Pays de BretagneLes pays de Bretagne sont des subdivisions historiques de la Bretagne. C'est une structure complexe, les territoires la composant ayant évolué au cours de l'histoire. Il existe des divisions administratives liées à des évolutions religieuses et politiques, ainsi que des divisions culturelles liées à des spécificités locales. On distingue communément deux niveaux de pays : les pays historiques et les pays traditionnels. Le pays en tant que territoire est reconnu par la loi depuis 1995. Puis, le dispositif est renforcé en 1999 par la loi d'orientation pour l'aménagement et le développement durable du territoire (LOADDT), qui met en place, à l'échelle nationale, et dans une logique d'aménagement des territoires ruraux, cette catégorie administrative. La pays désigne alors un territoire présentant une cohésion à la fois géographique, économique, culturelle ou sociale, à l'échelle d'un bassin de vie ou d'emploi. Ces pays vont, en Bretagne prendre la suite des pays traditionnels et historiques. HistoireAvant la révolution française de 1789, la Bretagne, tout comme dans le reste du royaume de France, était à la fois une province, une généralité, une intendance, une partie de la province ecclésiastique de Tours. Ces entités possédaient plusieurs découpages administratifs : les présidiaux, les sénéchaussées (découpage judiciaire, de 40 à 26 selon les époques). Il existait également un découpage ecclésiastique en évêchés qualifiés ensuite de diocèses, dont le nombre a évolué, passant de neuf à cinq. Comme partout en France, toutes ces subdivisions ont disparu du découpage administratif lors de la mise en place des départements [réf. nécessaire]. Cependant, ces anciennes divisions administratives ont conservé des traces dans les toponymes. Pays historiques hérités de la période gauloiseLes pagi à l'origine des paysCes pays ou évêchés étaient initialement subdivisés en un certain nombre de pagi (pluriel de pagus). D'après les écrits de César et de Strabon, les cités de la Gaule se subdivisaient en pagi, divisions celtiques voisines de celles qu'on trouvait en Irlande et dans la province romaine de Brittania. Dans le cadre de l'Empire romain, les pagi servirent de circonscriptions fiscales[1]. Les pays historiques ou provinces sont qualifiées de bro en breton (au pluriel broioù) et sont souvent assimilés aux évêchés de Bretagne qui ont précédé la mise en place des diocèses après la Révolution française, bien que certains auteurs fassent de légères distinctions[2]. Le , sous le consulat dirigé par Napoléon, le nombre de ces évêchés est réduit à cinq et leurs limites sont réorganisées afin de les faire correspondre avec les frontières départementales. Ces provinces constitutives de la Bretagne, circonscriptions civiles servant de recettes fiscales et circonscriptions militaires, jouaient également un rôle religieux.[réf. souhaitée] Les évêchés prennent ensuite le nom de pays ou bro en bretonIl existe neuf évêchés qui portent le nom de pays[3]. Il est généralement distingué la Basse Bretagne, composée des pays de Cornouaille, Léon, Trégor, Vannetais et la Haute Bretagne, composée du Pays de Dol, Pays de Saint-Brieuc, Pays de Saint-Malo, Pays nantais, Pays rennais. Bien que la frontière entre Haute et Basse Bretagne ne soit pas tout à fait correspondante aux frontières des évêchés car il s'agit d'une division non administrative mais linguistique, c'est la frontière de l'aire géographique bretonnante. Toponymes influencés par l'héritage des noms donnés aux pagiLe territoire qualifié de Domnonée dans l'hagiographie bretonne, correspondant à la côte nord de la Bretagne, était divisé en plusieurs pagus. Le pagus Achmensis ou pays d'Ach correspondait à une subdivision de ce qui deviendra par la suite l'évêché du Léon. La plupart des noms latins sont devenus des noms en breton. Par exemple, le pagus Castri ou Paou-Kaer, devenu en breton le Poher qui se situe autour de Carhaix ou bien le pagus Gouelou devenu en breton le Goëlo, situé entre le Trieux