S'étendant sur 3,5 km2, elle est de configuration singulière puisque composée de deux faubourgs, Saint Maurice et Saint Gilles, respectivement en rive gauche et rive droite de la Vienne, reliés par un pont et séparés par L'Île, berceau de la cité.
Du point de vue viticole, la commune fait partie de la région Val de Loire et de l'aire de l'AOC Chinon.
L'Île-Bouchard est un lieu de pèlerinage catholique depuis des apparitions mariales en 1947.
Ses habitants sont appelés les Bouchardais.
Géographie
Localisation
Située à 280 kilomètres de Paris, L'Île-Bouchard est également à 43 kilomètres au sud de Tours, 75 kilomètres au nord de Poitiers et 45 kilomètres à l'est de Saumur.
L'Île-Bouchard est positionnée très en aval de la vallée de la Vienne dans la mesure où elle ne se situe qu'à une trentaine de kilomètres de Candes-Saint-Martin, où la rivière, longue de 372 kilomètres, se jette dans la Loire, dont elle est l'un des affluents majeurs.
L'Île-Bouchard est traversée par la Vienne (1,711 km), qui en constitue une limite séparative sur sa partie sud-est. Le réseau hydrographique communal, d'une longueur totale de 5,73 km, comprend un autre cours d'eau notable, la Manse (1,855 km), et deux petits cours d'eau, pour certains temporaires[1],[2].
La Vienne, longue de 363,3 km, prend sa source sur le plateau de Millevaches, dans la Creuse, à une altitude comprise entre 860 et 895 m et se jette dans la Loire à Candes-Saint-Martin, à 30 m d'altitude, après avoir traversé 96 communes[3]. La station de Nouâtre permet de caractériser les paramètres hydrométriques de la Vienne. Le débit mensuel moyen, calculé sur 61 ans dans cette station, varie de 60 m3/s au mois d'août à 355 m3/s au mois de février. Le débit instantané maximal observé sur cette station fut de 2 480 m3/s, le , la hauteur maximale ayant été peu de temps après, le , à 8,61 m le [4],[5].
La Manse quant à elle, longue de 30,5 km, prend sa source à une altitude de 117 m sur la commune de Bossée et se jette en rive droite de la Vienne à L'Île-Bouchard, à 32 m d'altitude, après avoir traversé 11 communes[7].
Sur le plan piscicole, la Manse est également classée en seconde catégorie[6].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 11,4 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 14,7 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 637 mm, avec 10,6 jours de précipitations en janvier et 6,5 jours en juillet[8]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, sur la commune de Saint-Épain à 9 km à vol d'oiseau[10], est de 12,3 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 745,6 mm[11],[12]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[13].
Urbanisme
Typologie
Au , L'Île-Bouchard est catégorisée bourg rural, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[14].
Elle est située hors unité urbaine[15] et hors attraction des villes[16],[17].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (48,5 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (53,7 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
zones urbanisées (38,2 %), terres arables (24,8 %), prairies (14,2 %), eaux continentales[Note 1] (13,3 %), zones agricoles hétérogènes (7,7 %), cultures permanentes (1,8 %)[18]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Risques majeurs
Le territoire de la commune de l'Île-Bouchard est vulnérable à différents aléas naturels : météorologiques (tempête, orage, neige, grand froid, canicule ou sécheresse), inondations et séisme (sismicité faible)[19]. Un site publié par le BRGM permet d'évaluer simplement et rapidement les risques d'un bien localisé soit par son adresse soit par le numéro de sa parcelle[20].
Certaines parties du territoire communal sont susceptibles d’être affectées par le risque d’inondation par débordement de cours d'eau, notamment le Ruau, la Manse et la Vienne. La commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par les inondations et coulées de boue survenues en 1982, 1983, 1993, 1999 et 2013[21],[19].
