USS Harry S. Truman (CVN-75)
L'USS Harry S. Truman (CVN-75) est un porte-avions polyvalent américain à propulsion nucléaire, faisant partie de la classe Nimitz. Il est le cinquième et dernier porte-avions de la sous-classe Theodore Roosevelt, et fait partie des 11 porte-avions géants de l'US Navy. À l'origine, le navire a été baptisé USS United States, mais il a été renommé Harry S. Truman au début de sa construction, en hommage au 33e président des États-Unis, Harry S. Truman. La devise du porte-avions est « The Buck Stops Here » (en français : « la patate chaude s'arrête ici »), l'un des dictons préférés de Harry S. Truman. Cette devise illustre l'endossement de la responsabilité ultime dans la prise de décision. Le navire possède son propre journal quotidien, le Give 'em Hell Herald, et sa chaîne d'informations télévisuelle hebdomadaire, Synergy. ConstructionLa commande a été passée le au Newport News Shipbuilding de Newport News, en Virginie, sous la désignation USS United States. La quille fut mise en chantier le , et le navire fut renommé Harry S. Truman en . Trois ouvriers moururent sur le chantier le , des suites d'un empoisonnement au méthane et au sulfure d'hydrogène, provenant de la fuite d'une pompe. En mémoire, leurs noms furent gravés sur une plaque en laiton, accrochée dans le tunnel menant au hangar no 1. Le navire fut lancé le , et ira rejoindre la Navy le , après avoir passé les tests finaux un mois auparavant. Le président des États-Unis Bill Clinton fut présent lors de la cérémonie de baptême, ainsi que Ike Skelton (en), élu démocrate du Missouri (État d'origine de Truman), président de la Commission des forces armées de la Chambre des représentants des États-Unis et à qui l'on doit le renommage du navire en Truman. HistoriqueSon premier déploiement eut lieu du au , en soutien de l'opération Southern Watch, qui créa une zone d'exclusion aérienne à la suite de la guerre du Golfe. Près de 870 sorties furent réalisées au-dessus du territoire irakien[3]. Il retourna ensuite au chantier naval Norfolk Naval Shipyard (Portsmouth, en Virginie), pour sa première remise à niveau (Planned Incremential Availability). Son deuxième déploiement a eu lieu le , dans le cadre de l'opération Enduring Freedom[3], en faisant escale à Marseille et à Souda Bay (Crète). Il fut ensuite impliqué dans l'opération liberté irakienne en 2003, avant de retourner à son port d'attache le (Norfolk). Il fut ensuite dépêché en mer Méditerranée par la Fleet Response Plan, pour ensuite participer à l'opération Majestic Eagle dans le Pacifique-Est. Il fit escale à Naples, avant de retourner à son port d'attache, pour y subir une deuxième remise à niveau (PIA). Le Truman fit route vers le golfe Persique le , et fit escale à Souda Bay (Crète), Manama (Bahreïn) et Dubaï (Émirats arabes unis), avant de retourner à son port d'attache le . Bien qu'il fût prévu de traverser l'équateur et de faire escale en Afrique du Sud, des désordres diplomatiques l'ont obligé à passer par le canal de Suez plutôt que de faire le tour de l'Afrique. Lors du désastre de l'ouragan Katrina le , le Truman fut envoyé dans le golfe du Mexique et l'atteint 3 jours plus tard, pour porter secours aux victimes. Ancré à 80 kilomètres de Mobile (Alabama), il servit de base aérienne pour une escadre d'une quarantaine d'hélicoptères de la base navale de Jacksonville. Le navire a fourni de l'équipement, des vivres et surtout, a servi de station de désalinisation d'eau de mer. L'eau potable ainsi produite fut envoyée par hélicoptère sur les zones sinistrées, à destination de la population. L'escadre menait en moyenne 90 sorties par jour[4]. Les marins, quant à eux, ont participé à l'effort général en transportant du matériel et des équipements, et en fournissant des soins médicaux. Après 20 jours d'aide humanitaire, le Truman retournera à son port d'attache[5]. Le navire subit une remise à niveau (PIA) en , et durant cette période, 25 marins volontaires se rendirent à Gulfport (Mississippi) pour aider à la reconstruction de la ville, pendant une semaine en [6]. Le navire quitta son port d'attache en pour mener des exercices de routine. Le , un E-2C Hawkeye s'écrasa accidentellement en mer, au large des côtes de la Caroline du Nord, tuant ses trois membres d'équipage[7],[8]. Pour son septième déploiement du , le porte-aéronef mit le cap vers le golfe Persique. Il fit escale à Dubaï, à Rhodes (Grèce) et à Marseille en . Il retourna à son port d'attache le , en faisant escale à Mayport (Floride). Lors de la présentation du budget de la défense 2019, le département de la Défense annonce son intention de le désarmer en 2020 alors qu'il doit effectuer une refonte à mi-vie, mais la classe politique américaine refuse cette proposition et le , le président Trump annule l’ordre de mise hors service[9]. Groupe aéronaval du TrumanLe Truman fait partie du groupe aéronaval Carrier Strike Group 10 (CSG-10) et transporte les escadrons qui composent le Carrier Air Wing 3 (CVW-3). Il est le navire amiral du CSG-10 et le siège du commandant du Destroyer Squadron 26[10]. Escadrons du CVW-3Le parc aérien du Truman est, en 2007, constitué de 74 aéronefs[11] :
Navires du DESRON-26Le DESRON est composé, en janvier 2009, des bâtiments suivants[12] :
InsigneL'insigne du navire a été conçu par son équipage. Les couleurs bleu et or sont héritées du sceau du département de la Défense. Il est ovale, et le nom Truman prend la forme de la coque du porte-avions (calligramme). Il présente également la devise du navire, « The Buck Stops Here », ainsi que son indicatif, sous forme de pavillons. Les 33 étoiles qui bordent l'insigne honorent le 33e président des États-Unis, Harry S. Truman. Les aigles ont été choisis pour les symboles qui lui sont liés. Ils représentent l'intégrité et l'honnêteté du président Truman, la maîtrise de la mer, la force et l'autorité (serres déployées, éclair) ainsi que la volonté de maintenir la paix (branche d'olivier)[13]. Fanion de guerreLe fanion de guerre du Truman est une variante du drapeau du 129e Régiment d'Artillerie Terrestre de la 35e division (129th Field Artillery Regiment of the 35th Division), la batterie qui était sous le commandement du Captain Harry S. Truman, durant la Première Guerre mondiale. Les canons croisés sont des canons de 75 Modèle 1897, ceux que Harry Truman et son régiment ont utilisés lors des combats sur le sol français, contre les Allemands. Le design en queue-de-pie, les canons croisés, le « 129 » et le « D » proviennent du drapeau d'origine. L'écarlate représente le prix que les Américains ont dû payer pour leur indépendance, selon le point de vue de Truman :
“Give 'em hell” (littéralement, Bottez-leur le train) est devenu le cri de guerre du navire, ainsi que le nom du journal de l'équipage. Cette expression remonte à la campagne de réélection présidentielle de 1948. Lors d'un discours de Harry Truman, porté à Seattle, une des personnes de l'assemblée s'est écriée “Give 'em hell, Harry!”. DécorationsLe Truman a reçu le Battle “E” en 2003, 2004 et 2005. En 2004, il gagna le Marjorie Sterrett Battleship Fund Award de l'Atlantic Fleet. Le Truman dans la culture
Notes et références
Voir aussiArticles connexes
Liens externesArticles
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