Face à la multitude de procès, les compagnies rivales fusionnent le , ce qui entraîne la fondation de la Compagnie des mines d'Anzin. Cette dernière se développe considérablement dans les décennies qui suivent, et prospère toujours plus. D'autres société tentent également de se développer, à l'instar de la Compagnie des mines d'Aniche vers la fin du siècle, mais qui n'a réellement commencé à prospérer que lors de la mise en service de la fosse La Renaissance à Somain, au début des années 1840.
: Philippe du Cavrel de Tagny, seigneur de Réty et d'Austruy, loue pour neuf ans ses exploitations à Jean Bocquet, de Guînes, à raison de quatre cents livres par an, et à charge d'acheter le stock extrait de deux mille barils moyennant 4 187 livres[O 2],[O 1].
: une concession est accordée à la Société Desaubois[A 1], par arrêt du Conseil d'État du roi. Ce même arrêt, établi en faveur de Nicolas Desaubois, attribue à la compagnie la somme de 6 250 livres[GB 1], remboursable dans un an en cas de réussite, ne l'étant pas en cas d'échec si la dépense est double[GB 4].
La Société Desaubois est dissoute, et reformée sous le même nom. La première compagnie a alors dépensé 47 000 florins, soit 58 750 livres, pour épreuves. La date précise n'est pas connue, il n'y a pas d'indication pour savoir si cette nouvelle société est née avant ou après l'attribution de la concession[GB 2].
Les travaux de la fosse Jeanne Colard no 1 débutent en fin d'année à Fresnes-sur-Escaut. Édouard Grar prétend qu'elle compte deux puits[GB 5], alors que des sources plus récentes indiquent qu'un seul puits a été creusé en 1718, mais que deux autres, nos 2 et 3, l'ont été en 1723[A 2].
: les travaux de la fosse Jeanne Colard se poursuivent, et une belle veine de charbon est découverte[GB 6].
Charles Cordier, chargé de la régie des fermes générales, tente sans succès de prélever un impôt sur le charbon remonté de la fosse[GB 7].
: une pièce du cuvelage de la fosse Jeanne Colard, faite de hêtre alors qu'elle aurait dû être en chêne, rompt, entraînant l'inondation des travaux souterrains[A 1]. Deux mille livres, soit environ trois cents chariots en ont été tirés[GB 7]. Vingt mille livres ont été perdues, et un manque à gagner de 35 000 livres est également à signaler, car la gratification du a été payée en billets de banque, qui ont entretemps perdu toute valeur[GB 8].
1721
: le gouvernement donne par arrêt deux cents chênes de la forêt de Mormal en faveur de la Société Desaubois, afin de réparer le puits[GB 8].
: faute d'avoir pu réparer le puits et reprendre l'exploitation, les associés abandonnent la Société Désaubois[GB 8]. La fosse est ensuite comblée, et les machines, les pompes et les chevaux, vendus[GB 9].
: un arrêt du conseil subroge au droit des premiers concessionnaire Pierre Desandrouin-Desnoëlles et fait défense à ces premiers de le troubler[GB 9]. Jacques Richard et Jacques Mathieu sont encore présents pour cette troisième association[GB 10].
Le duc d'Aumont, marquis de Villequier, fils du duc Louis-Marie-Victor d'Aumont décédé en 1704, meurt[O 1].
François-Joseph Desandrouin acquiert du duc d'Aumont, également marquis de Villequier, puis, après la mort de ce dernier, de son frère le duc d'Humières, la jouissance des mines d'Hardinghen, et en continue l'exploitation[O 1].
La Société Desandrouin-Taffin ouvre deux nouveaux puits près de la fosse Jeanne Colard no 1. Bien qu'Édouard Grar les indique comme constituant la fosse Peau de Loup[GB 10], des études plus récentes indiquent qu'il s'agit en fait des puits nos 2 et 3 de la fosse Jeanne Colard, exactement situés au sud du premier puits[A 2].
1724
C'est à partir de cette année-là que la houille est régulièrement exploitée à Fresnes-sur-Escaut, et sans interruption[GB 11].
: François-Joseph Desandrouin conclut avec l'exploitant sur Réty un traité commercial réglant les conditions de vente des charbons, tant sur les lieux de production qu'en un dépôt situé à Guînes[O 1].
Les dirigeants de la société promeuvent le charbon en démontrant son utilité pour cuire des briques[GB 12].
: la société Desandrouin-Taffin traite le doit d'entre-cent avec le seigneur d'Estreux pour la somme de soixante écus, soit 180 livres par an. En effet, l'arrêt de 1717 accorde la concession à la condition que la compagnie paye aux seigneurs hauts-justiciers les mêmes droits qui se payent dans les dépendances du territoire de Mons[GB 15].
septembre : la société traite avec les seigneurs d'Oisy et d'Aubry pour cent écus, soit trois cents livres, par an à chacun pour les droits d'entre-cent[GB 16].
