L'Ange au SourireL'Ange au Sourire
L'Ange au Sourire, dénommé aussi Sourire de Reims, est une statue sculptée vers 1240[1]. Cette statue se trouve à gauche du portail nord de la façade occidentale de la cathédrale de Reims. Elle est devenue célèbre pendant la Première Guerre mondiale, au moment où elle a été endommagée par un bombardement et un incendie : les photographies avant et après destruction sont alors largement reproduites et diffusées, faisant de la statue l'une des plus célèbres sculptures médiévales françaises. Un ange parmi les angesLes anges de la cathédrale de Reims sont bien connus des érudits du XIXe et du début XXe siècle pour leur gracieux sourire, qui est considéré comme une nouveauté dans la sculpture médiévale en général, et en particulier au sein de ce qu'on nomme aujourd'hui le « nouveau style parisien » qui avait connu des débuts sévères vers 1230 au portail d'Amiens. Eugène Viollet-le-Duc (1814-1879) ne s’est pas intéressé à cette figure en particulier mais à l’ensemble des anges rémois[2]. Emile Mâle, dans son ouvrage L’Art religieux au XIIIe siècle en France, paru en 1898, se contente de noter qu’à Reims, « saint Nicaise, le haut du crâne enlevé, marche avec une sérénité héroïque entre deux anges qui lui sourient[3] ». L'Ange au Sourire, qui regarde vers sa droite, a pour pendant, de l'autre côté du portail, un alter ego, l’Ange de l’Annonciation qui regarde vers sa gauche et qui aurait dû logiquement être placé de l'autre côté de saint Nicaise[4], et que remarque pour sa part André Michel dans son œuvre encyclopédique publiée en 1906. Il s’intéresse notamment à la qualité du sourire des anges de Reims : « La cathédrale de Reims est par excellence la cathédrale des anges. Et de ceux de l’abside à celui de l’Annonciation, on peut suivre dans l’expression de plus en plus aiguë du sourire, dans les particularités de la facture de plus en plus libre et dans le style de la draperie, l’évolution de la sculpture elle-même[5] ». Victime de la Première Guerre mondiale![]() L'Ange est décapité par une poutre de l'échafaudage en flammes, lors de l'incendie de la cathédrale de Reims, le [6]. Après une chute de quatre mètres cinquante, sa tête se brise au sol en plus d’une vingtaine de morceaux. ![]() La tête de l’Ange au Sourire est ramassée par l’abbé Thinot [7],[8],[note 1], dès le lendemain de l’incendie, et mise en sûreté dans les caves de l'archevêché de Reims[9],[note 2]. C'est là qu'elle est découverte par l'architecte Max Sainsaulieu, le [10]. Elle sert alors de support pour la propagande française, devenant le symbole du génie français et du patrimoine détruit par l'armée allemande. Reconstitution de la sculptureÀ partir des nombreux fragments d’origine et d’un moulage conservé au musée des monuments français, hébergé dans la Cité de l'architecture et du patrimoine (ancien Palais du Trocadéro), cette célèbre figure est reconstituée et remise à sa place, le [11].
Un marqueur médiatiquePhilatélieEn 1930, un timbre est émis au profit de la Caisse d'amortissement. De couleur lilas, il représente un détail de l'Ange au Sourire. Vendu 5 F, son pouvoir d'affranchissement est de 1,50 F[12]. Appropriation commercialeLe Sourire de Reims a été choisi par la maison de Champagne rémoise Henri Abelé comme symbole distinctif de ses produits. Autre exemple d'ange au sourireLe modèle d'ange au sourire en général continue à se transmettre sous Philippe le Bel à Paris et dans le Nord de la France. Le musée d’Arras conserve deux paires d'anges en bois sculpté : ceux d’Humbert dont la localisation initiale pourrait être le chœur gothique d’abbaye Sainte-Austreberthe de Montreuil-sur-Mer et ceux de Saudemont probablement issus de l’ancien chœur gothique de la cathédrale d’Arras. La Cité de l'architecture et du patrimoine, située dans l'aile Paris du Palais de Chaillot, conserve et expose le moulage réalisé après la guerre[13]. Le musée du Louvre en conserve un également.
Note
Références
Voir aussiArticles connexesSources et bibliographie
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