Le retrait-gonflement des sols argileux est susceptible d'engendrer des dommages importants aux bâtiments en cas d’alternance de périodes de sécheresse et de pluie. La totalité de la commune est en aléa moyen ou fort (90,2 % au niveau départemental et 48,5 % au niveau national). Sur les 959 bâtiments dénombrés sur la commune en 2019, 959 sont en aléa moyen ou fort, soit 100 %, à comparer aux 91 % au niveau départemental et 54 % au niveau national. Une cartographie de l'exposition du territoire national au retrait gonflement des sols argileux est disponible sur le site du BRGM[22],[23].
Concernant les mouvements de terrains, la commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par la sécheresse en 1989 et 1990 et par des mouvements de terrain en 1999[19].
Toponymie
L’Île-Bouchard, dans le Cartulaire de l’abbaye de Noyers, est désigné en 1189 sous le nom d'Insula Buchardi. Sur cette île, des vestiges romains ont été identifiés. Les toponymes formés avec île, du latin insula, sont parfois des villages établis sur des îles[24].
La tradition conclut simplement au patronyme éponyme du lieu, une coïncidence toponymique sur la racine « Bouche » laissant supposer l'inverse (le lieu aurait donné son nom à la seigneurie). La signification la plus courante de cette racine toponymique est en effet « passage », au sens large, aussi bien en montagne que sur une rivière ou un fleuve, que passage pour une embarcation.
Histoire
Un seigneur[25],[26],[27],[28] nommé Bouchard jeta les fondations d’un castrum sur l’île vers 885[29]. Il dirigea entre autres une expédition chargée de ramener en Touraine les reliques de saint Martin, qui se trouvaient en l’église d’Auxerre.
Les successeurs de Bouchard sur les seigneuries de l'Isle, Rivarennes et Bréhémont, traversèrent les siècles, dont ses descendants directs jusque vers 1629 (la famille de L'Isle-Bouchard, fondue dans les La Trémoïlle par le mariages de l'héritière Catherine avec Georges de La Trémoille en 1427). Puis la baronnie de L'Ile-Boucherd est cédée à Richelieu, et les ducs de Richelieu la garderont jusqu'à la Révolution comme membre de leur duché-pairie de Richelieu.
Les seigneurs puis barons de L'Ile-Bouchard
Les fils de Bouchard (Ier) (fl. vers 887), - Bouchard (II) et Vivien, sont actifs vers 930, donateurs au chapitrede St-Martin. Puis viennent les fils de Vivien : Thibaut (fondateur en 987 du prieuré Notre-Dame de Tavant, qui sera offert à l'abbaye de Marmoutier), et - Orderand ou Arderand (fl. en 965). Le fils de ce dernier, - Bouchard III ou II, est actif vers 987-1020. Les fils de Bouchard III-II et de sa 2e femme Aénor de (La) Rivière(sa 1re femme, Hermengarde de Villaines, lui laissa-t-elle Villaines-les-Rochers ?) sont : -Geoffroi Foucauld ou Fouel/Fuel († vers 1073/1080 sans postérité), et - Hugues Ier (ou Huon, Ivon ; fl. 1030 ; † encore jeune dès 1032/1037) (leurs frères étaient Hubert ; Aymeri, religieux à Marmoutier ; et Mahotte, dame de Villaines, x avant 1020 Ernault de Brizay). Les enfants d'Hugues de L'Ile-Bouchard (ou L'Isle-Bouchard) furent - Bouchard IV ou III († en 1071 sans postérité ; d'abord