1726
Deux puits, constituant la fosse Peau de Loup sont exécutés sur le territoire d'Odomez, au nord de la fosse Jeanne Colard[1],[GB 11].
La fosse d'Estreux est entreprise à Estreux, jusqu'à la profondeur de quarante toises, mais elle est abandonnée à cause de terrains de mauvaise nature, malgré le creusement de deux galeries[GB 17]. Elle a coûté 23 400 florins[GB 14].
: à la suite de fosses ouvertes sur le territoire de la seignerie d'Aubry, les avaleresses du Sars, quelques années après l'arrêt du , un nouvel arrêt étend la concession[GB 4].
1727
Les avaleresses Peau de Loup commencées l'année précédentes sont abandonnées[1], de même que la fosse d'Estreux[GB 17].
François-Joseph Desandrouin réunit à ses exploitations celles de Réty, en vertu d'un contrat conclu avec le sieur de Contes d'Esgranges, seigneur de Bucamps, héritier de Philippe du Cavrel de Tagny par se femme, Henriette-Gertrude de Harchys, cousine germaine de ce dernier. Il a acquis ces divers privilèges moyennant une redevance une fois payée de deux mille libres pour chaque fosse creusée[O 1].
L'avaleresse de Crespin est entreprise sur le territoire de Crespin, mais abandonnée à cause des venues d'eau survenues lorsque les bois d'un cuvelage rond provenant d'un ancien puits ont été retirés[GB 17]. Elle a coûté 45 000 florins[GB 14].
Les puits d'extraction et d'épuisement de la fosse Petites Fosses à Fresnes-sur-Escaut sont commencés[GB 18], d'autres sources indiquent 1730[A 2].
La fosse de la Citadelle est entreprise à Valenciennes en dehors des fortifications, non loin de la porte Notre-Dame dite porte de Paris. Trois petites veines inexploitables de houille maréchale[GB 19] ont été découvertes dans une galerie longue de cent toises[GB 17]. Elle a coûté 51 700 florins[GB 14].
Les puits nos 2 et 3 de la fosse Jeanne Colard sont décrits comme ayant été comblés à la suite de l'apparition d'une source[GB 11].
Les puits de la fosse Petites Fosses commencées l'année précédente sont achevées, et on y monte la première machine à vapeur connue de France, qui a coûté 75 000 livres[GB 18].
La fosse de la Citadelle, commencée deux ans plus tôt, est abandonnée[2].
La société traite avec l'abbé d'Hasnon, seigneur de la terre d'Anzin, pour le droit d'entre-cent, à raison de cent écus par an[GB 16].
: la fosse du Pavé est commencée sur le territoire d'Anzin, dans un secteur où il y avait des exploitations souterraines de craie[GB 20].
1734
: la houille est découverte à la fosse du Pavé après du mois de travaux, jour et nuit. Celle-ci a été jugée convenir à tous les usages, et être plus qualitative que celle provenant de l'étranger. Édouard Grar indique que la fosse du Pavé est la douzième fosse utilement creusée. Le charbon a été extrait d'une veine dénommée la « Grande Droiteuse »[GB 21].
1735
Au début de l'année, à Fresnes-sur-Escaut, Édouard Grar rapporte qu'il y a sept puits en activité dont cinq pour l'extraction : Petites Fosses, Longfarva, Routard, Toussaint Carlier et Saint-Pierre[GB 22]. Les sources plus récentes se contredisent, car elles indiquent que la fosse Routard aurait été fermée soit en 1736[A 2], soit en 1733[3].
Les fosses Longfarva et Petites Fosses sont abandonnées[A 2].
Dans le Boulonnais, Gaspard Moïse Augustin de Fontanieu présente une requête au roi, et entreprend plusieurs fosses, en vertu de son droit de propriétaire du sol, sur le territoire de Fiennes, et même sur le territoire d'Hardinghen, faisant ainsi concurrence à Jean-Pierre Desandrouin-Desnoëlles[O 1].
Un second puits, dit du Pavé Sud, par opposition au Pavé Nord, est ajouté à la fosse du Pavé afin de développer l'exploitation[GB 21].
: Jean-Jacques Desandrouin et Pierre Taffin passent contrat avec la ville de Valenciennes, par lequel les magistrats, représentant la ville, consentent à l'extraction du charbon dans la banlieue, depuis Anzin jusqu'à l'Escaut, et non au-delà, moyennant une redevance annuelle de 480 livres Hainaut, soit 300 livres de France[GB 16].
: Jean-Jacques Desandrouin et Pierre Taffin obtiennent par arrêt une prorogation de leur privilège de vingt ans, pour terminer le . Sans cela, le privilège aurait pris fin en 1740[GB 15].
