Gouvernement Erdoğan IGouvernement Erdoğan I
(tr) 59. Türkiye Hükûmeti Recep Tayyip Erdoğan, en novembre 2012.
Le gouvernement Erdoğan I (en turc : 59. Türkiye Hükûmeti) est le cinquante-neuvième gouvernement de la république de Turquie, en fonction entre le et le , durant la vingt-deuxième législature de la Grande Assemblée nationale de Turquie. Coalition et historiqueDirigé par le nouveau Premier ministre islamo-conservateur Recep Tayyip Erdoğan, ce gouvernement est constitué et soutenu par le seul Parti de la justice et du développement (AKP). À lui seul, il dispose de 363 députés sur 550, soit 66 % des sièges de la Grande Assemblée nationale. Il est formé à la suite de la démission du Premier ministre islamo-conservateur Abdullah Gül, au pouvoir depuis . Il succède donc au gouvernement Gül, lui aussi constitué et soutenu par le seul AKP. FormationLors des élections législatives anticipées du 3 novembre 2002, l'AKP, parti fondé en par l'ancien maire d'Istanbul Recep Tayyip Erdoğan, remporte plus de 34 % des voix, et les deux tiers des sièges du Parlement du fait d'un seuil électoral fixé à 10 % des suffrages exprimés. Toutefois, Erdoğan ne peut accéder aux fonctions de Premier ministre, ne détenant pas de mandat parlementaire. Sa condamnation en 1998 pour « incitation à la violence » et « haine religieuse » le rend en effet inéligible malgré le fait qu'il ait été amnistié et qu'elle ait été effacée de son casier judiciaire[1],[2]. Son bras droit, le cofondateur de l'AKP Abdullah Gül, prend alors la direction de l'exécutif[3]. La majorité parlementaire amende aussitôt le Code pénal, annulant le caractère politique de la sentence infligée au président général du parti. À la suite d'une décision du conseil électoral, une élection partielle est convoquée dans la circonscription de Siirt, du fait d'irrégularités commises le jour du vote. Recep Tayyip Erdoğan s'y présente et sa liste remporte les trois sièges à pourvoir, avec un score de plus de 80 %. Gül démissionne trois jours plus tard, permettant à Erdoğan de former son gouvernement dès le [3]. Décisions et politiqueL'une des premières décisions que doit prendre ce gouvernement concerne sa position vis-à-vis de l'invasion américaine de l'Irak en 2003. Le , le gouvernement Gül échoue, à trois voix près, à faire adopter un texte autorisant le déploiement de 62 000 soldats américains en Turquie afin d'ouvrir un deuxième front vers Bagdad, ainsi que l'intervention de soldats turcs sur le territoire de l'Irak et l'obtention d'un prêt américain de 25 milliards de dollars. Faire passer cette décision est le premier objectif du nouveau gouvernement, mais la population comme le parti au pouvoir sont divisés[3]. Le nouveau gouvernement adopte des réformes économiques qui relancent la croissance[4]. De nombreuses privatisations d'entreprises ont lieu sous l'impulsion du gouvernement Erdoğan dès son entrée en fonction, comme des industries lourdes, des hôtels, des opérateurs de télécommunications, etc. Cependant, contrairement au programme présenté en 2002, le gouvernement ne réduit pas le nombre de fonctionnaires[5]. Le Premier ministre conduit initialement une politique réformiste pro-européenne, visant à l'intégration progressive de la Turquie au sein de l'Union européenne, ce qui passe par des réformes. Sur le plan judiciaire, la Turquie abolit la peine de mort et adopte un nouveau Code pénal. Elle prend une position de compromis sur la question chypriote, soutenant la réunification de l'île, dont la moitié nord est occupée et revendiquée par Ankara. Cependant, le gouvernement amorce par la suite un virage en sens contraire, s'éloignant de l'objectif de rapprochement avec l'Europe[4]. SuccessionLe , puis le , la majorité ne parvient pas à faire élire le ministre des Affaires étrangères Abdullah Gül à la présidence de la République, du fait du boycott des partis d'opposition. Bien que Gül ait remporté la majorité requise, la Cour constitutionnelle estime que le quorum nécessaire n'était pas atteint. Le , Erdoğan annonce donc la dissolution de la Grande Assemblée nationale. Les élections législatives du 22 juillet sont un véritable succès pour l'AKP, qui totalise 46,6 % des voix. Le parti doit cependant se contenter de 341 députés, le Parti d'action nationaliste (MHP) ayant franchi le seuil des 10 %. Conservant une solide majorité absolue, Recep Tayyip Erdoğan forme son deuxième gouvernement le , un jour après avoir fait élire Gül aux fonctions de chef de l'État. CompositionInitiale (14 mars 2003)
Remaniement du 2 juin 2005
Remaniement du 7 mai 2007
Notes et références
AnnexesArticles connexesLiens externes
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