Michel Latraverse, dit Plume Latraverse, voit le jour le à Montréal[2],[3]. À la fin des années 1960, il forme, en collaboration avec Pierre Léger, dit Pierrot le fou, et Pierre Landry, dit le docteur Landry, le groupe La Sainte Trinité. Après un unique album avec Landry, fruit de cette aventure, Latraverse opte pour la carrière solo. Il réalise quelques albums, dont son deuxième album, Plume pou digne[4], qui le met sur la carte, avec des chansons-phares comme Calvaire (Volver) et Rideau (« Si vous payez le cognac gnac gnac »). Il s'associe ensuite à Stephen Faulkner, qu'il surnomme Cassonade (1972-1975). Leur album Pommes de route fait époque, notamment sur la pochette avant de l'album, où Latraverse a un des deux pieds « dans'marde » et la légende de l'image dit « Tant qu't'as pas les deux pieds dedans… »[5].
Le duo se produit pour la dernière fois à la Chant'Août, à Québec. Plume devient vite l'un des représentants les plus significatifs de la contre-culture québécoise.
Plume puise la plupart des thèmes de ses chansons dans le quotidien[6]. Il parle notamment de la pauvreté et de la réalité quotidienne des classes populaires[7]. Une caractéristique de l'oeuvre de Plume Latraverse est son utilisation du personnage du « mauvais pauvre » (bum). Ce personnage permet le renversement des normes établies et des valeurs dominantes en mettant de l’avant les idéaux d’un marginal[8]. La figure du bum est également un moyen pour l’auteur-compositeur-interprète de proposer un modèle de réussite basé sur la liberté de l’individu, celle-ci résidant dans sa capacité à se soustraire des carcans de la société dominante[9].
Au cours d'une tournée européenne (1979-1980), il présente un spectacle au Festival du printemps de Bourges et reçoit le Prix du premier ministre de France (Prix international de la jeune chanson) et le Prix pop-rock, accordé au meilleur parolier québécois. Après que le réalisateur Carl Brubacher eut tourné sa biographie filmée, Ô rage électrique, Plume présente son Show d'à diable (1984), où il fait de faux adieux officiels, mais non définitifs au monde de la scène. Il se consacre aussi à la peinture. Il publie la majorité de ses textes de chansons et fait également paraître deux romans, Striboule et Contes-gouttes (ou le Pays d'un reflet). En 1983, il reçoit le prix Georges-Lenouël en France pour la qualité littéraire de son album Métamorphoses, Tome I, paru en 1982.
En 1983, il part en tournée avec le groupe québécois Offenbach, le claviériste qui l'accompagne est Pierre Flynn du défunt groupe Octobre. L'album live À fond d'train est publié et donne un bon aperçu de cette tournée.
Plume Latraverse réalise par la suite de très nombreux albums de chansons, revenant au rock de façon régulière avec de solides albums comme Mixed Grill (1998) et Chants d'épuration (2003).
Il est toujours actif sur scène, préférant maintenant l'ambiance intimiste de la formule cabaret, qui met bien en valeur la qualité de ses chansons.
2014 : Tout Plume... ou presque (ISBN978-2-89295-400-5) : Cette anthologie (presque) intégrale a été augmentée des textes des albums des années 2000 : Chants d'épurations, Hors-saisons et Plumonymes. Elle compte au total 272 chansons.
2012 : Prix Sylvain-Lelièvre (Carrière exceptionnelle d'auteur-compositeur) offert par la Société professionnelle des auteurs et des compositeurs du Québec (Spacq)
2018 : Médaille d'honneur de l'Assemblée nationale, 2018[25]
↑Raphaël Desroches, Diviser par zéro. Art poétique et lecteur anticipé dans l’œuvre chantée de Plume Latraverse, Montréal, Université de Montréal, , p. 3
↑Marie-Claude Tremblay, Maudits pauvres. Imaginaire social et figures du pauvre dans la chanson québécoise, Sherbrooke, Université de Sherbrooke, , p. 108
↑Marie-Claude Tremblay, Maudits pauvres. Imaginaire social et figures du pauvre dans la chanson québécoise, Sherbrooke, Université de Sherbrooke, , p. 100
↑Marie-Claude Tremblay, Maudits pauvres. Imaginaire social et figures du pauvre dans la chanson québécoise, Sherbrooke, Université de Sherbrooke, , p. 96