Les fosses Joseph Routard et Crève-Cœur sont abandonnées[A 2].
Le second puits de la fosse du Pavé est achevé, et la fosse fonctionne à plein régime. Jacques Mathieu indique alors que « l'ouvrage a été mis en sa perfection »[GB 24].
: Jean-Jacques Desandrouin et Pierre Taffin obtiennent par arrêt que les terres situées entre la Scarpe et la Lys soient ajoutées à leur privilège, car ils craignaient qu'une compagnie rivale se forme, et leur ôte les débouchés sur Lille, Douai, ainsi que les provinces d'Artois et de Picardie[GB 15].
1737
: Jean-Jacques Desandrouin et Pierre Taffin effectuent une transaction envers Emmanuel de Croÿ-Solre afin d'assoupir le procès : ils s'obligent à payer à ce dernier une redevance annuelle de deux mille livres, au moyen de laquelle ce dernier consent à la pleine exécution du privilège de ces premiers dans l'étendue de sa terre[GB 23]. Cette convention est restée confidentielle à cause du chiffre élevé exigé par le prince de Croÿ, afin que les autres seigneurs ne demandent pas plus, alors qu'elle ne leur en offrait que trois-cents livres au plus[GB 23],[GB 22].
La Société Desandouin-Taffin tente une fosse à Faches-Thumesnil près de Lille, qu'elle abandonne à la profondeur de 28 toises. Elle a coûté 12 500 florins[GB 28].
: dans le Boulonnais, Gaspard Moïse Augustin de Fontanieu et Jean-Pierre Desandrouin-Desnoëlles transigent à la suite de nombreuses contestations quant aux limites des concessions[O 3].
: dans le Boulonnais, un arrêt du Conseil du roi homologue la transaction du , et fixe comme ligne de démarcation la route reliant Marquise à Hardinghen, Gaspard Moïse Augustin de Fontanieu peut exploiter la région située au nord de cette route, vers Fiennes, jusqu'aux confins du territoire de Réty, tandis que Jean-Pierre Desandrouin-Desnoëlles conserve la région au sud, qui comprend toutes les fosses d'Hardinghen[O 3].
Années 1740
1740
La fosse Saint-Nicolas à Fresnes-sur-Escaut[GB 25] et la fosse de la Barrière à Anzin sont commencées par la Société Desandrouin-Taffin. Pour cette seconde fosse, Édouard Grar indique 1746.
De la houille aurait été découverte à Beaurain, près de Noyon, mais ça n'en était pas, les chartreux ont ensuite obtenu le privilège exclusif de l'exploiter[GB 28].
: un arrêt du Conseil d'État porte permission au duc d'Aumont et d'Humières de continuer pendant trente ans l'exploitation des mines de charbon du Boulonnais et du comté d'Ardres, avec exception du village de Fiennes et de son territoire en faveur du sieur de Fontanieu, et des terres de Réty, d'Austruy en faveur du sieur de Bucamp, la faculté étant réservée en outre aux propriétaires du sol d'exploiter eux-mêmes, sous des conditions bien précises[O 3]. L'exploitation est alors assurée principalement par deux groupes[O 4].
: la Société Desandrouin-Cordier est formée entre les frères Desandrouin et le bailli de Condé, dénommé Cordier, pour rechercher et exploiter le charbon à Vieux-Condé[A 3].
1744
: l'exploitation des mines en France est règlementée par un arrêt du Conseil, qui soumet explicitement leur ouverture au régime de la permission préalable[O 4].
Les avaleresses Élisabeth Dahié sont commencées à Fresnes-sur-Escaut, et abandonnées quatre ans plus tard à la profondeur de 64 mètres dans le terrain houiller, à cause des eaux. Elles ont coûté 150 000 livres de perte réelle. Une machine à pompe mue par 97 chevaux et une machine à feu y ont été mis. C'est dans cette fosse qu'a eu lieu la première application connue de la machine à vapeur au passage des niveaux dans les fosses en tentative[GB 25].
La fosse Sainte-Anne est commencée à Fresnes-sur-Escaut par la Société Desandrouin-Taffin[5], à la suite de l'échec de l'avaleresse Rougette débutée et abandonnée la même année non loin à la profondeur de onze mètres[A 2].
La Société Desandrouin-Taffin commence un puits dans le seigneurie de Mortagne, à Notre-Dame-au-Bois, mais il lui est ordonné de ferme le puits, dans la crainte qu'il ne vienne à tarir les eaux thermales de Saint-Amand-les-Eaux[GB 28].
La Société Desandrouin-Taffin commence deux puits sur le territoire de Saint-Waast, hameau de Valenciennes, les fosses du Bois et de la Petite machine à feu, mais les travaux sont arrêtés en 1756 par autorité de justice, pour un procès avec la Société de Raismes[GB 28].
