Situés en retrait des principaux axes routiers locaux, le territoire et son bourg sont traversés par la route départementale no 27 menant à l'est à Moyon et au Guislain à l'ouest. À l'est du bourg, elle partage un tronçon avec la D 208 qui conduit vers Soulles au nord et rejoint Villebaudon et Beaucoudray au sud-est. Au sud-ouest, se raccordant sur la D 27, la D 89 permet de rejoindre Maupertuis. L'accès à l'A84 est à Pont-Farcy (échangeur 39) à 15 km à l'est vers Caen et à La Colombe (échangeur 38) à 16 km au sud vers Rennes.
La Haye-Bellefond est dans le bassin de la Sienne, par son affluent la Soulles qui borde la commune à l'est. Le ruisseau de la Girardière la rejoint au sud-est après avoir marqué la limite sud.
Le point culminant (137 m) se situe en limite sud-ouest, près du lieu-dit la Gabanterie de la commune du Guislain. Le point le plus bas (92 m) correspond à la sortie de la Soulles du territoire, au nord. La commune est bocagère.
En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique franc, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[4]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Normandie (Cotentin, Orne), caractérisée par une pluviométrie relativement élevée (850 mm/a) et un été frais (15,5 °C) et venté[5]. Parallèlement le GIEC normand, un groupe régional d’experts sur le climat, différencie quant à lui, dans une étude de 2020, trois grands types de climats pour la région Normandie, nuancés à une échelle plus fine par les facteurs géographiques locaux. La commune est, selon ce zonage, exposée à un « climat contrasté des collines », correspondant au Bocage normand, bien arrosé, voire très arrosé sur les reliefs les plus exposés au flux d’ouest, et frais en raison de l’altitude[6].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,6 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 12,3 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 028 mm, avec 14,5 jours de précipitations en janvier et 8,8 jours en juillet[4]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Cerisy-la-Salle à 9 km à vol d'oiseau[7], est de 11,5 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 112,5 mm[8],[9]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[10].
Urbanisme
Typologie
Au , La Haye-Bellefond est catégorisée commune rurale à habitat très dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[11].
Elle est située hors unité urbaine[12]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Saint-Lô, dont elle est une commune de la couronne[Note 1],[12]. Cette aire, qui regroupe 63 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[13],[14].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (100 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (100 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : prairies (57,7 %), terres arables (26,8 %), zones agricoles hétérogènes (15,5 %)[15]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Toponymie
Le nom de la localité est attesté sous les formes Haya Hugonis en 1231[16], Haia Hugonis en 1332[17], La Haye-Hue en 1677[18], Lahaye Bellefond en 1689[19] et prend définitivement son nom actuel en 1801[20].
Toponyme médiéval issu de l'ancien français haie « haie, clôture ; lisière de bois ; bois servant de clôture ; garenne, bois clos servant de réserve de gibier ». Ce nom pourrait être en relation avec l'ancien massif forestier dont le bois de Moyon représente la trace actuelle la plus importante ; dans ce cas, comme le pense François de Beaurepaire, le mot haie a pu avoir ici le sens de « lisière de bois »[21].
Le changement de nom la Haye-Hue en la Haye-Bellefond est consécutif à la vente de la seigneurie en 1619 par Jean de La Haye Hue à Bernardin de Gigault, seigneur de Bellefond, gouverneur du château de Caen, grand-père du maréchal de Bellefond[22].
Le conseil municipal est composé de sept membres dont le maire et un adjoint.
Population et société
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[28]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[29].
En 2021, la commune comptait 71 habitants[Note 2], en évolution de −15,48 % par rapport à 2015 (Manche : −0,76 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
La Haye-Bellefond a compté jusqu'à 342 habitants en 1821.
L’hôpital le plus proche est le centre hospitalier de Saint-Lô qui est à 17 km du bourg de la commune. Le centre hospitalier de Coutances est à 24 km.
Économie
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Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
Château de la Cour
Le château de la Cour a été édifié vers la fin du XVIe siècle par Philippe de la Haye et son épouse Barbe Le Marquetel. Leur fils, Jean de la Haye-Hue (1564-v. 1619) le cède, avec la seigneurie, à Bernardin Gigault de Bellefonds et de l'Isle-Marie[24],[Note 3]. La porte charretière est flanquée de deux tours avec des bouches à feu (XVIe). Une cheminée est millésimée 1583[24].
Église Saint-Nicolas
L'église Saint-Nicolas a été édifiée au XVIe siècle. Elle a été modifiée au XVIIe avec la construction d'une crypte funéraire familiale et la chapelle seigneuriale par Gigault de Bellefonds. La tour-porche a été refaite au XIXe siècle.
Le moulin Briault, sur la Soulles, a été édifié en 1668[32]. Sur celui-ci deux sonnets de la complainte du meunier ont été gravés en 1669. Lors de la Seconde Guerre mondiale, le moulin a été en partie détruit puis reconstruit.
Autres lieux et monuments
Croix de cimetière (XVIIe siècle), dalles funéraires des XVIIe et XVIIIe siècles et scellées dans le mur du cimetière des pierres tombales datées 1626, 1770.
Le château de la Cour.
L’église Saint-Nicolas.
Personnalités liées à la commune
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Daniel Delattre et Emmanuel Delattre, La Manche les 602 communes, Grandvilliers, Éditions Delattre, , 280 p. (ISBN978-2-9159-0709-4), p. 107.
René Gautier et al. (préf. Jean-François Le Grand, postface Danièle Polvé-Montmasson), 601 communes et lieux de vie de la Manche : Le dictionnaire incontournable de notre patrimoine, Bayeux, Éditions Eurocibles, coll. « Inédits & Introuvables », , 704 p. (ISBN978-2-35458-036-0), p. 286.
↑Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
↑Son petit-fils, Bernardin (1630-1694) sera lieutenant-général des armées du roi, maréchal de France et ambassadeur extraordinaire à Londres.
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
↑Roles par généralités et élections des paroisses de France et de leur imposition aux tailles, 1677 [BNF, cinq cents Colbert, ms. 261 f° 229 à 275].
↑G. Mariette de La Pagerie, cartographe, Unelli, seu Veneli. Diocese de Coutances, divisé en ses quatre archidiaconés, et vint-deux doiennés ruraux avec les Isles de Iersay, Grenesey, Cers, Herms, Aurigny etc., chez N. Langlois, Paris, 1689 [BNF, collection d'Anville, cote 00261 I-IV].
↑Bulletin des lois de la République française, Imprimerie Nationale, Paris.
↑François de Beaurepaire, Les noms de communes et anciennes paroisses de la Manche, Picard, Paris, 1986, p. 133.
↑Paul Le Cacheux, « Le Maréchal de Bellefonds et le château de la Haye-Bellefonds au XVIIe siècle », in Notices, Mémoires et Documents de la Société d'histoire et d'archéologie du département de la Manche XXXVI, 1925, p. 92.