sous la tutelle de ses oncles Aimery puis Geoffroy Fuel, il se révolte contre ce dernier pour le contrôle de L'Ile-Bouchard, brûle le prieuré de Tavant resté sous le contrôle de Geoffroi, et donne vers 1060/1070 l'église de Rivière à l'abbaye de Marmoutier en réparation ; bienfaiteur de St-Gilles) ; et sa sœur - A(i)mable ou Agnès de L'Isle-Bouchard (née après 1020), qui transmit la seigneurie à son mari Archambaud Borel († v. 1083), chevalier du château de Langeais(et non sire de Bueil ; les Bueil, contrairement à ce qu'avançait la tradition, ne semblent pas venir des L'Ile-Bouchard : voir plus bas), d'où :
Péloquin II († v. 1150 ; sans postérité semble-t-il de sa femme Hersinde) fut suivi par son frère Barthélemy II ou Ier (cité en 1160 ; † v. 1170), qui fut père de - Bouchard V ou IV († vers 1189), baron de L'Isle-Bouchard, bienfaiteur du prieuré N-D de Tavant et de Turpenay, mari de Laurence et/ou de Pétronille/Péronelle. De Pétronille, Bouchard a : - Bouchard VI ou Vle Jeune († après 1220 sans postérité) ; Péloquin ; Renaud/Regnauld, croisé en 1219 ; Béatrix ; et - Barthélemi III ou II († vers 1230), chevalier banneret, époux vers 1200 d'Elisabeth/Isabeau, fille d'Olivier de Rochefort). - Bouchard VII ou VI († 1276) - fils de Barthélemy comme ses frères cadets Pierre de Fondon (Foudon ?) en Anjou ; Bouchard, sire de Rivarennes (cité en 1230 ; sans postérité) ; et Eustache - était sire ou baron de L'Isle-Bouchard, Rivarennes et Rochefort-sur-Loire ; il convola en 1235 avec Anne/Jeannede Craon (née vers 1215-† religieuse après 1276), d'où : Olivier, seigneur de Rivarennes († en 1270 prédécédé, sans postérité) ; Alice (x Pierre de Brion, sire de la Tour de Langeais, frère du pape Simon de Brion) ; Almurine/Almuria, abbesse du Ronceray ; et - Barthélemi IV ou III :
Barthélemy IV ou III († av. 1288), bienfaiteur de Cormery en 1275, maria Eustach(i)e de Doué, dame de Doué, Gençay, Thouarcé et probablement de Gonnor qui entre aussi dans les biens des L'Isle-Bouchard, fille de Gédoin/Jodon/Gelduin de Doué ; Ils enfantent : Jean (Ier), seigneur de Cinq-Mars [présenté traditionnellement comme souche des Jean, sires de Bueil, mais cela n'est plus guère crédible : voir l'article de Bueil ; x 1327 Agnès/Isabeau, fille de Barthélemi IerSavary de Montbazon et de Marie de Dreux-Beu : Postérité, suite des sires de Cinq-Mars] ; Barthélemy de Gençay ; Agnès, abbesse de Beaumont-lès-Tours ; Almuria, x Hugues ou Hardouin de Beauçay (à Mouterre-Silly et La Mothe) ; et leur frère aîné - Bouchard VIII ou VII († vers 1290/1300), x 1280 Agnès/Eléonore/Aliénor, fille de Bouchard Vde Vendôme. Ces derniers sont parents d'Olivier ; d'Eustach(i)e, femme de Regnaud de Pressigny (-Ste-Maure) de Laleu ; et de - Barthélemi V ou IV († vers 1335), marié à Jeanne de Ste-Maure († 1355), fille de Guillaume IV ou de Guillaume V de Ste-Maure. D'où : - Bouchard IX ou VIII († vers 1370 ou après 1383), en Terre sainte en 1362, frère de Barthélemi, Jeanne, et Tiphaine religieuse à Fontevraud ; marié 1° avec Agathe de Beauçay, et 2° avec Jeanne, fille de Geoffrey de Mortemer/Mortimer-branche de Couhé.
