Maison d'EschellesLa Maison d'Eschelles est une famille noble française originaire du comté du Maine, de la région de la commune de Saint-Jean-des-Échelles, et répandue en Dunois, en Vendomois et en Touraine, et qui portait « échiqueté d’or et d’azur, alias de gueules ». OrigineLe patronyme d'Eschelles a été assez peu porté au cours des temps. Dès le Xe siècle, une famille d'Eschelles, aujourd'hui disparue, vivait en Bas-Limousin dans la vicomté des Échelles, devenue par la suite vicomté de Tulle, et tirait son nom du château du même nom[1]. De même, en Franche-Comté, une autre famille du même nom (alias des Échelles) existait encore aux XIVe et XVe siècles[2]. La terre des Échelles
Mainard et les vicomtes du MaineSous l'évêque du Mans Robert (857-883) le Maine et l'Anjou furent ravagés par les Bretons et les Normands ; la cathédrale du Mans est pillée par les envahisseurs puis restaurée à la hâte. De nombreux pillages et destructions auront lieu dans les années qui suivront. Du temps du roi Lothaire, Mainard 28e évêque du Mans (951-971) s'appliqua à faire disparaitre les ruines accumulées avant lui. Mainard était frère du vicomte du Maine Raoul III de Beaumont-au-Maine. Il avait été marié, était père de nombreux enfants et avait porté les armes avant d'aspirer à l'épiscopat. Épiscopat durant lequel il fit un grand nombre de donations au chapitre de la cathédrale du Mans. Ces donations avaient été acquises par héritage principalement par sa mère qui était, dit-on, une des filles des d'Eschelles possesseurs des terres dont ils tiraient leur nom. Mainard était donc issu d'une famille de grands possesseurs. Il lègue au chapitre de sa cathédrale la terre de Inlescaliæ (l'Escalier) terre des Échelles avec l'église bâtie sur son étendue et dédiée à Saint Jean. C'est cette villa qui, depuis, est devenue la paroisse de Saint-Jean-des-Échelles. Mainard lègue en outre quelques domaines voisins du premier : Courtangis proche Courgenard, Curtis Angisi, et les serfs qui le cultivent ; Lamnay, avec tous les édifices qui s'y trouvent et l'église consacrée sous le vocable de Saint Martin ; enfin Courgenard, où l'on a trouvé aussi des débris antiques près de l'église. À l'époque de Mainard, une nouvelle invasion, celle des Normands avait encore une fois ravagé le Maine, brûlé ses monastères, ses églises, ses édifices, anéanti tout le fruit des travaux antérieurs. Membres les plus anciens
Hervé d'EschellesLe plessis d'Hervé d'Eschelles
Sa familleCartulaire de l'Abbaye cardinale de la Trinité de Vendôme, publié sous les auspices de la Société archéologique du Vendômois par l'abbé Charles Métais. Page 356 : Acte intitulé De Querelis Hervei de Scalis (1144-1148), où Hervé d'Eschelles et ses enfants se désistent de toutes revendications envers la Trinité. On parle de Plesicium (Plessis) ipsius Hervei. Une charte de Thibault, comte de Blois, en 1195, certifie que Hervé d'Eschelles a donné au chapitre sa terre de Mulsans avec les cens du dit lieu, s'y rendant à la Saint-Denis, et amortissant ces biens dépendant du fief du comte. Il s'agit là, peut-être du fils ainé. On trouve également un Radolfus. Ce Raoul, qualifié de neveu d'Hervé d'Eschelles, pourrait être le fils de Julienne d'Eschelles[13].
