Paul Vanuxem est le fils de Félicien Vanuxem (1875-1930), né à Bailleul, employé au chemin de fer des mines, et de Louise Hélène Fihey.
Il se marie le 2 octobre 1926 à Ronchin avec Louise Renée Dran. Il divorce le 7 mai 1955 et se remarie avec Monique Danjou le 8 octobre 1955.
Monique Danjou, surnommée la « mère des Muongs » en Indochine, infirmière et assistante sociale militaire, lieutenant, commandeur de la Légion d'Honneur, sept citations, a publié en 2008, « 6e régiment de tirailleurs marocains au Tonkin : 1947-1949 » (Muller Gt Editions) dans lequel elle relate ses séjours en Indochine entre 1947 et 1949[6]. En 2023, ses « Confidences d'une femme soldat » ont été publiées aux éditions Historic'one. Elle est décédée le à 98 ans[7].
Jeunesse
Paul Vanuxem fait ses études à l'université de Lille[6], où il obtient une licence de philosophie[4]. Il commence sa carrière de professeur au collège Mézeray à Argentan puis à Charleville-Mézières. Il s'implique dans l'histoire locale, créant la Revue du pays d'Argentan[8].
« Magnifique unité qui, en tant que 3e compagnie du 2e RTM avait déjà donné en Italie, sous les ordres du capitaine Vanuxem les plus belles preuves de son mordant, de sa ténacité et de sa valeur manœuvrière. Devenue 11e compagnie du 6e RTM, s’est distinguée à nouveau sous les ordres du même chef, ardent et énergique au Haut du Faing (16 au 28 octobre 1944) et Menaurupt (15 novembre 1944). Le 22 novembre, à Lepuix, Delle, en Haute Alsace, a capturé 60 prisonniers dans une importante opération de nettoyage. Le 26 novembre, après deux jours de durs combats, a réussi à prendre pied dans les lisières du village d’Heimsbrunn, permettant ainsi la manœuvre du bataillon. Le 29 novembre, après deux jours de combats sous-bois, s’est emparé de Pont d’Aspach, objectif final du groupement et s’y est maintenue malgré de violentes réactions ennemies. Par son allant et son moral élevé, son esprit de sacrifice, a contribué pour une large part au succès de son bataillon. »
— Ordre général n° 1062 du 12 juillet 1945
Guerre d'Indochine
Pendant la Guerre d'Indochine[4], il commande le bataillon de marche du 6e RTM, puis devient en 1947 commandant du secteur de Sontay jusqu'en 1948[10]. Son bataillon de marche est cité à l’ordre de l'armée en juin 1948[11].
En 1950, il revient en Indochine pour prendre le commandement du secteur de Biên Hòa, jusqu'en 1951[12]. Remarqué et estimé du général de Lattre de Tassigny[13], ce dernier lui confie la responsabilité du groupe mobile du Tonkin. Il revient une troisième fois en Orient comme adjoint au commandant de la 1re division de marche du Tonkin, puis comme commandant du secteur de Hasong et enfin comme commandant de la zone sud du Tonkin[10]. Il est à ce titre chargé de l'évacuation d'Hanoï après les accords de Genève en 1954[4].
Sa sympathie non dissimulée pour l'Algérie française[18] lui vaut d'être mis en disponibilité le . Soupçonné d'être l'individu désigné sous le pseudonyme de Verdun, chef de l'OAS en métropole, à la suite de la découverte de documents saisis lors de l'interpellation de Maurice Gingembre, il est arrêté le [4] et incarcéré à la prison de la Santé[19] en attente de son procès. Ses filles Françoise et Martine sont alors refusées à la Maison d'éducation de la Légion d'honneur[20] où elles étaient inscrites pour la rentrée scolaire. Deux ans plus tard, le , il est acquitté[18],[21], les témoins ayant nié la possibilité qu'il soit Verdun[17]. En octobre 1966, le décret du 31 mai 1961 qui l'avait placé en position de disponibilité est annulé par le Conseil d'État[22].
Carrière de journaliste
Il devient ensuite journaliste, notamment pour l'hebdomadaire Carrefour. Il plaide par exemple en 1969 pour une revitalisation du service militaire par la conscription dès 18 ans, ce qui provoque une grève dans plusieurs lycées parisiens[23]. Dans le contexte de la guerre du Viêt Nam, il se fait surtout remarquer pour sa campagne anticommuniste en faveur du Sud-Vietnam, où il se rend à plusieurs reprises au titre de correspondant de guerre, notamment en 1966[24], et de Nguyễn Văn Thiệu, président du Sud-Viêt Nam[4], dans Carrefour[25], à la radio[26], et dans des conférences[27].
Cela explique sa présence aux conférences annuelles de la Ligue anticommuniste mondiale (WACL), notamment en décembre 1968 à Saïgon[28] et en septembre 1970 au Japon[29], et sa participation active en novembre 1970 à la conférence tenue à Bruxelles du Bloc des nations anti-bolchéviques (ABN) de l'exilé ukrainien Iaroslav Stetsko et du Conseil européen de la liberté ou European freedom council (EFC), liés à la WACL[30].
