Limitrophe du département de la Corrèze et située à l'extrême nord-est du département de la Dordogne, la commune de Salagnac est arrosée au sud par un ruisseau sans nom, principal affluent du Dalon et qui alimente l'étang de Born[1]. La partie occidentale du territoire communal se trouve en forêt domaniale de Born.
Le bourg de Salagnac, à l'intersection des routes départementales (RD) 5 et 72E3, se situe, en distances orthodromiques, sept kilomètres au nord-est de Hautefort et dix kilomètres au sud-est de Lanouaille.
Le territoire communal est également desservi par les RD 5E3, 5E5 et 72E2.
Communes limitrophes
Salagnac est limitrophe de quatre autres communes dont une dans le département de la Corrèze. Au sud-est, son territoire est distant d'environ 250 mètres de celui de la commune corrézienne de Segonzac.
Les limites communales de Salagnac et celles de ses communes adjacentes.
Situé sur la plaque nord du Bassin aquitain et bordé à son extrémité nord-est par une frange du Massif central, le département de la Dordogne présente une grande diversité géologique. Les terrains sont disposés en profondeur en strates régulières, témoins d'une sédimentation sur cette ancienne plate-forme marine. Le département peut ainsi être découpé sur le plan géologique en quatre gradins différenciés selon leur âge géologique. Salagnac est dans le gradin extrême nord-est que constitue le dernier contrefort du Massif central, avec des roches cristallines formées au Paléozoïque, antérieurement au Carbonifère[3].
UG - Complexe magmato-sédimentaire de Génis : microquartzite rouge à texture jaspeuse résiduelle en petits corps au sein du complexe magmato-sédimentaire de Génis (groupe de Génis, Dévonien)
Le département de la Dordogne se présente comme un vaste plateau incliné du nord-est (491 m, à la forêt de Vieillecour dans le Nontronnais, à Saint-Pierre-de-Frugie) au sud-ouest (2 m à Lamothe-Montravel). L'altitude du territoire communal varie quant à elle entre 176 mètres à l'extrême sud-ouest, là où un affluent du Dalon quitte la commune et sert de limite entre celles de Génis et Sainte-Trie, et 354 mètres à l'extrême nord-est, en forêt de Born, en limite des communes de Saint-Mesmin et Juillac[7].
La superficie cadastrale de la commune publiée par l'Insee, qui sert de référence dans toutes les statistiques, est de 9,08 km2[11],[Note 2]. La superficie géographique, issue de la BD Topo, composante du Référentiel à grande échelle produit par l'IGN, est quant à elle de 9,34 km2[5].
Le cours d'eau principal, affluent du Dalon et sous-affluent de l'Auvézère, n'a pas de nom[16]. Il arrose le sud de la commune sur cinq kilomètres, dont un kilomètre et demi marque la limite territoriale en deux tronçons, face à Sainte-Trie. Il forme l'étang de Born, une retenue d'environ dix-sept hectares située en intégralité sur le territoire communal, même si la rive sud-est fait partie de la commune de Sainte-Trie.
L'étang de Born.
Réseaux hydrographique et routier de Salagnac.
Gestion et qualité des eaux
Le territoire communal est couvert par le schéma d'aménagement et de gestion des eaux (SAGE) « Isle - Dronne ». Ce document de planification, dont le territoire regroupe les bassins versants de l'Isle et de la Dronne, d'une superficie de 7 500 km2, a été approuvé le . La structure porteuse de l'élaboration et de la mise en œuvre est l'établissement public territorial de bassin de la Dordogne (EPIDOR)[17]. Il définit sur son territoire les objectifs généraux d’utilisation, de mise en valeur et de protection quantitative et qualitative des ressources en eau superficielle et souterraine, en respect des objectifs de qualité définis dans le troisième SDAGE du Bassin Adour-Garonne qui couvre la période 2022-2027, approuvé le [18].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 11,8 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 14,7 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 057 mm, avec 12,9 jours de précipitations en janvier et 7,7 jours en juillet[21]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Thenon à 22 km à vol d'oiseau[22], est de 12,9 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 907,1 mm[23],[24]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[25].
Urbanisme
Typologie
Au , Salagnac est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à 7 niveaux définie par l'Insee en 2022[26].
Elle est située hors unité urbaine[27] et hors attraction des villes[28],[29].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (47,9 % en 2018), en augmentation par rapport à 1990 (46,7 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
forêts (40,4 %), prairies (31,8 %), zones agricoles hétérogènes (16,1 %), zones urbanisées (6,4 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (2,7 %), eaux continentales[Note 3] (2,7 %)[30]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 3].
