Claire Fourier, née à Ploudalmézeau au nord de Brest, Finistère, est un écrivain français. Elle a également publié sous le nom de Béatrice Clairhell. Elle vit à Paris et à Carnac (Morbihan).
Elle fait des études secondaires à Brest puis supérieures à Rennes où elle obtient une maîtrise d'histoire[1]. Plus tard, elle est diplômée de l'École nationale supérieure de bibliothécaires située Villeurbanne près de Lyon[2]. Elle est professeure de lettres et bibliothécaire mais les mutations de son mari ne lui permettent pas d'exercer elle-même une activité stable. Elle se consacre alors à l'écriture[3] et publie ses premiers récits en 1996[1].
Elle a emprunté son nom de plume à Charles Fourier pour l'amour de l'utopiste, de sa fantaisie et de sa théorie de l'"attraction passionnée"[4].
Les livres
En 1987, elle montre le manuscrit en cours de Ce que dit le vent d'Ouest à Maurice Blanchot qui exprime aussitôt son bonheur de lire le texte «dans ce qu'il a de libre»[5] et range l'auteur aux côtés de Louise Labé et de madame de Sévigné[6]. Mais elle attend neuf ans pour publier Métro Ciel qui enthousiasme Hubert Nyssen. Elle a été encouragée dans l'écriture aussi par Henri Pollès et Charles Juliet[7].
Pierre Sipriot a confié que Métro Ciel lui a rendu le goût de la littérature et de la vie et que La Trace est le «cogito de la sensibilité»[8]. Jean Markale disait reconnaître dans Comme en passant : la veine celtique et surréaliste de Joyce, «celle qui fait passer une vie dans une page et ouvre sur le rêve le moment plus ordinaire»[réf. nécessaire]. Bernard Noël a écrit qu'elle a inventé un nouveau genre : la sensualité verbale : "Elle a inventé la sensualité verbale : le verbe devient sensuel alors que d'ordinaire il désensualise. Il le devient non par référence aux sens, mais en inventant une sensualité sui generis, si j'ose dire. Voilà ce qui me frappe : pas sensuel par description ou sensibilité sensuelle, mais parce que le verbe prend chair : il souffle du sensuel au lieu d'être insufflé de lui. »[8],[9]. Claude Hagège évoque la «perfection classique» de sa langue.
Les livres de Claire Fourier[a], marqués par le goût du discontinu et du digressif, nouent l'introspection à la narration dans un souci de rigueur poétique ; ils entrent difficilement dans un genre défini, c'est pour la commodité qu'il faut les appeler tantôt romans, récits, essais, poèmes, haïkus[3]. «Qu'est-ce que je cherche à dire ? L'état central fluctuant qui est le nôtre, les idées folles, les idées sages qui nous assaillent et nous déstabilisent, l'impermanence permanente, les besoins profonds sous les désirs passagers, les ricochets de l'âme sur l'eau du temps».
RC4, Route du Sang, récit historique, 2000. Epuisé.
Chez Jean-Paul Rocher
Ce que dit le vent d'Ouest, roman, 1998, épuisé.
L'amante océane, récit, 1999, épuisé.
Plus marine que la mer, roman, 2001.
Bernard Noël ou Achille immobile à grands pas (initialement paru en 1988 dans la revue Faire part n° 12/13 sous le pseudonyme de Béatrice Clairhell) suivi de Nonoléon de Bernard Noël (paru initialement en 1979 dans la revue Première livraison), essai, 2002.
Au clair de la solitude, roman, 2004. Épuisé.
Route Coloniale 4 en Indochine, rééd. de RC4, Route du Sang, 2004. Épuisé.
Saint-Amour, les Vignes du rêve (sous le nom de Béatrice Clairhell), récit, 2005.
À contre-jour(nal). En filant le temps, -. Publié en 2006. Épuisé.
Comme en passant, récit. Suivi d'une Lettre de Bernard Noël, 2008.
La Visite, récit, 2008.
L'amante océane, nouvelle éd. resongée, 2008.
Saint-Amour, les Vignes du rêve (sous le nom de Béatrice Clairhell), édition revue et augmentée, récit, 2008.
Je ne compte que les heures heureuses, roman, 2010. Épuisé.
Éditions Dialogues
Les Silences de la guerre, roman, . Prix Bretagne 2012. Prix de la Ville de Vannes 2012. Prix de la Ville de Carhaix 2012[11].
