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Crise de la mer Rouge
Carte de l’activité des Houthis en Arabie du Sud pendant la crise de la mer Rouge :
Territoire yéménite contrôlé par les Houthis (SPC)
Territoire yéménite contrôlé par le gouvernement du Yémen (PLC)
Attaques des Houthis (en rouge) et détournements de navires (en bleu)
Informations générales
Date
Depuis le 19 octobre 2023 (1 an, 2 mois et 4 jours)
Lieu
Israël, mer Rouge, espace aérien de l'Arabie saoudite, de la Jordanie et de l'Égypte
Les Houthis ciblent en mer Rouge les navires appartenant à des compagnies israéliennes ou commerçant avec ce pays. À la mi-janvier 2024, la crise a entraîné des coûts estimés à 3 milliards de dollars pour l’économie israélienne[1]. Plusieurs navires sont endommagés par des tirs ou capturés (notamment le Galaxy Leader), ce qui conduit certaines compagnies à suspendre leurs voyages via le détroit de Bab-el-Mandeb. Les États-Unis montent une coalition de dix pays contre les attaques des Houthis, tandis que l'Union Européenne lance son opération Aspide. Ces derniers affirment que les attaques se poursuivront jusqu'à ce que Gaza reçoive la nourriture et les médicaments dont elle a besoin[2].
Le 21 mars, l’International bargaining forum classe la mer Rouge et le golfe d’Aden en « zone de guerre »[3]. Début aout 2024, selon l’Institut de Washington pour la politique du Proche-Orient, les Houthis ont attaqué 88 navires en Mer Rouge, et dans le golf d'Aden et l'océan Indien. Tandis qu'à cette même période, le chef des Houthis revendique les attaques de 177 navires.
Parallèlement, et profitant des troubles causés par les Houthis, une résurgence de la piraterie est constatée dans le golfe d'Aden, provenant de Somalie. La première attaque de pirates somaliens depuis 2017, a lieu en décembre 2023, et des attaques et arraisonnages sont régulièrement déjoués, notamment par la marine indienne et la marine des Seychelles[4]. La mission européenne Atalante déplore entre et vingt incidents de piraterie au large de la Somalie[5].
Contexte
Le mouvement Houthi est une organisation militantechiite fondé en 1994 qui, a l'issu de la Guerre civile yéménite, contrôle le nord du Yémen. Elle est soutenue et financée par l'Iran[6], dont elle serait le mandataire dans les guerres régionales[7]. En août 2018, un document de l’ONU révélait que la Corée du Nord a proposé aux Houthis de leur vendre des équipements militaires[8]. Le slogan du mouvement(en) est « Dieu est le plus grand, Mort à l'Amérique, Mort à Israël, Malédiction sur les Juifs, Victoire de l'Islam »[9].
Après le déclenchement de la guerre entre Israël et le Hamas en 2023, des groupes militants du Moyen-Orient, dont les Houthis, expriment leur soutien aux Palestiniens et menacent d'attaquer Israël. Le chef des Houthis, Abdul-Malik al-Houthi, met en garde les États-Unis contre toute intervention, menaçant de riposter avec des drones et des missiles[10].
Déroulement
Première phase : Tirs en direction du sud d'Israël par les Houthis
Du au , les Houthis mènent six attaques en direction d'Israël.
Le , le destroyer de classe Arleigh Burke de la marine américaine, l'USS Carney, abat trois missiles de croisière d'attaque terrestre et plusieurs drones lancés par les Houthis au Yémen en direction d'Israël[10]. Les interceptions ont lieu à l'aide de missiles surface-airRIM-66M[11]. Il s'agit de la première action de l'armée américaine pour défendre Israël depuis le début de la guerre. Il est ensuite rapporté que le navire avait abattu quatre missiles de croisière et quinze drones[12]. Un autre missile aurait été intercepté par l'Arabie saoudite[13].
Le , deux drones sont tirés en direction du nord depuis le sud de la mer Rouge. Selon les responsables de Tsahal, leur cible était Israël, mais ils ne franchissent pas la frontière égyptienne. L'un des deux drones n'a pas atteint son but et a touché un bâtiment adjacent à un hôpital à Taba, en Égypte, blessant six personnes ; l'autre est abattu près d'une centrale électrique à proximité de la ville de Nuweiba, en Égypte[14],[15]. Un responsable houthi publie ensuite un message d'un mot sur Twitter après l'écrasement du drone à Taba, mentionnant la ville israélienne voisine d'Eilat[16].
