La centrale électrique Hydrowatt, dotée de quatre turbines, produit de l'électricité depuis 1988. Elle alimente entre autres — gratuitement — l'école de Port-Mort[4].
En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[5]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans une zone de transition entre les régions climatiques « Sud-ouest du bassin Parisien » et « Côtes de la Manche orientale »[6]. Parallèlement le GIEC normand, un groupe régional d’experts sur le climat, différencie quant à lui, dans une étude de 2020, trois grands types de climats pour la région Normandie, nuancés à une échelle plus fine par les facteurs géographiques locaux. La commune est, selon ce zonage, exposée à un « climat des plateaux abrités », correspondant aux plaines agricoles de l’Eure, avec une pluviométrie beaucoup plus faible que dans la plaine de Caen en raison du double effet d’abri provoqué par les collines du Bocage normand et par celles qui s’étendent sur un axe du Pays d'Auge au Perche[7].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,9 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 14,3 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 729 mm, avec 11,7 jours de précipitations en janvier et 7,9 jours en juillet[5]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Muids à 10 km à vol d'oiseau[8], est de 12,0 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 609,1 mm[9],[10]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[11].
Urbanisme
Typologie
Au , Port-Mort est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à 7 niveaux définie par l'Insee en 2022[12].
Elle est située hors unité urbaine[I 1]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Paris, dont elle est une commune de la couronne[Note 1],[I 1].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (45,4 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (45,4 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
forêts (43 %), terres arables (28,9 %), zones urbanisées (7,8 %), zones agricoles hétérogènes (7,6 %), eaux continentales[Note 2] (6,7 %), prairies (3,5 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (2,5 %)[13]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Habitat et logement
En 2018, le nombre total de logements dans la commune était de 450, alors qu'il était de 436 en 2013 et de 431 en 2008[I 2].
Le tableau ci-dessous présente la typologie des logements à Port-Mort en 2018 en comparaison avec celle de l'Eure et de la France entière. Une caractéristique marquante du parc de logements est ainsi une proportion de résidences secondaires et logements occasionnels (8,2 %) supérieure à celle du département (6,3 %) et à celle de la France entière (9,7 %). Concernant le statut d'occupation de ces logements, 91,1 % des habitants de la commune sont propriétaires de leur logement (92 % en 2013), contre 65,3 % pour l'Eure et 57,5 pour la France entière[I 4].
Résidences secondaires et logements occasionnels (en %)
8,2
6,3
9,7
Logements vacants (en %)
4,7
8,3
8,2
Toponymie
Le nom de la localité est attesté sous les formes Portus Maurus en 690[14], Port mort vers 1060, Porcus Mortuus (cartulaire de la Trinité-du-Mont) ou Portus Mortuus en 1075[15]; Pormor en 1130 (Vie de St Adjutor) ; Purmor en 1200 (Roger de Hoveden)[16] ; Portmort en 1793[17]; Pormort en 1801.
La première forme ne s'applique peut-être pas à Port-Mort, toujours est-il qu'il s'agit d'une formation toponymique médiévale en Port- (du type de Port-Saint-Ouen, à environ 40 km) désignant un port en Seine, la formule inverse influencée par le germanique ou l'ancien scandinave est représentée par Vatteport (Vatteville, à environ 20 km) également situé en bord de Seine.
L'élément -Mort représente peut-être le nom de personne Maur (latinisé en Maurus dans les textes rédigés en latin médiéval. Voir aussi saint Maur)[15], le dérivé Morin, fréquent comme patronyme, se retrouve dans Port-Morin à Tosny, presque en face. Le même type de formation toponymique basé sur un anthroponyme et l'appellatif port se retrouve dans Vatteport, dont l'élément Vatte- désigne vraisemblablement le même personnage que dans Vatteville situé à côté.
Cependant, il peut aussi s'agir de l'adjectif mort comme l'indiquent des formes anciennes plus régulières et la forme actuelle, dans ce cas, Port-Mort aurait le sens global de « port aux eaux dormantes »[15].
Histoire
Le menhir de Port-Mort, mieux connu sous l'appellation « gravier de Gargantua », se trouve sur l'ancienne route nationale 313 (actuelle RD 313) à l'entrée du village sur la gauche en venant de Gaillon ou des Andelys.
Le château de la Roque, hameau de Châteauneuf[18] ou Château-Neuf (dont une tour demeure à titre de vestige) a été érigé par le duc-roi Richard Cœur de Lion, après la perte d'autres châteaux sur la frontières de l'Epte et dans le Vexin normand[19].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[27]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[28].
En 2022, la commune comptait 891 habitants[Note 3], en évolution de −4,81 % par rapport à 2016 (Eure : −0,25 %, France hors Mayotte : +2,11 %).
Le menhir de Port-Mort, dit « gravier de Gargantua », classé au titre des monuments historiques par arrêté du [30]. Il se trouve sur la D 313 à l'entrée ouest du village, sur la gauche en venant de Gaillon ou des Andelys.