Dieu m'étonnera toujours. Suites pour le temps qui passe. . (Récit d'une retraite de huit jours à la Chartreuse.)
L'amour aussi s'arme d'acier. Route coloniale 4 en Indochine, récit. . Épuisé.
Aux Editions Le Serpent à plumes
Plus marine que la mer, roman, rééd. coll. Motifs, 2004.
Radieuse, Une croisière en Adriatique, 2016. (Récompense prix Ville de Vannes. Voyage à bord d'un navire de la compagnie du Ponant.)
Aux éditions Points-Seuil
Les Silences de la guerre (pendant féminin au Silence de la mer, de Vercors), rééd. coll. poche, Grands romans, .
Aux éditions du Canoë
Tombeau pour Damiens, La journée sera rude, . Avec cahier central de 8 illustrations couleurs (peintures) réalisées spécialement par Milos Sobaïc.
Métro Ciel, réédition, juin 2021.
Le Jardin voluptueux, ou Nous sommes de drôles d'oiseaux, mai 2022.
RC4, Route du sang, éd. enrichie d'un avant-propos de l'auteur, juillet 2023.
Aux éditions Presses de la Cité
° Ker Stears. In Le Sel de la Bretagne, ouvrage collectif, juin 2021. Repris en poche, éd. Pocket, avril 2022.
Aux éditions Tinbad
° Tout est solitude, avril 2024.
Poèmes
Jean-Paul Rocher éditeur
Le temps de le dire, haïku d'été, 2004. Tirages de tête et courant.
Taches de rousseur, haïku d'automne. Précédé de L'Arbre, la mer et la femme par Jean Markale, 2006.
Jours écrits en hiver, haïku qui n'en sont plus, 2007.
La Valse libertine, roman-haïku de printemps, .
Textes publiés en revues
Armand Robin : anarchiste de la grâce, Livres de France, 1986. Version revue et corrigée, revue Hopala !, no 40, .
Solo à deux temps, La Bartavelle, no 5, .
La mort d'un enchanteur [Henry Pollès], La Dérobée, no 4, . Réédition revue Hopala, no 38, .
Le rire devant la mort, Supérieur inconnu, no 5, octobre-.
Longtemps je n'ai écrit que des lettres, revue La Bartavelle, no 6,.
Au féminin, Supérieur inconnu, no 16, octobre-.
Les robes scandaleusement belles de John Galliano, Supérieur inconnu, no 18, printemps-été 2000. Rééd. in Chroniques d'actualité, no 3, juin, 2011.
Bernard Noël ou Achille immobile à grands pas, Fusées, no 5, 2001.
Cinq états du corps dans l'œuvre de Bernard Noël, revue Amastra-n-Gallar, automne 2008.
Le soleil abonde, Lieux d'Être, no 53-54, .
Fugitiva, Spered Gouez, no 18, .
Allons consoler nos peines, Traversées, no 67, .
Paradjanov en capitaine Achab, Les Cahiers de Tinbad, no 5, hiver 2018.
L'entracte, Les Cahiers de Tinbad, no 6, été 2018.
Notes sur Céline, Les Cahiers de Tinbad, N°7, hiver 2019.
Cinq états du corps dans l'oeuvre de Bernard Noël, Les Cahiers de Tinbad, n°15, automne 2023.
Préfaces
Tombeau de Merlin ou Jean Markale, poète de la celtitude, préface-hommage à L'homme lesbien de Jean Markale, Jean-Paul Rocher éd., coll. Les fruits défendus, 2008.
Claire Fourier, en corps à corps avec le verbe, dossier élaboré par Marie-Josée Christien, dans le no 21 de la revue Spered Gouez / l'esprit sauvage, p. 63 à 70, 2015
Claire Fourier, par Guillaume Basquin, Les Cahiers de Tinbad, no 6, été 2018.
Claire Fourier, Ploudalmézeau, Jean-Marie Goater, Femmes de Lettres en Bretagne, Matrimoine littéraire et itinéraires de lecture. Éditions Goater, 2021, pp133-134.
Notes et références
Notes
↑Claire Fourier : «Je ne suis pas une fabricante de romans : mes livres s’enchaînent et peuvent être lus comme une longue lettre. J’aime parler au lecteur sans code, quasi à bout portant. Bref, je suis dans la forme épistolaire comme un poisson dans l’eau», bretagne-actuelle.com, 14 septembre 2015.