Il est aussi vice-président de l'association Amitié France-Vietnam, présidée par l'ancien ministre Jean Letourneau. Cette association dénonce le Nord-Vietnam[31],[32] . Il co-préside avec André Chauvain, ancien président de la compagnie Shell, le Comité français pour l’information et les libertés européennes, fondé en 1970[33]. Présent à Saïgon (Sud-Vietnam) en 1975, en tant qu'envoyé spécial de Carrefour, il est expulsé par le nouveau pouvoir communiste du Vietnam unifié[34],[35].
↑Acte de naissance de Paul Fidèle Vanuxem [lire en ligne]
↑Les contes du temps perdu : Paul Fidèle Félicien Vanuxem - Éditeur : Au fil d'Ariane, 1964 - 138 pages.
↑ abcdefgh et i« " Champion " de la guerre du Vietnam Le général Paul Vanuxem est mort Un centurion solitaire », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le ).
↑ a et b« Grand officier de la Légion d'honneur-23 citations dont 15 palmes-5 blessures », L'Épaulette, Les officiers français de recrutement interne, Lavauzelle, 1997, p. 330.
↑ abcd et eChristian Joubert, « Un héros méconnu - le général de division Paul Vanuxem (1904-1979) » in Bulletin trimestriel de la Fédération Régionale des Anciens Combattants 1939-1945, 53e année, n° 197, p. 2.
↑« Recréé le 1er avril 1947, le bataillon de marche du 6e régiment de tirailleurs marocains a d’emblée, sous l’impulsion et le commandement du chef de bataillon Vanuxem, fait preuve de ses vieilles qualités guerrières : solidité et cohésion, combativité et souplesse. A peine débarqué il est engagé au Tonkin le 15 avril 1947 dans l’opération d’ouverture de la route coloniale n° 6. Dépassant les objectifs atteints par les éléments parachutés à Hoa Binh, il établit la liaison avec le secteur nord-ouest, permettant la réussite d’une opération de ravitaillement vitale pour ce secteur. De juin à octobre 1947, il conquiert et pacifie une vaste région entre Rivière Noire et Song Ma, opère des raids profonds sur Tu Ly et Phu Vinh, dégage le secteur de Sam Neua fortement pressé, s’empare à nouveau d’Hoa Binh abandonné après la fermeture de la route. Sans répit, il participe ensuite aux opérations d’automne 1947, s’empare en octobre de Son Dong et Song Tay après de violents combats, poursuit les unités VM jusque dans les marais de Yen Tinhoù il anéantit un bataillon rebelle, prend Hung Hoa, La Phu et Thanson où il détruit un PC rebelle, Ngoc Lap, Yen Lap. En novembre, il traverse en force le fleuve Rouge, s’empare de Vieri, malgré les efforts désespérés de l’adversaire, bouscule les défenses rebelles entre Vinh Yen et Lienson, nettoie une vaste région et prend d’assaut le massif du Tam Dao. En décembre, enfin il dégage les postes d’un bataillon voisin, encerclés dans la région de Tach Kiet. Le bataillon a eu en un an de campagne 115 tués et 137e blessés, mais a infligé des pertes considérables aux rebelles : 4 300 tués, 900 prisonniers, un armement nombreux. Toujours et partout victorieux, en Haute et Moyenne Région, engagé en permanence dans une séride d’opérations particulièrement dures en terrain montagneux, passant sans cesse à l’offensive, le bataillon s’est montré digne des plus belles traditions des régiments de tirailleurs marocains et s’est affirmé comme l’une des unités les plus prestigieuses engagées en Indochine. », Décision n° 44, publiée au journal officiel du 13 juin 1948.
↑Marie-Catherine et Paul Villatoux, « Aux origines de la « guerre révolutionnaire » : le colonel Lacheroy parle », Revue historique des armées, no 268, , p. 45–53 (ISSN0035-3299, lire en ligne, consulté le )
↑Livre : Le général vainqueur - Le destin exemplaire de de Lattre en Indochine
↑« Le général Vanuxem est nommé adjoint au commandant en chef des forces françaises en Allemagne », Le Monde, (lire en ligne, consulté le ).
↑ a et b« « Le général Vanuxem est totalement innocent », affirme le général Allard devant la cour de sûreté », Le Monde, (lire en ligne, consulté le ).
↑ a et b« Le général Vanuxem est acquitté après avoir passé deux ans en prison ; Maurice Gingembre, condamné à dix ans et le colonel de Blignières, à six ans de détention », Le Monde, (lire en ligne, consulté le )
Pierre Carles et Georges Lecomte, 6e régiment de tirailleurs marocains, chronique d'un régiment marocain (1921-1963), Amicale des anciens du 6e R.T.M., 1999
Monique Danjou, Le 6e R.T.M. au Tonkin 1947-1949. Témoignages. Souvenirs du général Vanuxem recueillis par Monique Danjou-Vanuxem, Muller édition, Paris, 2008 (ISBN978-2-904255-73-1)