Le , une alerte est déclenchée à Eilat, Eilot et dans la zone du parc industriel de Shahorit concernant la détection d'un avion hostile en provenance de la mer Rouge. L'avion est intercepté avec succès au-dessus de la mer Rouge. Le système Arrow intercepte un missile balistique et l'armée de l'air intercepte plusieurs missiles de croisière tirés depuis la mer Rouge en direction d'Eilat. Les Houthis assument la responsabilité des tirs[17]. Un missile de croisière est abattu par un avion F-35i Adir[18]. L'abattage du missile par le système Arrow marque la première utilisation de ce système dans la guerre entre Israël et le Hamas[19].
Depuis la fin octobre, l'USS Bataan, un porte aéronef de classe Wasp de l'US Navy est déployé sur zone. La BBC révèle le 12 février 2024 qu'un pilote de Harrier II, de l'escadron VMA-231 des marines, embarqué sur l'USS Bataan a abattu au moins sept drones Houthis[20].
Le , les FDI interceptent une menace aérienne tirée depuis le Yémen et identifiée au sud d'Eilat[21].
Un drone américain MQ-9 Reaper est abattu au large des côtes du Yémen par les défenses aériennes houthies le ; le Pentagone avait précédemment affirmé que des drones MQ-9 survolaient Gaza pour collecter des renseignements afin de contribuer aux efforts de récupération des otages[22].
Le , les Houthis tirent de nombreux missiles, dont un en direction de la ville d'Eilat. Ce dernier est intercepté par un missile Arrow[21]. Le lendemain, l'USS Thomas Hudner abat un drone qui se dirigeait vers lui[23].
Deuxième phase : Stratégie de perturbation du commerce maritime en mer Rouge par les Houthis
Le , le navire allemand Galaxy Leader est détourné[24],[25] par la milice houthie en mer Rouge, avec 25 personnes à bord. Le navire a été abordé à l'aide d'un hélicoptère. L'incident fait suite à une déclaration du porte-parole des Houthis, Yahya Sarea, sur la chaîne Telegram du groupe, déclarant leur intention de prendre pour cible les navires appartenant à des sociétés israéliennes, exploités par celles-ci ou battant pavillon israélien[26]. Selon le propriétaire du navire, celui-ci a ensuite été dirigé vers le port yéménite d'Al-Hodeïda[27].
Yahya Sarea exhorte également les pays à retirer leurs ressortissants des équipages de ces navires. Auparavant, le chef des Houthis, Abdulmalik al-Houthi, avait menacé de nouvelles attaques contre les intérêts israéliens, notamment contre des cibles potentielles en mer Rouge et dans le détroit de Bab al-Mandeb. Son discours met l'accent sur la capacité de ses troupes à surveiller et à cibler les navires israéliens dans ces régions[26].
Le 12 décembre, le Languedoc abat un autre drone houthi visant le pétrolier norvégien Strinda. Le navire marchand a également été endommagé par un missile antinavire Houthis lors de l'attaque. Il a été ensuite escorté par un navire de guerre américain, l'USS Mason[29].
Le 16 décembre, c'est le destroyer britannique HMS Diamond qui abat un drone houthi visant la marine marchande en mer rouge[30]. L'USS Carney abat également 14 drones lancés depuis des zones du Yémen contrôlées par les Houthis[31].
Le 18 décembre, les navires de commerceSwan Atlantic et le MSC Clara sont visés et endommagés par des attaques houthies à l'aide d'hydravions.
Le 23 décembre, un chimiquier, le MV Chem Pluto, est touché par un drone kamikaze au large de l'Inde. Un incendie est rapidement maitrisé sans faire de blessé. La marine indienne se porte à son secours. Selon le Pentagone, l'attaque de drone viendrait de l'Iran. Le même jour, en Mer Rouge, le pétrolier MV Saibaba est touché par un drone et le MV Blaamanen est visé. L'USS Laboon, un destroyer de l'US Navy de classe Arleigh Burke abat quatre drones houthis le visant[34].
Le 26 décembre, l'armée américaine annonce que leurs forces en Mer Rouge, à savoir l'USS Laboon ainsi que des avions F-18 super Hornet du porte avionUSS Dwight D. Eisenhower, ont abattu « douze drones d'attaque, trois missiles balistiques antinavires et deux missiles de croisière » lancé par les Houthis[35].
Le 31 décembre, un porte conteneur du groupe danois MV Maersk Hangzhou est attaqué en mer Rouge. Des navires de la marine américaine se portent à son secours, abattant deux missiles balistiques houthis. Le navire est attaqué une seconde fois par quatre embarcations légères houthies, qui échangent des coups de feu avec l'équipe de sécurité du navire. Des hélicoptères du groupe aéronaval de l'USS Dwight D. Eisenhower viennent alors porter assistance au navire, mais sont pris pour cible à leur tour. Ils ripostent alors et coulent trois vedettes rapides houthies tuant dix miliciens[36].
