María Dolores de Cospedal
María Dolores de Cospedal García, née le à Madrid, est une haute fonctionnaire et femme d'État espagnole membre du Parti populaire (PP). Elle est sous-secrétaire du ministère des Administrations publiques entre et puis sous-secrétaire du ministère de l'Intérieur jusqu'en . En suivant elle devient conseillère aux Transports et aux Infrastructures de la Communauté de Madrid. Elle est élue présidente régionale du PP et sénatrice de Castille-La Manche en . Elle échoue en à prendre la présidence de la communauté autonome. En elle est désignée secrétaire générale du Parti populaire par Mariano Rajoy. Aux élections autonomiques de , elle conquiert la majorité absolue et se trouve investie présidente de la Junte des communautés de Castille-La Manche après 28 ans de pouvoir socialiste. Elle perd son poste à la suite des élections autonomiques de et se trouve élue au Congrès des députés après les élections législatives de suivant. En , elle est nommée ministre de la Défense. Elle est remplacée par Margarita Robles après l'adoption de la motion de censure contre le gouvernement de Mariano Rajoy en . BiographieUniversité et début de carrièreTitulaire d'une licence en droit, obtenu à l'université CEU San Pablo de Madrid, elle passe avec succès le concours du corps supérieur des avocats de l'État en . Elle intègre l'année suivante le service juridique du ministère des Travaux publics et des Transports, avant d'être nommée en chef des avocats de l'État du ministère des Affaires sociales[1] pour deux ans. En , elle entre au cabinet ministériel du ministre du Travail et des Affaires sociales Javier Arenas. Elle est mutée en à l'ambassade espagnole aux États-Unis en tant que conseillère pour le travail et les affaires sociales. Une haute fonctionnaire de l'ère AznarElle revient cependant au ministère du Travail dès le , quand elle est nommée secrétaire générale technique par le nouveau ministre Manuel Pimentel[2]. Après la nouvelle victoire du PP aux élections générales de , Cospedal est appelée le suivant par le nouveau ministre des Administrations publiques Jesús Posada pour exercer les fonctions de sous-secrétaire du ministère[3]. Le , le nouveau ministre de l'Intérieur Ángel Acebes la choisit pour occuper cette même responsabilité au sein de son département[4]. Ses derniers jours en fonction sont marqués par les attentats de Madrid du 11 mars 2004. Un retour à sa vocation premièreAprès que les socialistes ont retrouvé le pouvoir en , elle est relevée de son poste[5]. Elle retourne alors au corps des avocats de l'État et représentant l'Espagne devant la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH). Un début de carrière politique régionalLe , María Dolores de Cospedal est nommée à 39 ans conseillère aux Transports et aux Infrastructures de la Communauté de Madrid dans le premier conseil de gouvernement d'Esperanza Aguirre. Elle y retrouve alors Ignacio González, ancien secrétaire d'État du ministère de l'Intérieur[6]. À l'unanimité du comité exécutif régional, elle est élue le présidente du Parti populaire de Castille-La Manche (PPCLM) et chef de file aux élections autonomiques de [7]. L'ancienne ministre Elvira Rodríguez la remplace dans l'exécutif autonomique de Madrid huit jours plus tard. Le , elle est élue au Sénat par les Cortes de Castille-La Manche. Au cours des élections autonomiques du , elle se trouve opposée au président socialiste sortant José María Barreda. Elle améliore sensiblement le score du PPCLM en progressant de cinq points et trois députés sur 47, sans remettre en cause la majorité absolue de Barreda. Désormais députée autonomique pour la circonscription de Tolède, elle préside le groupe du PP et siège à la commission de la Justice[8]. Elle est réélue à la chambre haute des Cortes Generales en . 2008, l'entrée sur la scène nationaleAprès la nouvelle défaite du PP au cours des élections parlementaires du , le président du parti Mariano Rajoy annonce le qu'il propose de nommer María Dolores de Cospedal au poste de secrétaire générale en remplacement d'Acebes. Le choix d'une femme, mère célibataire ayant eu un enfant par FIV et se revendiquant centriste est unanimement salué par les dirigeants du Parti populaire, y compris les plus critiques à l'égard de Rajoy[9],[10]. Une victoire historique en Castille-La MancheAu cours d'une réunion expresse du comité électoral national le , elle est investie à l'unanimité chef de file pour les élections autonomiques du suivant[11]. Elle précise qu'en cas de victoire, elle conservera ses fonctions dans l'appareil du parti contrairement à la volonté des cadres du PP[12]. Au cours du scrutin autonomique, le PPCLM totalise 48,9 % des suffrages exprimés, soit 25 députés sur 49 aux Cortes. L'emportant partout sauf dans la circonscription de Ciudad Real, les conservateurs prennent le pouvoir dans ce fief du Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) pour la première fois depuis [13]. Au cours du débat d'investiture elle indique vouloir supprimer le Défenseur du peuple, le conseil économique et social, le conseil de la concurrence et étudier la viabilité du contrôleur des comptes publics[14]. Elle prend ses fonctions le en présence du ministre de la Politique territoriale Manuel Chaves, de l'ancien président de la Junte José Bono et de nombreux hauts responsables du PP[15]. Au cours du congrès national du