Le pseudo-koguryŏ (aussi appelé pré-koguryŏ ou vieux pseudo-koguryŏ[1],[2]) est le nom donné par le linguiste Alexander Vovin à une ancienne langue hypothétique non-attestée du centre de la Corée[3].
Alexander Vovin (2013), qui est opposé à cette théorie, argue que lesdits toponymes représentent en fait la langue des peuples que Goguryeo a conquis, et non la langue de Goguryeo lui-même. Il nomme cette langue "pré-koguryŏ", ce qui signifie qu'il s'agit de la langue parlée avant celle de Goguryeo (Koguryŏ en romanisation McCune-Reischauer). Il considère par ailleurs que le goguryeoan est une langue coréanique, dont des inscriptions et des emprunts dans le jurchen, le mandchou et le khitan (des langues voisines) soutiennent cette hypothèse[6]. Vovin (2017) utilise plus tard le terme "pseudo-koguryŏ" (ce qui signifie "faux" koguryŏ, idée qui représente le fait que ces toponymes ne reflètent pas la langue de Goguryeo)[7],[8],[9],[10],[11],[12].
Classification
Ainsi, selon Vovin, le pseudo-koguryŏ est une des langues japoniques péninsulaires, c'est-à-dire une langue du groupe de locuteurs japoniques qui seraient restés sur la péninsule de Corée, contrairement aux japoniques insulaires, qui se sont établis sur Kyūshū suivant la culture Yayoï[13],[14]. Il s'agirait d'une langue très proche du proto-japonique[15].
Vovin note que les toponymes sont principalement concentrés dans la région du bassin du fleuve Hangang, appartenant précédemment à Baekje, puis annexé par Goguryeo. De plus, le pseudo-koguryŏ ressemble énormément au paekche japonique, il en conclue donc qu'une telle différenciation est peut-être artificielle[16].
Sean Kim suggère que les langues japoniques insulaires et péninsulaires se seraient séparées vers le VIIIe – VIIe siècle av. J.-C. Il suggère aussi que le pseudo-koguryŏ se serait différencié des autres langues japoniques péninsulaires vers le IIe – IIIe siècle. Le pseudo-koguryŏ se serait éteint, assimilé aux langues coréaniques, au VIIe siècle[18].
↑(en) Roger Blench et Matthew Spriggs, Archaeology and Language: Correlating archaeological and linguistic hypotheses, Psychology Press, (ISBN978-0-415-11761-6, lire en ligne)
↑(en) Giovanni Stary, Tumen Jalafun Jecen Aku: Manchu Studies in Honour of Giovanni Stary, Otto Harrassowitz Verlag, (ISBN978-3-447-05378-5, lire en ligne)
(en) Alexander Vovin, From Koguryo to Tamna: Slowly riding to the South with speakers of Proto-Korean, Korean Linguistics, (lire en ligne)
(en) Alexander Vovin, Koguryǒ and Paekche: Different Languages or Dialects of Old Korean? The Evidence from Texts and Neighbors, Journal of Inner and East Asian Studies, (lire en ligne)
(en) Alexander Vovin, Korea-Japonica: A Re-Evaluation of a Common Genetic Origin, Honolulu, University of Hawaii Press, (ISBN978-0-8248-3278-0, lire en ligne)
(en) Alexander Vovin, Origins of the Japanese Language, Oxford Research Encyclopedia of Linguistics, (lire en ligne)
(en) Alexander Vovin et Sambi Ishisaki-Vovin, The Eastern Old Japanese Corpus and Dictionary, Brill, , 518 p. (ISBN9789004471665, lire en ligne)
(en) Martine Robbeets, Koguryo as a Missing Link, Leiden, Korea in the Middle, (lire en ligne)
(en) Sungdai Cho et John Whitman, The Cambridge Handbook of Korean Linguistics, Cambridge University Press, (ISBN9781108311434, lire en ligne)
(en) Thomas Pellard, Review: Christopher I. Beckwith (2004) Koguryo, the Language of Japan’s Continental Relatives: An Introduction to the Historical-Comparative Study of the Japanese-Koguryoic Languages with a Preliminary Description of Archaic Northeastern Middle Chinese, HAL open science, (HALhal-00194111, lire en ligne)