Branche de Lucé au MainePierre Ier d'EschellesPierre Ier d'Eschelles est connu dès 1280 comme Seigneur de Lucé au Maine (aujourd'hui le Grand-Lucé dans la Sarthe). Pierre Ier était sans doute le fils d'un dénommé Hervé d'Eschelles chevalier qui détenait un fief non nommé « in parrochia de Luceio, in feodo Hervei de Scalis, militis », dans cette paroisse et ceci dès 1249[14]. Cet Hervé pourrait être le fils, ou le petit-fils, du propriétaire du Plessis-l'Échelle dont il est question plus avant. À l'origine, cette seigneurie, qui semble avoir été constituée au début du XIIIe siècle, avait été préalablement régie par une famille qui en porta le nom et dont le dernier représentant était Guy II de Lucé. On ne sait de quelle manière Lucé passa dans la famille d'Eschelles. Sa descendanceLes d'Eschelles seigneurs de Lucé portaient : « de gueules, à trois fasces d'argent ». Ces armes sont représentées sur un vitrail de l'église de Saint-Vincent-du-Lorouër situé à l'Est de Lucé. On trouve également d'argent, au lion passant de gueules, armes qui sont également celles de l'oratoire Saint-Julien de Pruillé-l'Éguillé[15]. Marie d'Eschelles dame de Lucé Mariée en premières noces au chevalier Hugues de Verneil, ce dernier succomba dans une escarmouche, vers 1369 (fin du traité de Brétigny), il fut un de ceux qui franchirent la Loire pour s'engager dans les luttes contre les Anglais et leurs partisans. Il est enterré à Saumur. Peu de temps après sa mort, sa veuve Marie d'Eschelles fut courtisée par deux prétendants, à savoir Brisegaud de Coësmes et Guy de Mauvoisin qui entrèrent en conflit à ce sujet. L'affaire fut portée devant le parlement de Paris et réglée au cours de l'année 1370 :
À la mort de Jean II de Dreux dit le Bon, comte de Dreux, Pierre II d'Eschelles est l'un de ses exécuteurs testamentaires, tout comme Foulques Ier († 1337) et Foulques II de Loudon († 1356), père et fils [16]. En août 1359, il est l'un des trois conseillers de Charles II le Mauvais, Roi de Navarre, avec Renaud de Bracquemont et Jean de Fricamps dit "Friquet", qui se rendirent à Paris pour y rencontrer le dauphin de France Charles V le Sage, fils de Jean II le Bon Roi de France alors détenu à Londres, dans le cadre du traité qui devait mettre fin au conflit larvé entre ces deux régents. À ce titre, Pierre II d'Eschelles, arrive à Saint-Denis reçu par Jean Maillard le prévôt des marchands de Paris, et emmené au Louvre où il dîna avec le Roi et coucha au Louvre plusieurs jours durant avant de rejoindre le Roi de Navarre à Pontoise. Alliance avec la famille RonsardJeanne d'Eschelles, seconde épouse de Geoffroy d'Illiers eut deux enfants Catherine, dame de Beauchamp, et Jean d'Illiers seigneur des Radrets à la succession de son père. Jean d'Illiers épousa, en premières noces, Catherine d'Eschelles vers 1450. Elle est dite issue des d'Eschelles de la maison d'Oucques (près Vendôme) et donc probablement proche parente de sa belle-mère. De cette première union naquirent Jeanne (vers 1455) et Yves (ou Yvon) d'Illiers[17]. En 1478, Jeanne d'Illiers, dame de Beauchamp, épousa en premières noces Olivier de Ronsard, seigneur de la Possonnière et autres lieux, qui n'est autre que l'aïeul de Pierre de Ronsard poète, fondateur de la Pléiade. Branche OrléanaiseOrigines de Beaugency
