Malgré son nom français, la commune de Grand-Champ est situé dans une partie de la Bretagne où la langue bretonne prévalait encore dans les campagnes à la fin du XIXe siècle et où les noms de localités sont pour la plupart issus du breton (Locminé, Plumergat, Pluvigner, Elven, Plaudren, etc.).
Le nom de la commune
Il apparait pour la première fois en 1224 en latin dans des textes liés à la fondation de l’abbaye de Lanvaux : « in Grandi Campo »[Note 1]. Grandis Campus (nominatif de Grandi Campo) est alors un lieudit ou village qui fait partie de la paroisse de Plumergat.
Le mot campus fait peut-être référence à un camp romain[1] d'une certaine importance[2].
Son nom breton est Gregam[Note 2], analysé en breton moderne comme un composé de ker et de kamm, littéralement « lieu du boiteux », en référence au roi Stevan[3]. On peut remarquer l'analogie entre kamm et campus, bien que ces deux mots n'aient aucun rapport étymologique.
Noms de lieudits
Nombre des lieudits de la commune ont des noms bretons, issus du dialecte vannetais[4] : Neherlann, Kerroperh, Kerberhuët, Kerjeannette, Penhoët, Nerhuilec, Quénéah Guen, Botcoët, Guerihuel, Lezuhénec, etc.
On retrouve les éléments toponymiques caractéristiques du breton : principalement Ker- (ferme, hameau) souvent suivi d'un anthroponyme (Roperh, Berhuët), mais aussi Tre-, Lann-, Lez- (près de), etc.
Géographie
Les limites communales de Grand-Champ et celles de ses communes adjacentes.
Situation
Le bourg se trouve à environ 10 km au nord-ouest de Vannes, 10 km au nord-est d'Auray, 30 km à l'est de Lorient, 15 km au sud de Locminé et 25 km à l'ouest de Malestroit.
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Les altitudes vont de 28 m à 167 m.
La commune est arrosée au sud du bourg par les affluants du Sal (rivière du Bono), qui constitue la limite sud et qui se jette dans le golfe du Morbihan. Ses principaux affluents dans la commune sont le ruisseau de Pont Normand et le ruisseau de Bodéan.
Au nord du bourg, elle est traversée par le Loc'h (rivière d'Auray), qui a de nombreux affluents dans la commune.
En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique franc, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[5]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Bretagne orientale et méridionale, Pays nantais, Vendée, caractérisée par une faible pluviométrie en été et une bonne insolation[6]. Parallèlement l'observatoire de l'environnement en Bretagne publie en 2020 un zonage climatique de la région Bretagne, s'appuyant sur des données de Météo-France de 2009. La commune est, selon ce zonage, dans la zone « Intérieur », exposée à un climat médian, à dominante océanique[7].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 11,4 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 11,9 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 990 mm, avec 14,6 jours de précipitations en janvier et 7,3 jours en juillet[5]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Saint-Avé à 11 km à vol d'oiseau[8], est de 12,9 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 034,4 mm[9],[10]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[11].
Urbanisme
Typologie
Au , Grand-Champ est catégorisée bourg rural, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[12].
Elle appartient à l'unité urbaine de Grand-Champ[Note 3], une unité urbaine monocommunale constituant une ville isolée[13],[14]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Vannes, dont elle est une commune de la couronne[Note 4],[14]. Cette aire, qui regroupe 47 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[15],[16].
On y trouve un certain nombre de références au Roi Stevan, dont le moto de la commune : Grand-Champ, pays d'accueil du Roi Stevan.
Révolution française
Plusieurs épisodes de la chouannerie ont concerné Grand-Champ :
Le environ 1 500 hommes, des Chouans, dont la moitié seulement ont des fusils, commandés par Joseph de Fay[Note 5], marchent sur Grand-Champ où ils abattent l'Arbre de la Liberté, arborent le drapeau blanc sur le clocher et font sonner le tocsin jusqu'au soir[18].
En 1799 des bandes royalistes, formées en bonne partie d'hommes de Pluméliau, Grand-Champ, Pluvigner, Plumergat, etc.. formèrent un rassemblement de 5 à 6 000 hommes[19].