La butte de Château-Neuf. Elle domine par un abrupt de 40 mètres la Seine, dont un des bras, jusqu'à une époque récente, en bordait quasiment le pied. L'ouvrage fortifié[31], dont il reste les soubassements du donjon, est construit en 1198 pour Richard Cœur de Lion. C'est en l'église Saint-Martin de Château-Neuf[32], aujourd'hui détruite, qu'est célébré le mariage entre le prince Louis et Blanche de Castille, le [33].
Le tombeau de saint Ethbin[34], de la fin du XIXe siècle, à proximité de la rive droite de la Seine, érigé à l'emplacement d'un ancien dolmen.
La proximité de l'architecte Jean-Jacques Lequeu (1757-1826) et de Marie-Alexandre-Gabriel Jubert, comte de Bouville (1756-1793) vaut le dessin [2] d'un Temple du Silence[35] réalisé par ce premier en 1788. Sa mention surprenante figure à l'inventaire général du patrimoine culturel[36],[37].
Famille Hatt : Jacques et Yvonne Hatt, les parents de l'archéologue Jean-Jacques Hatt, se sont attachés à la villa dite ingénieur Schmid (Henri Alfred Schmid, 1851-1920), du nom du père de Mme Yvonne Hatt (°1888), ingénieur qui a supervisé les travaux de construction du barrage sur la Seine entre 1879 et 1889 et s'est ainsi épris de Port-Mort.
Géori Boué, artiste lyrique, mère de Françoise Bourdin, (1918-2017) y a vécu.
Eugène Pujol (1876-1946), ingénieur A&M / directeur d'entreprise, Accomplissement à Nice, la grue Applevage n°14, construit par la société parisienne Applevage en 1937, est installée sur le port Lympia à Nice, il a été l'un des ingénieurs et inventeur de système de levage (dont les déplacements de grue sur rail, les crochets de levage et bien d'autres systèmes pour la société Applevage) Elle est classée monument historique par arrêté du 27 mars 2000 et obtient le label ½ Patrimoine XXe siècle, le et décédera à Port-Mort dans sa seconde résidence[41].
Louis Joseph Marchand (1848-1928), instituteur, secrétaire de mairie, instituteur de Port-Mort durant de nombreuses années, par son éminent dévouement pour la commune, il est fait chevalier des Palmes académiques par le recteur académique de l'Eure, et quelques années par monsieur le maire de Port-Mort, il reçoit la médaille de la commune 14 juillet 1890 en reconnaissance de l'instruction des enfants de Port-Mort ; à sa mort, il fut inhumé dans le caveau familial au cimetière communal[41].
Héraldique
Blason
Écartelé : au 1er de gueules à deux léopards d'or l'un au-dessus de l'autre, au 2e d'or au cep de vigne au naturel fruité de gueules, au 3e d'or à la nef de sable habillée de gueules voguant sur trois burelles ondées et alésées d'azur, au 4e d'azur à trois fleurs de lis d'or.
Détails
Les deux léopards d'or sur champ de gueules rappellent les armes de la Normandie. Le statut officiel du blason reste à déterminer.
↑Les eaux continentales désignent toutes les eaux de surface, en général des eaux douces issues d'eau de pluie, qui se trouvent à l'intérieur des terres.
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
↑« À la découverte de la centrale électrique Hydrowatt installée à Port-Mort dans l'Eure : Les adhérents de l'Association de Sauvegarde du Site de Port-Mort ont été invités à découvrir les infrastructures de la centrale électrique Hydrowatt, installée à Port-Mort (Eure) », L'Impartial, (lire en ligne, consulté le ).
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
↑Décision de Philippe V le Long. Le roi cède à l'abbaye de Lyons le passage de la Garenne.
↑Christian Lordi, « Nouvelle mairie : la date de l'emménagement apoproche », Le Journal de Port-Mort, no 27, , p. 7 (lire en ligne [PDF], consulté le ).
↑Réélu pour le mandat 1983-1989 : Gilles Auloy, « 37 ans d'infos », Le Journal de Port-Mort, no 78, , p. 1 (lire en ligne [PDF], consulté le ).
↑Jean-Paul Gosselin, « Le dernier budget du conseil communautaire fait l’unanimité : Lundi soir dernier s’est tenu le dernier Conseil communautaire de la mandature. L’occasion aussi pour Guy Burette, le président, de saluer les maires qui ne se représentent pas », L'Impartial, (lire en ligne, consulté le ).
↑Jean-Paul Gosselin, « Port-Mort : Christian Lordi nouveau maire », L'Impartial, (lire en ligne, consulté le )« L’adjoint sortant succède à Guillemette Alquier, qui après trois mandats ne se représentait pas ».
↑Guillaume Voisenet, « Gilles Auloy est le nouveau maire de Port-Mort : Après l'élection municipale complémentaire, le Conseil municipal de Port-Mort s'est réuni samedi 26 mars pour élire le maire et ses adjoints », L'Impartial, (lire en ligne)« Le seul à se présenter était Gilles Auloy. Il a été élu avec 14 voix sur 15 ».