Lunay
Lunay est une commune française située dans le département de Loir-et-Cher en région Centre-Val de Loire. Ses habitants s'appellent les Lunotiers et les Lunotières. Localisée au nord-ouest du département, la commune fait partie de la région du Perche (région naturelle), grande région naturelle accidentée composée de vallons, de plateaux, de collines, de crêtes et de vallées. Elle est drainée par le Loir, la Boëlle le Fargot et par divers petits cours d'eau. L'occupation des sols est marquée par l'importance des espaces agricoles et naturels qui occupent la quasi-totalité du territoire communal. Aucun espace naturel présentant un intérêt patrimonial n'est toutefois recensé sur la commune dans l'inventaire national du patrimoine naturel. En 2010, l'orientation technico-économique de l'agriculture sur la commune est la culture des céréales et des oléoprotéagineux. À l'instar du département qui a vu disparaître le quart de ses exploitations en dix ans, le nombre d'exploitations agricoles a fortement diminué, passant de 21 en 1988, à 32 en 2000, puis à 20 en 2010. Le patrimoine architectural de la commune comprend un bâtiment porté à l'inventaire des monuments historiques : l'église Saint-Martin de Lunay. GéographieLocalisation et communes limitrophesLa commune de Lunay se trouve au nord-ouest du département de Loir-et-Cher, dans la région agricole du Perche (région naturelle)[2],[3]. À vol d'oiseau, elle se situe à 39,4 km de Blois[4], préfecture du département, à 11,4 km de Vendôme[5], sous-préfecture, et à 7,4 km de Montoire-sur-le-Loir, chef-lieu du canton de Montoire-sur-le-Loir dont dépend la commune depuis 2015[6]. La commune fait en outre partie du bassin de vie de Montoire-sur-le-Loir[7]. Les communes les plus proches sont[8] : Mazangé (2,7 km), Fortan (4 km), Les Roches-l'Évêque (4,3 km), Thoré-la-Rochette (4,4 km), Saint-Rimay (5,2 km), Villavard (5,7 km), Villiers-sur-Loir (6 km), Houssay (6,5 km) et Fontaine-les-Coteaux (6,6 km). Paysages et reliefDans le cadre de la Convention européenne du paysage, adoptée le et entrée en vigueur en France le , un atlas des paysages de Loir-et-Cher a été élaboré en 2010 par le CAUE de Loir-et-Cher, en collaboration avec la DIREN Centre (devenue DREAL en 2011), partenaire financier[9]. Les paysages du département s'organisent ainsi en huit grands ensembles et 25 unités de paysage[Note 1],[10]. La commune fait partie de l'unité de paysage du « Perche vendômois », au sein du Perche[11]. Le Perche Vendômois, correspondant à la marge méridionale du Perche, est marqué par un relief moins chahuté que dans le Perche Gouët et est influencé par le Loir dont les affluents tracent de profonds sillons creusés en vallées. Son relief en plateau, prolongeant les plates étendues de la Beauce par-delà le Loir en rive droite, est nettement entaillé par de nombreux affluents qui creusent les argiles et les calcaires tendres pour rejoindre rapidement le Loir. Ces vallées s'orientent globalement selon deux directions principales : une direction nord-est/sud-ouest, qui correspond à l'affluent principal du Loir dans le Perche Vendômois, et une direction nord-ouest/sud-est, partagée par l'ensemble des autres cours d'eau, quasiment parallèles entre eux, la Gouffrande, le Grand Ri, la Boële et le Gratteloup se jetant directement dans le Loir[12]. L'altitude du territoire communal varie de 66 mètres à 156 mètres[13],[14]. HydrographieLa commune est drainée par le Loir (2,614 km), la Boëlle le Fargot et par divers petits cours d'eau, constituant un réseau hydrographique de 17,93 km de longueur totale[15]. Le Loir traverse la commune du nord-est vers le sud-ouest. D'une longueur totale de 317,4 km, il prend sa source dans la commune de Champrond-en-Gâtine (Eure-et-Loir) et se jette dans la Sarthe à Briollay (Maine-et-Loire), après avoir traversé 86 communes[16]. Sur le plan piscicole, ce cours d'eau est classé en deuxième catégorie, où le peuplement piscicole dominant est constitué de poissons blancs (cyprinidés) et de carnassiers (brochet, sandre et perche)[17]. ClimatEn 2010, le climat de la commune est de type climat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[18]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique altéré et est dans la région climatique Moyenne vallée de la Loire, caractérisée par une bonne insolation (1 850 h/an) et un été peu pluvieux[19]. Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 11,2 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 15,3 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 735 mm, avec 11,5 jours de précipitations en janvier et 7,1 jours en juillet[18]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, sur la commune de Choue à 21 km à vol d'oiseau[20], est de 11,9 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 645,6 mm[21],[22]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[23]. Milieux naturels et biodiversitéAucun espace naturel présentant un intérêt patrimonial n'est recensé sur la commune dans l'inventaire national du patrimoine naturel[24],[25],[26]. UrbanismeTypologieAu , Lunay est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[27]. Elle est située hors unité urbaine[7]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Vendôme, dont elle est une commune de la couronne[Note 2],[7]. Cette aire, qui regroupe 57 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[28],[29]. Occupation des solsL'occupation des sols est marquée par l'importance des espaces agricoles et naturels (98,3 %). La répartition détaillée ressortant de la base de données européenne d'occupation biophysique des sols Corine Land Cover millésimée 2012 est la suivante : terres arables (54,9 %), zones agricoles hétérogènes (20,3 %), prairies (3,3 %), forêts (19,8 %), zones urbanisées (1,7 %)[15]. PlanificationLa loi SRU du a incité fortement les communes à se regrouper au sein d'un établissement public, pour déterminer les partis d'aménagement de l'espace au sein d'un SCoT, un document essentiel d'orientation stratégique des politiques publiques à une grande échelle. La commune est dans le territoire du SCOT des Territoires du Grand Vendômois, approuvé en 2006 et dont la révision a été prescrite en 2017, pour tenir compte de l'élargissement de périmètre[30],[31]. En matière de planification, la commune disposait en 2017 d'un plan local d'urbanisme approuvé[32]. Habitat et logementLe tableau ci-dessous présente la typologie des logements à Lunay en 2016 en comparaison avec celle du Loir-et-Cher et de la France entière. Une caractéristique marquante du parc de logements est ainsi une proportion de résidences secondaires et logements occasionnels (12,7 %) inférieure à celle du département (18 %) mais supérieure à celle de la France entière (9,6 %). Concernant le statut d'occupation de ces logements, 82,7 % des habitants de la commune sont propriétaires de leur logement (82,1 % en 2011), contre 68,1 % pour le Loir-et-Cher et 57,6 pour la France entière.
Risques majeursLe territoire communal de Lunay est vulnérable à différents aléas naturels : inondations (par débordement du Loir ou par ruissellement), climatiques (hiver exceptionnel ou canicule), feux de forêts, mouvements de terrains ou sismique (sismicité très faible)[36],[37]. Les mouvements de terrains susceptibles de se produire sur la commune sont soit liés au retrait-gonflement des argiles, soit des chutes de blocs, soit des glissements de terrains, soit des effondrements liés à des cavités souterraines[36]. Le phénomène de retrait-gonflement des argiles est la conséquence d'un changement d'humidité des sols argileux. Les argiles sont capables de fixer l'eau disponible mais aussi de la perdre en se rétractant en cas de sécheresse[38]. Ce phénomène peut provoquer des dégâts très importants sur les constructions (fissures, déformations des ouvertures) pouvant rendre inhabitables certains locaux. La carte de zonage de cet aléa peut être consultée sur le site de l'observatoire national des risques naturels Georisques[39]. Une autre carte permet de prendre connaissance des cavités souterraines localisées sur la commune[40]. Les crues du Loir sont moins importantes que celles de la Loire, mais elles peuvent provoquer des dégâts importants. Les crues historiques sont celles de 1665 (4 m à l'échelle de Vendôme), 1784 (2,84 m), 1961 (2,90 m) et 2004 (2 m). Le débit maximal historique est de 256 m3/s et caractérise une crue de