En 1926, il réalise la devanture du fleuriste André Baumann en panneaux de Lap[5] bleu au 96, boulevard du Montparnasse à Paris. En 1928, 1929 et 1930, il participe à des expositions d'œuvres en Lap à Antony[6],[7].
Léon Leyritz est surtout connu pour son amitié avec le compositeur Maurice Ravel, de 1927 à la mort du musicien en 1937, et pour le buste qu'il fit du musicien[10]. C'est leur amie commune, la sopranoMarcelle Gerar qui fit les présentations entre les deux artistes : « Ayant rencontré Ravel chez moi, Léon Leyritz manifesta le vif désir qu'il avait de faire l'effigie du Maître. Je servis d'intermédiaire, et la réponse fut : - Je veux bien à condition de ne jamais poser… C'était une gageure, le sculpteur la tint. Il eut cependant la permission de prendre quelques croquis pendant que Ravel répétait sa Sonate avec Asselin »[11],[12]. Le buste de Ravel par Leyritz fut inauguré le au domicile du compositeur, lors d'une fête organisée par Marcelle Gerar et connue sous le nom de L'Impromptu du Belvédère. Selon la cantatrice, le compositeur aurait déclaré : « C'est mon meilleur portrait ! »[11]. Ravel confirma son jugement en 1930 lorsqu'il demanda que fût publié un cliché du buste dans le programme d'un concert à Biarritz, en plus d'un cliché d'un autre buste de lui réalisé en 1928 par la nièce de Gabriel Astruc, Louise Ochsé : « Vous recevrez d’autre part la photo de mon buste par Leyritz. On les mettra les 2 sur les programmes : il y en aura pour tous les goûts, même pour le mien »[13]. En 1932, Ravel déclara dans un entretien à José Bruyr : « c’est encore Leyritz qui m’a fait le plus ressemblant »[14]. Le , un exemplaire du buste fut inauguré au foyer de l'Opéra de Paris par le ministre Jean Zay pour marquer le premier anniversaire de la mort du compositeur[15],[16],[17].
En 1930, Léon Leyritz, secondé par Claude Coquerel, réalise la décoration de style « paquebot » d'un appartement pied-à-terre de Maurice Ravel dans l'immeuble que possédait son frère Édouard Ravel (1878-1960) à Levallois[18],[19],[20]. En 1932, un fauteuil conçu par Leyritz pour Ravel fut exposé au 22eSalon des artistes décorateurs au Grand Palais comme rapporté par Gaston Varenne : « Le fauteuil en aluminium exécuté par Leyritz pour le compositeur Maurice Ravel, paraît-il, est souvent mal jugé par le public irrespectueux. Je l'ai entendu comparer à une chaise à électrocuter ! J'apprécie davantage la fantaisie déployée par le même artiste dans sa fontaine de coquillages. Elle introduit une note bien amusante dans la salle de fraîcheur, en rocaille, imaginée par Coquerel, pour le sous-sol d'une maison de campagne »[21].
En 1933, Léon Leyritz accompagne Maurice Ravel, diminué par une maladie neurologique, chez ses amis Meyer au Touquet[22].
En février et , à l’initiative de la danseuse et directrice de ballet Ida Rubinstein, Léon Leyritz accompagne Maurice Ravel, de plus en plus gravement touché par la maladie, en voyage en Espagne (Madrid, Séville) et au Maroc (Marrakech, Télouet, Fez) via Saint-Jean-de-Luz[23]. Après ce voyage, en 1936, Léon Leyritz réalise une maquette de décor pour le Boléro avec au premier plan un palais oriental, rappelant celui de Télouet et, à l’arrière-plan, une usine dotée de plusieurs cheminées rappelant une usine du Vésinet. Ce décor correspondait à une volonté du compositeur exprimée dans un entretien en 1933 : « Quant à mon Boléro, c’est à une usine que je dois de l’avoir conçu. Un jour, j’aimerais le donner avec un vaste ensemble industriel en arrière-plan »[9]. En , quatre ans après la mort du compositeur, le Boléro est donné avec le décor de Leyritz à l'Opéra de Paris[24].
En 1947-1949, Léon Leyritz est un des membres fondateurs de la Fondation Maurice Ravel. En 1959, au nom du frère de Ravel, il donne des décors et objets de l'appartement du compositeur à Levallois à la Ville de Levallois[25],[14]. En 1975, pour le centenaire de la naissance de Ravel, d'une part il prêta à la Bibliothèque nationale de France des documents pour les besoins d'une grande exposition Maurice Ravel (photographies, portraits du compositeur et d'amis et interprètes de ce dernier, décors)[26], d'autre part il tourna dans le film documentaire Maurice Ravel. L'homme et les sortilèges de Paul Danblon et Alain Denis[27].
↑Acte de naissance no 33 de l'année 1888 de l'état civil de la Mairie du 16e arrondissement de Paris.
↑Date et lieu de décès précisés en mention marginale no 3 sur l'acte de naissance no 33 de l'année 1888 de l'état civil de la Mairie du 16e arrondissement de Paris.
↑« Les écoles professionnelles de beaux-arts et de dessin », Le Petit Journal, , p. 2 (lire en ligne, consulté le ).
↑Jacques Guerbois, « Célébration aujourd'hui du centième anniversaire de la naissance de Maurice Ravel. À Fréjus, M. Léon de Leyritz sculpteur et ami du compositeur se souvient », Nice Matin, (ISSN0224-5477).
↑ a et bMarcelle Gerar, « L’impromptu de Montfort », La Revue musicale, no 187, , p. 182-185 (182).
↑Allusion au violoniste André Asselin (1895-1993), avec lequel Ravel joua effectivement en concert à diverses reprises.
