Six mois après le début de la Seconde Guerre mondiale, Paul Koudoussaragne est incorporé dans l'armée française le à Bangui, comme appelé, dans le Bataillon de tirailleurs de l'Oubangui[1]. Il rallie la France libre le , quelques mois après son engagement[2], en même temps que le reste du territoire et la plupart de ses militaires. Lors de la formation du Bataillon de marche no 2 (« BM2 »), fin 1940, il est nommé dans la 6e compagnie de ce bataillon, en tant que tirailleur de 2e classe[1].
Campagnes de Syrie, d'Égypte, de Cirénaïque, Bir-Hakeim
Avec son unité le BM 2, il est destiné à lutter au Proche Orient[1]. Le parcours dure plusieurs mois : partie fin 1940 pour Pointe-Noire, sa compagnie prend la voie maritime, coutourne l'Afrique du Sud, et ne parvient en Erythrée qu'en [2]. Il arrive ensuite à Suez puis s'établit en Palestine au camp de Qastina, près de Gaza[1],[2].
Arrivé à pied d’œuvre, Paul Koudoussaragne prend part à la campagne de Syrie contre les forces du régime de Vichy, du au suivant[1], et se fait remarquer une première fois au cours de cette campagne[3]. Il participe ensuite à des opérations de maintien de l'ordre dans la région de l'Euphrate, au mois d'août[1].
Il se distingue tout particulièrement lors de la bataille de Bir-Hakeim : son groupe de combat étant chargé de protéger l'observatoire d'artillerie du capitaine Albert Chavanac, il reçoit le la mission de rapporter des munitions pour éviter la perte de la position tenue[1]. Bien que blessé par balle, il continue son action malgré les tirs ennemis et réussit à rapporter les munitions suffisantes pour conserver cette position[1].
Compagnon de la Libération
Paul Koudoussaragne est nommé compagnon de la Libération[1],. Selon Marcot, cette importante distinction lui est décernée à la fois pour sa participation à la campagne de Syrie et pour Bir-Hakeim[3]. Pour d'autres auteurs, c'est uniquement son acte de bravoure à Bir-Hakeim qui lui a valu cette distinction[2],[4].
C'est le général de Gaulle en personne qui lui remet la croix de la Libération, le à Beyrouth[1],[5]. Il est un des très rares Africains à en bénéficier[5], et un des trois seuls Centrafricains membres de l'ordre, à l'encontre du souhait du général de Gaulle qui avait demandé une large représentation de l'Afrique noire, « environ deux cents [dossiers] pour l'Afrique française libre »[6].
Stationné au Liban jusqu'en , Paul Koussoudaragne est ensuite en poste à Madagascar jusqu'en , puis de nouveau à Bangui jusqu'en . Il est ensuite envoyé avec son bataillon de marche no 2 vers le front français, en passant par Pointe-Noire et l'Afrique du Nord[1].
Il est blessé le par l'explosion d'une mine lors d'une patrouille de nuit devant Royan[1],[7],[8]. Il continue cependant à combattre devant La Rochelle jusqu'à la fin de la guerre, le [1],[8].
↑(en) « Bataillon de marche n° 2 de l'Oubangui-Chari (BM2) / Ubangui-Chari Task Battalion No. 2 », dans Richard Bradshaw, Juan Fandos-Rius, Historical Dictionary of the Central African Republic, Rowman & Littlefield, (ISBN0810879921 et 9780810879928), p. 109.
(en) « Koudoussaragne, Paul (ca. 1920-1973) », dans Richard Bradshaw, Juan Fandos-Rius, Historical Dictionary of the Central African Republic, Rowman & Littlefield, (ISBN0810879921 et 9780810879928).
François Marcot (dir.), Dictionnaire historique de la Résistance : Résistance intérieure et France libre, Paris, Robert Laffont, , 1187 p. (ISBN2-221-09997-4), p. 914-915.