Bouchard IX-VIII et Agathe de Beauçay sont parents de : Bouchard X ou IX ; Jeanne (x 1360 Pierre d'Avoir, fils d'Hardouin d'Avoir, sire de Véretz et Château-Fromond) (la sœur de Pierre, Jeanne d'Avoir, est la femme de Jean II de Bueil) ; et Jean Ier (vers 1345-† 1415 à Azincourt, tué possiblement avec son fils Jean de L'Isle-Bouchard, père lui-même d'un fils naturel aussi nommé Jean), mari de Jeannede Bueil, dame de Véretz (vers 1370-1422), dont : Jean qu'on vient d'évoquer, prédécédé en 1415 ; Jeanne de L'Isle-Bouchard, dame de Gonnor et Thouarcé[vers 1400-1457 ; x 1° Jean Jousseaume de Commequiers et La Forest : leur fille Jeanne Jousseaume épouse Louis IIde Beaumontdu Plessis-Macé (1407-1477), d'où Catherine de Beaumont, dame de La Forest, du Plessis-Macé, Gonnor et Thouarcé, qui marie Eustache du Bellayde Gizeux (alias le Solitaire de Gizeux) et est la mère entre autres enfants de Jean du Bellay de Gonnor ci-après), puis x 2° Eustache de Clermont-Gallerande, enfin x 3° Perceval de Chabotde La Turmelière : d'où Jean Chabot, père lui-même de Christophe Chabot, dont la fille Anne-Renée Chabot épouse son cousin Jean du Bellay ci-dessus : parents du poète Joachimdu Bellay] ; et :
Les La Trémoïlle gardent L'Ile-Bouchard jusqu'au duc Henri (1598-1674), qui la cède vers 1629 à Richelieu, dont la famille (les Vignerot du Plessis, ducs de Richelieu, issus de sa sœur Françoise du Plessis, femme de René de Vignerot : leur arrière-petit-fils fut le fameux maréchal-duc de Richelieu) la conserve jusqu'à la Révolution, mais s'en désintéressent en fait.
En 1415 lors de la bataille d'Azincourt, le seigneur de l'Ile Bouchard fait partie des chevaliers morts au combat.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[34]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[35].
En 2022, la commune comptait 1 590 habitants[Note 2], en évolution de +0,57 % par rapport à 2016 (Indre-et-Loire : +1,67 %, France hors Mayotte : +2,11 %).
L'Île-Bouchard dispose d'une maison de santé pluridisciplinaire de 450 m2, rattachée au Pôle santé libéral et ambulatoire du bouchardais (PSLAB) et composée de plusieurs cabinets médicaux, infirmier et de sage-femme, située dans le quartier Saint-Maurice.
Un cabinet d'imagerie médicale spécialisé en échographie est installé dans la zone industrielle Saint Lazare depuis 2017.
Deux cabinets dentaires officient également, l'un situé côté Saint-Maurice et l'autre sur la rive côté Saint-Gilles.
Par ailleurs, plusieurs professionnels paramédicaux (masseur-kinésithérapeute, diététicienne, psychologue, orthophoniste, etc.) exercent sur la commune ou à proximité immédiate, ainsi que deux pharmacies, de chaque côté de la Vienne.
Deux centres hospitaliers, respectivement localisés sur les communes de Saint-Benoît-la-Forêt et de Sainte-Maure-de-Touraine, et une clinique, installée à Saint-Benoît-la-Forêt, sont accessibles dans un rayon de 15 kilomètres.
Petite enfance et jeunesse
Quatre établissements d'accueil offrent leurs services sur la commune :
La crèche multi-accueil Coccinelle, établissement privé non lucratif, qui accueille des enfants jusqu'à 6 ans ;
Le centre de loisirs L'Île aux pirates, géré par Familles Rurales, ouvert les mercredis et pendant les vacances scolaires, pour les enfants et adolescents de 3 à 17 ans.
Enseignement
L'Île-Bouchard est rattachée à l'académie d'Orléans-Tours. La commune dispose de trois établissements d'enseignement :
École maternelle publique Lamartine ;
École élémentaire publique Les 2 rives ;
Collège public André-Duchesne.
Services publics
En dehors des services et infrastructures dépendants de la commune, L'Île-Bouchard dispose d'un bureau de Poste, d'une caserne de pompiers et d'une gendarmerie.
