Manège (machine)

Un manège à chevaux dans la mine de sel de Wieliczka en Pologne.

Un manège est un mécanisme utilisant la force des animaux (chevaux, bœufs, ânes...) pour faire mouvoir des machines. Le mot est encore employé par analogie à des appareils munis d’un train d’engrenage. Ce système était très utilisé pour l'extraction minière en Europe entre le XVI^e siècle et le XIX^e siècle ; il est également appelé machine à molette ou baritel.

Mines

Au XVI^e siècle, l'extraction du charbon se fait essentiellement par treuil à bras, actionné par des hommes[1]. C'est à cette époque que le premier manège à chevaux est installé sur un puits de mine des houillères de Decize dans la commune de La Machine (Nièvre) qui lui doit son nom[2]. Ce dispositif nommé baritel se compose d'un manège circulaire où les chevaux sont attelés pour mettre en mouvement un arbre vertical supportant deux bobines où s'enroulent les câbles, et d'un châssis à molette (sorte de petit chevalement) équipé de jambes de force et supportant les poulies par où passent les câbles avant de s'enfoncer dans le puits.

La structure est souvent abritée dans un bâtiment en pan de bois[1]. Ce type de machine se généralise au XVIII^e siècle avant d'être progressivement remplacé par les machines à vapeur et les chevalements au cours du XIX^e siècle, pour finalement disparaître des bassins miniers européens au début du XX^e siècle[1].

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  Le puits Saint-Louis, équipé d'un baritel (bâtiment incliné en bois) qui est resté en place après l'installation d'une machine à vapeur (cheminée) le remplaçant.
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  Représentation d'un baritel de mine.
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  Reconstitution d'un baritel à Marienberg (Saxe).

Agriculture

Les manèges à chevaux était également très utilisés pour l'agriculture avant la généralisation des machines à vapeur (les locomobiles).

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  Une batteuse utilisant la force animale en 1881.
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  Une meule à olives fonctionnant sur le principe du manège.
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  Concasseur utilisant la force des chevaux.
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  Battage au manège à Port Manec'h vers la fin du XIX^e siècle.
• 
  Manège tiré par des chevaux actionnant un pressoir à cidre ("Fête des tisserands" à Quintin).
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  Écomusée de Saint-Dégan : mécanisme central d'un manège à chevaux.

Navigation

Les roues à aubes de certains bateaux ont été entraînées par un manège de chevaux ou de bœufs embarqués. Un ouvrage anonyme du IV^e ou V^e siècle évoque une liburne mue par des bœufs[3].

Des exemples existent au XVIII^e siècle sur la Tamise à Londres et sur la Seine à Paris[3], au XIX^e siècle sur la Dordogne à Saint-André-de-Cubzac et sur le Léman à Genève en 1825-1826[4],[5], sur le lac de Garde de 1830 à 1839, sur le canal de Saint-Quentin (souterrain de Riqueval) de 1856 à 1906[6]. Des dizaines de horse ferries sont connus aux États-Unis au début du XIX^e siècle, au moins huit rien qu’à Manhattan sur l’Hudson ou l’East River[7].

• 
  Liburne automotrice, De Rebus Bellicis, IV^e ou V^e siècle[3].
• 
  Horse boat à Toronto, Canada, années 1840.
• 
  Bateau-manège à Genève en 1825.

Notes et références

1. Pierre-Christian Guillard 1993, p. 30
2. « La machine », sur lejdc.fr.
3. « Sur des chemins liquides : bateaux à propulsion animale (1). Les pionniers européens : du plan à la réalisation », sur traitsensavoie.fr, 25 juillet 2016 (consulté le 4 janvier 2017).
4. « Sur des chemins liquides : bateaux à propulsion animale (2). Les bateaux de Monsieur Church », sur traitsensavoie.fr, 25 septembre 2016 (consulté le 4 janvier 2017).
5. « Au début du 19e siècle, un bateau manège mu par des chevaux transportait les passagers des Eaux-Vives aux Pâquis », Archives InterroGE - Question / réponse, sur ville-geneve.ch, Ville de Genève, 11 août 2014 (consulté le 4 janvier 2017).
6. « Sur des chemins liquides : bateaux à propulsion animale (3). Finlande, France, Italie : tournez manèges », sur traitsensavoie.fr, 18 novembre 2016 (consulté le 4 janvier 2017).
7. « Sur des chemins liquides : bateaux à propulsion animale (4). New-York, horse ferries, teamboats, les chevaux traversent l’Hudson et l’East River », sur traitsensavoie.fr, 23 décembre 2016 (consulté le 4 janvier 2017).

Annexes

Articles connexes

• Cheval dans les mines
• Traction hippomobile
• Chevalement
• Mine (gisement)

Bibliographie

 : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

• Pierre-Christian Guillard, Les chevalements des houillères Françaises, Fichous, Pierre-Christian Guillard, 1993, 268 p. (ISBN 2-9502503-6-X). .
• François Jarrige, « Le manège animal », dans Pierre Singaravélou et Sylvain Venayre (dir.), Le magasin du monde : La mondialisation par les objets du XVIII^e siècle à nos jours, Paris, Fayard, coll. « Pluriel », 2022, 2^e éd. (1^re éd. 2020), 460 p. (ISBN 9782818506882, présentation en ligne), p. 52-56.
• Luc Jaccotey et Gilles Rollier (dir.), Archéologie des moulins hydrauliques, à traction animale et à vent des origines à l'époque médiévale et moderne en Europe et dans le monde méditerranéen : Actes du colloque international, Lons-le-Saunier du 2 au 5 novembre 2011, Besançon, Presses universitaires de Franche-Comté, coll. « Annales littéraires de l'Université de Besançon / Environnement, sociétés et archéologie », 2016, 950 p. (ISBN 978-2-84867-557-2, OCLC 958610751, présentation en ligne).
• (en) J. Kenneth Major, Animal-powered engines, Londres, Batsford, 1978, 168 p. (ISBN 978-0-7134-0918-5).

Lien externe

• « Le baritel », sur www4.culture.fr