Située sur l'extrémité occidentale du plateau picard s'étendant au Vimeu, la commune repose sur un substratum rocheux composé de craie. Généralement, les formations superficielles rencontrées correspondent à des limons de plateau et des limons de pente qui résultent du glissement des précédents. Aux bois de Prêle et de Bretel subsistent des lambeaux alluviaux déposés par la Somme.
À la hauteur de Mons-Boubert, une profonde vallée affluente de la Somme - anciennement appelée la Dame Rise - correspond à une cassure du plateau[6].
Les infiltrations d'eaux de pluie sont piégées dans une craie reposant sur un important niveau argileux (argiles du Gaux, d'âge albien…). La quasi-totalité des eaux potables du village provient de cette nappe. Les eaux souterraines et de surface empruntent majoritairement la même direction : du haut du village vers la rive gauche de la Somme[6].
Quand il pleut, la rue principale collecte toutes les eaux de ruissellement. Les jours d'orage ou de fonte de neige, une véritable rivière s'est souvent formée[a 1].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,8 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 13 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 798 mm, avec 11,5 jours de précipitations en janvier et 8,5 jours en juillet[7]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune d'Abbeville à 13 km à vol d'oiseau[9], est de 11,0 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 806,2 mm[10],[11]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[12].
Urbanisme
Typologie
Au , Mons-Boubert est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[I 1].
Elle est située hors unité urbaine[I 2]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Friville-Escarbotin, dont elle est une commune de la couronne[Note 2],[I 2]. Cette aire, qui regroupe 33 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[I 3],[I 4].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d'occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (91,5 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (91,5 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
terres arables (64,3 %), prairies (27,2 %), zones urbanisées (8,4 %)[13]. L'évolution de l'occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 2].
Habitat et logement
En 2019, le nombre total de logements dans la commune était de 326, alors qu'il était de 300 en 2014 et de 285 en 2009[I 5].
Le tableau ci-dessous présente la typologie des logements à Mons-Boubert en 2019 en comparaison avec celle de la Somme et de la France entière. Une caractéristique marquante du parc de logements est ainsi une proportion de résidences secondaires et logements occasionnels (17,3 %) supérieure à celle du département (8,3 %) et à celle de la France entière (9,7 %). Concernant le statut d'occupation de ces logements, 79,2 % des habitants de la commune sont propriétaires de leur logement (84,5 % en 2014), contre 60,2 % pour la Somme et 57,5 pour la France entière[I 7].
Résidences secondaires et logements occasionnels (en %)
17,3
8,3
9,7
Logements vacants (en %)
6,2
8,5
8,2
Voies de communication et transports
En 2019, la localité est desservie par la ligne d'autocars no 5 (Cayeux - Friville-Escarbotin - Abbeville) du réseau Trans'80, Hauts-de-France, chaque jour de la semaine sauf le dimanche et les jours fériés[14].
Toponymie
Mons est mentionné pour la première fois en 1121, on trouve Mons-Bourbet dès 1284, Montes au XIIIe siècle, Mons in Vimiaco en 1301, Mons en Vimeux en 1421, Mons en Beaubert en 1741, Mons en Boubert en 1756, Monts près Boubert en 1766, Mont en 1778, Montboubert en 1824, Mons-Boubers en 1850[15].
L'association de Mons et de Boubert est ancienne, on la relève dès 1284. Mons ne représente pas le nominatif singulier du latin, c'est-à-dire mons, mais bien l'ancien français mons avec le [s] du pluriel ou du locatif, à savoir monts. En effet le substantif sujet mont en ancien français n'est pas issu directement du latin mons, mais de son accusatif montem devenu MONTE en latin populaire. Le pluriel est encore écrit mons au XIIIe siècle[16].
Boubert est attesté sous les formes Bobert en 1166, Boberc en 1176, Bobers en 1187, Bouberc de 1209, Bouberch régulièrement de 1220 à 1616, ensuite Boubert régulièrement de 1757 à 1836, Boubers les Monts en 1766, Boubers en 1867[15].