et le Gouët. La Kemenet-Ili[4] entre la Flèche et l'Aber-Wrac'h, le pagus Dourdur (entre l'Aber-Wrac'h et le Queffleut). Le pagus Castelli ou Poucastel (entre Queffleut et Douron), le pagus Civitatis (entre le Douron et le Léguer, avec pour capitale Le Yaudet), le pagus Trecher (entre le Léguer et le Leff), le pagus Penteur (entre la Baie de Saint-Brieuc et l'Arguenon), le pagus Doudour ou pagus Paoudour (Poudouvre, entre l'Arguenon et la Rance), le pagus Aleti (Aleth, à l'est de la Rance), le pagus Racter (allant peut-être jusqu'à la Sélune), le pagus trans sylvam (« d'Outre-Forêt » ou Porhoët, autour de Mûr-de-Bretagne), le pagus Orcheus autour de Bécherel[style à revoir]. En Cornouaille, par exemple, le pagus Karnoued qui se trouve autour de Quimperlé, et dont le nom se retrouve dans celui de la forêt de Carnoët et celui de la paroisse de Clohars-Carnoët. Le pagus en Fou (autour de Daoulas, Le Faou, Châteauneuf-du-Faou, le pagus Porzoed (Porzay), le pagus autour de Brithiac (Briec, devenu plus tard le pays Glazik du nom de la couleur du costume porté majoritairement par ses habitants), le pagus Kap-Sizun (Cap Sizun), le pagus Cap-Caval (entre le Goyen et l'Odet, connu récemment sous le nom de "Pays Bigouden"), le pagus de Konk (de l'Odet à la Baie de La Forêt, autour de Konk Kerné (Concarneau), le bro Aven (autour de Pont-Aven)[style à revoir]. Dans le pays Vannetais, le pagus Venetensis, dit aussi Warochia, situé autour de Vannes a donné son nom au Broërec qui serait une évolution de Bro Waroch. Le pagus Reuuisii (Presqu'île de Rhuys), le pagus de Belz, le pagus du Kemenet-Héboé[style à revoir]. En Haute Bretagne, les pagi étaient plus étendus : le pagus Redonicus (autour de Rennes ; sa partie sud correspondant par la suite à l'archidiaconé du Désert), le pagus du Coglais (autour de Coglès), le pagus Vendilis (dont le nom se retrouve dans celui de Châtillon-en-Vendelais), le pagus de Media (devenu par la suite l'archidiaconé de La Mée, autour de Châteaubriant, La Roche-Bernard et Guérande, le pagus Namneticus (autour de Nantes, et au sud de la Loire le pagus Ratiatensis (Pays de Retz)[1]. Pays traditionnels à partir du XIXe siècleLa notion de pays semble relativement étrangère aux populations d'avant le XIXe siècle, ces dernières se référant principalement à la paroisse ou au diocèse lorsqu'elles veulent définir leur origine géographique[5]. Les pays traditionnels, qualifiés en breton de paou (peier au pluriel), parfois aussi qualifiés de broig (qui devient au pluriel broioùigoù)[pourquoi ?], sont des subdivisions des pays historiques, qui n'ont pas toujours de limites fixes. Les pays peuvent avoir eu au cours de l'histoire des vocations très diverses : certains d'entre eux ont eu un rôle administratif tandis que d'autres sont essentiellement des territoires identitaires[6]. Cornouaille
Léon Trégor Ces subdivisions ne sont généralement pas utilisées par les Trégorrois, qui ne distinguent que le « Trégor finistérien ». Vannetais
Pays de Dol Pays de Saint-Brieuc Pays de Saint-Malo Pays nantais
Pays rennais Pays, découpage administratif reconnu par la loi en 1995Les pays d'aménagement du territoire, résultent d'un statut a été créé en 1995 par la Loi d'orientation pour l'aménagement et le développement du territoire (LOADT), dite Loi Pasqua, et renforcé par la LOADDT, dite Loi Voynet, en 1999. À part Nantes et Saint-Nazaire qui se basent sur leurs intercommunalités respectives (Nantes Métropole et Communauté d'agglomération de la Région Nazairienne et de l'Estuaire), chaque grande ville de Bretagne s'appuie aujourd'hui sur un pays. On en compte 26[7] en Bretagne (à cinq départements), dont 21 en région Bretagne actuelle (à quatre départements) : AutresIl existe encore d’autres subdivisions territoriales qui portent ou ont porté l’appellation de « pays ». Par exemple, en plus d’être un pays « Loi Voynet », le pays de Morlaix possède le label Pays d'Art et d'Histoire. Notes et références
AnnexesBibliographie
Articles connexes
Liens externes
|