Le 25 juillet 1207, il succède, comme seigneur de Craon, à son frère Maurice III (vers 1180/1185-1207) décédé. Son autre frère, Pierre (♰ 1216), ecclésiastique exclu du titre[1], se rend en Angleterre afin d’assurer à sa famille la gestion des seigneuries anglaises[2].
Fidèle aux capétiens
Bataille de la Roche-aux-Moines
Le , il se bat au côté du futur roi de France Louis VIII lors de la bataille de la Roche-aux-Moines, qui voit la victoire des Français grâce à l'action décisive de son beau-père contre les troupes anglaises de Jean sans Terre. En septembre 1214, Amaury fait partie des seigneurs qui jurent la trêve faite avec Jean-sans-Terre et qui devait durer jusqu’en 1220[2].
En 1221, il prend possession des fiefs anglais de son frère, Pierre, mort en 1216. Ce n’est qu’en 1224, que le roi d’Angleterre, Henri III dessaisit de ses fiefs anglais le seigneur de Craon, vu son alliance serrée avec la couronne de France[2].
Conflit avec Pierre Mauclerc
En juillet 1222, à la suite de la mort de son beau-père, Amaury reprend le titre de sénéchal d'Anjou, du Maine et de Touraine, du chef de son épouse. Amaury intervint dans la querelle des seigneurs bretons ligués contre Pierre Mauclerc, duc ballistre de Bretagne. Dans un premier temps, ses interventions sont couronnées de succès : en 1223, il s'empare de Châteaubriant et de La Guerche de Bretagne appartenant à la seigneurie de Pouancé. Cependant, Amaury ne parvient pas à s'emparer du château de Pouancé. Alerté, Pierre Mauclerc arrive à la rescousse et surprend les troupes exténuées d'Amaury qui essuient une grave défaite près de Chateaubriant le 3 mars 1223. C'est la déroute et Amaury est fait prisonnier. Une forte rançon est demandée à ses sujets pour sa libération[3]. De plus, le seigneur de Craon doit s’engager à donner sa fille aînée[4], Jeanne, à Arthur, fils de son vainqueur, Pierre Mauclerc[2]. Libéré la même année, Amaury rejoint le nouveau roi Louis VIII à Compiègne[5].
Maurice V de Craon (ap. 1244/av. 1247-11 février 1293) succède à son frère comme seigneur de Craon, Sablé et sénéchal d'Anjou. Il épouse en décembre 1275 Mahaut de Malines, fille de Gauthier de la Maison Berthout et de Marie d'Auvergne, avec laquelle il a quatre enfants :
Marie de Craon (v. 1280-21 août 1322), dame de Châtelais, épouse Robert Ier de Brienne, seigneur de Beaumont-le-Vicomte, en août 1299,
Amaury III de Craon (v. 1280-26 jav. 1322) épouse Isabelle dame de Sainte-Maure (♰ 5 déc. 1310), puis veuf, il se remarie en octobre 1312 avec Béatrix de Roucy,
Isabelle de Craon (v. 1285-13 juillet 1350) épouse Olivier II de Clisson avant 1300,
Jeanne de Craon (♰ 25 août 1314), sans union ni postérité,
Olivier de Craon (♰ 24 août 1285) est nommé archevêque de Tours le 24 mai 1285 mais décède à Rome avant d’être consacré,
Marguerite de Craon (av. 1248-ap. 16 août 1280 & av.1300), mariée en 1262 à Renaud de Pressigny,
Jeanne de Craon (av. 1249-av. 1288), dame de Retz, mariée après 1265 à Gérard II, de la Maison Chabot, seigneur de Retz. Ils ont :
Isabelle Chabot (1269-1289) mariée en juin 1284 à Olivier II de Machecoul (1273-mars 1310) ;
Veuve, Isabelle épouse en secondes noces Karou de Bodégat. Le contrat fut dressé avec l’approbation de sa fille Jeanne et de son gendre Hugues XII de Lusignan.
↑ abcdef et gFabrice Lachaud, La structure familiale des Craon du XIe siècle à 1415 : le concept lignager en question (Thèse de doctorat en histoire médiévale, sous la direction de Françoise Lainé), Université Michel de Montaigne-Bordeaux III, (lire en ligne [PDF]), Annexes / Annexes 3 : Notices des seigneurs de Craon et tableau synoptique / Amaury Ier (♰ 1226), p. 837.
↑Yves Coativy (dir.), « La bataille de Châteaubriant (3 mars 1223) : un Bouvines breton ? », dans Jean-Christophe Cassard, Yves Coativy, Alain Gallicé et Dominique Le Page, Le prince, l'argent, les hommes au Moyen Âge : Mélanges offerts à Jean Kerhervé, Rennes, Presses universitaires de Rennes, (lire en ligne), p. 89-101.
Fabrice Lachaud, La structure familiale des Craon du XIe siècle à 1415 : le concept lignager en question, Thèse de doctorat en histoire médiévale, sous la direction de Françoise Lainé, Université Michel de Montaigne-Bordeaux III, 887 p., avril 2012. [lire en ligne]