Patricia D. Cornwell, née Patricia Carroll Daniels le à Miami, en Floride, est une écrivaineaméricaine de roman policier. Ses livres se sont vendus à plus de cent millions d'exemplaires dans le monde[1].
Biographie
Patricia Daniels est une descendante de Harriet Beecher Stowe, auteur de La Case de l'oncle Tom. Elle est née le à Miami. Alors qu'elle a cinq ans, ses parents divorcent. Sa mère, dépressive depuis lors, la confie au célèbre prêcheur Billy Graham. C'est alors un couple de missionnaires qui la recueille et lui inculque une éducation rigoureuse. Elle rêve de briller au tennis et s'entraîne interminablement. Mais elle doit s'arrêter pour raisons de santé, sujette à des crises de boulimie succédant à une période d'anorexie. Dès l'adolescence, elle écrit des nouvelles, qui mettent en scène des personnages et le monde qui les entoure, empreints de violence et de misère. Peu après l'obtention de son diplôme au Davidson College (Caroline du Nord), elle épouse son professeur d'anglais Charles Cornwell le . Celui-ci quitte l'enseignement pour devenir pasteur et Patricia commence à écrire une biographie de la femme de Billy Graham. Ils divorcent en 1988[2].
Elle poursuit toutefois sa carrière de journaliste (dans le journal The Charlotte Observer), se spécialisant dans les faits divers criminels et les armes à feu, pour lesquels elle développe un penchant qui lui restera toujours[2].
Puis, elle occupe un poste d'informaticienne à l'Institut médico-légal de Richmond en Virginie. Elle s'inspire alors de la directrice de la morgue pour créer un personnage du roman qu'elle a décidé d'entreprendre : Kay Scarpetta.
Elle écrit trois livres qui sont tous refusés car jugés médiocres. Son premier romanPostmortem, publié en 1990 (après avoir été refusé par sept éditeurs)[3], met en scène Kay Scarpetta, une femme médecin légiste. Ce livre obtient de nombreux prix anglo-saxons du roman policier : le Dagger Award, le prix Macavity, le prix Anthony et le très envié prix Edgar-Allan-Poe. En 1992, en France, il obtient le prix du roman d'aventures.
Dès lors, Patricia Cornwell s'attache à faire vivre de nombreuses aventures à son héroïne, mais écrit également une autre série en parallèle mettant en scène Judy Hammer, chef de la police d'une petite ville de Caroline du Nord, qui est accompagnée du jeune journaliste Andy Brazil.
Mais, tout en connaissant un fort succès, elle est dépressive et se fait aider par le médicament Prozac tout en buvant énormément. En 1993, elle a un accident de voiture et est obligée de suivre une cure de désintoxication. Ses angoisses sont ensuite traitées par le lithium. C'est également dans cette période qu'elle fréquente les bars gays et a sa première liaison lesbienne[4]. Elle déménage alors à Richmond dans une maison qu'elle transforme en camp retranché, où elle amasse un arsenal domestique et engage une femme garde du corps[2].
En 2002, elle publie Jack l'Éventreur : affaire classée - Portrait d'un tueur (Portrait of a Killer: Jack the Ripper - Case Closed), ouvrage dont les conclusions « affirment que Jack l'Éventreur était le peintre Walter Sickert. [...] Les spécialistes de l'histoire de ce tueur en série [...] ont contesté fermement cette thèse. »[5]. Cependant, l'expert en tableaux du 19ème siècle Johann Naldi a publié un ouvrage-enquête[6] dans lequel il prétend avoir retrouvé un tableau longtemps disparu venant confirmer la théorie de l'autrice[7],[8],[9],[10].
En février 2005, son état de résidence d'alors, le Massachusetts, venant d'autoriser les mariages homosexuels[11], elle épouse Staci Gruber(en), une neurologue réputée de Harvard[12].
En , le blog The Daily Beast révèle que le gestionnaire de sa fortune, le cabinet Anchin, lui aurait fait perdre près de 40 millions de dollars[13].
Crimes et Délices : la cuisine de Kay Scarpetta, Calmann-Lévy, 2002 ((en) Food to Die For: Secrets from Kay Scarpetta's Kitchen, 2002), trad. Sylvie Girard, 185 p. (ISBN2-7021-3338-X)
↑ ab et cPatricia Cornwell (auteur), Gilles Berton (traducteur) et François Rivière (auteur de la présentation), Patricia Cornwell. 1, Paris, Éditions du Masque, coll. « Les Intégrales du Masque », , 1207 p. (ISBN978-2-7024-2867-2, BNF36712606), « Les travaux et les jours de Patricia Cornwell », p. 7-17.
↑Interview de Patricia Cornwell par Jacques Pradel, émission L’heure du crime sur RTL, 31 mars 2011
↑Ces éléments autobiographiques (accident automobile, désintoxication, homosexualité) apparaissent dans son roman de 1994 La Séquence des corps.
Delphine Cingal, article « Patricia Cornwell : Kay Scarpetta ou les sciences médico-légales modernes appliquées à la fiction », in Yannick Beaubatie (dir.), Empreintes, Tulle, Mille Sources, 2004, pp. 111-120.