Il quitte le gouvernement en 1985, et son poste de secrétaire général quatre ans après, du fait de ses divergences de vue avec Kohl sur l'évolution du parti. Avec un mandat de douze ans, il détient le record de longévité à ce poste. En 2007, il a rejoint l'organisation ATTAC, dont il dit partager les idéaux en matière d'humanisation de la mondialisation.
Biographie
Formation
Engagement jésuite
Après avoir passé son Abitur en 1949 au gymnasium jésuite de Sankt Blasien, Heiner Geißler entre dans la compagnie de Jésus en tant que novice, et fait alors vœu de pauvreté, de chasteté et d'obéissance. Il quitte l'ordre quatre ans plus tard, à l'âge de 23 ans, reconnaissant qu'il ne pouvait respecter certains vœux – et ce n'était pas le vœu de pauvreté qui lui posait problème[2].
Heiner Geißler commence aussitôt à travailler comme juge au tribunal local de Stuttgart, avant d'être recruté, toujours en 1962, comme chef de cabinet par Josef Schüttler(en), ministre du Travail du Land du Bade-Wurtemberg.
Vie privée
Marié et père de trois enfants, il vit à partir de 1990 à Gleisweiler, mais son bureau se trouve à Dahn, toutes deux situées en Rhénanie-Palatinat.
Au cours de son mandat de douze ans, soit le plus long de l'histoire de la CDU, il a dirigé la campagne du parti pour les élections fédérales de 1980, 1983 et 1987. Il assure également l'adoption d'un nouveau programme fondamental, de la nouvelle politique étrangère, et de la nouvelle politique des femmes, en 1985.
Au congrès de Brême, en 1989, Kohl ne propose pas son renouvellement, du fait de leurs divergences de vue sur l'avenir de la CDU, et le remplace par Volker Rühe. Il reste toutefois membre de la présidence fédérale jusqu'en 1998, et fait également partie du comité directeur fédéral de 1994 à 2002.
Le , il admet, dans le cadre de « l'affaire des caisses noires de la CDU », l'existence de comptes bancaires secrets du temps de « l'ère Kohl ».
Parcours institutionnel
Au niveau régional
Heiner Geißler est nommé ministre régional des Affaires sociales du Land de Rhénanie-Palatinat dans la coalition noire-jaune de Peter Altmeier le et se voit reconduit quand Helmut Kohl remplace Altmeier comme ministre-président, le . Il est élu député au Landtag en 1971, où il siégera jusqu'en 1979, et reconduit peu après dans ses fonctions gouvernementales, avec le titre de ministre des Affaires sociales, de la Santé et des Sports. Lorsque Kohl cède sa place à Bernhard Vogel le , il est maintenu au gouvernement. Il finit par démissionner le .
À ce poste, il a notamment assuré l'adoption de la première loi sur les crèches, d'une loi de réforme du système hospitalier, et surtout de la première loi de soutien aux activités sportives de l'histoire de l'Allemagne de l'Ouest. Il est également l'initiateur et le fondateur des premiers centres d'aide sociale.
Il met alors en œuvre une politique de réformes qui touche notamment l'objection de conscience, le service civil, les études supérieures de médecine et les conditions d'installation des nouveaux médecins. Il met en place l'allocation d'éducation, crée le congé parental et un système permettant de faire valoir ses années d'études dans le calcul de la pension de retraite.
Ayant fait montre de positions économiques de plus en plus libérales, voire de gauche, Heiner Geißler a alors décrit la situation actuelle en des termes très virulents comme « ultraconservateurs », « turbocapitalisme », « néolibéralisme » ou encore « rétrograde ». Lors d'une interview à Der Spiegel le , il annonce avoir rejoint l'organisation altermondialiste ATTAC, dont il dit soutenir les idéaux d'humanisation de la mondialisation[4]. Il dénonce peu de temps après « un système économique dans lequel les fonds spéculatifs fonctionnent de manière incontrôlée, des fonds vautours appelés à faire d'énormes profits au détriment des pays endettés d'Afrique, où la rémunération des actionnaires conduit au licenciement des employés. », ajoutant que l'Union européenne a perdu la confiance du public pour son orientation économique excessive, que le capitalisme, qui ne fait que promouvoir « l'offre et la demande », est aussi mauvais que le communisme, et appelant au retour de l'ancienne économie sociale de marché allemande[5].
Projet ferroviaire Stuttgart 21
Lors d'un discours au Landtag du Bade-Wurtemberg le , le ministre-présidentStefan Mappus a annoncé qu'il nommerait Heiner Geißler médiateur entre les autorités et les opposants au projet Stuttgart 21, et que celui-ci aurait pour mission de faire travailler ensemble les opposants, des experts et les promoteurs de ce vaste projet ferroviaire. Cette annonce suit celle de l'Alliance 90 / Les Verts, qui avait évoqué son nom comme modérateur dans ce conflit[6].