retour cinquantennal[41]. Le risque d'inondation est pris en compte dans l'aménagement du territoire de la commune par le biais du Plan de prévention du risque inondation (PPRI) du Loir[42]. HistoireRévolution française et EmpireNouvelle organisation territorialeLe décret de l'Assemblée nationale du décrète qu'« il y aura une municipalité dans chaque ville, bourg, paroisse ou communauté de campagne »[43], mais ce n'est qu'avec le décret de la Convention nationale du 10 brumaire an II () que la paroisse de Lunay devient formellement « commune de Lunay »[43],[44]. En 1790, dans le cadre de la création des départements, la municipalité est rattachée au canton de Montoire et au district de Vendôme[44]. Les cantons sont supprimés, en tant que découpage administratif, par une loi du , et ne conservent qu'un rôle électoral, permettant l'élection des électeurs du second degré chargés de désigner les députés[45],[46]. La Constitution du 5 fructidor an III, appliquée à partir de vendémiaire an IV (1795) supprime les districts, considérés comme des rouages administratifs liés à la Terreur, mais maintient les cantons qui acquièrent dès lors plus d'importance en retrouvant une fonction administrative[45]. Enfin, sous le Consulat, un redécoupage territorial visant à réduire le nombre de justices de paix ramène le nombre de cantons en Loir-et-Cher de 33 à 24[47]. Lunay est alors rattachée au canton de Savigny et à l'arrondissement de Vendôme par arrêté du 5 vendémiaire an X ()[48],[44],[49]. Cette organisation va rester inchangée pendant près de 150 ans. Époque contemporainePolitique et administrationDécoupage territorialLa commune de Lunay est membre de la communauté d'agglomération Territoires Vendômois, un établissement public de coopération intercommunale (EPCI) à fiscalité propre créé le [50]. Elle est rattachée sur le plan administratif à l'arrondissement de Vendôme, au département de Loir-et-Cher et à la région Centre-Val de Loire[7], en tant que circonscriptions administratives[7]. Sur le plan électoral, elle est rattachée au canton de Montoire-sur-le-Loir depuis 2015 pour l'élection des conseillers départementaux[51] et à la Troisième circonscription de Loir-et-Cher pour les élections législatives[52].
Politique et administration municipaleConseil municipal et maireLe conseil municipal de Lunay, commune de plus de 1 000 habitants, est élu au scrutin proportionnel plurinominal avec prime majoritaire[53]. Compte tenu de la population communale, le nombre de sièges au conseil municipal est de 15. Le maire, à la fois agent de l'État et exécutif de la commune en tant que collectivité territoriale, est élu par le conseil municipal au scrutin secret lors de la première réunion du conseil suivant les élections municipales, pour un mandat de six ans, c'est-à-dire pour la durée du mandat du conseil[54]. Équipements et servicesEau et assainissementL'organisation de la distribution de l'eau potable, de la collecte et du traitement des eaux usées et pluviales relève des communes. La compétence eau et assainissement des communes est un service public industriel et commercial (SPIC)[57]. Assainissement des eaux uséesEn 2019, la commune de Lunay gère le service d'assainissement collectif en régie directe, c'est-à-dire avec ses propres personnels, avec le statut de régie à autonomie financière[58]. Une station de traitement des eaux usées est en service au sur le territoire communal[59] : « Cd 82 », un équipement utilisant la technique par décantation et lagunage naturel, dont la capacité est de 720 EH, mis en service le [60]. L'assainissement non collectif (ANC) désigne les installations individuelles de traitement des eaux domestiques qui ne sont pas desservies par un réseau public de collecte des eaux usées et qui doivent en conséquence traiter elles-mêmes leurs eaux usées avant de les rejeter dans le milieu naturel[61]. La communauté d'agglomération Territoires Vendômois assure pour le compte de la commune le service public d'assainissement non collectif (SPANC), qui a pour mission de vérifier la bonne exécution des travaux de réalisation et de réhabilitation, ainsi que le bon fonctionnement et l'entretien des installations[62]. Sécurité, justice et