ville et de mieux desservir les quartiers périphériques et des zones d'activités de Gap[15]. Le premier avant-projet géométrique date de 1976 et les emprises nécessaires au plan d'occupation des sols de la commune ont été inscrites en 1977[16]. Trois sections seront réalisées[15] :
Cette déviation, longue de 9 km, comprend 14 ouvrages d'art (dont un passage sous la voie ferrée et deux franchissant les torrents de Bonne et du Buzon)[16]. Elle sera à double voie avec accotements et prendra en compte les modes doux ; sa vitesse sera limitée à 70 km/h ; elle aura une fonction de boulevard urbain, option retenue en novembre 2002[17]. Ce contournement est inscrit au programme de modernisation des itinéraires (PDMI) 2009-2014 pour un montant de 35,8 millions d'euros, part de plus de 106 millions d'euros financé à un tiers par l'État, un tiers par la Région PACA, 1/6 par le conseil départemental des Hautes-Alpes et 1/6 par la ville de Gap[17]. La section centrale comprend le franchissement du viaduc de Bonne, construit entre 2016 et 2018, ainsi que l'aménagement des giratoires du Sénateur (croisement avec les routes départementales 994 et 291), de Charance (croisement avec une voie communale), des Aurouzes (voie communale) et de Varsie, et est doublée par une voie verte[16]. Elle est ouverte à la circulation depuis le [18], à l'exception du tronçon reliant le rond-point des Aurouzes (desservant la polyclinique des Alpes du Sud) et le rond-point de Varsie (RN 85), à la suite d'un glissement de terrain survenu sur le site du viaduc de Bonne en 2018[19]. La section sud devrait ouvrir à la circulation en 2024, soit par construction d'un axe en tracé neuf (pour 39 millions d'euros), soit en réaménageant la route des Eyssagnières (RD 291) sur place (pour 21 millions d'euros, mais la ville de Gap invoque des « problèmes fonctionnels et techniques »), soit en réuilisant partiellement la RD 291 en contournant la zone d'activité et le raccordement à l'entrée sud de la ville par la RN 85 (pour 27 millions d'euros)[19]. Aménagement à Saint-ThéoffreyIl est prévu d'aménager la route nationale 85 entre Saint-Théoffrey (au droit du lac de Petichet) et Pierre-Châtel. Le projet, qui avait été déclaré d'utilité publique en 2004, prévoyait des aménagements au droit du hameau et du lac de Petichet et un créneau de dépassement à Pierre-Châtel. Celui-ci a été abandonné (contraintes de dépassement et environnementales) au profit d'un aménagement sur place[20]. Pour les automobilistes, cette section présente un profil vallonné, compromettant leur dépassement, un linéaire entraînant « une augmentation de [leur] vitesse » ; les carrefours sont peu visibles ; il n'existe pas d'aménagement cyclable ni d'aménagements d'arrêt d'autocars[20]. Le projet, d'un coût de 3,8 millions d'euros, est financé intégralement par l'État. Les travaux devraient commencer en 2018 pour une mise en service en 2020[20]. Aménagement entre Malijai et Digne-les-BainsIl est également prévu d'aménager la route nationale 85 entre Malijai (giratoire avec la RD 4) et Digne-les-Bains (giratoire du Rocher Coupé) afin d'améliorer la desserte de la ville préfecture des Alpes-de-Haute-Provence. Le projet comprend des créneaux de dépassement et des sécurisations de carrefours (transformés pour la plupart en giratoires)[21]. Il remplace le projet d'autoroute A585, non retenu par le schéma national d'infrastructures de transport de 2007. Le projet est déclaré d'utilité publique le [22]. TracéCaractéristiquesEntre Vizille et Laffrey, la route emprunte la rampe de Laffrey qui présente une très forte déclivité (les panneaux indiquant 12 % dans le sens de la descente à la sortie de Laffrey), avec un dénivelé de plus de 650 mètres ; la vitesse est limitée à 70 km/h (40 km/h pour les poids lourds autorisés) par arrêté préfectoral du 23 juin 2004[23],[24]. Deux arrêtés préfectoraux de 1975 et 1979 réglementent l'accès à la descente, notamment pour la desserte locale du plateau matheysin ou pour certains services scolaires[24]. De Bourgoin-Jallieu à Grenoble (déclassé)
La RN 85 faisait tronc commun avec la RN 75 jusqu'à Grenoble (km 65), point d'arrivée de la route Napoléon. Route NapoléonDe Grenoble à Gap (N 85)
De La Saulce à Barrême (N 85 partiellement déclassée)
De Barrême à Golfe-Juan
Hors Route NapoléonDe Grasse à Cagnes-sur-Mer (D 2085)Jusqu'à la réforme de 1972, la RN 85 continuait vers Cagnes-sur-Mer pour rejoindre la RN 7, l'autoroute A8 et Nice. Ce tracé est déclassé D 2085. Les communes traversées étaient : Antennes et embranchementsLa route nationale 85 possédait un embranchement : la RN 85A, reliant Saint-Firmin à La Chapelle-en-Valgaudémar. Elle a été déclassée en 1972 en RD 985A. TraficChiffres de fréquentationEn 2006, le trafic moyen journalier à Pierre-Châtel, entre Laffrey et La Mure, était de 9 700 véhicules par jour (station de comptage automatique). Les véhicules lourds représentaient une part faible : entre 110 et 200 véhicules par jour, en majorité dans le sens de la montée[23]. Lieux sensibles
Sites remarquables
Photographies
Wikimedia Commons présente d’autres illustrations sur route nationale 85 française.
Notes et référencesNotes
Références
Voir aussiBibliographie
Articles connexes
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