Fabrice Rebeyrolle écrit dans ses notes d'atelier : « On me demande de dire en quelques mots qu’est-ce que créer dans le monde d’aujourd’hui ? Je dirai que c’est de proposer en quelque sorte un acte de résistance poétique - un tableau, une gravure, un livre d’artiste, qui émettront peut- être une faible lueur dans la nuit. Dans mon esprit, je ne sépare pas les chemins de la pensée et les sentiers du sentir. Il faut tenter de trouver cet équilibre, ce rapport de justesse. C’est une quête complexe et permanente entre personnel et universel que je nomme "l’insolite singulier". Ce que je fais, depuis plus de 40 ans en poursuivant avec la même obstination mon travail de peintre, c’est simplement m’efforcer d’affirmer une voie humaine possible, un chemin, une attitude, une dignité, une lueur en somme. » [5]
Selon le professeur d’histoire de l’art contemporain Claude Frontisi, Fabrice Rebeyrolle est « peintre avant tout, il développe une œuvre puissante et singulière qui n’a de cesse d’interroger la peinture elle- même. Sa peinture se fait "Art du surgissement". Ses tableaux parfois retenus, souvent flamboyants, se déclinent selon des séries arborescentes et reflètent la rencontre entre métier et réflexion, existence et spiritualité, poétique des mots et hymnes à la peinture.
Éditeur et graveur, sa passion pour le langage et la poésie se situe sans doute à l’origine des nombreux livres d’artiste qui jalonnent des années d’expérience créatrice.
Ainsi, la peinture de Fabrice Rebeyrolle ne se réduit pas à l’affaire banale d’une illustration. Elle rend visible une parabole du désir, de vie, de mort et de création. Belle de matières- couleurs et grave comme la pensée du monde. »[6]
Le critique d'art et écrivain Bernard Teulon-Nouailles explique : « Pour Fabrice Rebeyrolle, la sensation précède l’acte de création. Pour lui, la peinture n’est pas un moyen de séduction mais un instrument de connaissance et d’exploration de la pensée. Une peinture rappelle-t-il, est une forme de métaphore.Il n’y a qu’à se plonger dans ses grandes toiles pour y voir vibrer d’incessants jeux de lumière dont la couleur renferme le vivant. Il a fait de sa peinture la traduction de l’organique, d’un désir sans cesse renaissant. Chez Fabrice Rebeyrolle, la fréquentation des poètes paraît couler de source tant elle est intimement associée sa pratique de la peinture au sens le plus ouvert de l’expression. Les affinités qui se font jour entre langage plastique et écriture semblent pour lui un stimulant puissant. De la friction imprévisible des mots, jaillissent des étincelles dont l’artiste fait souvent ses délices.»[7]
Le critique d'art et commissaire d'exposition Christian Noorbergen écrit « chez Fabrice Rebeyrolle, la création est saisie à la gorge, prise à la source d’un art de démiurge, où la terre inachevée, brûlée et métamorphique, serait toujours en gestation. L’étendue tressaille, et l’espace est toujours en suspens. Les couleurs brutales, comme le sang, se sont retirées. Elles ne sont plus que rumeurs chromatiques, et l’obscurité palpite. La flamme ne recueille jamais que le sommeil des cendres, et les ombres du temps précèdent toujours les lumières… Somptueuses, sombres et tendues, sont les respirations d’art de Fabrice Rebeyrolle. L’infime est son territoire. L’opacité s’étend, et des craquements d’infini incantent les surfaces. Microcosme et macrocosme s’étreignent en fins paysages dehors-dedans. En fragments d’immensité. [...] »[8]
Distinction
Fabrice Rebeyrolle reçoit en 1988 le Prix Zao Wou Ki, prix de peinture de la galerie Artcurial[3].
Expositions (sélection)
1976 : Centre artistique culturel, L'Isle-Adam.
