Le territoire est traversé par la route départementale no 33, passant par le bourg et reliant Saint-Pois au sud-est à Saultchevreuil-du-Tronchet (Villedieu-les-Poêles) au nord-ouest. Elle croise dans le bourg la D 563 qui permet de rejoindre Fontenermont au nord et qui dessert les lieux-dits du sud de la commune avant de retrouver la D 33 au Ny au Jan. Partant de cette section, la D 350 permet de rejoindre Cuves vers le sud. Du carrefour du bourg part la D 281 menant à Saint-Sever-Calvados au nord à travers la forêt. À l'ouest, partant de la D 33, la D 463 retrouve Saint-Laurent-de-Cuves au sud. À l'est, la D 33E2 relie le Ny au Jan au Gast. L'accès à l'A84 est à Fleury (échangeur 37) et à La Colombe (échangeur 38) à 15 km au nord-ouest, à proximité de Villedieu-les-Poêles.
Le territoire — et en particulier le bourg — est sur la ligne de partage des eaux entre la Sienne et la Sée. La partie au nord de la D 33 est dans le bassin de la Sienne qui délimite la commune au nord, alimentée par quelques courts affluents. Les eaux de la partie sud sont collectées par deux affluents de la Sée et leurs propres affluents. L'ouest est drainé par le ruisseau de Saint-Laurent — qui porte à cet endroit le nom de ruisseau du Moulin de Coulouvray —, et deux de ses affluents : le ruisseau de la Chaussée qui marque la limite ouest et le ruisseau de la Touche. La limite à l'est est matérialisée par le Glanon dont le principal affluent, le ruisseau du Grand Melon, parcourt le sud du territoire.
Le point culminant (315 m) se situe en limite, près du lieu-dit la Guéranterie. Le point le plus bas (130 m) correspond à la sortie du ruisseau de la Chaussée du territoire, au sud-ouest. La commune est bocagère.
Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat océanique franc », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[3]. En 2020, la commune ressort du type « climat océanique » dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Ce type de climat se traduit par des températures douces et une pluviométrie relativement abondante (en liaison avec les perturbations venant de l'Atlantique), répartie tout au long de l'année avec un léger maximum d'octobre à février[4].
Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent à la normale 1971-2000[Note 2]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-après.
Paramètres climatiques communaux sur la période 1971-2000[3]
Moyenne annuelle de température : 10 °C
Nombre de jours avec une température inférieure à −5 °C : 2 j
Nombre de jours avec une température supérieure à 30 °C : 0,5 j
Cumuls annuels de précipitation[Note 4] : 1 212 mm
Nombre de jours de précipitation en janvier : 15,3 j
Nombre de jours de précipitation en juillet : 10,1 j
Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat[7] complétée par des études régionales[8] prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. La station météorologique de Météo-France installée sur la commune et mise en service en 1988 permet de connaître en continu l'évolution des indicateurs météorologiques[9]. Le tableau détaillé pour la période 1981-2010 est présenté ci-après.
Statistiques 1981-2010 et records COULOUVRAY-BOISBENATRE (50) - alt : 268 m 48° 47′ 06″ N, 1° 06′ 12″ O Statistiques établies sur la période 1988-2010 - Records établis sur la période du 01-05-1988 au 04-01-2022
Source : « Fiche 50144001 » [PDF], sur donneespubliques.meteofrance.fr, édité le : 06/01/2022 dans l'état de la base
Urbanisme
Typologie
Au , Coulouvray-Boisbenâtre est catégorisée commune rurale à habitat très dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[10].
Elle est située hors unité urbaine[11] et hors attraction des villes[12],[13].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (95,4 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (95,4 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : prairies (74,4 %), zones agricoles hétérogènes (13,4 %), terres arables (7,6 %), forêts (3,1 %), zones urbanisées (1,5 %)[14]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Toponymie
Nom créé en 1850 par la fusion des toponymes Coulouvray et Boisbenâtre.
Attesté sous la forme Coulouvray-Boisbenâtre en 1850[15].
Coulouvray est attesté sous les formes Colovreio en 1184 ; Colovrei vers 1200 ; Coulouvreio en 1238 ; Colouvreio en 1260[16].
Le toponyme Coulouvray se serait formé à partir du latincolubra, « couleuvre », suffixé de -etum ou -acum[17].
