Jean-Pierre JacksonJean-Pierre Jackson
Jean-Pierre Jackson, né le à Paris, est un musicien, écrivain, traducteur, réalisateur de film, acteur, scénariste, compositeur de musique et attaché de presse. BiographieNé à Paris dans un milieu très modeste en 1947, il choisit d'entrer en 1963 à l'École Normale d’Avignon dont il sort major pour devenir instituteur, métier qu'il exerça pendant quinze ans à partir de 1967 [1]. Le leader étudiant de mai 68En 1968, en tant que responsable syndical des élèves-maîtres de l'École Normale, le samedi , il fait partie du petit groupe qui se réunit pour déterminer la marche à suivre après l'occupation de la Sorbonne par les forces de l'ordre le jour précédent. L'initiative de cette réunion avait été prise par Jean-Pierre Saltarelli, président de l'UNEF, et Gérard Gelas, le vendredi , au Lycée Mistral où ils étaient tous deux surveillants. Il y est décidé de proposer une grève générale des étudiants dès le lundi et une manifestation le mardi [2]. Le , lors du meeting organisé par l'UNEF au Collège Littéraire Universitaire d'Avignon, il est le délégué des normaliens et de la Cité Scolaire (Lycée et collège technique) et il prend la parole au nom de leur comité[3]. Le lundi , il fait adopter le principe de la grève générale des instituteurs lors de la réunion de la commission des jeunes du Syndicat national des instituteurs, et sa proposition de rejoindre l'assemblée générale de la Fédération de l'Éducation nationale qui se tient alors à la Cité scolaire pour demander que l'ensemble des membres de l'Éducation nationale de Vaucluse rejoigne leur position. Le mot d'ordre de grève générale illimité y est adopté pour le mercredi [4]. Le musicienDans les années 1970, en compagnie de deux de ses amis, Jean-Paul Ricard et Éric Faure, passionnés de musique comme lui, il sillonne la région provençale pour écouter les concerts de jazz. Ce qui amène le trio avignonnais à créer l'Ajmi (Association pour le jazz et la musique improvisée) en 1978[5]. Pendant deux ans il anime une émission de jazz sur Radio Vaucluse : Le Chorus du Pape. Sa renommée, en tant que batteur, lui permet de se produire avec les plus grands noms du jazz et pendant cinq ans au sein du big band de l'école de musique du Thor. Il joue pendant un an dans le quartet de Michel Petrucciani et rejoint Guy Lafitte lors de ses tournées[1]. Il s'est produit, entre autres, avec Al Casey, Bill Coleman, André Jaume, Hal Singer, Alain Mayeras, Pierre Boussaguet, Daniel Huck, Jean-Jacques Taïb, Les Primitifs du Futur, Alzy Trio, Black Label Swingtet, Dominique Rieux, Champion Jack Dupree et François Méchali. Il a créé en tant que percussionniste Des Arbres de rencontre, œuvre électro-acoustique de Bruno d'Auzon. Il a enregistré plusieurs disques :
En 2005, il passe de la pratique à la théorie en écrivant Charlie Parker chez Acte Sud. En 2007, il publie une biographie de Miles Davis, et en 2010 un Benny Goodman, toujours chez le même éditeur[7]. Son livre sur Oscar Peterson est paru chez Actes Sud à l'automne 2012 et sa Discothèque idéale du Jazz chez Actes Sud en . En parait chez Actes Sud son livre sur Keith Jarrett. En octobre 2022 paraît John Coltrane chez Actes Sud. Un moment conseiller pour les disques Vogue (il fait paraître une intégrale Sidney Bechet, une intégrale Django Reinhardt en solo et une anthologie de Jean Constantin), puis pour les vidéos jazz de TDK (il est à l'initiative de la parution en Europe de la première série Jazz Icons), il est désormais en charge depuis 2006 des coffrets jazz publiés par United Archives (Louis Armstrong, Charlie Parker, Sarah Vaughan, Miles Davis, Oscar Peterson, Duke Ellington, Dizzy Gillespie, George Shearing). Il a rédigé les rubriques jazz du Dictionnaire Mozart et de Tout Bach (Bouquins Laffont). Il chronique les