1976. Éliane, dite « Elle », séduisante jeune femme de vingt ans, d'une sensualité troublante et provocante, emménage dans un village provençal avec son père adoptif, Gabriel, paralytique qui refuse de s'occuper d'elle et sa mère, surnommée « Eva Braun » à cause de son origine allemande. Dans le village, Florimond (de son vrai prénom Fiorimondo), surnommé « Pin Pon », qui travaille au garage d'« Henri IV » et comme pompier volontaire et vit avec sa mère, sa tante sourde et ses deux frères Mickey et Boubou dans la grande maison familiale, s'intéresse à la jeune femme aguicheuse. « Elle » manifeste également son intérêt à « Pin Pon » et une romance naît[1],[2],[3].
Éliane s'avère le fruit du viol de sa mère par trois violeurs : le père de « Pin Pon », mort depuis, ainsi que les nommés Leballech et Touret, qui mènent une vie respectable. Elle met savamment au point un plan pour se venger et, faisant croire qu'elle est enceinte, se fait épouser par Florimond[2]. Mais elle découvre qu'elle s'est trompée, car son père adoptif, dont elle a autrefois causé le handicap actuel, lui dit qu'il a, plusieurs années auparavant, abattu les vrais violeurs. Éliane, déjà tourmentée psychologiquement et névrosée, sombre dans la folie. Elle conduit Florimond, désespéré par l'état d'Éliane, à croire que Leballech et Touret sont deux pervers qui la prostituent. Il abat les deux hommes.
Différences avec le roman
Même si le film reste très fidèle au roman de Sébastien Japrisot, l'adaptation comporte néanmoins quelques changements, particulièrement vers la fin. Dans l’œuvre de Japrisot, Florimond pris de remords, quand il se rend compte que les deux supposés pervers sont innocents, va se rendre à la police. Le roman ne se termine donc pas par le meurtre de Leballech et Touret. De plus Florimond, tout comme Éliane, apprend l'innocence des deux hommes non pas grâce au récit du père, mais grâce à des recherches personnelles effectuées avec les archives de journaux. Le père d’Éliane n'explique jamais qu'il a abattu les vrais malfrats : ce ne sont que des suppositions.
Le rôle d'Elle a été écrit dès le départ pour Isabelle Adjani. Face aux réticences de celle-ci cependant (concernant les scènes de nu notamment), Jean Becker s'est tourné vers Lio, Jeanne Mas et Valérie Kaprisky comme seconds choix. Kaprisky est allée jusqu'à apprendre et répéter le rôle. Mais Adjani changea d'avis au dernier moment[7].
Le rôle principal de Fiorimondo Montecciari devait initialement être confié à Gérard Depardieu mais ce dernier a refusé le film et Patrick Dewaere est également sélectionné pour jouer le rôle[7].
La montée des marches au festival de Cannes est marquée par une grève très symbolique des photographes qui posent leur appareil à terre sans prendre de clichés, Isabelle Adjani n'ayant pas participé à une séance de photos traditionnelle en ce lieu [1],[2],[4]. À une telle séance ouverte aux photographes du festival, elle aurait privilégié des contrats d'exclusivité avec quelques-uns d'entre eux[8].
La voiture utilisée dans le film est une Delahaye 134-N de 1938. Elle appartient désormais au musée automobile de Camargue situé à Vauvert dans le Gard.
Accueil du film
À sa sortie, le film atteint la seconde place du box-office, totalisant plus de 5 000 000 entrées[3], derrière Les dieux sont tombés sur la tête (5 960 061 entrées).
Il est récompensé de quatre prix à la cérémonie des César 1984[3].