Le 9 janvier 2024, les forces navales de la coalition déjouent ce qu'elle qualifie d'attaque Houthis complexe la plus importante depuis le début du conflit en Mer Rouge. Les rebelles Houthis ont tiré 18 drones ainsi que 3 missiles qui ont été intercepté par le destroyer britannique HMS Diamond, les destroyers américaines USS Gravely, USS Laboon et USS Mason ainsi que par des F-18 embarqués sur le porte avion USS Dwight D. Eisenhower[37],[38].
Début janvier 2024, le Pakistan a déployé plusieurs navires, dont le PNS Shamsheer et le PNS Aslat, des frégates lance-missiles de classe Zulfiquar, afin d'assurer la sécurité maritime, sans se joindre à l'opération Gardien de la Prospérité[39],[40]. Tout comme son voisin indien, qui a déployé une dizaine de vaisseaux dans le golfe d'Aden afin de lutter contre la piraterie et les attaques Houthis[41].
Le 11 janvier également, lors d'une opération au large de la Somalie, les commandos américains des Navy Seals saisissent sur un boutre à destination du Yémen des pièces d'armement avancés iraniens, pouvant servir à la confection de missiles. Mais lors de l'opération 2 militaires sont perdus en mer à cause de la forte houle. Après 10 jours de recherches intensives, les 2 disparus sont présumés décédés[42],[43].
Frappes américano-britanniques contre les Houthis : opération Poseidon Archer
Dans la nuit du 11 au 12 janvier, les forces américaines et britanniques, avec le soutien de l'Australie, du Canada, des Pays-Bas et de Bahreïn, mènent une campagne d'une centaine de frappes contre 16 positions Houthis au Yémen. Ces frappes sont réalisés par les forces aéronavales du porte-avion USS Dwight D. Eisenhower, (F-18, EA-18G Growler, E-2 Hawkeye), des tirs de missiles Tomahawk depuis des destroyers américains et par le sous-marin nucléaire lanceur de missiles de croisièreUSS Florida ainsi que par 4 chasseurs britanniques Eurofighter Typhoon ayant décollé de Chypre. Ces bombardements ont visé des sites militaires dans plusieurs villes contrôlées par les Houthis, dont des radars, des infrastructures de drones et de missiles ainsi que des dépôts de munitions et on fait 5 morts et 6 blessés parmi la milice yéménite[44],[45].
Le lendemain, le 13 janvier, l'USS Carney procède à de nouvelles frappes à l'aide de missiles Tomahawk, sur la capitale yéménite Sanaa[46].
Le 14 janvier, les Houthis tirent un missile de croisière antinavire vers le destroyer américain USS Laboon. Le projectile est abattu par un avion de chasse américain sans faire de blessé[47].
Dans la nuit du 17 au 18 janvier, les forces américaines procèdent pour la quatrième fois à des frappes sur le Yémen. Celles-ci visent 14 positions Houthis, notamment des sites de lancement de missiles[48]. Le lendemain, la marine américaine mène des frappes qu'elle qualifie de "défensives" contre trois sites de lancements houthis prêts à faire feu[49].
Dans la nuit du 22 au 23 janvier, les forces américaines et britanniques mènent de nouveau des frappes aériennes et à l'aide de missiles Tomahawk contre 8 sites militaires houthis (sites de stockage, sites de lancements et radars)[50].
Dans la nuit du 26 au 27 janvier le pétrolier Marlin Luanda est touché par un missile houthis. Très vite un important incendie se déclare à bord en raison des hydrocarbures très inflammable transportés. La frégate française de premier rang L’Alsace, le destroyer américain USS Carney et la frégate indienne Visakhapatnam ont porté assistance au navire en dépêchant leurs équipes anti-incendie permettant de maitriser le brasier après 20 h de lutte[51].
Le 27 janvier, destroyer britannique HMS Diamond a abattu un drone suicide Houthis le visant, et le 30 janvier, le destroyer américain USS Gravely a abattu un missile de croisière antinavire Houthis le visant également[52],[53].
Le 31 janvier, c'est l'USS Carney qui abat un missile balistique antinavire Houthis le visant. Moins d'une heure après, le destroyer cible et détruit 3 drones iraniens au-dessus de la Mer Rouge. Plus tard dans la soirée, les forces américaines bombardent 10 drones prêts au lancement et un poste de commandement Houthis au Yémen[54].
Le 1er février, les forces américaines abattent un drone houthis au-dessus de la Mer Rouge, ainsi qu'un drone de surface naval[55].
