Guillaume II de Craon, (vers 1342/1345-† 1410), chambellan du roi, Vicomte de Châteaudun en héritage de ses parents ; du chef de sa femme, seigneur de Montbazon, Villandry (Colombiers), Savonnières, Montsoreau, du Brandon, Marnes et Moncontour, de Sainte-Maure, Ferrière-Larçon, Ferrière, Verneuil, Nouâtre et Pressigny, de Jarnac et Châteauneuf par son mariage en 1372 avec sa petite-cousine Jeanne, fille de Renaud de Montbazon et de Jeanne de Craon (elle-même fille de Maurice VII et Marguerite de Mello-St-Bris-Jarnac ; sœur puînée d'Amaury IV et d'Isabelle de Craon ; petite-fille d'Amaury III et de sa première épouse Isabelle de Ste-Maure) ; de son propre chef, dès avant son mariage et probablement par un don paternel : seigneur de Marcillac, éventuellement avec un ajout possible venu de sa femme Jeanne de Montbazon[Note 2] ; postérité de leurs filles Marguerite, Marie et Louise de Craon :
après la disparition sans descendance de leurs frères Amaury († 1390), Guillaume III († vers 1397 ou en 1407/1410 ?) et Jean (Grand bouteiller en 1413, † 1415 à Azincourt), vicomtes de Châteaudun: Châteaudun est alors acquis progressivement par le duc Louis et ses fils Charles et Jean d'Orléans)
par Marguerite de Craon, femme de Guy VIII de La Rochefoucauld, postérité dans la Maison de La Rochefoucauld qui aura Marcillac (avec le titre de prince de Marcillac), Montbazon, Ste-Maure, Nouâtre, Le Brandon (ces quatre derniers fiefs passeront à leurs descendants Rohan-Guéméné pour former le duché de Montbazon)
par Marie de Craon, épouse de Louis Ier Chabot de La Grève, postérité dans la Maison Chabot qui recevra Jarnac, Montsoreau, Marnes, Moncontour, Savonnières, Villandry-Colombiers, Le Grand-Pressigny, Ferrière-Larçon, Verneuil-sur-Indre, Ferrière-sur-Beaulieu
et par Louise de Craon, postérité chez les Mailly d'Auvillers (d'Auvilliers ?)
leur fils Antoine (vers 1369-† en 1415 à Azincourt), Grand panetier en 1411-1413, gouverneur de Soissons en 1413, conseiller-chambellan de Charles VI et Jean sans Peur, seigneur de Beauverger-en-Vermandois (à Oisy ?) par achat en 1404 ; x 1405 Jeanne de Hondschoote, d'où Marie, sans postérité de son mari Charles, fils de Jeannet et Michelle d'Estouteville-Villebon
Jean Ier de Craon (vers 1346-1409), Seigneur de Dom(m)art en Ponthieuet Bernaville : fiefs venus du mariage d'Aénor de St-Valéry-sur-Somme avec Robert III de Dreux en 1210, qui sont d'ailleurs à la fois dans les ancêtres maternels de Jean Ier et dans ceux de sa femme Marie de Châtillon ; mais Jean les hérite en fait de son père Guillaume Ier qui les avait acquis vers 1337 : voir plus haut ; chambellan de Louisduc d'Orléans, il épouse en 1364 Marie de Châtillon-Porcien-Pontarci, dame de Clacy et Tours-sur-Marne, vidamesse de Laon (son époux Jean Ier vend le vidamé en 1389 à son beau-frère Guillaume II Cassinel, époux d'Isabeau de Châtillon, contre 9 000 livres tournois), sœur aînée de Jeanne de Châtillon ci-dessus ; avec postérité :
leurs deux fils Simon (né vers 1392) et Jean II de Domart, Bernaville et Clacy meurent respectivement en 1415 et 1417 des blessures reçues à Azincourt
Jacques de Craon (1414-1440), fils de Jean II x Guyotte de Lonroi/Longroy, seigneur de Domart, Bernaville et Clacy, épouse Bonne de Fosseux, d'où :
Antoine de Craon (vers 1440-1480 ; x Claude de Crèvecœur) ; Jacques de Lonroi ; et Jeanne
deux filles ou sœurs ? d'Antoine : Jeanne, dame de Domart, Bernaville et Clacy, x (1441 ?) Jean Ier de Moreuil-Soissons, avec postérité ; et sa sœur Catherine de Craon, x Jean de Vassenaère (van Wassenaer) de Leyde, d'où postérité
Début 1361, Bertrand du Guesclin et Guillaume Ier de Craon se rendent à Juigné-sur-Sarthe pour y combattre Hugues de Calveley. En plein milieu du combat, Guillaume et 80 de ses hommes d'armes perdent pied et s'enfuient, laissant Du Guesclin se faire prendre avec ses hommes[4].