Sept-cent ouvriers sont occupés par la Société Desandrouin-Taffin à extraire la houille, en y comptant ceux employés aux ateliers destinés à la fabrication des machines, agrès et ustensiles[GB 29].
1753
La fosse de la Pâture est commencée à Fresnes-sur-Escaut par la Société Desandrouin-Taffin[A 2].
Mille ouvriers sont occupés par la Société Desandrouin-Taffin à extraire le charbon, en y comptant ceux employés aux ateliers destinés à la fabrication des machines, agrès et ustensiles[GB 29]. La société emploie également 180 chevaux, dont 150 sont employés à l'extraction du charbon. Quatre machines à feu et une machine à molette assurent l'exhaure, tandis qu'une cinquième machine à vapeur est employée au fonçage des avaleresses[GB 30].
La Compagnie des mines d'Anzin entreprend le fonçage de la fosse Dutemple à Valenciennes, mais les travaux sont abandonnés à cause des venues d'eaux, et ne reprennent qu'en 1826[A 5].
: le Conseil d'État rend un arrêté confirmatif du privilège précédemment accordé au duc d'Aumont et d'Humières, pour une nouvelle durée de trente ans, en faveur du duc Louis-Marie d'Aumont, son petit-neveu et héritier, et, après lui, de son fils, le duc de Viilequier[O 4].
Pierre-Élisabeth de Fontanieu meurt, ses héritiers, Antoine-Louis, marquis de Belsunce, et Michel Doublet, marquis de Bandeville, cèdent temporairement la jouissance de leurs mines à Mme veuve François Brunet et à son fils, moyennant une redevance annuelle de vingt mille francs[O 5].
et : des arrêts du Conseil d’État précisent les limites et conditions dans lesquelles il peut être fait usage du privilège confirmé en dernier lieu par l'arrêt de 1771, et définissent plus exactement les droits réservés aux propriétaires du soi. Ces arrêts sont rendus à propos de contestations survenues entre la Société Desandrouin-Cazin, Pierre-Élisabeth de Fontanieu, fils de Gaspard-Moïse, et le sieur Desbarreaux[O 4].
Le puits no 2 de la fosse Riviérette de la Compagnie des mines d'Anzin, à Anzin, mais sur Valenciennes depuis 1834, est abandonné[GB 25].
Années 1790
1791
1er juillet : le marquis de Belsunce et les héritiers du marquis de Bandeville vendent leur terre de Fiennes et le droit d'en extraire le charbon[O 5] à Jean-Baptiste-André Gallini, chevalier Loscan, qui prend comme directeur Mathieu. Il est stipulé que, sur la somme de sept cent mille francs, montant de cette vente, cent mille francs s'appliquent aux mines de Fiennes[O 6].
: une nouvelle loi instaure[O 7] que « toute exploitation actuellement et régulièrement existante, obtiendrait cinquante ans de durée à partir de 1791, mais serait restreinte à six lieues carrées[D 1] ».
1792
Poussé par la pénurie du combustible résultant de la suspension des importations de charbons étrangers en France, le gouvernement a chargé le représentant du peuple Le Bon d'exploiter pour ses besoins les mines d'Hardinghen, en payant. Un dénommé Delaplace, commissaire du Gouvernement, a conduit et dirigé cette exploitation qui a servi à approvisionner les villes frontières. L'exploitation se poursuit sur ce même régime l'année suivante également[O 7].
Références à Édouard Grar, Histoire de la recherche, de la découverte et de l'exploitation de la houille dans le Hainaut français, dans la Flandre française et dans l'Artois, 1716-1791, t. II,
Références à Édouard Grar, Histoire de la recherche, de la découverte et de l'exploitation de la houille dans le Hainaut français, dans la Flandre française et dans l'Artois, 1716-1791, t. III,
Édouard Grar, Histoire de la recherche, de la découverte et de l'exploitation de la houille dans le Hainaut français, dans la Flandre française et dans l'Artois, 1716-1791, t. II, Impr. de A. Prignet, Valenciennes, , 371 p. (lire en ligne), p. 24-28, 30-37, 42-48, 58-67.
Édouard Grar, Histoire de la recherche, de la découverte et de l'exploitation de la houille dans le Hainaut français, dans la Flandre française et dans l'Artois, 1716-1791, t. III, Impr. de A. Prignet, Valenciennes, , 311 p. (lire en ligne), p. 6-7, 11, 12, 17, 27-28, 30-31, 38, 41, 47, 52, 64, 67.
Albert Olry, Topographie souterraine du bassin houiller du Boulonnais ou bassin d'Hardinghen : Études des gîtes minéraux de la France, Imprimerie Nationale. Paris, , 240 p. (lire en ligne), p. 91-97.