secoursLa sécurité de la commune est assurée par la brigade de gendarmerie de Savigny-sur-Braye qui dépend du groupement de gendarmerie départementale de Loir-et-Cher installé à Blois[63]. En matière de justice, Lunay relève du conseil de prud'hommes de Blois, de la Cour d'appel d'Orléans (juridiction de Blois)[64], de la Cour d'assises de Loir-et-Cher, du tribunal administratif de Blois, du tribunal de commerce de Blois et du tribunal judiciaire de Blois[65]. Population et sociétéDémographieÉvolution démographiqueL'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[66]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[67]. En 2021, la commune comptait 1 248 habitants[Note 3], en évolution de −2,19 % par rapport à 2015 (Loir-et-Cher : −1,36 %, France hors Mayotte : +1,84 %). Pyramide des âgesLa population de la commune est relativement âgée. En 2018, le taux de personnes d'un âge inférieur à 30 ans s'élève à 27,8 %, soit en dessous de la moyenne départementale (31,3 %). À l'inverse, le taux de personnes d'âge supérieur à 60 ans est de 30,7 % la même année, alors qu'il est de 31,6 % au niveau départemental. En 2018, la commune comptait 648 hommes pour 615 femmes, soit un taux de 51,31 % d'hommes, largement supérieur au taux départemental (48,55 %). Les pyramides des âges de la commune et du département s'établissent comme suit. ÉconomieSecteurs d'activitéLe tableau ci-dessous détaille le nombre d'entreprises implantées à Lunay selon leur secteur d'activité et le nombre de leurs salariés[72] :
Le secteur du commerce, transports et services divers est prépondérant sur la commune (44 entreprises sur 92) néanmoins le secteur agricole reste important puisqu'en proportions (18,5 %), il est plus important qu'au niveau départemental (11,8 %). Sur les 92 entreprises implantées à Lunay en 2016, 70 ne font appel à aucun salarié, 18 comptent 1 à 9 salariés, 2 emploient entre 10 et 19 personnes.1 emploie entre 20 et 49 personnes. Au , la commune est classée en zone de revitalisation rurale (ZRR), un dispositif visant à aider le développement des territoires ruraux principalement à travers des mesures fiscales et sociales. Des mesures spécifiques en faveur du développement économique s'y appliquent également[74]. AgricultureEn 2010, l'orientation technico-économique de l'agriculture sur la commune est la culture de céréales et d'oléoprotéagineux (COP)[75]. Le département a perdu près d'un quart de ses exploitations en 10 ans, entre 2000 et 2010 (c'est le département de la région Centre-Val de Loire qui en compte le moins)[76]. Cette tendance se retrouve également au niveau de la commune où le nombre d'exploitations est passé de 71 en 1988 à 32 en 2000 puis à 20 en 2010. Parallèlement, la taille de ces exploitations augmente, passant de 38 ha en 1988 à 114 ha en 2010[75]. Le tableau ci-dessous présente les principales caractéristiques des exploitations agricoles de Lunay, observées sur une période de 22 ans :
Produits labellisésLa commune de Lunay est située dans l'aire de l'appellation d'origine protégée (AOP)[Note 5] d'un produit[78] : un vin (les Coteaux-du-vendômois[79]). Le territoire de la commune est également intégré aux aires de productions de divers produits bénéficiant d'une indication géographique protégée (IGP) : le bœuf du Maine[80], les porcs de la Sarthe[81], le vin Val-de-loire[82], les volailles de Loué[83], les volailles de l’Orléanais[84], les volailles du Maine[85] et les œufs de Loué[86],[78]. Culture locale et patrimoineLieux et monuments
Héraldique
Personnalités liées à la communeVictor Donatien de Musset-Pathay (1768-1832), écrivain, haut fonctionnaire, père d'Alfred de Musset, est né à la Vaudourière, paroisse de Lunay. Informations généralesLunay comprend de nombreux commerces : une boulangerie, une boucherie, une supérette, un bar, des salons de coiffure, un cabinet infirmier et de nombreux artisans. Il y a aussi une école maternelle et primaire qui comprend 100 élèves. Lunay est très connu pour sa tarte aux prunes organisée tous les ans le dernier week-end du mois d'août. Voir aussiBibliographie
Articles connexesLiens externes
Notes et référencesNotes
Références
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