La commune de Magland se situe dans la vallée de l'Arve entre Cluses et Sallanches, parfois incluse dans la cluse de l'Arve dans sa définition la plus large. Elle se compose de plusieurs grands hameaux tels que Gravin, Balme, Oëx, Luth, les Villards et appartient au canton de Sallanches. Elle s'étend du massif des Aravis (pointe d'Areu, 2 478 m), plus précisément de la chaîne du Reposoir, jusqu'au massif du Giffre (sommet du petit Colonné, 2 600 m). La moitié de Flaine fait partie de la commune de Magland et l'autre moitié d'Arâches.
Au , Magland est catégorisée bourg rural, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[2].
Elle appartient à l'unité urbaine de Magland[Note 1], une unité urbaine monocommunale constituant une ville isolée[3],[4]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Cluses, dont elle est une commune de la couronne[Note 2],[4]. Cette aire, qui regroupe 12 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[5],[6].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (82,9 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (82,7 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (53,7 %), espaces ouverts, sans ou avec peu de végétation (22 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (7,2 %), zones urbanisées (6,6 %), zones agricoles hétérogènes (5 %), prairies (3,9 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (1 %), espaces verts artificialisés, non agricoles (0,7 %)[7].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols en 2018 (CLC) de la commune.
Carte orthophotogrammétrique de la commune.
Toponymie
Magland est mentionné sous les formes Maglenz, vers 1344, Maglans, en 1432[8]. Théodore Perrenot, auteur de La toponymie burgonde (1942), considérait qu'il pouvait s'agir d'un ancien nom d'origine burgonde *Maglens, dérivant d'un primitif *Magilingos, « chez les Magilingi »[8],[9].
L'émigration intense en 1726, vers la Suisse, puis vers l'Allemagne, pour exercer le métier de chaudronnier, permet aux habitants de Magland d'obtenir monopole du travail du cuivre, auquel s'ajoutait le trafic du métal usagé et le commerce ou la contrebande d'or et d'argent.
Cette émigration facilite l'installation de l'horlogerie dans la commune qui profite des anciennes relations commerciales qu'elle entretenait dans les régions de la langue allemande.
Cette commune de la vallée de l'Arve, la plus vaste du canton de Cluses, est riche d'une importante industrie du décolletage.
L'avalanche de Gravin
Le 26 février 1844 à dix heures du soir, le hameau de Gravin fut victime d'une forte avalanche, cette dernière s'étant arrêtée au niveau du pont qui traverse le torrent où se trouvait le moulin de la famille Cartier. La panique gagna rapidement les habitants du village, la maison ainsi que le moulin des Cartier ayant disparu sous la neige. Parmi les dégâts qui peuvent également être soulignés, la maison des Ravinet dont la toiture a été arrachée[11].
Le ménage des Cartier se composait à cette période du père, Joseph Cartier, de sa femme Angélique Delaplagne, de leurs deux fils Jean-Pierre et Alexandre Cartier, ainsi que de Louis Cartier (le frère de Joseph). La première personne retrouvée fut Louis Cartier, trouvé mort derrière la porte d'entrée enfoncée par l'avalanche. Ce fut ensuite autour d'Angélique Delaplagne d'être retrouvée également sans vie, étranglée par une poutre sur son lit. Le mari, Joseph Cartier, fut quant à lui trouvé sain et sauf, tout comme son fils Jean-Pierre réfugié dans le pèle. Ce ne fut toutefois que sur les onze heures du matin le lendemain que le fils, Alexandre, fut enfin dégagé des décombres. Ses membres étaient congelés, mais grâce aux bons soins prodigués par l'abbé Dubettier, alors vicaire, la victime fut rapidement rétablie[11].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[14]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[15].
En 2022, la commune comptait 3 242 habitants[Note 3], en évolution de −1,73 % par rapport à 2016 (Haute-Savoie : +6,01 %, France hors Mayotte : +2,11 %).
Ce village comporte trois écoles : l'école primaire du Chef-Lieu, l'école primaire de Gravin et l'école maternelle.
Magasins
Magland abrite quelques magasins comme des boulangeries, un Super U (depuis fin 2014), un bureau de tabac, une pharmacie, des boucheries, une fromagerie. Jusqu'en 2018 Magland disposais d'un Petit Casino qui ferma définitivement[18].
Château ou tour de Bellegarde (maison forte attestée dès 1367)[29],[30], son pseudo-crénelage servait à l'aération des combles, car il n'était pas rare de conserver les récoltes dans les « greniers »[31] ;
Station de ski de Flaine est implanté sur le territoire de la commune ;
Carrière de Magland, créée en 1880 et la fin de son exploitation est en 2002. Elle a permis de construire des routes, des chemins de montagne. Par exemple sa pierre a permis de construire la gare de Magland[réf. nécessaire] ;
Cascade de Magland, accessible à partir d'un sentier de randonnée, derrière la mairie ;
Tranché : au premier d'azur à la marque au quatre de chiffre des colporteurs savoyards d'or, au second de gueules aux trois glands d'or posés à plomb mal ordonnés ; à la cotice d'argent brochant sur la partition.
Détails
Armes parlantes. Présenté sur le site de la commune, adopté en 1984.
↑Une unité urbaine est, en France, une commune ou un ensemble de communes présentant une zone de bâti continu (pas de coupure de plus de 200 mètres entre deux constructions) et comptant au moins 2 000 habitants. Une commune doit avoir plus de la moitié de sa population dans cette zone bâtie.
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
↑IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
Références
↑Site ter-sncf.com : Gare de Magland (consulté le 24 janvier 2014).
↑ a et bHenry Suter, « Magland », sur le site d'Henry Suter, « Noms de lieux de Suisse romande, Savoie et environs » - henrysuter.ch, 2000-2009 (mis à jour le 18 décembre 2009) (consulté en ).
↑Théodore Perrenot, La toponymie burgonde, Editions des régionalismes, coll. « Arremoludas » (réimpr. 2017) (1re éd. 1942), 260 p. (ISBN978-2-8240-0760-1, lire en ligne), p. 163.
↑Lexique Français : Francoprovençal du nom des communes de Savoie : Lé Kmoune in Savoué, Bruxelles, Parlement européen, , 43 p. (ISBN978-2-7466-3902-7, lire en ligne), p. 14
↑Georges Chapier, Châteaux Savoyards : Faucigny, Chablais, Tarentaise, Maurienne, Savoie propre, Genevois, La Découvrance, coll. « L'amateur Averti », , 410 p. (ISBN978-2-84265-326-2), p. 48-49.
↑Élisabeth Sirot, Noble et forte maison : L'habitat seigneurial dans les campagnes médiévales du milieu du XIIe au début du XVIe, Paris, Editions Picard, , 207 p. (ISBN978-2-7084-0770-1), p. 95.
↑Élisabeth Sirot, Noble et forte maison : L'habitat seigneurial dans les campagnes médiévales du milieu du XIIe au début du XVIe, Paris, Editions Picard, , 207 p. (ISBN978-2-7084-0770-1), p. 117.