À partir de 1900, il réalise la majeure partie de sa carrière artistique à Liège même s'il séjourne à nouveau à Paris en 1919 et en Italie en 1937[1]. Durant cette période, il illustre des articles dans le supplément du Journal de Liège[2]. Il expose deux gravures à l'eau-forte, Hiercheuses et La Remonte, lors de l'Exposition internationale des Beaux-Arts qui a lieu durant l'Exposition universelle de Liège de 1905[6]. Il dirige une maison d'Art ancien de 1906 à 1914 et il est également professeur à l'École Normale de Liège à partir de 1911[1],[2].
Il collabore avec la revue d'art parisienne Le Cousin Pons de 1923 à 1926[2],[11] et avec Savoir et Beauté, revue d'art et d'enseignement, en octobre 1924, février 1925 et juillet 1925[2]. Il est aussi l'auteur du livre Initiation à l'Œuvre d'Art qui est publié aux éditions Vaillant-Carmanne en 1924[1],[4],[5] dont Paul Dermée dira en décembre 1925[2] : « Voici la première tentative pour mettre à la portée des écoles, des praticiens de l'art et des photographes, les conquêtes les plus certaines de l'Art moderne. M. Edmond Delsa a fort bien réussi ce tour de force d'initier à la construction et à la composition de l'œuvre d'art - disciplines très anciennes mais que sans conteste les écoles dites révolutionnaires des dernières années ont retrouvées, en sautant par dessus le bourbier de la décadence académique. » Enfin, il est cofondateur, avec Armand Rassenfosse, de La Gravure Originale Belge en 1928[2],[3].
Il réalise des peintures, des gravures, des illustrations et des affiches[1],[3]. Sa production se centre surtout dans des genres comme les paysages, les portraits et les figures[1],[3], et s'inscrit dans le réalisme comme le décrit Sander Pierron[12] : « Et les mieux venues de ces planches sont précisément celles où, dédaignant tout truchement, il s'est contenté de recourir aux éléments très positifs de son observation habituelle. Delsa n'est pas un inventeur, et ce qu'il comprend et rend le mieux, c'est ce qu'il voit par les yeux de son corps et non pas par les yeux de l'esprit. »
Selon Jules Bosmant, il est le « peintre de la Meuse en amont de Liège et amoureux de Huy la vigneronne »[13]. De son côté, Paul Dermée met en avant ses qualités de composition et en tant que coloriste[2] : « Edmond Delsa, coloriste, épure le site, le rythme (lignes soutenues, rappels plastiques, équilibre) pour une plus grande solidité. Rien n'est laissé au hasard. L'œuvre, construite, ne participe pourtant pas de la décoration. Elle est au contraire, très naturelle, très ethnique [sic]. Les masses s'agencent dans l'atmosphère et les couleurs s'y sondent, adéquates. »
La lumière et la sensation de mouvement sont caractéristiques de ses œuvres (surtout les paysages)[3],[4],[5],[13], comme le décrit Sander Pierron[12] : « Son art a quelque chose de fougueux et de fruste qui l'apparente aux maîtres septentrionaux, dont le rapproche aussi une tendance au fantastique, qui lui fait rechercher les effets de lumière artificielle dans le paysage nocturne, citadin ou rural. Il aime les contrastes violents des ombres et des clartés, nettement opposées, qui sculptent les formes à pans très déterminés. [...] D'ailleurs, il s'adresse à ses modèles de prédilection un peu à la façon d'un tribun qui, pour parler à ses auditeurs, recourt à un rude langage fait de contrastes frappants ; son expression est appuyée, mais toute empreinte d'une cordialité franche et sonore. Le burin va, va, les traits suivent un moment la direction des chairs et des étoffes, et soudain ils se dispersent en tous sens, se croisent, se recroisent. Cette technique donne à ses planches réalistes une énergie de relief et de couleur qui n'est pas sans impressionner. »
1925 : Delsa Edmond, Cercle L'Essor, Huy[2] ; Les artistes de la Gravure Originale belge présentent leur 9e exposition, du 29 novembre au 10 décembre, galerie du journal La Meuse, Liège[2].
1928 : Delsa Edmond, février, Grand Place - Salle des Fêtes, Maaseik[2].
1931 : Salon quadriennal de Belgique, du 19 septembre au 19 octobre, Palais des Beaux-Arts, Liège[2].
1932 : Salon d'Art wallon contemporain, du 30 avril au 31 mai, Palais des Beaux-Arts, Liège[2].
1933 : Le Visage de Liège, du 23 septembre au 23 octobre, Palais des Beaux-Arts, Liège[2].
1936 : Salon quadriennal de Belgique, du 16 mai au 15 juin, Palais des Beaux-Arts, Liège[2] ; Delsa Edmond, du 12 au 25 décembre, galerie du journal La Meuse, Liège[2].
1939 : Exposition de la gravure liégeoise, Musée des Beaux-Arts, Liège[24].
1940 : Salon quadriennal de Belgique, du 21 septembre au 21 octobre, Palais des Beaux-Arts, Liège[2].