1977 : Galerie X, Paris
1978 : Centre d’action culturelle , Pontoise
1980 : Galerie La Licorne, Paris
1982 : Librairie – Galerie St Germain, Paris
1984 : Centre d’art, Orgeval
1985 : Galerie Agnès Stacke, Auvers sur Oise
1986 : Hôtel de ville , St Ouen l’Aumône // Espace Kiron, Paris
1987 : Galerie Saint-André-des-Arts, Paris // « Artists on the move » Federal Plaza, New-York // Musée Daubigny, Auvers sur Oise
1988 : « Influences », American Center, Paris // Galerie Bergen, Francfort // Galerie Jacques Debaigts, Paris
1989 : Galerie Caroline Corre, Paris // Galerie Montréal, Québec // Galerie Jacques Debaigts, Paris
1990 : Galerie K, Paris // Musée Van-Gogh, Zundert, Pays-Bas // Cité des Arts, Auvers sur Oise
1991 : Galerie K., Amsterdam // Galerie Anne Lettrée, Paris // « Préhistoire, histoires de peintures contemporaines », Maison des Arts Georges Pompidou, Cajarc
1992 : Galerie K, Paris // Amsterdam // Musée de Soissons, rétrospective : Peintures 1980-1991
1993 : Galerie Frans Jacobs, Amsterdam
1994 : Galerie A. Gimaray, Paris // Galerie JPF, Montpellier // « Pièces de collection », Galerie Claude Lemand, Paris
1995 : Galerie Sam Kyung, Séoul, Corée // Galerie Frans Jacobs, Amsterdam
1996 : Galerie JPF Montpellier // Galerie C. Lemand, Paris
1997 : Deprez-Bellorget, Paris[9] // Galerie JPF, Montpellier // Le Petit Temple, Ganges // Fondation Colas, Paris
1998 : Galerie Arcade, Gand, Belgique // Galerie Déprez-Bellorget, Paris // Galerie du Chai du Terral, Saint-Jean-de-Védas // Espace Paul Ricard, Paris // Galerie Bernier, Lourmarin
1999 : Galerie l’Arbre de Lune, Uzès // Galerie Charvet, Saint-Martin-de-Ré // « D’un signe à l’autre » , Galerie Déprez-Bellorget, Paris // Art-Paris, Carrousel du Louvre Galerie Frans Jacobs
2000 : « De corpore », Musée Hébert, La Tronche-Grenoble // Rétrospective : peintures 1995-2000 Galerie K, Amsterdam.
2001 : Galerie Charvet, Saint-Martin-de-Ré // Centre d’Art Contemporain, Cardet
2002 : « La lente remontée des images » Galerie Déprez-Bellorget, Paris // « Hors de Portée » Galerie Chantal Mélanson, Annecy
2005 : Entre Terre et Ciel I : « Sarabande et portraits d’arbres» Galerie Déprez-Bellorget, Paris // Entre Terre et Ciel II : « Mélancolie Baroque » Galerie Chantal Mélanson, Annecy
2006 : « Gran Corpas » avec Léon Diaz-Ronda, Galerie Argument, Esvres // « Figures nomades » Galerie Frans Jacobs Amsterdam
2007 : « Suites vénitiennes » Galerie Déprez-Bellorget, Paris
2010 : « Vivre poétiquement la peinture » du paysage aux vanités, Salles St Pierre & la Fabrique, Avallon // « Peintures, en chair et en os… », Groupe d’Art Contemporain, Annonay
2011: « Terre arable du songe », Galerie Déprez-Bellorget, Paris
2012 : « Encore », Abbatiale d’Essômes sur Marne // « L’homme de toutes les douleurs », Temple de Monneaux // « Selva oscura », Galerie Frans Jacobs, Amsterdam/Paris, Artscope, Bâle
2016 : « Eclats d'existence, un peintre des poètes », Bibliothèque de Grenoble
2016 - 2020 : Expositions collectives, Galerie Capazza, Nançay : « Vénus et Vulcain », « Il est temps de rallumer les étoiles », « Miroirs des Sentiments », « L’arbre, c’est le temps rendu visible », « Re-Naissance(s) », « Autour d’Auguste Rodin »
2020 : « Levée de lumière » Galerie Capazza, Nançay
Les Éditions Mains-Soleil créées par Fabrice et Thérèse Rebeyrolle en 1992, au Mas de Bellet dans l’Hérault, ont pour vocation de réaliser et diffuser des œuvres multiples et des livres d’artistes à petits tirages. Depuis leur installation dans le Gard en 2000, et actuellement à Issoudun dans l'Indre, quelques heureuses rencontres avec des poètes, des écrivains, et des artistes leur ont permis de composer différents ouvrages reliant textes et peintures, gravures, monotypes ou photographies[11].
Fabrice Rebeyrolle a aussi collaboré avec les Éditions Voix d'encre, Éditions Unes, Éditions La Passe du vent, Éditions L'herbe qui tremble, Éditions Isabelle Jonquères[12].
« Collection Vivace »
La « Collection Vivace » est le témoin de la rencontre entre un poète ou un écrivain et le peintre Fabrice Rebeyrolle. Chaque ouvrage en triptyque propose une œuvre originale et un texte ou un poème, souvent inédit, imprimé et manuscrit par l’auteur.