Bonaparte, alors Premier Consul, demande le 15 prairial an XI ( à son ministre de la justice Régnier de demander des renseignements sur les maires et curés de Grand-Champ et des communes voisines, « ainsi que sur la situation de l'esprit public de ces communes et ceux des habitants qui pourraient être soupçonnés » de correspondre avec Georges Cadoudal[21].
Le curé de Grand-Champ vit son traitement[23] suspendu en pour avoir prêché et enseigné le catéchisme en breton[24].
La Première Guerre mondiale
L'Entre-deux-guerres
Le club omnisports de Grand-Champ a été créé par le clergé, la section de football datant de 1931. Le nom "Les Semeurs de Grand-Champ" s'inspire du nom du bulletin paroissial de l'époque, intitulé "an Hadour" ("Le Semeur" en breton) par double référence au fait que la région était alors réputée pour être le grenier à blé de Vannes d'une part, et avec l'idée de semer la Bonne Nouvelle d'autre part. Le club disposait déjà, avant la Seconde Guerre mondiale, de trois terrains de football ; à la fin de la décennie 1970 s'y ajouta le stade municipal[25].
La Seconde Guerre mondiale
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L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[30]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[31].
En 2022, la commune comptait 5 859 habitants[Note 6], en évolution de +9,51 % par rapport à 2016 (Morbihan : +3,82 %, France hors Mayotte : +2,11 %).
À la rentrée 2017, 52 élèves étaient scolarisés dans la filière bilingue catholique[34].
Lieux et monuments
Église placée sous le patronage de Tugdual de Tréguier. L'église possède, dans la nef, deux panneaux en bois sculpté provenant de la chapelle Notre-Dame au Burgo.
Joseph Mahuas, né le et mort le à Vannes. Ordonné prêtre à Grand-Champ[pas clair] le ; membre du chapitre cathédral de Vannes dont il devient le doyen en 1992 ; membre du Conseil épiscopal, responsable du temporel diocésain ; en 1997, postulateur de la cause[pas clair] d'Yves Nicolazic.
Autres
le couturier Karl Lagerfeld (1933-2019) a été propriétaire du château de Penhoët du milieu des années 1970 aux années 1990 ; il y a notamment reçu la reine mère d'Angleterre Elisabeth. La bibliothèque communale a été en partie financée par lui[44].
Notes et références
Notes
↑in Grandi Campo : « à Grand Champ ». Il s'agit d'un cas ablatif, le nominatif est Grandis Campus. Ce sont des mots de latin classique, campus « la plaine » et grandis « grand » (moins usuel que magnus).
↑Gregam est mentionné dans le grand dictionnaire français-breton de François Vallée (1931, page 342a).
↑Une unité urbaine est, en France, une commune ou un ensemble de communes présentant une zone de bâti continu (pas de coupure de plus de 200 mètres entre deux constructions) et comptant au moins 2 000 habitants. Une commune doit avoir plus de la moitié de sa population dans cette zone bâtie.
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
Références
↑En latin, « camp » ne se disait pas campus, mais castra, mot qui a donné castellum, d'où « château ». Campus a un sens tout à fait différent en latin.
↑Paul Boissière, « Un Nostradamus breton ? Er Roue Stevan », Bulletin mensuel de la société polymathique du Morbihan, no 116, (lire en ligne, consulté le ).
↑Les autres dialectes sont dits KLT (Cornouaille, Léon, Trégor). Le vannetais utilise le -e là où le KLT utilise le -a, le -h au lieu du -z.
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
↑Émile Sageret, Le Morbihan et la chouannerie morbihannaise sous le Consulat., t. 1, 1910-1918 (lire en ligne).
↑Chanoine Danigo, « Le tiers-ordre de S. Dominique dans le diocèse de Vannes (1782-1862) », Bulletin de la Société polymathique du Morbihan, , page 40 (lire en ligne, consulté le ).
↑Napoléon Ier, Correspondance de Napoléon I, t. 8, 1858-1869 (lire en ligne), page 427.