Beaugency[18] apparaît dans l’histoire au XIIe siècle, c’est déjà une cité prospère, siège d’une puissante châtellenie vassale du comté de Blois. Aux marges du domaine royal dont elle conteste longtemps les ambitions territoriales, la forteresse de Beaugency, puissamment défendue, joue le rôle de ville-frontière jusqu’en 1292, date de son rattachement direct à la couronne. Au XVe siècle, la seigneurie est incluse dans le duché d’Orléans ; Jean, Bâtard d'Orléans (1403-1468), comte de Dunois et de Longueville, compagnon d'armes de Jeanne d’Arc, devient seigneur de Beaugency par son mariage avec Marie d’Harcourt. Il est question, ici, de traiter des d'Eschelles qui ont fait souche en Dunois et Vendômois. Le premier connu est Jayon ou Jean d'Eschelles, écuyer, qui rendit aveu au Roi, Philippe VI de France, à cause de son Château de Beaugency, en 1343[19]. Il est le plus ancien connu à ce jour de la branche orléanaise, et probablement fils de Pierre II d'Eschelles, Seigneur de Lucé, cité plus haut. Un proche parent de Jayon, Guy II d'Eschelles est de la branche des seigneurs de Oucques (proche Vendôme). La maison d'Oucques Jean d'Eschelles chevalier de l'Ordre du Temple
Issu d'une famille appartenant au pays d'Orléans, « humble religieux et honneste messire Jehan d'Eschelles, chevalier religieux de saint Jehan de Jerusalem, commandeur de la Guerche et Lannoueix », reçut des aveux en 1478. Il rendit aveu au roi pour sa commanderie le et le . Il fut, en 1498, parrain à Availles de Sébastien de Broons[20]. Il portait : « échiqueté d'or et d'azur ». La famille de Broons, une des grandes familles bretonne du Moyen Âge, était parente des du Guesclin depuis la fin du XIIIe siècle, avec le mariage, en 1270, de Robert du Guesclin et de l'héritière de Guillaume de Broons. Leur petit fils n'est autre que le célèbre Bertrand Du Guesclin. Oucques est née dans le courant du IXe siècle, du défrichage forestier commencé au VIIIe siècle afin de conquérir des terres de labour, de culture. Osche, Ouche, que l'on trouve également en Normandie, vieux mot français du haut Moyen Âge, indique bien son origine, puisqu'il signifie « terre labourable close de haies vives ». Oucques fut un des nombreux fiefs de Haubert créés par Charles-Martel en récompense militaire à titre viager que Charles le Chauve transformera, un siècle plus tard au IXe siècle, en fief héréditaire, avec devoir de service de guerre sous la bannière de Viévy, dans la Chevauchée du Comte de Blois. Au XIe siècle, Oucques est déjà un bourg important, avec sa maison notable et son église paroissiale. De plus c'est un fief noble relevant de la couronne, avec droit de basse justice. L'église paroissiale primitive était dédiée à Saint Jean. Celle qui lui succédera le sera également, jusqu'à sa disparition en 1928. Au cours du XIIe siècle, les seigneurs du lieu en portent le nom ; Robert de Oucques (1120) et Hardouin de Oucques (1190). Au XIVe siècle, l'état de prospérité toujours croissant, le Seigneur de l'époque est Guy II d'Eschelles. Il crée une seconde paroisse. L'église Saint-Séverin est érigée près du château et les Seigneurs vont s'y réserver une chapelle particulière. Une nouvelle cure sera édifiée et les droits de dîmes inféodées à la cure de la paroisse Saint-Jean lui seront versés. Le château d'Oucques fut détruit par l'armée anglaise de Buckingham le . Au XVIe siècle, Jehan II d'Eschelles, petit-fils de Guy II, embrassera la Réforme et prendra une part active dans les guerres de religion, délaissant quelque peu son fief. Il siègera aux États Généraux de Blois en 1576. À partir de cette date, on ne le verra pratiquement plus dans ses terres. Et, à partir de 1580, le fief d'Oucques entrera dans la mouvance de Viévy et des Seigneurs du lieu, la famille de Beauxoncles. Jean de Beauxoncles, qui destine la Terre d'Oucques à l'un de ses fils lance la construction d'un nouveau château en 1585 sur l'emplacement de l'ancien fort détruit. Branche TourangelleBlasons
des Échelles — de sable, à trois fusées d'argent, Orléanais.
des Échelles — de gueules, à trois fasces d'argent, Anjou.
des Eschelles au Maine — de gueules, à trois fasces d'argent, Maine. des Échelles de Lucé — d'argent, au lion passant de gueules, Maine. d'Eschelles — échiqueté d'or et d'azur, Orléanais, Vendômois. d'Eschelles du Pâtis — échiqueté d'or et de gueules, Anjou. Notes et références
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