Étant donné la régularité des formes les plus anciennes en -berch, il s'agit de l'appellatif germanique berg / berc « élévation, colline, mont » dont mons représente la transcription romane. Le [c] final de berc s'est régulièrement amuï comme dans clerc qui cependant bénéficie d'une orthographe étymologique. Il s'agit donc partiellement d'une tautologie.
Il existe au moins deux Boubers plus au nord, dans le Pas-de-Calais, à savoir Boubers-lès-Hesmond (Budberz et Buberch 1079) et Boubers-sur-Canche (Budberz et Bobert en 1079, Buberch en 1129) qui disposent donc de formes plus anciennes dans lesquelles on identifie un élément Bud- adjectif ou appellatif germanique à valeur obscure[17].
Histoire
Antiquité
Des vestiges d'une villa gallo-romaine ont été découverts en 1830 sur les territoires de Mons-Boubert, Brétel et Drancourt[18].
Au début de la Seconde Guerre mondiale, lors de la bataille de France, deux soldats anglais, tués dans leur tank en 1940, rue de Quesnoy, lors de l'invasion allemande, reposent dans le cimetière[a 4].
Le village est libéré le par des soldats canadiens, un petit monument rappelle l'évènement. Deux Allemands sont faits prisonniers au moulin de Boubert[a 5].
Après le passage du jury régional évaluant les villes et villages fleuris, Mons-Boubert a obtenu une troisième fleur au classement révélé le à Amiens-Mégacité[25].
En , quatre fleurs récompensent les efforts locaux en faveur du fleurissement[26],[27].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[30]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[31].
En 2022, la commune comptait 578 habitants[Note 3], en évolution de +3,58 % par rapport à 2016 (Somme : −1,26 %, France hors Mayotte : +2,11 %).
En 2018, le taux de personnes d'un âge inférieur à 30 ans s'élève à 33,8 %, soit en dessous de la moyenne départementale (36,4 %). À l'inverse, le taux de personnes d'âge supérieur à 60 ans est de 29,3 % la même année, alors qu'il est de 26,0 % au niveau départemental.
En 2018, la commune comptait 285 hommes pour 271 femmes, soit un taux de 51,26 % d'hommes, largement supérieur au taux départemental (48,51 %).
Les pyramides des âges de la commune et du département s'établissent comme suit.
Pyramide des âges de la commune en 2018 en pourcentage[33]
Hommes
Classe d’âge
Femmes
0,7
90 ou +
1,5
8,7
75-89 ans
9,1
21,1
60-74 ans
17,3
19,0
45-59 ans
19,8
17,9
30-44 ans
17,3
18,4
15-29 ans
16,4
14,3
0-14 ans
18,6
Pyramide des âges du département de la Somme en 2021 en pourcentage[34]
Hommes
Classe d’âge
Femmes
0,6
90 ou +
1,8
6,7
75-89 ans
9,4
17,2
60-74 ans
18,1
19,8
45-59 ans
19,1
18,2
30-44 ans
17,5
19,4
15-29 ans
18
18,2
0-14 ans
16,2
Enseignement
Jusqu'en , les classes primaires sont gérées au sein du regroupement pédagogique intercommunal (RPI) comprenant également l'école de Quesnoy-le-Montant.
En 2019, un nouveau RPI est créé, associant les communes de Boismont, Franleu, Mons-Boubert et Saigneville. À la rentrée de septembre, deux classes de maternelle seront à Mons-Boubert, les autres communes accueilleront une classe élémentaire. La communauté d'agglomération Baie de Somme attend 110 enfants à la rentrée de septembre. Un service de repas pour le midi sera mis en place dans chaque collectivité[35].
De l'origine, seule subsiste la fenêtre absidale de l'église du XIVe siècle. Un agrandissement a été réalisé en 1765 : ajout d'une travée de chaque côté[6].
Le moulin de pierre de Mons (en réalité en brique) : il a cessé de tourner à la mort du dernier meunier Louis Joseph Testu, le . Ses murs font quatre pieds d'épaisseur (1,30 m). En 1895, Achille Jean-Baptiste Lejeune, le grand-père du député-maire d'AbbevilleMax Lejeune, était aux commandes du moulin. Le premier meunier relevé sur les registres de catholicité, François Pénel, est décédé en 1658[a 7].