Parti populaire de , elle se trouve confirmée dans ses fonctions de secrétaire générale et voit son pouvoir augmenter fortement en reprenant à son compte les fonctions d'Esteban González Pons, chargé jusqu'à présent de la communication et désormais délégué aux études et aux programmes[16]. Selon El Mundo en , elle aurait reçu 25 000 € en liquide du trésorier du Parti populaire Luis Bárcenas, ainsi que 45 000 € en et , comme Mariano Rajoy, le tout provenant d'une « caisse noire » constitué de recettes issues de la corruption. Elle a nié ces accusations[17]. Lors des élections autonomiques du , le PP perd plus de 150 000 voix. Il remporte alors 16 députés sur 33 aux Cortes. Avec 38,2 % des suffrages exprimés, il conserve son statut de première force politique de la communauté autonome mais ne dispose d'aucun allié pour gouverner. Ainsi le , le socialiste Emiliano García-Page est investi à sa succession avec le soutien de Podemos. Il entre en fonction deux jours plus tard. Élection au Congrès des députésLe mercredi , elle démissionne de son mandat parlementaire aux Cortes de Castille-La Manche pour se présenter comme tête de liste pour la circonscription de Tolède au Congrès des députés lors des élections générales du suivant[18]. Elle siège alors à la députation permanente, à la commission constitutionnelle et préside la commission conjointe pour la Sécurité nationale[19]. Après que le Congrès a échoué à investir un président du gouvernement dans les délais constitutionnels, les Cortes Generales sont dissous. Elle mène de nouveau la liste du PP de Tolède pour les élections législatives anticipées du [20]. Ministre de la DéfenseLe , María Dolores de Cospedal est nommée à 50 ans ministre de la Défense[21]. Seconde femme après la socialiste Carme Chacón à diriger ce département ministériel, sa nomination est vue comme une récompense après ses années difficiles à la direction du PP[22]. Elle sous-entend ce même jour qu'elle compte conserver le secrétariat général du parti, ce que certains cadres de la formation jugent impossible étant donné la nature de son ministère[23]. Au cours du XVIIIe congrès national du PP, elle est confirmée le comme secrétaire générale par Rajoy, mais se voit adjoindre un coordonnateur général en la personne de Fernando Martínez-Maíllo, précédemment vice-secrétaire général à l'Organisation[24]. Quelques heures plus tôt, les délégués avaient rejeté par 303 voix pour et 328 voix contre l'« amendement anti-Cospedal », proposé par un militant du PP de Castille-La Manche qui entendait limiter le cumul des fonctions et mandats[25]. Au cours du premier tour de l'élection pour la présidence de la fédération régionale du parti, ouvert à tous les adhérents, , elle obtient 96 % des suffrages exprimés. Ayant remporté plus de 50 % des voix et une avance supérieure à 15 % sur son adversaire, elle sera la seule à prétendre à sa reconduction devant les délégués du congrès régional[26]. Elle est reconduite à la présidence de la fédération régionale du Parti populaire le suivant par 95,4 % des suffrages exprimés, soit 663 voix sur 701[27]. Au mois de , la brigade financière (UDEF) met en cause son mari et l'ancien ministre du Travail Manuel Pimentel dans une affaire de corruption impliquant la famille de Jordi Pujol dans des pays d'Afrique[28]. Un juge d'instruction de Tolède annonce le mois suivant qu'il ouvre une enquête sur des soupçons de corruption à son égard après qu'une filiale du groupe Sacyr a versé 200 000 € au PP pour sa campagne des élections autonomiques de , somme qui aurait permis à l'entreprise d'obtenir le marché du ramassage des ordures à Tolède[29]. Au mois de , le journal en ligne El Plural révèle que les enquêtes d'opinion réalisés à sa demande par Demoscopia y Servicios — entreprise fondée par son « gourou des sondages » Arcadio Mateo pour les élections de — présentaient d'importantes lacunes méthodologiques[30]. Toutes ces accusations la mettent en difficulté dans son opposition interne à la vice-présidente du gouvernement Soraya Sáenz de Santamaría[31]. Candidature à la présidence du PPElle annonce le , 11 jours après avoir quitté le gouvernement, sa candidature à la présidence du Parti populaire dans le cadre du XIXe congrès du PP au cours d'une réunion de la junte directive du parti en Castille-La Manche. Elle est alors la sixième personnalité à postuler à la succession de Mariano Rajoy[32]. Elle bénéficie notamment du soutien de Juan Ignacio Zoido, Dolors Montserrat, Isabel García Tejerina, Rafael Catalá et Jesús Posada[33]. Le suivant, elle démissionne du Congrès des députés, après que son mari a été mêlé à une affaire d'espionnage politique orchestré au profit de Cospedal[34]. Elle est inculpée en avril 2021 pour avoir fait espionner en 2013 l'ancien trésorier du Parti populaire afin de récupérer des documents compromettant le parti dans une affaire de corruption[35]. Vie privéeFille de Ricardo Cospedal, María de los Dolores Cospedal García épouse en premières noces en l'aristocrate José Félix Valdivieso-González y Bravo de la Laguna, dont elle divorce en . C'est à cette époque qu'elle adopte la particule « de », changeant son premier nom de famille en de Cospedal[36]. Mère d'un enfant, elle est mariée depuis avec Ignacio López del Hierro, de 19 ans son aîné. Notes et références
Voir aussiArticles connexes
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