Le 2 février, l'USS Carney abat un drone Houthis, puis les forces américaines procèdent à des frappes contre 4 drones prêts à être lancés. Enfin dans la soirée, l'USS Laboon ainsi que des F-18 du porte avion USS Dwight D. Eisenhower détruisent 7 drones au-dessus de la Mer Rouge[56].
Le 3 février, les forces américaines mènent des frappes contre 6 missiles de croisières antinavires Houthis prêts au lancement. Dans la soirée les forces américaines et britanniques, avec le soutien de plusieurs autres états, lancent une nouvelle compagne de bombardements contre 13 sites Houthis. Tout comme le 11 janvier, elle se fait aux moyens de tirs de missiles Tomahawk depuis les navires en Mer Rouge, de bombardements depuis les F-18 du groupe aéronaval de l'USS Eisenhower, ainsi que depuis des Eurofighter Typhoon britanniques venus depuis Chypre. Ces frappes visent 36 cibles dont des installations de stockage souterrains, des systèmes de commandement et de contrôle, des systèmes de missiles, des sites de stockage et d’opérations de drones, ainsi que des radars et des hélicoptères[57],[58]. Selon des sources yéménites les frappes auraient tués 40 combattants houthis, principalement à Sanaa et Hodeidah[59].
Du 4 au 18 février, ce sont 37 missiles de croisière, 3 drones aériens, 11 drones de surfaces navals et un drone sous-marin houthis qui sont détruits au sol, prêts à être lancé, par des frappes quasi quotidiennes des forces américaines[60],[61],[62],[63],[64],[65],[66],[67],[68],[69]. Le 10 février les houthis affirment avoir perdu 17 combattants dans ces frappes[70].
Selon les rebelles Houthis, ces derniers auraient abattu le 19 février un drone américain MQ-9 près du port d’Hodeïda, les américains confirment la perte d'un drone dans la zone[71]. Un peu plus tard les forces américaines détruisent un lanceur sol-air Houthis, puis détruisent au sol un drone kamikaze prêt à être lancé. Dans la nuit du 19 au 20 février, des avions et des navires de guerres américains détruisent 10 autres drones kamikazes au-dessus de la mer Rouge et du golfe d'Aden. Tôt le 20 février l'USS Laboon est visé par un missile de croisière houthis et réussi à l'abattre[72].
Le 21, 22 et 23 février, les forces américaines détruisent au sol 16 missiles de croisières, 1 missile balistique ainsi que 5 drones aériens Houthis prêts à être lancés. Ils détruisent en vol également durant cette période, au moins 4 drones aériens, et l'USS Mason abat un missile balistique visant le pétrolier MV Torm Thor[73],[74],[75],[76],[77].
Dans la soirée du 24 février les forces américaines et britanniques, avec le soutien de plusieurs autres états, lancent une nouvelle compagne de bombardements contre 18 cibles Houthis dont des installations souterraines de stockage d’armes, des installations de stockage de missiles, des drones aériens kamikazes, des systèmes de défense aérienne, des radars et un hélicoptère[78],[79].
Entre le 24 février et le 8 mars, les forces américaines ont détruits au sol : 3 drones aériens, 6 drones de surface, 19 missiles de croisières, 1 missile sol-air, ainsi que 10 drones aériens en vol au-dessus de la mer Rouge et du golfe d'Aden. L'USS Carney abat également un missile balistique antinavire et 3 drones aériens kamikazes le visant le 5 mars[80],[81],[82],[83],[84],[85],[86],[87],[88],[89].
Le 9 mars, lors d'une attaque massive de drones Houthis contre les navires des coalitions et contre le remorquage du MVTrue Confidence touché le 6 mars, les forces américaines abattent au moins 18 drones, la frégate britannique HMS Richmond en abat 2 et la frégate danoise HDMS Iver Huitfeldt en détruit 4[90],[91].
Du 11 au 18 mars, les forces américaines détruisent au sol : 1 drone sous-marin, 5 drones de surface, 10 drones aériens, 34 missiles de croisières, 1 missile sol-air, 3 conteneurs d'armes, ainsi que 3 drones aériens en vol[92],[93],[94],[95],[96],[97].
Le 2 avril, il est révélé que la frégate danoise HDMS Iver Huitfeldt a subi de nombreux dysfonctionnements lors de situations de combats. D'abord un dysfonctionnement entre le radar APAR et le système de combat C-FLEX a empêché le tir de missile antiaérien RIM-162 ESSM pendant 30 minutes. Puis il a été remarqué que la moitié des obus tirés par les deux tourelles de 76 mm n’ont eu « aucun effet » sur les cibles hostiles car ceux-ci explosait prématurément parfois juste en sortie de canon. La frégate écourte donc son séjour, et des enquêtes ont été lancés[98].
