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Le Concerto pour violon no 2, Sz 112 de Béla Bartók est une œuvre musicale composée en 1937-1938.
Genèse
L'idée initiale du compositeur était d'écrire un thème et variations, genre qui lui était cher, mais son ami violonisteZoltán Székely, dédicataire de l'œuvre, préférait une forme concertante plus classique en trois mouvements. Bartók s'est donc plié à ses desiderata tout en conservant l'écriture des variations dans le second et le dernier mouvements.
La durée de composition, s'étendant sur près de deux ans, est inhabituelle pour le musicien. Les premières esquisses datent de 1936 alors que la version définitive est achevée en 1938. Entre-temps, il compose ses Contrastes pour violon, clarinette et piano et sa Sonate pour deux pianos et percussion. L'écriture de ce concerto est contemporaine d'une période difficile pour le compositeur, avec en particulier, une dégradation de la situation politique en Hongrie qui conduit l'artiste à envisager un exil aux États-Unis.
Le concerto comprend trois mouvements et son exécution dure environ un peu moins de quarante minutes. Pièce tourmentée et œuvre de maturité, elle ouvre sur la dernière manière du compositeur.
Allegro non troppo - Introduit par la harpe et des pizzicati, ce premier mouvement est construit autour de deux thèmes, le premier chanté par le violon sur des accents très lyriques, le second risoluto construit sur douze sons chromatiques sans répétition, et sans référence au dodécaphonisme.
Début du second concerto pour violon de Béla Bartók - violon solo :
Andante tranquillo - Ce deuxième mouvement s'articule autour du schéma thème et variations : « les variations ornementales, concertantes, polyphoniques, témoignent d'une grande liberté et d'une vraie souplesse, et prouvent combien Bartók a excellé dans l'art original de la combinaison des timbres instrumentaux, particulièrement au niveau des percussions. »[1]
Allegro molto - Le dernier mouvement, en forme de rondo-sonate d'une grande vitalité, conclut l'œuvre en transformant la plupart des motifs du premier mouvement, dans une construction « en arche » privilégiée par le compositeur.
Excellent pianiste, Bartók ne fut jamais violoniste, mais n'en possédait pas moins une parfaite connaissance des instruments à cordes. Son œuvre concertante pour violon comprend également deux rhapsodies écrites près de 10 ans plus tôt, ainsi qu'un premier concerto datant de 1907-1908, et découvert en 1958, soit treize ans après sa mort. La numérotation de ce concerto n'est donc pas du fait du compositeur. Bartók écrira les esquisses d'un dernier concerto, cette fois-ci pour alto en 1945.
Discographie
Ne sont cités ici que les enregistrements ayant été primés par la presse spécialisée[2].
↑Biojout JP, Fardet P, Guide des CD récompensés, bleu nuit éditeurs, éditions2005-2006
↑« C'est une rencontre historique que celle de Menuhin et de Furtwängler dans ce concerto que, sur le plan spirituel, ils abordent dans le même esprit que s'il s'agissait de celui de Brahms ». Dictionnaire des disques Diapason : Guide critique de la musique classique enregistrée, Paris, Robert Laffont, , 964 p. (ISBN2-221-50233-7), p. 63.
↑« Unique enregistrement de Bartók dans la discographie de Furtwängler, cette vision romantique offre une magie inimitable ». Patrick Szersnovicz, Le Monde de la musique, , p. 67.