1945 : Salon quatriennal & Artistes vivants, collections privées, architecture et urbanisme, du 1er au 21 septembre, Musée des Beaux-Arts, Liège[2].
1980 : Affiches de l'imprimerie Bénard. Collection du Musée de la Vie wallonne, Liège, du 24 avril au 22 mai 1980, Belgisches Haus, Cologne[14].
1992 : Le Cercle royal des Beaux-Arts de Liège 1892-1992, du 18 septembre au 20 avril 1993, Cercle royal des Beaux-Arts, Liège[1].
2012 : À la Recherche des Verviétois, du 1er au 30 décembre, Place du Sablon 79, Dison[25].
Réception critique
« Plus inquiète et diverse est l'œuvre d'Edmond Delsa. Se cherchant dans tous les domaines et ne se satisfaisant jamais, il a gravé des sites urbains et ruraux, des paysages et des nus, des types populaires et des Andromède qui visent au symbole. Il a aussi illustré les poèmes de Nicolas Defrêcheux et les contes de Félix Bodson. Son métier à la fois violent et souple passe avec aisance de l'eau-forte au vernis mou. »[3],[13]
« Edmond Delsa, peintre et graveur, fut un des premiers, ici, à étudier les hiercheuses et les métallurgistes. Ses gravures sont âpres, tourmentées, d'une sobriété rare pour leur époque. Elles transposent des attitudes et une mentalité. Le peintre, lui, moins tenté par le folklore, figure parmi ceux qui, difficilement, imposèrent une expression plus cérébrale de l'art. »[2]
« [...] E. Delsa, grand travailleur, s’est découvert avec joie, et la joie est fertile. Toute sa vie vient attester pour l’avenir : son honnêteté d’artiste, sa volonté, sa farouche
indépendance, il n'a rien pris à personne, il n’a suivi personne. Ce qui se passe à présent chez lui est donc un phénomène vrai, selon un processus naturel, organique. Il se trouve et va chanter : ses qualités de coloriste, sa foi dans son art, sa capacité de travail et sa jeunesse de cœur feront le reste. »[2]
↑ abcdefghijklmnop et qPierre Somville, Marie-Christine Depouhon et Gilbert Depouhon, Le Cercle royal des Beaux Arts de Liège 1892-1992, Bruxelles, Crédit Communal, , 128 p. (OCLC35121530), p. 64 et 95
↑ abcdefghij et kJacques Goijen, Dictionnaire des peintres de l'École liégeoise du paysage, Liège, École liégeoise du paysage Éditions, , 657 p. (ISBN2-9600459-04), p. 177-178
↑ ab et cSander Pierron, L'École de Gravure de Liège, Bruxelles, Édition de "Savoir et Beauté" Revue d'Art et d'Enseignement, , 102 p. (OCLC65411706), p. 63-71
↑ ab et cJules Bosmant, La peinture et la sculpture au Pays de Liège de 1793 à nos jours, Liège, Mawet éditeur, , 314 p. (OCLC458651068), p. 265, 275, 305
↑(en) Marguerite Callet-Carcano, Julien Célos, Jules de Bruycker, Edmond Delsa, Jaques Gorus, Victor Mignot, Henri Mortiaux, Edward Pellens, Ramah, Edgard Tytgat et Maurice Langaskens, « Prints ; album : La Gravure Originale Belge (British Museum) », sur The British Museum, Bruxelles, J-E Goossens, (consulté le ).
Micheline Josse (rédaction de l'article), « DELSA, Edmond », Dictionnaire des Peintres belges, op. cit., (lire en ligne).
Jacques Goijen, Dictionnaire des peintres de l'École liégeoise du paysage, Liège, École liégeoise du paysage Éditions, , 657 p. (ISBN9782960045901 et 2-9600459-04, OCLC980910178).
André Lebrun (rédaction du catalogue), Adelin De Buck (conception du catalogue), Catherine De Croës (conception du catalogue) et Jean Fraikin (conception du catalogue), Affiches de l'imprimerie Bénard. Collection du Musée de la Vie Wallonne, Liège. Catalogue de l'exposition à la Belgisches Haus, Cologne, du 24 avril au 22 mai 1980, Belgique, Édition Lebeer Hossmann, , 92 p. (OCLC7779405).
Marcel Thiry (rédaction de l'article), « Livre second. De 1815 au lendemain de la première guerre mondiale ; Première partie : Les lettres : I Les Lettres françaises : Du symbolisme à 1914 », La Wallonie. Le Pays et les Hommes, op. cit., , p. 425-432 (lire en ligne).
Sander Pierron, L'École de Gravure de Liège, Bruxelles, Édition de "Savoir et Beauté" Revue d'Art et d'Enseignement, , 102 p. (OCLC65411706).
Pierre Somville, Marie-Christine Depouhon et Gilbert Depouhon, Le Cercle royal des Beaux Arts de Liège 1892-1992, Bruxelles, Crédit Communal, , 128 p. (OCLC35121530).