En 1901, il remporte le grand prix de Rome sur le thème de l’Exil d'Œdipe et d'Antigone chassés de Thèbes[5]. De 1902 à 1906, il est pensionnaire à la villa Médicis à Rome, d'où il envoie des œuvres comme le Faucheur (1904)[6], Débardeur du Port de Naples, Fillette à la cruche ou Jeune danseuse romaine.
Il voyage de 1903 à 1905. Outre l'Italie, il visite la Tunisie en 1903, le Maroc en 1904 et la Grèce en 1905. Ces années aiguisent son goût pour la vie quotidienne et le labeur des classes populaires.
De retour en France en 1906, il vit et travaille dans le quartier Montparnasse à Paris où, dans la lignée de Jules Dalou ou de Constantin Meunier, il développe son approche naturaliste du monde des travailleurs. Il reçoit sa première commande de l'État en 1907. De 1910 à 1917, il est nommé professeur à l'Académie Julian. Son art devient plus stylisé, rythmé, plus décoratif aussi. Il crée de petites pièces décoratives et reçoit de nombreuses commandes d'œuvres monumentales et de reliefs.
En 1911, il effectue un voyage en Allemagne, où il réalise un portrait de Claus Sluter. Bouchard voyage en 1912 vers le nord : en Angleterre, Belgique et aux Pays-Bas.
De 1941 à 1945, il participe au Groupe Collaboration[9]. Il fait partie du voyage en Allemagne en 1941 sur l'invitation de l'occupant allemand, avec onze autres artistes[10]. Il signe un article sur ce voyage dans la revue L'Illustration, dans lequel il écrit : « Alors j'ai dit ce que j'ai vu : la vie presque féerique que le gouvernement du Reich sait faire à ses artistes, qui semblent être là les enfants chéris de la nation. »[11].
En 1942, il est membre du comité d’honneur de l’exposition Arno Breker à Paris[9].
En 1944, à la Libération, il est reconnu comme collaborateur par le comité directeur du Front national des arts réuni sous la présidence de Pablo Picasso. Le Parquet classera ensuite le dossier après son étude.
Henri Bouchard meurt le à Paris, laissant un atelier rempli de nombreuses esquisses, plâtres et sculptures. Il est inhumé au cimetière d'Aiserey (Côte-d'Or), aux côtés de son épouse Suzanne Schneller[13],[14].
Postérité
Par arrêté du [15] est décidé le transfert de l'atelier du sculpteur, préservé dans le 16e arrondissement de Paris (le musée Bouchard) depuis sa mort ainsi que 1 300 de ses œuvres, au musée de La Piscine à Roubaix[16]. L'atelier du sculpteur y sera remonté à l'identique et est accessible au public depuis 2018.
Œuvres
Sculptures
1905 :
Le Débardeur, statuette en bronze, 71 × 28 × 39 cm, Paris, musée d'Orsay.
Piocheur bourguignon, statuette en bronze, 45 × 70 × 30 cm, Paris, musée d'Orsay.
Bédouine, statuette, tenant un dromadaire dans une main et une autochenille dans l'autre, est réalisée pour André Citroën. (CDHA)[20], localisation inconnue ;
Veilleur berbère, statuette, a été offerte à Louis Audouin-Dubreuil. (CDHA)[21], localisation inconnue ;
La statuette d'Antinéa, non datée est offerte à Georges-Marie Haardt, chef de la mission raid sportif de Citroën. (CDHA)[22], localisation inconnue ;
Le Raid sportif de Citroën, Borne routière, Touggourt. Ce monument est composé de six faces : Soudan, Hoggar, Algérie, trois faces documentaires et trois bas-reliefs ;
Monument aux morts de Dijon, composé des figures de L'Alsace et la Lorraine rendues à la France, du Poilu de la Marne et du Poilu de Verdun ;
Monument aux morts de la Première Guerre mondiale de Chartres, butte des Charbonniers : cinq statues en calcaire personnifient cinq armes ayant pris part aux combats, l'artillerie, l'infanterie, l'aviation, le génie et la cavalerie (de gauche à droite) ; ces sculptures d'Henri Bouchard sont présentées dans une architecture de Léon Boucher, inaugurée le [23].
↑William Chevillon, À la découverte de Fontenay-le-Comte, La Roche-sur-Yon, Centre vendéen de recherches historiques, , 128 p. (ISBN9782491575007, lire en ligne), p. 118..
↑Un bénaton est une caisse, généralement faite d'osier, pour le transport de pains de sel, ou utilisée pour les vendanges.
↑Philippe Besnard, Souvenances (mémoires), Éditions de l'Université d'Ottawa, 1975, p. 135 (ISBN0-7766-4254-5).
Annexes
Bibliographie
François Bouchard, Marie Bouchard et Antoinette Le Normand-Romain, Bouchard, l'atelier du sculpteur : à la découverte du musée Bouchard, préfacé par Antoinette Le Normand-Romain et Olivier Meslay, Paris, Association des Amis d'Henri Bouchard, 1995, 120 p. (ISBN978-2-910400-02-6).
Karine Thiébault, Une histoire Bourguignonne : L'ascendance du sculpteur Henri Bouchard, Éditions Généalogiques de la Voûte, 2004.