Karen Messing publie de nombreux ouvrages sur le sujet des atteintes à la santé au travail des femmes, dont Deuxième corps, deuxième rôle, deuxième santé : le choix forcé entre égalité et santé des femmes au travail. Elle contribue également à la création de la Charte québécoise de la santé et de la sécurité du travail, qui protège les travailleurs contre les risques liés au travail. Sa recherche a eu un impact significatif sur les politiques et les pratiques en matière de santé au travail, notamment pour les femmes.
Elle est engagée comme professeure à l'Université du Québec à Montréal (UQAM) en au département des sciences biologiques. En , elle cofonde avec Donna Mergler le Centre de recherche interdisciplinaire sur la biologie, la santé, la société et l'environnement (Cinbiose)[3] dont elle sera directrice de à , puis de à .
De à , elle sera directrice du programme d’études supérieures en ergonomie de l'UQAM. Elle préside le Comité technique sur le genre et le travail (Technical Committee on Gender and Work) de l'International Ergonomics Association de à [4], puis est coprésidente de à [5].
Domaine de recherche
Dans les années 1970, l'UQAM met en place son Service aux collectivités (SAC) afin de répondre à des besoins de formation et de recherche de « groupes sociaux non traditionnellement desservis par les universités ». Un groupe de travailleurs syndiqués, craignant d'être exposés à des poussières radioactives, font appel au SAC qui les réfère à Karen Messing[6]. Elle sera dans un premier temps appelée à faire une étude sur ces ouvriers d'une raffinerie de phosphate[7] qui aurait été exposés à une source d'émission radioactives[3].
Dans la décennie suivante, elle étudie les gènes endommagés des travailleurs. Elle a une approche multidisciplinaire pour les conditions reliées à la santé, et elle implique directement les travailleurs et les travailleuses à ses travaux de recherche.
Elle développe dans les années suivantes, en compagnie de Donna Mergler, un programme de recherche en santé au travail et en santé environnementale avec la participation des groupes communautaires, ce qui mena à la fondation du centre de recherche Cinbiose en 1990.
À la suite de sa formation en ergonomie, elle fonde, avec Katherine Lippel, l'équipe l'Invisible qui fait mal, qui effectue des recherches sur la santé des femmes au travail en partenariat avec les trois principales centrales syndicales du Québec (FTQ, CSN et CSQ)).
De à , elle s'attarde plus spécifiquement aux problèmes touchant les femmes au travail[2], en travaillant notamment avec l'équipe interdisciplinaire L’invisible qui fait mal[8].
Elle prend sa retraite de sa carrière d'enseignante en et est nommée professeure émérite en .
Messing, K. (2021) Le deuxième corps. Femmes au travail, de la honte à la solidarité. [traduit de l'anglais par Geneviève Boulanger, titre original : Bent out of shape: Shame, Solidarity, and Women's Bodies at Work] Montréal. Écosociété. 279 pages.
Messing, K. (2017) Invisible suffering : for a science that listen to workers' voices [en coréen, traduit par Inah Kim]. Dongnyok Press, Séoul, Corée du Sud.
Messing, K. (2016) Les souffrances invisibles : Pour une science à l’écoute des gens [traduit par Marianne Champagne] (Écosociété, 2016). Avec mise à jour et nouvelle conclusion par l'auteure.
Messing, K. (2014) Pain and Prejudice: What Science Can Learn about Work from the People Who Do It. BTL Books, Toronto. Finaliste (“short list”) pour le Prix Science and Society de la Canadian Science Writers Association.
Messing, K. (2000) La santé des travailleuses: La science est-elle aveugle? traduction et mise à jour de One-eyed Science. Éditions du remue-ménage (Montréal) avec Octarès (Toulouse).
Messing, K. (dir.) (1999) Comprendre le travail des femmes pour le transformer. Bruxelles: Institut syndical européen pour la recherche, la formation et la santé-sécurité. (Integrating Gender in Ergonomic Analysis. Brussels: Trades Union Technical Bureau, European Economic Community; Compreender o trabalho das mulheres para o transformar. Lisboa: Commissao para a igualdade no trabalho e no emprego (CITE); Comprendere il lavoro delle donne per trasformarlo. Roma: Istituto Superiore per la Prevenzione e la Sicurezza del Lavoro (ISPESL); Ensomatosi tou fylou stin Ergonomiki Analisi. Stratigikes gia tin metekseliksi tis Ergasias ton Gynaikon Athènes: EDEM; El trabajo de las mujeres: Comprender para transformar. Madrid: Catarata.)
Messing, K., Neis, B. and Dumais, L. (eds.) (1995) Invisible: Issues in Women's Occupational Health and Safety/Invisible: La santé des travailleuses. Charlottetown, PEI: Gynergy Books.
Messing, K. (1991). Occupational Health and Safety Concerns of Canadian Women: A review/Santé et sécurité des travailleuses: un document de base. Labour Canada 110 pages.
Messing, K., Simoneau, S., Vanier, D. (1990). Les radiations en milieu de travail. Comité conjoint UQAM-CSN-FTQ. 84 pages.
Prix et distinctions
Nommée officière de l'Ordre du Canada pour ses « recherches novatrices sur l’ergonomie des conditions de travail, en particulier en ce qui a trait à la santé des femmes »[9].
- Avec Donna Mergler, parmi les portraits des vingt-et-une Montréalaises exceptionnelles qui se démarquent sur les plans social, scientifique et culturel[10]
↑ a et bKaren Messing (trad. de l'anglais), Les souffrances invisibles : Pour une science du travail à l'écoute des gens, Montréal/Escalquens, Écosociété, , 232 p. (ISBN978-2-89719-272-3), chap.8
↑ ab et cKaren Messing (trad. de l'anglais), Les souffrances invisibles : Pour une science du travail à l'écoute des gens, Montréal/Escalquens, Écosociété, , 232 p. (ISBN978-2-89719-272-3), p. 10
↑Karen Messing (trad. de l'anglais), Les souffrances invisibles : Pour une science du travail à l'écoute des gens, Montréal/Escalquens, Écosociété, , 232 p. (ISBN978-2-89719-272-3), chap.1