↑« L’anniversaire de la mort de Ravel a été célébré hier », Le Populaire, , p. 6 (lire en ligne, consulté le ).
↑M.M., « Le drame des dernières années de Maurice Ravel évoqué par son frère. Du 6 février 1934 au 28 décembre 1937… », L'Intransigeant, , p. 2 (lire en ligne, consulté le ).
↑« Le Boléro de Ravel est entré à l’Opéra. Déclarations de M. Jacques Rouché administrateur
général des Théâtres lyriques nationaux », Le Figaro, , p. 4 (lire en ligne, consulté le ).
↑Date et lieu de premier mariage précisés en mention marginale no 1 sur l'acte de naissance no 33 de l'année 1888 de l'état civil de la mairie du 16e arrondissement de Paris ; acte de mariage no 489 de l'année 1912 de l'état civil de la mairie du 3e arrondissement de Paris.
↑« Mariages », Gil Blas, , p. 4 (lire en ligne, consulté le ).
↑Date et lieu de second mariage précisés en mention marginale no 2 sur l'acte de naissance no 33 de l'année 1888 de l'état civil de la mairie du 16e arrondissement de Paris.
↑Peintures de Elmiro Celli et de Léon Leyritz, Paris, Galerie Druet, , 8 p..
↑René-Jean, « Les petites expositions », Comœdia, , p. 2 (lire en ligne, consulté le ).
↑René Chavance, « Les expositions », La Liberté, , p. 2 (lire en ligne, consulté le ).
↑Jean d'Horton, « Au Salon des Humoristes », Comœdia, , p. 1-2 (lire en ligne, consulté le ).
↑« Expositions ouvertes », La Revue des beaux-arts, no 358, , p. 11 (lire en ligne, consulté le ).
↑« Bourses de voyage », Comœdia, , p. 6 (lire en ligne, consulté le ).
↑« Au Salon d'Automne », Art et décoration, , p. 2 (lire en ligne, consulté le ).
↑« Galerie Druet », L'Art et les Artistes, , p. 138 (lire en ligne, consulté le ).
↑« Les expositions », La Renaissance pollitique, littéraire et artistique, , p. 9 (lire en ligne, consulté le ).
↑« L'exposition du Lap », Comœdia, , p. 3 (lire en ligne, consulté le ).
↑Ivanohé Rambosson, « L'exposition du Lap ou le jardin sous la pluie », Comœdia, , p. 3 (lire en ligne, consulté le ).
↑« Les élections au Salon d'Automne », Comœdia, , p. 3 (lire en ligne, consulté le ).
↑M.-A.D., « L'art décoratif et la décoration théâtrale au Salon d'Automne », L'Art et les Artistes, , p. 104-105 (lire en ligne, consulté le ).
↑Y.S., « Les innovations et les surprises du XXIIe Salon des Arts Décoratifs… qui vient d’ouvrir ses portes au Grand-Palais », Paris-Midi, , p. 2 (lire en ligne, consulté le ).
↑ ab et c« Le musicalisme fait son tour d'Europe », Comœdia, , p. 3 (lire en ligne, consulté le ).
Première biographie de Ravel évoquant ses liens avec Leyritz et reproduisant des clichés communiqués par Leyritz (buste de Ravel, appartement de Ravel à Levallois).
(en) Madeleine Goss, Bolero : The Life of Maurice Ravel, New York, Henry Holt and Company, , p. 207, 240-241, 250.
Passages du livre évoquant les liens entre Leyritz et Ravel, ce livre fut réédité en 1945 chez un autre éditeur Tudor publishing company.
Speranza Calo-Séailles 1885-1949, Antony, .
Livre paru anonymement et à compte d'auteur mais rédigé par Jean-Charles Séailles, le veuf de la mezzo-soprano et artiste objet du livre, richement illustré en couleurs, avec des œuvres de Léon Leyritz.
Serge Lifar, Le livre de la danse, Paris, Société française de diffusion musicale et artistique, (BNF32385376).
Livre comportant en illustrations un dessin de Lifar en torero dans Boléro par Leyritz en 1944 (p. 22), une photographie du décor du Boléro de Ravel par Leyritz en 1941 (p. 168) et une photographie de Serge Lifar en torero dans le même Boléro de 1941 (p. 169).
Passages du livre évoquant les liens entre Leyritz et Ravel, notamment le voyage de 1935 en Espagne et au Maroc, ou l'anecdote du cadeau de Leyritz à Ravel d'un « oiseau mécanique acheté à un camelot sur le trottoir du boulevard Haussmann », objet qui émerveilla le compositeur et est aujourd'hui conservé au Belvédère.
Jacques Guerbois, « Célébration aujourd'hui du centième anniversaire de la naissance de Maurice Ravel. À Fréjus, M. Léon de Leyritz sculpteur et ami du compositeur se souvient », Nice Matin, (ISSN0224-5477).
Dernier entretien connu de Léon Leyritz à la presse écrite.
Portraits de musiciens : Collection Isabelle Prouvost. Vente aux enchères publique. Lundi 7 décembre 1992 à 14h Drouot-Richelieu Salle 4. Étude H. Poulain et R. Le Fur. Expert Thierry Bodin, Paris, Drouot Fondation, (BNF35603503).
Reproduction (n°86) d'un dessin au crayon de Maurice Ravel par Léon Leyritz avec pour légende « Étude pour le / premier buste de Maurice Ravel / À Madame Marcelle Gerar / Affectueusement / Léon Leyritz ».
Contient 2 correspondances de Maurice Ravel à Léon Leyritz (1927-1930) et 7 correspondances de Léon Leyritz sur Maurice Ravel (1935) durant leur voyage commun en Espagne et au Maroc.