Marcillac vient de la première épouse d'Amaury III, Isabelle de Ste-Maure (vers 1283-1310 ; elle le tenait de sa mère Jeanne de Rancon), et leur fils Maurice VII l'a possédé. À la disparition de son demi-frère aîné Maurice VII († 1330) et de leur père Amaury III († 1333), ou par son neveu Amaury IV († 1373 ; fils de Maurice VII), Guillaume Ier est probablement devenu Seigneur de Marcillac par un legs, un don ou un arrangement/partage familial, sans pourtant descendre des Rancon/Ste-Maure sires de Marcillac comme le font les Craon de la branche aînée issue du premier lit d'Amaury III avec Isabelle de Ste-Maure ; Guillaume Ier n'est que de la branche cadette, troisième fils du deuxième lit d'Amaury III avec Béatrice de La Suze. Il doit ensuite donner Marcillac à son fils Guillaume II ci-dessus, titré de Marcillac avant même son mariage en 1372 avec sa petite-cousine Jeanne de Montbazon ; comme la possession de Marcillac par Guillaume Ier n'est pas absolument avérée, si la transmission ne s'est pas réalisée vers lui par une disposition de Maurice VII, d'Amaury III ou d'Amaury IV — mais cela reste le cas le plus probable — elle se serait faite alors par un legs ou un accord familial venu de ses neveux Amaury IV (1326-† 1373), Isabelle (ca. 1328-† 1394) et Jeanne/Aléonor de Craon (ca. 1330-ca. 1385 ; c'est la femme de Renaud de Montbazon et la mère de Jeanne de Montbazon), les trois enfants de Maurice VII de Craon (1304-† 1330), vers leur cousin germain Guillaume II[Note 2],[5].
En revanche, Guillaume Ier n'a pas été baron de Jarnac ni de Ste-Maure, comme on le lit souvent : mais son fils le sera par son mariage avec sa petite-cousine Jeanne de Montbazon.
↑ a et bLe destin féodal de Marcillac, un fief des sires de Rancon depuis la fin du XIe siècle, rencontre les Craon grâce à Isabelle de Lusignan-la Marche, dame de Chantocé, et aussi dame de Marcillac et Beauvoir-sur-Mer (douaires venus de ses deux maris), épouse de Maurice IV de Craon († 1250), puis remariée vers 1251 à Geoffroi IV de Rancon. Geoffroi IV de Rancon transmet Marcillac (au moins le principal de la seigneurie) à son arrière-arrière-petite-fille Isabelle de Sainte-Maure-Pressigny (ca. 1280-† 1310), première femme d'Amaury III de Craon, petit-fils de Maurice IV et d'Isabelle de Lusignan. Après, Marcillac va logiquement à la descendance du premier lit d'Amaury III : son fils aîné Maurice VII l'a possédé ; et aussi son propre fils Amaury IV ? Mais on trouve ensuite Marcillac dans la branche des Châteaudun-Ste-Maure, venue du deuxième lit d'Amaury III avec Béatrice de Roucy-La Suze : soit Guillaume Ier puis son fils Guillaume II, soit directement Guillaume II, titré seigneur de Marcillac avant même son mariage en 1372 avec une héritière de la branche aînée, Jeanne de Montbazon ci-dessous. Ce changement de branche est advenu par une disposition testamentaire ou un accord familial, la branche aînée (Amaury III, son fils Maurice VII ou les enfants de ce dernier, Amaury IV et Isabelle de Craon) cédant Marcillac à la branche cadette, pourtant sans parenté directe avec les Rancon/Ste-Maure. Une part a cependant pu rester à la branche aînée en la personne de Jeanne de Craon, sœur puînée d'Amaury IV et d'Isabelle, et épouse de Renaud de Montbazon : car sa propre fille Jeanne de Montbazon est dite aussi dame de Marcillac : mais c'est peut-être aussi en douaire, car Jeanne de Montbazon est la petite-cousine et la femme de... Guillaume II de Craon. En tout cas le couple Guillaume II x Jeanne de Montbazon assume pleinement la seigneurie de Marcillac, et c'est d'eux que les La Rochefoucauld tiendront la principauté de Marcillac (cf. Amaury Ier < Maurice V, et Marcillac à la fin de l'article).
↑« Guillaume Ier de Craon de Châteaudun, p. 850-853 », sur La structure familiale des Craon du XIe siècle à 1415 : le concept lignager en question : thèse soutenue à l'Université Michel de Montaigne - Bordeaux III le 27 avril 2012 par Fabrice Lachaud.