Depuis la mi-mars les attaques se font de plus en plus parcimonieuses. En plus des quelques interceptions de missiles et drones Houthis, de sérieux incidents sont tout de même survenus : Le 22 mars les forces américaines bombardent 3 installations de stockage souterraines houthis au Yémen[99]. Le 23 mars l’USS Carney abat 6 drones aériens[100]. Le 3 avril l’USS Gravely abat 1 missile balistique et 2 drones aériens le visant[101]. Le 8 avril le cargo M/V Hope Island fut visé par 5 missiles balistiques Houthis dont aucun ne l’atteignit, et les forces américaines détruisirent une batterie antiaérienne Houthis ainsi qu’une station radars[102]. Le 10 avril les forces américaines abattent 11 drones aériens visant le trafic maritime en mer Rouge[103].
Le 27 avril les forces Houthis affirment avoir abattu un nouveau drone Reaper américain à l'aide de missiles sol-air[104].
Le 30 mai, après avoir détruit 8 drones aériens, les forces américaines et britanniques bombardent 13 cibles Houthis au Yémen[105].
Le 14 juin, les forces américaines, après avoir détruit dans la journée 2 drones de surface et 1 drone aérien, ont bombardé et détruit 7 radars au Yémen utilisés par les Houthis[106].
Du 17 au 20 juin, les forces américaines ont détruits au sol au Yémen : 4 radars, une station de contrôle et un nœud de commandement, 1 drone de surface, 8 drones aériens. Ils ont également détruit en mer Rouge : 3 drones aériens et 6 drones de surfaces[107],[108],[109],[110].
Le 22 juin, les forces américaines détruisent 3 drones de surfaces en mer Rouge, ainsi qu'un radar au Yémen le 26 juin[111],[112]. Du 23 juin au 7 juillet, les forces américaines bombardent et détruisent 4 stations radars houthis au Yémen, ainsi que diverses drones aériens et de surface[113],[114],[115].
Le 4 octobre 2024, les forces américaines bombardent 15 cibles au Yémen, dont 4 à Sanaa, 7 à Hodeida, une à Dhamar, au sud de la capitale, et une à Mukayras[116],[117].
Le , des bombardiers américains Northrop B-2 sont employés pour détruire cinq installations souterraines de stockage d'armes Houthi au Yémen[118].
Le 10 novembre 2024, des frappes américaines visent des installations de stockage d'armes Houthis dans la banlieue de Sanaa[119].
Le 16 décembre 2024, une frappe américaine vise une installation de commandement et de contrôle Houthis à Sanaa[120].
Le , des frappes américaines menées par l'US Navy et l'US Air Force visent une installation de stockage de missiles et une installation de commandement à Sanaa. Durant ces frappes les forces américaines abattent plusieurs drones aériens et un missile de croisière antinavire Houthis les visant[121]. Dans la même nuit, le croiseur USS Gettysburg (CG-64) de la classe Ticonderoga en mer Rouge, « a tiré par erreur […] et touché » un avion de combat Boeing F/A-18E/F Super Hornet du VFA-11 à qui avait décollé du porte-avions USS Harry S. Truman (CVN-75). Les deux pilotes ont survécu[122] .
Le 12 février 2024, l’Union Européenne publie les contours de sa mission de sécurité maritime en Mer Rouge. Celle-ci s’appelle EUNAVFOR Aspides et est dotée d’un budget de 8 millions d’euros. Elle est dirigée par le contre-amiral grec Vasileios Gryparis, depuis un quartier général établi à Larissa en Grèce. La zone d’opération comprend le détroit de Bab el-Mandeb, le détroit d’Ormuz, les eaux internationales de la mer Rouge, du golfe d’Aden, de la mer d’Oman, du golfe d’Oman et du golfe Persique afin d’assurer une « présence navale » pour « garantir la liberté de navigation des navires, en étroite coopération avec des prestataires de sécurité maritime partageant les mêmes idées ». La mission Aspides se fera en étroite coordination avec l’opération navale européenne antipiraterie EUNAVFOR Atalanta dans l’océan Indien occidental et en mer Rouge. EUNAVFOR Aspides pourra également collaborer avec l’opération Gardien de la prospérité, les Forces maritimes combinées ainsi qu’avec les états riverains « disposés à contribuer à la sécurité maritime dans sa zone d’opération ».
Dans la nuit du 19 au 20 février, les frégates françaises FREMM Alsace et Languedoc abattent 2 drones Houthis au-dessus de la mer Rouge et du golfe d'Aden[125]. Tôt le 22 février, une des 2 FREMM engage et détruit 2 drones de combats aériens[126].
Le 20 mars un hélicoptère Panther, de la flottille 36F d’Hyères, embarqué sur l'Alsace engage et abat un drone Houthis[133],[134].