Prévention des risques
Le territoire de la commune de Salagnac est vulnérable à différents aléas naturels : météorologiques (tempête, orage, neige, grand froid, canicule ou sécheresse), feux de forêts, mouvements de terrains et séisme (sismicité très faible). Il est également exposé à un risque particulier : le risque de radon[31]. Un site publié par le BRGM permet d'évaluer simplement et rapidement les risques d'un bien localisé soit par son adresse soit par le numéro de sa parcelle[32].
Risques naturels
Salagnac est exposée au risque de feu de forêt. L’arrêté préfectoral du fixe les conditions de pratique des incinérations et de brûlage dans un objectif de réduire le risque de départs d’incendie. À ce titre, des périodes sont déterminées : interdiction totale du 15 février au 15 mai et du 15 juin au 15 octobre, utilisation réglementée du 16 mai au 14 juin et du 16 octobre au 14 février[33]. En septembre 2020, un plan inter-départemental de protection des forêts contre les incendies (PidPFCI) a été adopté pour la période 2019-2029[34],[35].
Les mouvements de terrains susceptibles de se produire sur la commune sont des tassements différentiels[36]. Le retrait-gonflement des sols argileux est susceptible d'engendrer des dommages importants aux bâtiments en cas d’alternance de périodes de sécheresse et de pluie[37]. 18 % de la superficie communale est en aléa moyen ou fort (58,6 % au niveau départemental et 48,5 % au niveau national métropolitain)[Carte 4]. Depuis le , en application de la loi ÉLAN, différentes contraintes s'imposent aux vendeurs, maîtres d'ouvrages ou constructeurs de biens situés dans une zone classée en aléa moyen ou fort[Note 4],[38].
La commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par les inondations et coulées de boue survenues en 1982 et 1999, par la sécheresse en 2011 et par des mouvements de terrain en 1999[31].
Risque particulier
Dans plusieurs parties du territoire national, le radon, accumulé dans certains logements ou autres locaux, peut constituer une source significative d’exposition de la population aux rayonnements ionisants. Selon la classification de 2018, la commune de Salagnac est classée en zone 3, à savoir zone à potentiel radon significatif[39].
Toponymie
La première mention écrite connue du lieu date de l'an 1219 sous la forme « Salanac »[40].
Le nom de la commune correspond au nom d'un personnage gallo-romanSalanus auquel est ajouté le suffixe -acum indiquant le « domaine de Salanus »[40].
En occitan, la commune porte le nom de Salanhac[41].
Lors de la création des départements français en 1790, la commune de Salagnac a d'abord brièvement fait partie de la Corrèze avant d'être rattachée en 1793 à la Dordogne[40], avec neuf autres communes.
Après la Première Guerre mondiale, vient la nécessité de lutter activement contre le grand mal de l'époque qu'est la tuberculose et aussi d'aider à la réinsertion socio-professionnelle des soldats gazés durant le conflit.
La Fédération nationale des blessés du poumon et chirurgicaux (FNBPC), à l'instigation de son secrétaire général Albert Delsuc, souhaite la création d'une cité sanitaire unique en son genre, devant correspondre aux critères de la cité-jardin, et permettant aux pensionnaires de mener une vie familiale et professionnelle tout en étant soignés. Une subvention de 60 millions de francs est votée à l'unanimité par le Parlement pour parfaire le projet.
C'est une petite ville totalement autonome, organisée de part et d'autre d'une avenue principale et possédant notamment : un bâtiment de 200 chambres (réservé à l'accueil des tuberculeux célibataires et des visiteurs), 175 pavillons (soit 340 logements destinés aux malades et à leur famille), un hôpital (avec dispensaire et service social), une centrale d'épuration, un système d'adduction d'eau, une centrale électrique, des commerces, des grands magasins, des écoles, une ferme et des cultures.
La gestion de la cité est confiée à la société « La maison des blessés du poumon » (SMBP) dont l'administrateur était Albert Delsuc lui-même.
Avec la disparition progressive des soldats gazés lors de la guerre de 1914-1918, la cité se transforme progressivement en un sanatorium classique.
À partir de 1937, elle accueille, tout en continuant à fonctionner, de nombreux réfugiés tels que des blessés de la Guerre d'Espagne.
Puis en 1939 et 1940, les hospices civils de Strasbourg investissent les lieux, accompagnés de réfugiés alsaciens et lorrains. Ceux-ci quittent Clairvivre au début de l'année 1945[42].
