L'ancêtre le plus lointain de la maison de Limoges est possiblement Foucher, fidèle de Charles II le Chauve installé en Limousin. Le premier individu à porter le titre de Lemovicensis (« de Limoges » ou « du Limousin ») est Aldebert ou Hildebert, cité entre 875 et 904. Le fils d'Aldebert, Hildegaire, est le premier à porter le titre de « vicomte des Limousins » (Lemovicinorum vicecomes), entre 914 et la fin des années 930[3].
Branches
Selon l'hypothèse la plus couramment suivie par les historiens, la dynastie des vicomtes d'Aubusson, descendants de Ramnulphe, celle des vicomtes de Ségur, descendants d'un autre Foucher, et celle des vicomtes de Comborn, descendants d'Archambaud, seraient issues de la dynastie des vicomtes de Limoges, selon un acte des années 936-942 qui décrit les différents vicomtes comme consanguinei (cousins)[4].
dynastie des vicomtes de Comborn, seconde dynastie des vicomtes de Turenne, première dynastie des vicomtes de Ventadour, deuxième dynastie des vicomtes de Limoges
(hypothèse) Ramnulphe
dynastie des vicomtes d'Aubusson
Branche ainée (vicomtes de Limoges)
À la fin du premier millénaire, les vicomtes de Limoges renforcent leur autorité sur la ville qui s'agrandit considérablement sous l'essor du culte de saint Martial. Les trois grands centres de pouvoirs - le château, l'évêché et l'abbaye - sont détenus par des descendants de Foucher de Limoges, et c'est sous leur impulsion que l'hagiographie du saint patron de la ville est rédigée. C'est alors que survient le "miracle du mal des ardents" : en 994, une terrible épidémie propagée par le seigle s'abat sur la cité. Les reliques de saint Martial sont exposées à travers la ville et le mal cesse. Le pouvoir des vicomtes alliés aux autorités religieuses en sort renforcé.
Mais à la fin du XIe siècle, le vicomte Adémar II fait don, en échange d'une forte somme, de l'abbaye de Saint-Martial à l'Ordre de Cluny, malgré l'opposition des moines qui sont chassés. Cet évènement marque le début d'une rivalité entre le château et la ville qui débouche en 1105 sur l'incendie de Limoges, commandé par le vicomte Adémar III. Les évêques obtiennent malgré tout gain de cause, et le vicomte est condamné à reconstruire la ville.
Les descendants de Foucher de Limoges règnent sur leur fief jusqu'à la mort du vicomte Adémar III, en 1139, sans héritiers mâles.
À sa mort en 1139, Adémar III n'a plus d'héritiers mâles. La vicomté revient alors à Guy de Comborn, de la branche cadette des vicomtes de Comborn, qui a épousé Brunissende, la fille d'Adémar, héritière de la vicomté. Leurs descendants reprendront le nom de Limoges.
La vicomté de Limoges passera ensuite à la maison de Dreux-Bretagne, la maison de Blois-Châtillon, puis la maison d'Albret, avant d'être définitivement rattachée à la couronne par Henri IV en 1607.
Branches puinées
La maison de Limoges a formé plusieurs branches puinées, dont l'une s'est perpétuée jusqu'à aujourd'hui : la maison de Rochechouart.
Branche des vicomtes de Rochechouart
Aimery de Limoges, quatrième fils du vicomte Géraud, épouse en 980 Eve, fille de Guillaume II Taillefer, comte d'Angoulême. Il reçoit les terres de Rochechouart et devient seigneur de Rochechouart.
Aimery II de Rochechouart, son fils, lui succéda à sa mort en 1036
Cette branche est subsistante. En 1661, Louis XIV a autorisé le comte François de Rochechouart à prendre les armes et le titre de comte de Limoges[5].
Guillaume de Rochechouart, seigneur de Mortemart, fils d'Aimery VIII de Rochechouart et de Marguerite de Limoges. Mort en 1272. Ses descendants recevront le titre de duc de Mortemart et prince de Tonnay-Charente.
Archambaud (vers 910 - 959), vicomte de Comborn, cité comme consanguineus du vicomte de Limoges vers 936-942, marié en 933 à Idéarde de Ségur, dont deux fils Archambaud et Bernard de Bré
Ebles de Comborn (953-1030), vicomte de Comborn et de Turenne, marié à Béatrice de Normandie, dont deux fils :
Archambaud III, vicomte de Comborn,
Guillaume de Turenne, qui épouse Mathilde dont il a un fils Boson de Turenne, qui lui succède à sa mort en 1037.
Boson, vicomte de Turenne, épouse Gerberge de Terrasson, dont il a plusieurs enfants : Raymond, Alpaïde, Mathilde, Etiennette et Archambaud ;
Raymond, vicomte de Turenne ;
Rameau des vicomtes de Ribérac
Ce rameau commence avec Archambaud de Turenne, seigneur de Ribérac, qui était fils de Boson, vicomte de Turenne et de Gerberge de Terrasson. Ce rameau s'éteint après quelques générations.
Rameau des seigneurs d'Aynac
Ce rameau commence avec :
Guillaume de Turenne, seigneur d'Aynac, fils de Boson, vicomte de Turenne, a pour fils Faydit, petit-fils Pierre et arrière-petit-fils Hugues, seigneur de Saint-Genest.
Pierre de Turenne, fils d'Hugues, seigneur de Saint-Genest, épouse Saure, dame d'Aynac qui lui donne au moins un fils :
Archambaud de Turenne d'Aynac, marié avec Aygline, fille de Gisbert, seigneur de Thémines et de Bertande de Castelnau. Ce rameau est éteint[6].
La famille subsistante de ce nom est une branche naturelle de la famille Roger de Beaufort, qui forme la IVe maison des vicomtes de Turenne, qu'on croit commencer avec :
Hector ou Astorg (1399- ), fils légitimé de Raimond Roger, vicomte de Turenne (1351-) et de Claire Simone, marié en 1431 avec Blanche d'Orlhac, fille d'Astorg d'Aurillac, seigneur de Conros et de Blanche de Thémines.
Branche des vicomtes de Ventadour
Cette branche commence avec :
Ebles Ier, vicomte de Ventadour, second fils du vicomte Archambaud III de Comborn, qu'on croit marié à Marie de Limoges, mort vers 1092.
Branche des vicomtes d'Aubusson
Cette branche commence avec :
Ranulphe Ier, vicomte d'Aubusson, mort après 934, cité comme consanguineus du vicomte de Limoges en 936-942.
↑Nadaud, Nobiliaire du diocèse de la généralité de Limoges
Voir aussi
Bibliographie
Maurice de Bony de Lavergne, Une descendance des seconds rois d'Austrasie. Les vicomtes de Limoges aînés des comtes de Toulouse ou La maison de Rouergue en Limousin. Avec des origines royales bourguignonnes de la famille de Saint-Guillaume, 1965, in-8°, 359 p.
Robert de Lasteyrie, Étude sur les comtes et vicomte de Limoges antérieure à l'An Mil, 1874
Christian Settipani, "Les Vicomtes de Limousin", in La Noblesse du Midi Carolingien, Oxford university, 2004, Prosographica & Genealogica, p. 181–262, [détail des éditions]