Le 21 mars, la frégate française Alsace abat 3 missiles balistiques houthis visant un porte-conteneurs sous son escorte. Le même jour la frégate allemande Hessen détruit un drone de surface naval visant également un navire commercial sous son escorte[135],[136].
Le 8 avril 2024, un premier bilan de la mission Aspides est réalisé et annoncé par Josep Borell, Haut représentant de l'Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité. L’opération a permis d’escorter 68 navires et de repousser 11 attaques. Dans le détail, les navires français, allemands, italiens et grecs ont abattu : 9 drones aériens, 1 drone de surface naval et 4 missiles balistiques[137].
Le 12 avril, le déploiement de la frégate belge Louise-Marie est retardé à la suite de problèmes techniques lors d'essais de son système de missiles antiaériens Sea Sparrow[138]. Le 21 avril la Bundeswehr met fin au déploiement de sa frégate Hessen[139].
Le 24 juin 2024, la Belgique met fin au déploiement de la frégate Louise-Marie, tandis que la marine grecque déploie la frégate de la classe Hydra HS Psara[141].
Le 22 aout 2024, une frégate française de classe Horizon porte assistance au Sounion, touché la veille par des tirs houthis, et évacue l'équipage. Pendant l'opération le bâtiment français détruit au canon un drone navale les menaçant.
Le 14 septembre 2024, après 2 reports en raison de menaces de la part des Houthis, une opération de sauvetage de l'épave est engagée sous la protection de la mission Aspides. En effet devant le risque important de marée noire dévastatrice pour l'environnement, l'épave encore enflammée du Sounion doit être évacuée. Le remorqueurAigaion Pelago et 2 autres navires de soutien tractent le navire vers le nord, escortés par des navires militaires (Le Chevalier Paul français, l'Andrea Doria italien, et le HS Psara grec)[142].
Au 3 novembre 2024, l'opération Aspides a permis de protéger 250 navires de commerces[143].
Troisième phase : Nouvelles tentatives d'attaquer le territoire israélien
En parallèle des attaques contre le commerce maritime en mer Rouge et dans le golfe d'Aden, les rebelles Houthis lancent des attaques de plus en plus ambitieuses contre Israël.
Le 13 avril, les Houthis yéménites participent au côté des Iraniens à l'attaque contre Israël.
Les forces américaines au Moyen-Orient (CENTCOM) affirment avoir détruit 80 drones aériens et 6 missiles balistiques, dont 1 missile balistique avec son lanceur et 7 drones détruits au sol au Yémen[144].
19 juillet 2024 : Attaque contre Tel-Aviv
Le 19 juillet un drone s'écrase dans le centre-ville de Tel-Aviv faisant au moins 1 mort, une dizaine de blessés et des dégâts considérables. Les Houthis revendiquent l'attaque et Tsahal confirme que l'aéronef provenait du Yémen et qu'il n'a pas été abattu par la défense aérienne en raison d'une "erreur humaine". L'armée israélienne affirme que le drone était un Samad-3 modifié, et que les Houthis ont bénéficié de l'aide de l'Iran pour cette attaque. Tandis que les Houthis affirment avoir mis au point un nouveau type de drone à plus long rayon d'action nommé "Jaffa", en référence à l'ancienne ville de Jaffa[145],[146],[147],[148]. Les Houthis auraient tiré également 3 autres drones et un missile balistique qui ont été intercepté par les forces américaines en mer Rouge[149].
20 juillet 2024 : Frappe au port d'Hodeïda (Opération bras Long)
Le 20 juillet, en représailles, Tsahal mène un raid nommé opération "Bras Long", à l'aide de F35, F15, F16 et d'avions ravitailleurs, contre le port d'Hodeïda au Yémen, contrôlé par les Houtis. Le bombardement vise le terminal pétrolier, le détruisant complètement dans un immense brasier, ainsi que la centrale électrique et des installations portuaires, faisant au moins 6 morts et 87 blessés. Le premier ministre israélien menace : "Nous nous défendrons par tous les moyens, sur tous les fronts. Quiconque nous attaque paiera un très lourd tribut pour son agression". Tandis que le porte-parole des Houthis déclare qu’Israël « payera le prix pour avoir pris pour cible des installations civiles […] Nous répondrons à l'escalade par l'escalade. […] Nous n'hésiterons pas à frapper des cibles vitales de l'ennemi israélien »[150],[151],[152]. L'aviation israélienne aurait obtenu la permission de survoler un ou des espaces aériens de pays arabes pour mener cette attaque contre le Yémen[153].
Le 21 juillet, le système antimissile israélien Arrow-3 intercepte un missile balistique venant du Yémen[154].