Couvent des Cordeliers, vestiges d'un couvent des XIIe et XVIIe siècles inscrits comme monument historique en 1929 et 1946[40].
Église Saint-Gilles, construite au XIe siècle. Il est établi que Jeanne d'Arc, allant rencontrer le roi Charles VII non loin à Chinon, y entra et y entendit la messe le .
Église Saint-Maurice, datant des XIVe et XVe siècles, terminée par une très belle flèche de pierre ornée de sculptures ajourées. Ses nefs de style flamboyant Renaissance reposent sur des piliers ornés de médaillons.
Musée du Bouchardais : Musée d'Art et Traditions populaires et d'histoire locale, il est installé dans l'ancienne gare de l'Île-Bouchard, près du Prieuré Saint-Léonard. Il permet de découvrir la richesse du patrimoine du canton à travers les outils, matériels et objets du monde rural.
André-Georges Voisin, né en 1918 et décédé en , a été conseiller général du canton de l'Île-Bouchard et président du conseil général d'Indre-et-Loire des années 1970 aux années 1990. Il a contribué au développement des infrastructures routières du département, prolongeant l'action de Jean Royer dans les espaces ruraux.
Isaac de Razilly, né en pays chinonais, chevalier de l'Ordre de Malte, commandeur de la Commanderie de l'Ile Bouchard, deviendra Lieutenant général d'Acadie jusqu'à sa disparition en 1636, surnommé le « Commandeur »[41]
Apparitions mariales
Faits locaux
Le en début d’après-midi, quatre jeunes filles (Jacqueline Aubry et sa sœur Jeanne, Nicole Robin, Laura Croizon) voient en l’église paroissiale Saint-Gilles une apparition de la Vierge Marie, accompagnée de l’ange Gabriel. Ces apparitions perdurent plusieurs jours, jusqu’au . La paroisse, d’abord sceptique, finira par être convaincue, la guérison inexpliquée d’une mal voyante et un rayon de soleil extrêmement vif, suivant un trajet impossible, constituant alors des signes pour les assistants[42],[43].
Parmi les propos attribués à la Vierge lors des dix apparitions successives, recueillis par les enfants et rassemblés dans l'enquête canonique :
« Dites aux petits enfants (ceux que vous connaissez) de prier pour la France, car elle en a grand besoin. »
« Je suis votre maman du ciel (L'ange dit : "Je suis l'ange Gabriel"). »
« Donnez-moi votre main à embrasser ! »
« Embrassez la croix de mon chapelet. »
« Je vais vous dire un secret que vous pourrez redire dans trois jours : Priez pour la France qui, ces jours-ci, est en grand danger. »
« Dites à Monsieur le curé de construire une grotte ».
« Je ne suis pas venue ici pour faire des miracles, mais pour vous demander de prier pour la France. »
À l'enfant myope :« Demain vous y verrez clair et vous ne porterez plus de lunettes. »
« Je vais vous confier un secret que vous ne direz à personne. »
« Avant de partir, j'enverrai un vif rayon de soleil. »
Contexte
À l'époque, au lendemain de la première apparition, un mois entier d'escalade d'un mouvement social insurrectionnel trouve un dénouement assez mystérieux. Nombre de contemporains envisageront, plus ou moins rapidement, un lien entre ces apparitions et le dénouement surprise de ces grèves de 1947 en France. Elles ont duré un mois, entre le 10 novembre et le 9 décembre 1947, débutant à Marseille par un vaste mouvement de grèves insurrectionnelles. Elles agitent toute la France, opposant violemment des manifestants aux forces de l’ordre que dirige le ministre de l’Intérieur Jules Moch.
300 000 mineurs et plusieurs milliers d'employés d’entreprises publiques comme les PTT refusent de reprendre le travail. Ils occupent bureaux, usines, puits et ateliers. Le gouvernement fait appel à l'armée et déploie 60 000 soldats et CRS pour contrer les 15 000 grévistes afin de les forcer à reprendre le travail.