Boisbenâtre est attesté sous les formes Le Bois Benastre en 1398[18], ecclesia de Bosco Benastre en 1412[19] et vers 1480[20], Boys Benastre vers 1480[20], Boisbenastre entre 1612 et 1636[21], Boisebenastre en 1648[22], Bois Benastres en 1677[23], Boisbenatre en 1689[24], Bois benatre en 1694[25], Bois-Benastre en 1709[26], Bois Benastres en 1713[27], Bois benatre en 1716[28], Bois Benastre en 1719[29], Bois benâtre en 1720[30], Bois-Benastres en 1735[31] et en 1763[32], Boisbena[tre] entre 1740 et 1756[33], Boisbenatre entre 1753 et 1785[34] et en 1793[35], Bois-Benatre en 1801[15] et en 1837[36].
Le toponyme Boisbenâtre est tardif, de formation romane, constitué de l'appellatif bois et du nom de famille Bénastre, soit « le bois de (la famille) Benastre »[37],[38].
En 1850, Coulouvray (1 505 habitants en 1846) absorbe la commune calvadosienne de Boisbenâtre (204 habitants)[40],[41], au nord du territoire.
En 1789, le dernier seigneur de Coulouvray était Gilles Philippe Danjou[42]. Les Danjou portaient : d'argent à deux chevrons brisés d'or accompagné de trois grappes de raisin[43].
Une mentalité à part dans le Bocage au début du XXe siècle[44]
À cette époque la commune devait sa vitalité à trois corporations d'artisans qui lui conféraient une mentalité à part. Elle était notée profondément républicaine par les services départementaux. Il y avait des chaudronniers-étameurs. Ces fondeurs itinérants, disparus dans les années 1920-1925, refaisaient à neuf les couverts qu'ils fondaient. Les sabotiers, eux, travaillaient à partir du hêtre, très présent dans la forêt avoisinante. Enfin les tailleurs de pierre (jusqu'au XVIIIe siècle), les piqueurs de granite (piquaou) n'exploitaient que les abondantes boules de pierres grises. Quand apparut la poudre noire pour éclater les blocs, cinq importantes carrières s'ouvrirent dans la commune. Elles produisaient du beau granite pour les édifices, pierres d'angles, pourtour des fenêtres et des portes, monuments funéraires.
De véritables artistes exécutaient des travaux remarquables, par exemple les gargouilles de Notre-Dame d'Avranches, ou le chemin de croix à la Chapelle-sur-Vire. Après la guerre 1914, deux ateliers de taille sont établis avec chacun quinze tailleurs. Puis vint le grand moment du pavé de rue. Arrivent à ce moment des ouvriers tchèques, polonais, belges, espagnols. Après 1945, la reconstruction fait beaucoup appel au granite… mais finis les pavés !
Une profession très organisée
La profession très importante à la fin du XIXe siècle, s'était déjà organisée. Héritiers du compagnonnage, les granitiers avaient formé un noyau syndical assez puissant pour défendre la profession et obtenir certains avantages. Les granitiers ont bénéficié de la première convention collective de France. Les patrons granitiers, nombreux, avaient formé un syndicat des entrepreneurs granitiers de Basse-Normandie dont le siège était à Vire. Patrons et délégués du syndicat ouvrier avaient établi un tarif concernant le travail du granit ou tout était prévu très précisément. L'ouvrier travaillait librement sur son morceau et savait le prix qu'il en recevrait. Ce tarif est resté en vigueur dans la profession jusqu'à l'arrivée de la réglementation horaire du travail.
Le conseil municipal est composé de quinze membres dont le maire et deux adjoints[46].
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[47]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[48].
En 2022, la commune comptait 529 habitants[Note 5], en évolution de −5,2 % par rapport à 2016 (Manche : −0,31 %, France hors Mayotte : +2,11 %).
Au recensement de 2012, Coulouvray-Boisbenâtre est la commune la plus peuplée du canton de Saint-Pois.
Cette section est vide, insuffisamment détaillée ou incomplète. Votre aide est la bienvenue ! Comment faire ?
Lieux et monuments
Église Notre-Dame (XIIe, XVIe – XIXe siècles) d'origine romane, reconstruite en 1842, et restaurée en 1933, avec une verrière du XXe de Charles Champigneulle. Elle abrite les statuettes d'une Vierge douloureuse et de saint Jean (XVIe) et un tableau des victimes de la Première Guerre mondiale[39].
Chapelle Saint-Benoît du XVIe siècle.
Croix de cimetière (XVIIIe siècle), croix de cheminD 563/350 (XIXe siècle), la Croisette (XVIIe siècle), la Motte (XIXe siècle), la Térourie (XIXe siècle), la Guillerie (XVIIIe siècle)[39].
Croix de l'ancien cimetière (1820), près de l'église.
Château de la Tullière et sa chapelle (XVIe siècle).
Anciens moulins de Boisbenâtre et de Coulouvray.
La Pierre au coq, menhir mégalithique à la Mazurie.
L’église Notre-Dame.
Le monument aux morts.