Septembre 2024 : Tirs de missiles sur le centre d'Israël
Le 15 septembre 2024 à 6h30, un missile balistique, provenant du Yémen, survole le centre d'Israël, déclenchant les sirènes d'alerte dans tous le centre du pays. Malgré de nombreux tirs d'intercepteurs sol-air, le missile continue sa route et se désagrège probablement au dessus de Lod. Des débris du missiles et des intercepteurs causent des dégâts mineurs au sol, et 9 personnes sont blessés légèrement en voulant se mettre à l'abri. Le porte-parole des Houthis affirme qu'il s'agit "d'un missile hypersonique" qui a parcouru "2 040 kilomètres en 11 minutes". Tsahal dément et affirme qu'il s'agissait d'un missile balistique. En effet selon plusieurs experts de l'armement, la trajectoire du projectile correspond à celle d'un missile balistique, qui est hypersonique en phase de descente, mais ne correspond pas à celle d'une arme hypersonique (qui désigne un missile de croisière hypersonique)[155],[156],[157],[158].
Le 26 septembre 2024, un autre tir de missile balistique survient depuis le Yémen sur le centre d'Israël. Il est intercepté par le système Arrow-3, probablement à très haute altitude[159]. Un nouveau missile balistique houthis est intercepté alors qu'il vise l'aéroport Ben Gourion de Tel-Aviv lors du retour du premier ministre israélien de l'assemblée de l'ONU.
En riposte, le 29 septembre 2024, Tsahal mène de nouvelles frappes sur le Yémen avec des dizaines d'avions. Ces bombardements visent le port de Hodeidah et notamment les dépôts pétroliers, ainsi que des centrales électriques, et font au moins 4 morts et 33 blessés[160].
Le 11 novembre 2024 un nouveau tir de missile balistique houthis a lieu vers le centre d'Israël. Le missile est intercepté par le système Arrow mais les débris causent des incendies[161].
Décembre 2024 : Nouvelle échange de tirs entre les Houthis et Israël, opération "Ville Blanche"
Le 9 décembre un drone houthis frappe un immeuble résidentielle de Yavné dans le centre d'Israël sans faire de victime[162].
Le 16 décembre un tir de missile balistique houthis vise le centre d'Israël et est intercepté en dehors d’Israël par le système Arrow-3[163].
Le 19 décembre, un nouveau missile balistique houthis est partiellement intercepté, provoquant la destruction d'une école de Ramat Gan, sans faire de victime. Israël répond par l'opération "Ville Blanche" : Des frappes sur le Yémen menées par des dizaines d'avions, visant les infrastructures portuaires Houthis, dont 8 remorqueurs, ainsi que des centrales électrique à Sanaa. Ces bombardement font au moins 9 morts[164],[165],[166].+
Dans la nuit du 20 au 21 décembre un missile balistique houthis frappe Tel-Aviv, faisant 16 blessés[167].
Synthèse des attaques en mer Rouge et aux alentours
Attaqué par un commando Houthis à l'aide d'un hélicoptère Mi-17. Le navire est amené au port de Hodeidah. Les 25 membres d'équipage sont pris en otage.
Visé par une attaque complexe de drones et de missiles antinavire. Il est endommagé, mais la frégate française Languedoc abat un drone et se met en position de défense. Il est ensuite escorté par l'USS Mason.
Le pétrolier est touché par un missile déclenchant un incendie, sans faire de blessé. L'équipage a quitté le navire, et l'incendie est maitrisé par les équipes américano-franco-indienne de des navires USS Carney, FS Alsace, et Visakhapatnam.
Le vraquier grec est visé par 3 missiles balistiques antinavires. L'un le loupe, l'autre l'endommage légèrement sans faire de blessé et le dernier est abattu par l'USS Laboon.
Le navire est touché par deux missiles antinavires alors qu'il transporte une cargaison d'engrais. Après avoir dérivé pendant des semaines, le navire sombre le 2 mars des suites de l'attaque, devenant ainsi le premier navire coulé par une attaque des Houthis depuis le début de la crise en octobre 2023.
Le vraquier américain est touché par un missile balistique antinavire et est gravement endommagé. L’équipage, composé de 20 marins et 3 gardes de sécurité, abandonne le navire, mais l’attaque a fait 3 morts et 6 blessés dont 4 graves. Des opérations de sauvetage sont menées par des navires des coalitions. Le destroyer indien Kolkata participe aux opérations de secours, évacue les marins à l'aide d'un hélicoptère Alouette III, et prend en charge des blessés.
Le pétrolier chinois est visé par 5 missiles balistiques houthis, dont un le touche déclenchant un incendie, sans faire de blessé. Cela en contradiction avec les déclarations des officiels Houthis indiquant ne pas viser les navires chinois.
