Claude Charles de Rouvroy de Saint-Simon
Claude Charles de Rouvroy de Saint-Simon, né à Paris le et mort à Metz le , est un prélat français, évêque de Noyon, puis de Metz. Il ne doit pas être confondu avec son frère Claude (1694-1768), bailli de l'ordre souverain de Malte[3]. Tous deux sont de lointains parents du mémorialiste Louis de Rouvroy, duc de Saint-Simon, qui devient leur protecteur. BiographieClaude Charles naît à Paris le [4], sixième enfant d'Eustache-Titus de Rouvroy de Saint-Simon (1654-1712) et de Claire-Eugénie d'Auterive[5] (morte en 1725). Claude Charles est baron de Jouy-Trouville[4], seigneur et patron de Quillebeuf et de Falvy-sur-Somme[5]. Il est issu de la branche aînée de la maison de Rouvroy de Saint-Simon. Par Mathieu II de Rouvroy, dit « le Borgne » (tué à Azincourt en 1415[6]), il est parent du mémorialiste Louis de Rouvroy, duc de Saint-Simon[7], de vingt ans son aîné. Destiné à la vie ecclésiastique[4], Claude Charles reçoit la tonsure à quatorze ans, le [5]. À la mort d'Eustache-Titus en 1712, le duc de Saint-Simon prend la fratrie sous sa protection[8]. Abbé de JumiègesLe [9], à la demande du duc, membre du conseil du Régence et surtout ami du Régent[10], Claude Charles est nommé, à l'âge de 20 ans, 80e abbé de Jumièges[11] — abbaye vacante depuis 1695, et demeurée en économat[5]. Les revenus sont de 23 000 livres[4]. Le pape Clément XI confirme la nomination le . Claude Charles prend possession de l'abbaye par procureur le [9]. Dès lors, il ne s'applique plus, selon l'abbé Julien Loth, qu'« à s'enrichir des biens de Jumièges[12] ». De 1723 à 1726, il va être en procès avec ses religieux[13]. D'octobre 1721 à avril 1722, il accompagne le duc de Saint-Simon dans son ambassade extraordinaire en Espagne[14]. En , à Villalmanzo, le duc est frappé de la petite vérole, et doit rester isolé. Pendant six semaines, il est remplacé par l'abbé de Saint-Simon, qui entretient une correspondance avec le cardinal Dubois, avec le président du conseil des Affaires étrangères espagnol Grimaldo, avec le conseiller Sartine et avec d'autres encore[15]. Évêque-comte de NoyonLe [16],[17], l'abbé de Saint-Simon est nommé évêque-comte de Noyon. L'évêché est en effet assorti d'un comté et d'une pairie de France. Le sacre a lieu le . Le nouveau pair prête serment le , et prend séance au parlement de Paris[5]. La même année, il fait condamner aux galères deux paysans ayant braconné. Il tient à les voir enchaînés[18]. Évêque de MetzLe , il est transféré à l'évêché de Metz[19]. Il ne prend possession de ce prestigieux et lucratif siège épiscopal que le [20]. Les évêques de Metz, Toul et Verdun sont, depuis le traité de Münster (octobre 1648), « effacés de la matricule de l'Empire ». Malgré cela, Saint-Simon prétend au titre d'altesse et aux droits régaliens de prince du Saint-Empire romain germanique[21]. En 1737, il entre en conflit avec le parlement municipal. Par arrêt, celui-ci lui interdit de prendre la qualité de prince de Metz[4]. En 1744, la France est en guerre contre l'Autriche (guerre de Succession d'Autriche). Le roi Louis XV s'arrête à Metz pour inspecter les troupes et les fortifications. Saint-Simon l'accueille dans sa cathédrale[22]. À partir de 1743[4], conformément aux décrets du concile de Trente, l'évêque fait bâtir le séminaire de Metz[23], qu'il dédie à saint Simon et à sainte Anne. Pour en assurer les frais de fonctionnement, il ferme plusieurs chapitres, en dépit de bien des oppositions. Il se heurte notamment au gouverneur Fouquet de Belle-Isle lorsqu'il veut supprimer le chapitre de la collégiale Saint-Thiébaut de Thann. Il échoue dans sa tentative[4]. Il introduit à Metz les frères des écoles de charité[24]. Il prend comme grand vicaire son parent, Charles-François de Rouvroy de Saint Simon, qui va devenir évêque d'Agde[25]. Son cousin et père adoptif le duc de Saint-Simon meurt en 1755. Il lui lègue par testament l'ensemble de ses manuscrits, y compris les fameux Mémoires. L'évêque n'arrive pas à en prendre possession, en raison de l'opposition des créanciers du duc et de l'inquiétude du pouvoir quant à leur contenu[26]. Il meurt à Metz le [27], à l'âge de 64 ans. « D'après les documents conservés, remarque Yves Coirault, il ne semble pas qu'un tel prélat ait eu d'autres mérites que celui de sa maison[28]. » IconographieSon principal portrait connu est peint par Hyacinthe Rigaud vers 1733, date à laquelle il est nommé évêque de Metz[5]. La toile est acquise par Louis-Joseph Jay à Paris en 1799[n 1]. Elle entre au musée de Grenoble en 1800[29]. Notes et référencesNotes
Références
Voir aussiArticles connexesLiens externes
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