Activité et manifestations
Fête Madeleine en juillet.
Personnalités liées à la commune
Victoire Babois (1760, Basbois - 1829), poétesse. Une rue du village porte son nom.
Daniel Delattre et Emmanuel Delattre, La Manche les 602 communes, Grandvilliers, Éditions Delattre, , 280 p. (ISBN978-2-9159-0709-4), p. 65.
René Gautier et al. (préf. Jean-François Le Grand, postface Danièle Polvé-Montmasson), 601 communes et lieux de vie de la Manche : Le dictionnaire incontournable de notre patrimoine, Bayeux, Éditions Eurocibles, coll. « Inédits & Introuvables », , 704 p. (ISBN978-2-35458-036-0), p. 167.
↑Les normales servent à représenter le climat. Elles sont calculées sur 30 ans et mises à jour toutes les décennies. Après les normales 1971-2000, les normales pour la période 1981-2010 ont été définies et, depuis 2021, ce sont les normales 1991-2020 qui font référence en Europe et dans le monde[5].
↑L'amplitude thermique annuelle mesure la différence entre la température moyenne de juillet et celle de janvier. Cette variable est généralement reconnue comme critère de discrimination entre climats océaniques et continentaux.
↑Une précipitation, en météorologie, est un ensemble organisé de particules d'eau liquide ou solide tombant en chute libre au sein de l'atmosphère. La quantité de précipitation atteignant une portion de surface terrestre donnée en un intervalle de temps donné est évaluée par la hauteur de précipitation, que mesurent les pluviomètres[6].
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOIhttps://doi.org/10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le ).
↑François de Beaurepaire, Les noms de communes et anciennes paroisses de la Manche, Picard, Paris, 1986, p. 83.
↑Pouillé du Diocèse d’Avranches, 1412, in Auguste Longnon, Pouillés de la Province de Rouen, Recueil des Historiens de France, Paris, 1903, p. 159E.].
↑ a et bPouillé du Diocèse d’Avranches, vers 1480, in Auguste Longnon, op. cit., p. 176A.
↑Jean Bigot sieur de Sommesnil, État des paroisses des élections de Normandie, 1612/1636 [BnF, ms. fr. 4620].
↑« Benefices du dioceze d’Avranches », p. 9, in Pouillié general contenant les benefices de l’Archevesché de Rouen […], chez Gervais Alliot, Paris, 1648.
↑Roles par généralités et élections des paroisses de France et de leur imposition aux tailles, 1677 [BnF, cinq cents Colbert, ms. 261 f° 229 à 275].
↑G. Mariette de La Pagerie, cartographe, Unelli, seu Veneli. Diocese de Coutances, divisé en ses quatre archidiaconés, et vint-deux doiennés ruraux avec les Isles de Iersay, Grenesey, Cers, Herms, Aurigny etc., chez N. Langlois, Paris, 1689 [BnF, collection d'Anville, cote 00261 I-IV].
↑Jean-Baptiste Nolin, Le duche et gouvernement de Normandie Divisé en Haute et Basse Normandie, en Divers Pays, et par Evechez, Paris, 1694 [BnF, IFN-7710251].
↑Dénombrement du Royaume par Generalitez, Elections, Paroisses et Feux, vol. II, Saugrain, Paris, 1709, p. 68a.
↑Dénombrement des généralités de 1713 [BnF, ms. fr. 11385, f° 1 à 132].
↑Guillaume de l'Isle, Carte de Normandie, Paris, 1716.
↑Bernard Jaillot, Le Gouvernement général de Normandie divisée en ses trois généralitez, Paris, 1719.
↑G. Mariette de la Pagerie, Carte topographique de la Normandie; feuille 3 : Fougères, Vire et Avranches, 1720 [BnF, fonds Cartes et Plans, cote Ge DD 2987 (1009, III) B].
↑Nouveau dénombrement du royaume par generalités, elections, paroisses et feux […], t. II, Impr. Pierre Prault, Paris, 1735, p. 64b.
↑Abbé Expilly, Dictionnaire géographique, historique et politique des Gaules et de la France, Amsterdam, t. I, 1763, p. 669b.
↑G. Albrizzi, Carta geografica del governo della Normandia, Venise, 1740/1754.
↑Dictionnaire géographique universel ou description de tous les lieux du globe sous le rapport de la géographie physique et politique, de l’histoire, de la statistique, du commerce, de l’industrie, etc., etc., Sociétés de Paris, Londres et Bruxelles pour les publications littéraires, Bruxelles, 1837, t. I, p. 344a.
↑François de Beaurepaire (op. cit., loc. cit.) relève ce nom à Contrières en 1647. Il semble avoir aujourd'hui disparu, du moins dans la Manche.