Philippe Kpodzro
Philippe Kpodzro, de son nom complet Philippe Fanoko Kossi Kpodzro, né le à Tomégbé (Togo français, Afrique-Occidentale française) et mort le en Suède, est un homme d'Église togolais. Ordonné évêque d'Atakpamé le , il y exerce son ministère durant seize ans et demi, avant d'être nommé archevêque de Lomé le . Il occupe cette dernière fonction jusqu'au , date à laquelle il prend sa retraite. Outre son ministère épiscopal, Philippe Kpodzro exerce durant deux ans et demi la fonction de président de l'Assemblée nationale du à . Durant sa retraite, il continue à prendre position sur des questions politiques, notamment durant les périodes électorales, ce qui lui est reproché et lui vaut parfois des menaces. BiographieJeunesse et formationPhilippe Kpodzro naît le [1] à Tomégbé, un village de la région des Plateaux, à une cinquantaine de kilomètres à l'ouest d'Atakpamé[2] ; il est le troisième d’une fratrie de six enfants. Il suit des études au petit séminaire de Ouidah au Bénin, puis part pour Rome afin d'y suivre des études de philosophie et de théologie en vue du sacerdoce[2]. Ordination et premières missionsÉvêque d'AtakpaméLe , Paul VI nomme Philippe Kpodzro évêque d'Atakpamé. Cette nomination est très mal perçue par le pouvoir en place. Les troubles sont tels que l'ordination épiscopale, présidée par Paul Zoungrana doit avoir lieu le à Lomé et non dans le diocèse. Par la suite, durant quatre ans, le nouvel évêque est empêché d'accéder à son diocèse et doit le diriger depuis Lomé[3]. Archevêque de LoméLe , Philippe Kpodzro est nommé archevêque de Lomé[3]. Il dirige également la Conférence épiscopale du Togo de à [4]. Fonctions politiquesOutre ses fonctions épiscopales, Philippe Kpodzro est appelé pour diriger la Conférence nationale souveraine du au [3]. Cette nomination lui est proposée après le refus de plusieurs d'autres évêques approchés précédemment. Cette mission lui vaut d'ailleurs une prise en otage par des militaires durant deux jours, les et [5],[6]. Par la suite, Philippe Kpodzro est nommé président de l'Assemblée nationale provisoire du à [7],[8]. Prises de positionEn , à la suite du décès du président Gnassingbé Eyadema, Philippe Kpodzro organise avec d’autres religieux et l’ordre des avocats une marche pacifique pour tenter de résoudre la crise que connaît alors le pays[2]. En , à l'occasion des élections législatives, Philippe Kpodzro appelle le pouvoir à reporter les élections, le temps que s'apaisent les tensions politiques qui sont à l'œuvre[2]. À la fin de l'année , après la révision constitutionnelle et en prévision de l'élection présidentielle, il appelle de ses vœux une alternance et constitue à ce sujet une « plate-forme revendicative » portant sur dix-huit points, visant à améliorer la fiabilité et la transparence du processus électoral au Togo. Il souhaite qu'en face du président sortant puisse émerger un candidat unique d'opposition. Il échoue toutefois à convaincre l'Alliance pour le changement et le Parti national panafricain de rejoindre cette coalition[9]. Il soutient explicitement Agbéyomé Kodjo, ce qui lui est reproché autant par des membres du gouvernement que par certains évêques[10]. La conférence épiscopale togolaise affirme sa neutralité et considère que les opinions de l'archevêque émérite n'engagent que lui[11],[12]. Le , à l'issue de l'élection présidentielle, il s'insurge contre la levée de l'immunité parlementaire d'Agbéyomé Kodjo, qui s'est autoproclamé président alors que les résultats donnent Faure Gnassingbé, que Philippe Kpodzro qualifie de « Père-Dinosaure », largement gagnant. Son intervention repousse provisoirement cette levée d'immunité. En revanche, les domiciles de Kodjo et de Kpodzro restent encerclés par l'armée[13],[14]. Le , Philippe Kpodzro interpelle par écrit publiquement son successeur Nicodème Barrigah, lui enjoignant de dire « la vérité » concernant le « rôle de médiateur » dont l’aurait chargé le régime politique en place, qu'il qualifie de « dictature sanguinaire » ; il épingle au passage deux prêtres, Pierre Marie Chanel Affognon, directeur national de l’enseignement catholique et aumônier national des cadres catholiques du Togo, et Gustave Sanvee, le secrétaire général du Conseil épiscopal justice et paix[15],[14]. Fin de vie et mortLes trois dernières années de sa vie, Philippe Kpodzro est en exil en Suède, où il décède le [16],[17]. Notes et références
Voir aussiArticles connexesLiens externes
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