Jean de la Balue
Jean de la Balue, né en 1421 à Angles-sur-l'Anglin et mort en à Ripatransone (Italie) à l'âge de 70 ans, est un cardinal connu pour avoir été accusé de trahison et longtemps emprisonné par Louis XI. BiographieIl était le fils de Thomassin Balue "Châtelain procureur et receveur de la Baronnie d'Angles". C'est en ville basse d'Angles-sur-l'Anglin que naquit en 1421[1] Jean de la Balue, non loin de la chapelle Sainte-Croix, dans la maison paternelle. Une carrière fulguranteIl suit des études à l'université d'Angers dont il est licencié en droit vers 1457[2]. Il est ordonné prêtre à Poitiers. Protégé de Jacques Jouvenel des Ursins, évêque de Poitiers et patriarche d'Antioche, il est son exécuteur testamentaire en 1457[1]. Il est nommé chanoine de Saint-Maurille en 1461 et vicaire général par Jean II de Beauvau, évêque d'Angers. En 1462, il l'accompagne à Rome et il est nommé protonotaire apostolique. Prébendé de Sainte-Marguerite d'Angers le , il entre en conflit avec le chapitre et s'en va à Paris défendre sa cause, où il rencontre Charles de Melun qui l'introduit auprès de Louis XI. Le roi de France le nomme son secrétaire et aumônier. En 1464, le roi le nomme conseiller au Parlement et conseiller d'État. Il devient intendant des finances et secrétaire d'État[1]. Évêque d'Évreux puis d'AngersIl fut un personnage très influent auprès de Louis XI. Nommé évêque d'Évreux par le roi de France le , il est confirmé par le pape le . Il est consacré le à la cathédrale Notre-Dame de Paris par Guillaume Chartier, évêque de Paris et prend possession de son siège le suivant[1]. Il laisse l'évêché d'Évreux à son frère Antoine Balue et il est transféré le à l'évêché d'Angers. Il en prend possession le en remplacement de l'évêque de Beauvau qu'il accuse de faux et qui a été déposé par l'archevêque de Tours en 1465 et par le pape en 1467[1]. Il est nommé abbé commendataire de Saint-Jean d'Angély en 1465 et de Saint-Éloi, Saint-Thierry, du Bec-Hellouin[1], de Saint-Ouen de Rouen en 1463. Le roi donne requête en 1465 et 1466 à sa promotion au cardinalat[1]. Le cardinalatLe pape le fit cardinal en son absence lors du consistoire du . Il reçoit le titre de Sainte-Susanne le et son chapeau rouge par le cardinal Alain de Coëtivy[1]. DéchéanceLes intrigues de Jean de la Balue causent la décapitation de Charles de Melun au Petit-Andely en 1468 sur ordre de Louis XI. Mais la même année, conseiller du même lors de son entrevue avec Charles le Téméraire, il perd la confiance du roi et est accusé de trahison après l'interception de lettres compromettantes. Arrêté à Amboise et enfermé au château de Tours puis au château d'Onzain près de Blois, condamné et dépossédé, il sera emprisonné à Loches où il restera enchaîné pendant onze ans. Il appellera ses chaînes les « fillettes du roi »[1],[3]. Pendant son emprisonnement, le diocèse d'Angers est administré par Jean II de Beauvau de 1476 à 1479, puis par Auger de Brie de 1479[4] à 1490[5]. L'intervention du pape en sa faveur le sauve de l'exécution. Le cardinal Johannes Bessarion, légat en France, demande en vain sa libération en 1472. Ce n'est qu'en [6] que le cardinal légat Giuliano della Rovere (futur pape sous le nom de Jules II) obtient sa liberté à condition qu'il quitte la France[1],[7]. Il ne participe pas au conclave de 1471 qui voit l'élection de Sixte IV. Il devient le cardinal d'Albano[1]. Retour en grâce et fin de carrièreNommé légat le devant le roi de France Charles VIII, il est reçu dans une somptueuse réception le à Angers. Il ne participe pas au conclave de 1484 qui élit Innocent VIII[1]. Nommé évêque d'Autun le , il résigne en . Il devient cardinal-évêque d'Ostia e Velletri le . Il est nommé protecteur de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem et gardien du prince Zizim, frère du sultan de Turquie Bayézid II[1]. Cardinal-évêque de Palestrina le , il est nommé légat dans les Marches d'Ancône en [1]. Il meurt le à Ripatransone. Son corps est transféré à Rome le et déposé dans l'église Sainte-Praxède puis enterré dans la chapelle de tous les saints de cette même église. Comme il n'avait pas fait de testament, ses biens, évalués à 100 000 ducats, représentant une fortune considérable, furent à sa mort remis au pape[1]. Notes et références
Sources
AnnexesBibliographie
Liens externes |
Portal di Ensiklopedia Dunia