Louis Légasse, né à Bassussarry le et mort à Paris 9e le , est un armateur français fondateur de la société La Morue française, qui fut l'une des plus grandes compagnies de pêche en Europe. Il est considéré à sa mort comme une figure considérable de la Grande pêche. C’est un membre de la famille Légasse.
En 1896, il est désigné conseiller général de la 4e circonscription de Saint-Pierre-et-Miquelon et assume la fonction de vice-président du conseil[10].
En , un juge d’instruction est saisi par le procureur général de la république d’un mandat d’amener à l’encontre de Louis Légasse mais prend la responsabilité de remettre le prévenu en liberté après son interpellation. Dans le même temps, le juge prend l’initiative d’envoyer un télégramme au ministre de la justice afin que celui-ci rappelle le procureur général. L’affaire est portée devant la commission des mises en accusation qui met en demeure le juge d’instruction de signer le mandat de dépôt, faute de quoi les magistrats remettraient en nombre leur démission. Finalement, Louis Légasse est arrêté par deux gendarmes sur le quais à Saint-Pierre pour faux et usage de faux sur ordre du procureur général, puis transféré à l’hôpital[27],[28],[29],[30],[31],[32],[33],[34]. Il est remis en liberté sous caution[35].
En 1905, Louis Légasse – propriétaire d’une ferme à Miquelon – mène une liste élue par une large majorité des scrutins aux élections municipales miquelonaises et devient maire de la commune de Miquelon[36],[37].
Louis Légasse fonde La Morue française en 1905[38]. Sur fond de tension liée à la loi de séparation des Églises et de l’État, Louis Légasse est provoqué en duel à la suite de la publication d'un article dans La Vigie, journal appartenant à sa famille, connue pour ses prises de position conservatrice et opposée à la laïcité[39]. Selon Paul Constans, Louis Légasse serait responsable de la nomination de son frère l’abbé Christophe-Louis comme supérieur apostolique[40].
Louis Légasse appartient au groupe socialiste « non-unifié »[41],[8].
Le , Louis Légasse et l’ensemble de ses colistiers sont élus au conseil municipal de Miquelon. Ce dernier désigne Louis Légasse maire à presque l’unanimité des voix[47],. Il est maire de Miquelon[48],[49].
Le , Louis Légasse est élu délégué des îles Saint-Pierre et Miquelon au Conseil supérieur des colonies. Sa victoire est reconnue le par l’Administrateur de Saint-Pierre-et-Miquelon[50].
Le , il est élu au conseil municipal de Miquelon[51]. Il est à nouveau élu maire lors d’une session extraordinaire du [52].
Le Cousins-Réunis
À la suite d’un article paru dans Le Salut portant sur le naufrage du Cousins-Réunis, Louis Légasse estime son honneur atteint par la critique et intente un procès à l’encontre du journaliste signataire de l’article et du directeur du journal malouin. Sa demande rejetée par le tribunal civil de Rennes en 1908, il est condamné aux dépens[53].
Du 8 au , Louis Légasse comparait au côté d’Augustin Leborgne devant le Conseil de guerre, présidé par le colonel Favart. Lorsque l'instruction fut ouverte, on leur n'imputait d'avoir détourné des marchandises au préjudice de l'État, commis des fraudes sur la quantité et la qualité de la marchandise vendue, et enfin, saupoudré leurs poissons d'acide borique. Les deux premiers chefs d'inculpation sont écartés pour ne conserver que le troisième. Il seront finalement acquittés[62]. Durant le procès, trois lettres, dont l’une de son général de division, attestent que Louis Légasse est un « soldat modèle »[55].
↑(en) John Conway et William A. Christian, « Review of Divided Island: Faction and Unity on Saint Pierre, William A. Christian, Jr. », The Journal of Interdisciplinary History, vol. 1, no 3, , p. 569–576 (ISSN0022-1953, DOI10.2307/202637, lire en ligne, consulté le ).
↑« Nouvelles de la nuit : Élections au Conseil supérieur des colonies », La Gironde, Bordeaux, vol. 47, no 15517, , p. 1 (ISSN2021-9423, lire en ligne).
↑« Les élections municipales à Saint-Pierre-et-Miquelon », La Politique coloniale, Paris, vol. 17, no 4467, , p. 1 (ISSN1261-6397, lire en ligne, consulté le ).
↑ a et b« L'affaire de la morue française », La Dépêche de Brest, Brest, vol. 29, no 11049, , p. 2 (ISSN2125-7531, lire en ligne).
↑République française, « Élection d'un Délégué au Conseil Supérieur des Colonies : Résultat des opérations électorales », Journal officiel des îles Saint-Pierre et Miquelon, vol. 46, no 2, , p. 35-36.
↑« Élections », Journal officiel des îles Saint-Pierre et Miquelon, vol. 47, no 8, .
↑République française, « Commune de Miquelon Élection du Maire et des Adjoints », Journal officiel des îles Saint-Pierre et Miquelon, vol. 47, no 9, , p. 356.
↑« Les droits de la critique », La Croix, Paris, vol. 29, no 7873, , p. 6 (lire en ligne).
↑Léon Jenouvrier, Rapport fait au nom de la Commission chargée d'examiner les marchés qui auront éte passés par le Gouvernement pendant la guerre (marchés de l'intendance), Paris, (BNF41473216, lire en ligne).
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↑Edgard Troimaux (préf. Charles Chenu), Le Palais et la justice pendant la guerre (4 août 1914-1er août 1916), vol. 1, Paris, , chap. VI (« Les procès pendant la guerre »), p. 351-355.
↑Georges Lachapelle, Élections législatives du 11 mais 1924 : Résultat officiels suivis de l’application de la R.P. départementale, Paris, Librairie Georges Roustan, , 252 p., 19 cm (OCLC19934597, SUDOC096867515, lire en ligne), p. 242
« RP » signifie « représentation proportionnelle ».
↑« L’élection de la Guyane », La Croix, Paris, vol. 45, no 12626, , p. 2 (lire en ligne, consulté le ).
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↑ a et b« Convoi funèbre », Gazette de Biarritz, Biarritz, vol. 48, no 9401, , p. 3 (ISSN2022-0235, lire en ligne).
↑(es) Marc Légasse (trad. Mercedes Camblor Zamora et Hitzurun Taldea), La sombra de Axular y otros relatos de Marc Légasse [« L’ombre d’Axular et autres histoires de Marc Légasse »], Txertoa Argitaletxea, coll. « LARREA » (no 5), , 144 p. (ISBN978-84-71485-24-3).
↑(es) Amaia Ereñaga, Marc Légasse : Un rebelde burlón, chap. 2 (« Bacalao y contrabando (1918-1939) »), p. 25.
↑« Lancement du chalutier «Louis-Legasse » aux Chantiers de Normandie », Le Yacht, Paris, vol. 72, no 3146, (ISSN0991-7004, lire en ligne).