Giz FouenLa Giz Fouen (prononcé guiz fwenn[pas clair]), ou « mode de Fouesnant », est une mode vestimentaire bretonne qui donne son nom à une aire de tradition occupant le sud-est de l'ancien évêché de Cornouaille (c'est-à-dire principalement le sud-est du Finistère, et pour une petite partie l'ouest du Morbihan). Cette grande aire (nommée Aven ou pays de l'Aven quand on parle de danses) regroupe une trentaine de communes. Elle est subdivisée en neuf terroirs, correspondant à neuf variantes principales de la mode giz fouen. L'un de ceux-ci, le pays Fouesnantais, qui comprend huit communes, ne doit pas être confondu avec la vaste aire Giz Fouen dont il fait partie. SituationLimitée au sud par le golfe de Gascogne, à l'ouest par l'Odet, au nord par les montagnes Noires, la Giz Fouen est entourée du pays Bigouden (au sud-ouest), du pays Glazik (au nord-ouest), du pays Chtou et du pays Pourlet (au nord-est), et du pays Lorientais au sud-est[1]. Le territoire de la "Giz Fouen" regroupe 33 communes (Elliant, Scaër, Quimperlé, Riec, Bannalec, Concarneau, Fouesnant, Pont-Aven, Rosporden, etc..) ; Creston a démontré qu'elles eurent comme principal centre d'influence Rosporden plutôt que Fouesnant, trop excentré. La mode de Rosporden conserva jusqu'à la décennie 1930, entre le gilet et la veste, un intermédiaire sans manches, le "korf-chupenn", héritier des filets superposés [2]. Frontière orientaleLa frontière orientale des traditions (costume, danses, langue, etc.) est sensiblement celle qui sépare l'ancien évêché de Cornouaille de l'évêché de Vannes (à l'exception notable de Clohars-Carnoët en ce qui concerne le costume)[1]. Elle ne suit donc pas la limite départementale Finistère-Morbihan.
CostumeLe costume giz fouen est porté dans toutes les communes frontalières de l'est, sauf à Clohars-Carnoët, commune cornouaillaise, située dans le département du Finistère, mais qui adopte le costume « aéroplane » du pays Lorientais (seul le chapeau masculin, à boucle rectangulaire à l'arrière, y est giz fouen)[3]. Le costume masculin de Langonnet et du Faouët est vannetais (pourlet). DansesDans la Giz Fouen et à Clohars-Carnoët[3], on danse la gavotte de l'Aven[4], en quadrette (il y a, comme pour le costume, des variantes locales[3]). Chez les voisins du pays Pourlet, on danse la gavotte Pourlet[5], en chaîne mixte. Et, en pays Lorientais, on danse l'en dro. ParlerEn Giz Fouen et à Clohars-Carnoët on parle le breton cornouaillais, tandis que pays Pourlet et pays Lorientais ont chacun une variante de bas-vannetais. ToponymieOn emploie donc plus volontiers le nom de Giz Fouen (« mode de Fouesnant ») pour situer le domaine du costume : au sens strict, l'aire Giz Fouen ne comprend pas Clohars-Carnoët, ni le port de Concarneau (enclave penn sardin)[1]. Par ailleurs, il y a souvent confusion entre le pays Fouesnantais (huit communes) et le vaste domaine dont il fait partie, la Giz Fouen (plus de trente communes). Selon René-Yves Creston, le nom de giz fouen ne prouve pas que cette mode soit originaire du pays Fouesnantais[6]. On dit Aven quand on parle de danses (Clohars-Carnoët et toute la commune de Concarneau en font partie). Là encore, on peut confondre le petit pays de Pont-Aven (trois communes) et le grand pays de l'Aven qui s'étend « entre Odet et Laïta ». Composition
Comme la plupart des pays de tradition bretons, la Giz Fouen voit ses limites évoluer ou ses traditions s'interpénétrer, ce qui offre prétexte à disputes dès que l'on se risque à parler frontières : le tracé par Creston des limites vestimentaires lui a valu d'être pris à partie « avec une vivacité hors de propos[7] ». La giz fouen, célèbre pour sa coiffe particulièrement gracieuse[8], présente une unité certaine : « coiffes à rubans, collerettes empesées pour les femmes, larges chapeaux aux larges velours sans guides, gilets haut fermés, korniou et bruskou pour les hommes[9] ». Mais il ne faut pas y chercher la même homogénéité qu'en pays Bigouden. Dans la giz fouen, Creston distingue en effet neuf variantes principales — lesquelles se morcellent à leur tour en quantité de variantes locales, presque autant qu'il y a de communes[9]. Pour ce qui concerne l'année 1939 (époque où le maintien des traditions permet encore de tracer les limites des modes), il propose la répartition suivante[10]… Pays MelenigLe sobriquet Melenig (« petit jaune ») vient de la couleur dominante des somptueuses broderies du costume[11]. Mode de RospordenAncienne commune de Rosporden (ouest de la commune actuelle) Mode de ScaërMode de Guiscriff
Pays FouesnantaisMode de Melgven et enclave penn sardin
Mode de Pont-AvenPresque toutes les coiffes giz fouen ont quatre ailes. La caractéristique principale de la variante Pont-Aven est une coiffe à deux ailes[16] : les mentonnières (la partie large qui est à l’arrière de la coiffe) sont supprimées. Les tabliers ont un devantier (à Beuzec-Conq et à Lanriec, il n'y en a pas)[15].
Pays Duig
Mode de MoëlanMoëlan-sur-Mer, comme Le Faouët, se distingue par une petite collerette[12]. La coiffe est un mélange de la giz fouen (la forme du bonnet et les deux grandes ailes) et de celle du pays de Lorient portée jusqu'à la commune voisine de Clohars-Carnoët (les deux petites ailes à l'arrière du bonnet qui sont semblables à celles du béguin de la coiffe lorientaise). Le tablier a un grand devantier, un peu moins grand que la mode lorientaise. Cette mode est assez proche de celle des artisanes de Quimperlé. Le Giz Fouen dans l'art
Notes et références
Voir aussiBibliographie
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