Du moulin de Boubert, il ne reste qu'une bosse qui marque son emplacement. Identique à celui de Saint-Maxent (moulin en bois, à pivot), il a fonctionné jusqu'en 1914[a 8].
Monument 1914-1918 : en contrebas de l'église. Cet hommage aux morts de la grande guerre donna lieu à d'âpres débats à propos de la pertinence d'une croix chrétienne sur socle[6]. Les victimes de la Deuxième Guerre mondiale ont été associées à celle de la précédente. Quarante-trois noms rappellent leur mémoire.
La motte féodale est encore bien marquée avec une partie de son fossé. Le château aurait été détruit au XVe siècle[6],[40].
Le château du bois de Boubert, construit par le sous-préfet Manessier[a 9] d'Abbeville durant la Deuxième République et le Second Empire, date de 1867[6].
L'ancien cimetière a été supprimé en 1946. Originalité locale : seize cimetières privés ont été installés, par nécessité, à la fin du XIXe siècle[6].
Jean-Louis Deboubert (1776-1854), armurier, inventeur de la capsule au fulminate, a perfectionné le fusil à piston, né et décédé au village. Un monument porte son nom, au milieu de la grande allée du cimetière[a 10],[42].
Le nom de certains seigneurs de Mons-Boubert nous est parvenu :
Mons-Boubert est issue du fief de Boubers-en-Vimeux, qui passe dans la famille d'Abbeville par le mariage d'Ide de Boubert ou Bouberc(h) (1200-1232) avec Guillaume d'Abbeville, maison d'Aumale.
Les Bouberch étaient d'autre part seigneurs de Tunc et de Bernâtre, près Doullens, ce dernier fief leur étant venu en 1360 par le mariage de Mahaut de Raineval, dame de Bernâtre, avec Jean de Boubers, seigneur de La Motte-les-Auxy. Aussi les Boubers furent-ils souvent appelés vicomtes de Bernâtre.
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
↑ abcdef et gMons-Boubert, découverte d'un village picard, une vallée du Vimeu, APEV (Association pour la promotion de l'environnement dans le Vimeu), J. Delépine, S. Lefranc, A. Freté, J. Danel, B. Joly, Imp. I&RG, Amiens, p. 4 et 5.
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
↑ a et bJacques Garnier, Dictionnaire topographique du département de la Somme, t. 2, Paris / Amiens, 1867 - 1878, p. 68-143 (lire en ligne sur DicoTopo) [1]
↑Site du CNRTL : étymologie de mont (lire en ligne) [2]
↑(nl) Maurits Gysseling, Toponymisch Woordenboek van België, Nederland, Luxemburg, Noord-Frankrijk en West-Duitsland (vóór 1226), (lire en ligne), p. 170-201[3]
↑Jean-Michel Schill, Dictionnaire du personnel politique du département de la Somme : 1787-2021, Amiens, Archives départementales de la Somme, , 3e éd. (1re éd. 2011), 566 p. (lire en ligne [PDF]), p. 56
↑« À Mons-Boubert, Emmanuel Delahaye veut poursuivre le projet de « ruralité moderne » : À l'occasion de la cérémonie des vœux le 18 janvier 2020, le maire de Mons-Boubert (Somme) Emmanuel Delahaye, a annoncé sa candidature aux prochaines élections municipales », L'Éclaireur du Vimeu, (lire en ligne, consulté le )« Celui qui fête ses 19 ans à la tête de la municipalité ne s'est pas étendu sur les résultats de son dernier mandat, campagne électorale oblige, mais il a tout de même profité de ce rendez-vous annuel pour faire le point sur les évolutions du village ces dernières années. Il a abordé, entre autres, le classement 4 fleurs au concours des villes & villages fleuris en seulement trois ans, ou la labellisation « Grand Site de France » avec la baie de Somme ».
↑Le Courrier picard, édition Picardie maritime, 28 octobre 2016.
↑C. D., « Le jury visite le bourg aux 4 fleurs : Mercredi 10 juillet, le jury national du concours « Villes et Villages Fleuris » s'est rendu à Mons-Boubert. L'occasion de faire le point sur les évolutions du bourg depuis 2016, année d'obtention de sa quatrième fleur. Retour », L'Éclaireur du Vimeu, no 3968, , p. 31.