À partir de 1966, la SMBP crée un Centre d’aide par le travail (CAT) destiné à accueillir des personnes handicapées adultes. Celui-ci s'agrandit progressivement au détriment du sanatorium (qui ferme définitivement ses portes en ), pour accueillir des personnes handicapées physiques de toute nature.
La population de la commune étant comprise entre 500 et 1 499 habitants au recensement de 2017, quinze conseillers municipaux ont été élus en 2020[48],[49].
Les habitants de Salagnac se nomment les Salagnacois[54].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1800. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[55]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[56].
En 2021, la commune comptait 721 habitants[Note 5], en évolution de −9,76 % par rapport à 2015 (Dordogne : −0,41 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
En 2015[58], parmi la population communale comprise entre 15 et 64 ans, les actifs représentent 474 personnes, soit 59,3 % de la population municipale. Le nombre de chômeurs (79) a presque triplé par rapport à 2010 (27) et le taux de chômage de cette population active s'établit à 16,7 %.
Établissements
Au , la commune compte vingt-six établissements[59], dont onze au niveau des commerces, transports ou services, onze relatifs au secteur administratif, à l'enseignement, à la santé ou à l'action sociale, deux dans l'agriculture, la sylviculture ou la pêche, un dans la construction, et un dans l'industrie[60].
Entreprises
Dans le secteur du BTP, parmi les entreprises dont le siège social est en Dordogne, la société « LRB montage » (travaux de montage de structures métalliques), implantée à Salagnac, se classe en 34e positionquant au chiffre d'affaireshors taxes en 2015-2016, avec 3 476 k€[61].
Le troubadour Bertran de Born (v. 1140 - v. 1215) serait né au château de Born à Salagnac.
Marc Lucius (1888-1962), administrateur des Hospices civils de Strasbourg évacués à la cité-sanitaire de Clairvivre, puis de l'Hôpital des réfugiés de Dordogne.
Héraldique
Blason
D'azur au cerf d'or issant d'une champagne ondée d'argent chargée d'une fasce ondée d'azur [alias : rivière] ; au chef cousu de gueules chargé d'un pal de vair.
↑Une unité paysagère est un pan de territoire qui présente des caractéristiques paysagères propres.
↑La superficie publiée par l’Insee est la superficie évaluée en 1975 par le service du cadastre de la Direction Générale des Impôts, corrigée des modifications communales intervenues depuis 1975. Elle comprend toutes les surfaces du domaine public et privé, cadastrées ou non cadastrées, à l'exception des lacs, étangs et glaciers de plus d'un kilomètre carré ainsi que des estuaires et ne correspond pas obligatoirement à la surface géographique[12],[13]
↑Les eaux continentales désignent toutes les eaux de surface, en général des eaux douces issues d'eau de pluie, qui se trouvent à l'intérieur des terres.
↑Dans les zones classées en aléa moyen ou fort, différentes contraintes s'imposent :
au vendeur d'informer le potentiel acquéreur du terrain non bâti de l’existence du risque RGA ;
au maître d’ouvrage, dans le cadre du contrat conclu avec le constructeur ayant pour objet les travaux de construction, ou avec le maître d'œuvre, le choix entre fournir une étude géotechnique de conception et le respect des techniques particulières de construction définies par voie réglementaire ;
au constructeur de l'ouvrage qui est tenu, soit de suivre les recommandations de l’étude géotechnique de conception, soit de respecter des techniques particulières de construction définies par voie réglementaire.
↑Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
↑Sur les anciens cadastres, ce ruisseau portait le nom de Dalon pour Salagnac et de ruisseau de l'Étang pour Génis.
↑Patrick Ranoux, préface de René Pijassou, Atlas de la Dordogne-Périgord, Ouvrage publié à compte d'auteur, Speed impression, 1996, (ISBN978-2-9501476-1-5), p. 19.
↑Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
↑Abbé Carles, Dictionnaire des paroisses du Périgord, éditions du Roc de Bourzac, Bayac, 2004, (réédition à l'identique de celle de 1884 : Les titulaires et patrons du diocèse de Périgueux et de Sarlat), (ISBN2-87624-125-0), p. 42.
↑ abc et dSalagnac : L'église Saint-Martin, notice du Pays d'art et d'histoire Vézère Ardoise, vue le 19 février 2017 sur le portail de l'église.
↑Carte de localisation de la forêt domaniale de Born sur le site de la DREAL Aquitaine, consulté le 23 février 2017. Pour accéder à la carte administrative, aller en bas à gauche dans le pavé « Légende » ; ouvrir « REFERENTIELS » ; décocher la couche « Photographie IGN ».