Dans la nuit du 2 au , des militants de la fédération du Pas-de-Calais de la CGT, pensant qu'un convoi transportait des CRS venus appuyer des non-grévistes d'Arras, majoritairement militants gaullistes[44], sabotent la liaison ferroviaire Paris-Tourcoing en déboulonnant des rails, provoquant le déraillement d'un train. La catastrophe fait 16 morts et 50 blessés[44],[45].
15 sabotages au total, dont 6 déraillements, sont perpétrés dans le pays. Le dénouement gardera longtemps un côté mystérieux, puisque le Comité central de la CGT ordonnera la reprise du travail le , malgré l'absence d'évolution notable.
Le bilan est néanmoins lourd : 6 morts et une centaine de blessés parmi les grévistes, et autant parmi les forces de l'ordre, en sus des disparus à la suite de l'attentat du .
Un article de la revue Historia envisage néanmoins au conditionnel le dénouement des évènements en lien avec des négociations secrètes du gouvernement avec le PCF, échangeant alors l'absence de poursuite de militants contre la reprise du travail[44].
Le contexte politique de la France d'alors est marqué par des incertitudes et des difficultés :
24 novembre : Début du premier gouvernement Schuman, président du Conseil jusqu'au . Il s'agit d'un gouvernement dit de troisième force, regroupant la SFIO (socialistes), le MRP (chrétiens-démocrates) et les radicaux.
24 novembre : Le général Leclerc est tué dans un accident d’avion. L'annonce de sa mort est un choc pour la France, qui se relève difficilement de la Seconde Guerre mondiale. La population voyait en cet homme le libérateur de Paris et de Strasbourg, celui qui avait lavé l'affront de la défaite de 1940.
Développements
Le sanctuaire est l'objet d'un pèlerinage depuis les apparitions de 1947. Par décret du , à la suite d’une enquête, André Vingt-Trois, alors archevêque de Tours, « autorise ces pèlerinages et le culte public célébré en l'église paroissiale Saint-Gilles de L'Île-Bouchard[46] ».
Depuis 1999, les pèlerinages et les paroisses environnantes sont animés par des prêtres et laïcs de la communauté de l'Emmanuel. Des pèlerinages à l'intention de la France s'y rendent régulièrement chaque année, notamment le pèlerinage pour la France à la fin du mois de septembre dont le but est de prier pour la nouvelle évangélisation de la France en faisant appel aussi bien aux pèlerins français qu'aux pèlerins étrangers, issus de pays ayant reçu l'évangile de missionnaires français[47].
Un reliquaire double des reliques de Mère Térésa et de Jean-Paul II est installé dans l'église Saint-Gilles en 2017. Réalisé par un orfèvre en art et mobilier liturgique Louis-Guillaume Piéchaud, il représente une église romane stylisée en bois ornée de patines rouges et vertes au feu, de feuilles d'or et d'argent avec des cabochons de cristal de roche, d'améthyste et de calcédoine.
La même année, au mois d'août 2017, une messe commémorant le soixante-dixième anniversaire des apparitions est célébrée en présence du cardinal Barbarin, archevêque de Lyon[48].
Notes et références
Notes
↑Les eaux continentales désignent toutes les eaux de surface, en général des eaux douces issues d'eau de pluie, qui se trouvent à l'intérieur des terres.
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
↑« Fiche Sandre - la Manse », sur le portail national d'accès aux référentiels sur l'eau (consulté le ).
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
Francine Bay. « Dites aux petits enfants de prier » : les apparitions de l'Île-Bouchard (Indre-et-Loire, 1947). Paris : Pierre Téqui éditeur, 2007, 30 p. (Collection Les Petits Pâtres). (ISBN978-2-7403-1382-4)
la bataille d'Azincout,de Dominique Paladilhe, édité chez Perrin 2002