disques de jazz chaque mois depuis 1998 dans Répertoire, puis Classica et Pianiste. Jean-Pierre Jackson est membre depuis début 2011 de l'Académie du Jazz et en a démissionné en juin 2023. L'homme de cinémaAu tout début des années 1980, il commence à distribuer les films de Russ Meyer en France, dans le circuit Utopia[8]. En 1985, ayant quitté le Vaucluse, il retourne à Paris pour poursuivre la distribution de films. Il fait sortir, entre autres, les films de John Waters Female Trouble et Desperate Living, Looker de Michael Crichton, Vaudeville de Jean Marbœuf, Frère de sang (Basket Case) de Frank Henenlotter, Forbidden Zone de Richard Elfman, Hail Hail Rock and Roll de Taylord Hackford, Tête de Turc de Gunther Wallraf, L'Architecture du chaos dont il confie la voix off à Jeanne Moreau, Hollywood Graffiti, et de nombreuses reprises dont les classiques fantastiques de l'âge d'or Universal et les productions de Monty Berman. Il produit en 1988 le film de Gilles Cousin, Rouget Le Braconnier. Il enseigne deux ans à l'Ecole Supérieure de Réalisation Audiovisuelle (ESRA), et assure la programmation pendant trois ans du Festival du Film Européen de La Baule. En 2000 il produit Dernières Nouvelles de l'Homme, spectacle sur des textes d'Alexandre Vialatte à la Condition des Soies d'Avignon. Depuis 1991, passionné par le cinéma classique japonais, il organise des cycles de sorties commerciales en copies neuves[1]. En 2000, la société ALIVE possède 110 films classiques japonais en catalogue, dont six films de Mikio Naruse qu'il contribue à faire redécouvrir. Il produit aussi des émissions télévisées pour Canal+ (plusieurs épisodes de la série L'Œil du Cyclone) et des films documentaires pour Arte[1]. Petits rôles dans Grand Guignol, Corentin et Voir l'Eléphant de Jean Marbœuf, dans Le Pacte des Loups de Christophe Gans. C'est en 1997 qu'il a réalisé son premier long métrage Ça n'empêche pas les sentiments avec Philippe Chevallier, Régis Laspalès, Cécile Bois, Sylvie Joly, Luis Rego, Albert Algoud et Jackie Berroyer[7],[9]. Son second film, consacré à Raymond Chirat, l’historien du cinéma, Raymond Chirat, l'œil et la mémoire, est sorti en 2007[10]. Il a écrit deux scénarios pour Christophe Gans (Tous coupables, Le cavalier suédois). Il a également produit et réalisé un documentaire sur Virginia Bell pour Ciné-Classics, et un sur Yasujiro Ozu (Ozu, éternel contemporain) pour le coffret DVD édité par Arte des films du réalisateur japonais. L'homme de lettresOutre ses livres publiés chez Actes Sud, Jean-Pierre Jackson a écrit le livre de référence sur le sérial américain (La Suite au prochain épisode, éditions Yellow Now), Jayne Mansfield aux éditions Edilig, Kenji Mizoguchi (Les Contes de la lune vague après la pluie, éditions Nathan) et Russ Meyer (Russ Meyer ou Trente ans de cinéma érotique à Hollywood, éditions PAC, 1981). Après avoir tenu la rubrique "Quoi de neuf docteur ?" dans 7 à Paris puis Actua-Ciné, il a préfacé les deux volumes de François Forestier 101 Nanars chez Denoël, écrit des contributions pour La Cinémathèque Française (Typiquement British, 2000 - Jack Arnold, l'étrange créateur, 2000 - Edgar G. Ulmer, le bandit démasqué, 2002), et pour Les Cahiers du Cinéma (Cinéma, vidéo et amnésie, no 551, ). Il a traduit des philosophes comme Spinoza (L'Ethique), David Hume (Essais moraux, politiques et littéraires), John Locke (Essai concernant l'Entendement humain) et Arthur Schopenhauer (Parerga et Paralipomena et les deux tomes des Manuscrits inédits)[7],[11]. Il est interviewé par Philippe Bilger sur son blog Justice au singulier (posté également sur Youtube). Directeur des éditions Coda, il a édité (et, pour la plupart, annoté) [12] :
Notes et références
Bibliographie
Liens externes
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