ConformitéLa conformité est l’état de ce qui présente un accord complet, une adaptation totale. La conformité est un terme employé en droit et en gestion de la qualité. Il est répandu en banque et en assurance. Dans l’univers de la finance et du gouvernement d'entreprise, on utilise fréquemment le terme anglais « compliance ». Univers normatifMise/maintien en conformité :
Univers juridiqueTraduction de l'approche juridiqueDéfinitionLa définition de la conformité en termes juridiques peut se définir comme suit :
Par « norme », on se réfère aux éléments pertinents du droit (directives, lois, et règlements) sans oublier les normes internes à l'organisation qui peuvent être assimilés à des engagements unilatéraux. Obligation et/ou engagement unilatéralLa conformité peut être le résultat d'une obligation légale. C'est le cas aux États-Unis, en application de la loi Sarbanes-Oxley, ou encore dans le domaine bancaire, avec le règlement CRBF 97-02 de 1997, et le document consultatif du Comité de Bâle, du . C'est également le cas dans le domaine de l'énergie, au sein de l'Union européenne, avec la mise en œuvre de directives visant à assurer la non-discrimination entre les différents fournisseurs et consommateurs de gaz ou d'électricité. En droit français, la conformité peut être également une obligation de l'entreprise pour limiter une sanction en droit de la concurrence en cas d'entente ou de monopole. En France, plusieurs entreprises l'ont mis en place avec l'approbation de l'Autorité de la concurrence :
À défaut d'obligation réglementaire, l'organisation peut s'engager dans une démarche d'une manière offensive ou défensive :
Analyse coût/avantageTout l'intérêt de la conformité réside dans deux points majeurs :
L'action de mise en conformité ou « compliance » en anglais peut s'établir sur la base d'une analyse contrainte/avantages dont les termes ont été analysés par Christophe Roquilly[1].
Modes d'actionLa conformité est un des volets de la GRC (gouvernement d'entreprise, maîtrise des risques et conformité interne) très en vogue sous la pression du droit des sociétés. Cette politique de conformité volontaire ou subie place les directeurs juridiques en première ligne : pour prouver leur conformité réglementaire, les entreprises devront mettre en place un code de bonne gouvernance, développer une fonction de « compliance officer » et intégrer la dimension de « conformité juridique » dans le quotidien opérationnel par des programmes et des processus de vérification. Sur la base des retours d'expérience de directions juridiques anglo-saxonnes[2], l'action de mise en conformité peut se traduire par deux approches simultanées :
En tous les cas, l'engagement puis le soutien des dirigeants est un préalable pour une action qui tend à déployer une culture de la conformité enracinée dans l'organisation ; « chaque entreprise est unique »[3]. Un objectif du contrôle interne des sociétés cotéesÀ la lumière des dernières recommandations de l'Autorité des marchés financiers (France) du sur les dispositifs de gestion des risques et de contrôle interne, la conformité aux lois et règlements qui « fixent des normes de comportement que la société intègre à ses objectifs de conformité » est bien un objectif de contrôle interne. Cette mise en conformité juridique suppose, « compte tenu du grand nombre de domaines existants (droit des sociétés, droit commercial, environnement) », une action permanente de veille juridique qui se décompose en différentes tâches :
Univers des processus industrielsDans l'industrie et les services, le processus de mise en conformité d'un produit, d'un service, est appelé de différentes manières :
La non-conformité, qui équivaut à un défaut de qualité par rapport au cahier des charges, peut conduire à un ajustement, au recyclage (en faible proportion) dans la prochaine fabrication, à la mise au rebut du produit, ou au remboursement du produit ou du service au client. Ce dernier peut accorder une dérogation. Univers bancaire et financierEn finance, le terme de conformité, ou encore de compliance, est utilisé pour désigner le respect des dispositions législatives et règlementaires, donc des dispositions normatives propres aux activités bancaires et financières, mais aussi des normes professionnelles et déontologiques, ainsi que des orientations de l’organe délibérant ou des instructions de l’organe exécutif[4]. Aux termes du règlement CRBF 97-02, cette obligation est impérative. Tous les établissements financiers, établissements de crédit, prestataires de services d'investissement ou établissements de paiement sont ainsi dotés d'une fonction de conformité. Les règlementations sectorielles bancaires européennes (MiFID, UCITS IV, AIFMD, Bâle III) et assurance (Solvabilité II), confirment la mise en place d'un compliance officer pour gérer la conformité et traiter les sources de risques. Les régulateurs américains sont ceux qui ont le plus d'influence dans les banques. En effet, les États-Unis est le principal pays à appliquer des règles très strictes d'embargo. Et ils sont ceux qui infligent les sanctions les plus importantes et dissuasives. Une grande banque française s'est ainsi fait épingler en 2014 par les Américains pour avoir participé au financement d'activités dans un pays sous sanction américaine. La banque a dû payer une amende record de sept milliards de dollars et risquerait de ne plus avoir le droit de traiter en dollar si un incident de ce type venait à se reproduire. Pour une banque internationale, cela signerait sa perte[réf. nécessaire]. De même, les professionnels bancaires et financiers opérant sous forme indépendante, tels que les intermédiaires, doivent s'assurer également de la conformité de leurs activités[5]. La conformité bancaire, ou en assurance, s'applique également dans le droit de la distribution bancaire. Parmi les thématiques de la conformité financière ou bancaire, il s'agira entre autres :
Les établissements bancaires et financiers ont ainsi mis en place des outils de gestion du risque de non-conformité de plus en plus précis, compte tenu des risques de dérives qui ont pu avoir lieu lors des dernières crises financières. Car la conformité bancaire et financière joue un double rôle, de protection du système bancaire et de protection des consommateurs de produits financiers. La crise financière débutée en 2008 renforce l'exigence d'une conformité bancaire et financière efficace[7]. Comme le rappellent Barthelmess et Langlois, les nouvelles technologies financières (FinTechs) et en premier plan la Blockchain ont considérablement changé les pratiques en matière de compliance dans les institutions financières. Ces nouvelles technologies offrent des outils permettant une sécurisation et une mutualisation des informations accrues[8]. Conformité en psychologie et sociologieLa conformité sociale désigne en psychologie une attitude ou une opinion qui est en accord avec ce qui est attendu d'un individu ou d'un groupe dans une situation donnée ou en ce qui concerne une tâche définie. La conformité peut résulter de la pression d'un groupe, réel ou perçu, ou d'une cohésion sociale forte du groupe. Dans le dernier cas, l'individu intériorise un système de normes et de valeurs imposé par la culture ou la structure sociale à laquelle il appartient. La conformité décroît quand la difficulté d'une tâche définie croît, mais elle peut augmenter avec la taille du groupe quand la pression croît aussi[9]. Le conformisme est une forme de conformité augmentée et généralisé: une attitude d'adapter son comportement fortement et démonstrativement aux normes sociales, aux principes d'autorité et aux conventions, causée par soumission volontaire[10] ou forcée par des autorités. Voir aussiArticles connexes
Lien externeBibliographie
Notes et références
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