Le pétrolier grec est touché par un missile endommageant sa propulsion, mais sans faire de blessé. Il est assisté par un navire de la coalition et reprend sa route.
Le vraquier grec, subit plusieurs voies d'eau après avoir été touché par trois missiles Houthis sur 5 lancés. Il est assisté par une frégate de défense aérienne française de classe Horizon qui déploie une équipe de démineurs.
Le vraquier grec est frappé par un navire kamikaze sans équipage (drone de surface) subissant des inondations et des dommages à sa machinerie. Puis par un second drone de surface et un projectile aérien inconnu. Un marin est porté disparu. L'équipage est évacué par le destroyer USS Philippine Sea. Le 18 juin, le navire a coulé avec sa cargaison de charbon au large de l'Érythrée, laissant des hydrocarbures et des débris à la surface.
Le vraquier ukrainien est touché par plusieurs missiles de croisières Houthis et subit des dommages et un incendie. Un marin et grièvement blessé et évacué par un aéronef du destroyer USS Philippine Sea vers le HNLMS Karel Doorman où il est soigné. Le 15/06 après 2 jours a lutter contre l'incendie l'équipage abandonne le navire et est secourue par le M/V Anna Meta. Selon les forces américaine, une frégate iranienne, le IRIN Jamaran, plus proche n'est pas intervenue pour porter assistance.
Le vraquier grec est touché par un drone, entrainant une voie d'eau et plusieurs blessés légers parmi l'équipage. Ce dernier abandonne le navire, le laissant à la dérive.
Attaque de drones de surface, d'embarcations légères et de missiles balistiques
Le navire est attaqué par 3 embarcations, dont 2 avec chacune trois personnes à bord, tandis que la troisième est télécommandée. Le drone de surface a percuté le navire sans exploser et les embarcations légères ont ouvert le feux sur le navire, sans faire de blessé ni de dommage.
Le pétrolier est percuté par un drone de surface, causant des dommages mineurs et sans faire de blessé. Le 19 juillet une marré noire de 220 km est constatée.
Attaque d'embarcation légère, attaque de missile, attaque de drone de surface
Le pétrolier grec est victime d'une attaque complexe avec, plusieurs embarcation légères armées de lance-roquette ou de RPG l'assaillant sans parvenir à le toucher. Puis 2 missiles ont explosé près du navire. Enfin une embarcation sans pilote s'est dirigée vers le navire mais a été détruite par les tirs de l'équipe de sécurité privée.
Attaque d'embarcation légère, attaque de missile ou drone puis attaque de drone de surface
Le pétrolier est d'abord approché par 2 embarcations légères menant à un échange de tirs avec le service de sécurité privé. Puis le navire est touché par 3 projectiles aériens non identifiés causant des dégâts mais sans faire de blessé. Le navire signale avoir perdu sa propulsion et sa capacité à manœuvrer. Le 22 aout, une frégate française de classe Horizon porte assistance au navire et évacue l'équipage. Pendant l'opération le bâtiment français détruit au canon un drone navale les menaçant.
Le pétrolier grec est touché par des tirs de missiles balistiques causant des dommages mineurs et sans faire de blessé. Dans l'attaque le pétrolier saoudien Amjad est également endommagé légèrement.
Le pétrolier britannique naviguant en Mer Rouge est frappé par au moins un drone aérien et un drone de surface, causant de lourds dommages à un ballaste, sans faire de blessé.
Le porte-conteneurs naviguant dans l'Océan Indien est touché par au moins un missile de croisière (Nommé "missiles à ailettes" par les Houthis), sans faire de blessé.
Début aout 2024, selon l’Institut de Washington pour la politique du Proche-Orient, les Houthis ont attaqué 88 navires en Mer Rouge, et dans le golf d'Aden et l'océan Indien. Tandis qu'à cette même période, le chef des Houthis revendique les attaques de 177 navires[202],[203].
Armement utilisé par les Houthis
Les armes des Houthis proviennent principalement de l'Iran[6]. Ils sont connus pour utiliser des missiles sol-sol, des roquettes d'artillerie et des drones[209]. Ils possèdent plusieurs missiles et drones capables d'atteindre Israël depuis le Yémen :
Le Toufan — un missile sol-sol d'une portée de 1 800 km[210].
Des missiles de croisière, de la famille iranienne Soumar, avec une portée d'environ 2 000 km[210].
Missile Quds-2 — censé avoir une portée de 1 350 km, mais conçu pour frapper Israël[211].
Samad-3 et Samad-4 — drones d'attaque d'une portée de plus de 1 800 km[211].
Drones Wa'id — similaires au Shahed 136 iranien, drones d'attaque d'une portée de 2 500 km[211].
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