Dr Sédillot », photographie pos. sur papier albuminé d'après négatif sur verre, 8.5 x 6 cm, atelier Nadar. Extrait de : Album de référence de l'Atelier Nadar, Vol. 1. Coll. de la BnF.
Après de brillantes études à la faculté de Médecine de Paris, dans les hôpitaux d'instruction de Metz et au Val-de-Grâce, il est reçu docteur en médecine en 1829, en soutenant une thèse intitulée Du nerf pneumogastrique et de ses fonctions. Dans un modeste laboratoire, il pratique de nombreuses vivisections et précise le rôle du nerf récurrent. Il débute ensuite une carrière de chirurgien militaire.
En 1831, il participe à la l'insurrection de la Pologne en qualité de chirurgien sous-aide dans les ambulances polonaises ; il est un temps interné en Autriche après la défaite polonaise. Il sera décoré de la Croix du Mérite militaire. De retour à Paris, il devient chirurgien aide-major au Sixième Dragon. En 1832, à la demande des autorités, il observe avec Larrey une terrible épidémie de choléra à l'hôpital de Picpus[6].
En 1836, il devient chirurgien-major et professeur au Val-de-Grâce après avoir été agrégé de la Faculté de Paris. Mais il échoue à la chaire de chirurgie de la Faculté de Paris en 1836 contre Blandin. Déçu par cet échec, il s'engage auprès des troupes coloniales d'Afrique du nord et prend part à la deuxième campagne de Constantine[7]. Il fait part de ses observations dans un volume publié en 1838 : Campagne de Constantine de 1837. Il visite les ruines romaines, les sources minérales et observe les traitements des fractures par les autochtones. Il souffrira du paludisme en Algérie tout en poursuivant sa tâche. Revenu à Paris, il échoue une nouvelle fois au concours pour une chaire de médecine opératoire de la faculté de Paris face à Malgaigne en 1839. Il épouse Geneviève Pelletier[8] (1820-1886), le .
En 1841, il est reçu au concours d'agrégation de la Faculté de médecine de Strasbourg pour la chaire regroupant « pathologie externe, médecine opératoire et clinique chirurgicale ». L'admission d'un chirurgien militaire à ce poste donne lieu à de vives polémiques : la faculté avait décidé de rendre incompatible le titre de professeur à la faculté avec celui de professeur à l'hôpital militaire après le départ de Bégin. En 1850, il est promu au grade de médecin principal de première classe. Il est nommé chirurgien en chef de l'hôpital militaire de Strasbourg en 1856, menant de front ses deux carrières militaire et civile. Enfin, élevé au grade de médecin inspecteur, il est nommé premier directeur de la nouvelle École de médecine militaire entre 1856 et 1869.
En 1869, il est admis à la retraite. Il assiste à l'annexion de l'Alsace en 1870, mettant fin à l'existence de l'École[9]. Il participe aux ambulances de Haguenau. Il refuse l'offre prussienne de conserver sa chaire de la faculté de médecine, rejoint Nancy où il est nommé professeur honoraire avant de se retirer à Paris.
Souffrant d'une surdité profonde, puis frappé d'une hémiplégie droite en 1879, il meurt chez l'un de ses enfants à Sainte-Menehould en 1883, à l'âge de 78 ans. Ses obsèques ont lieu à Paris.
Du nerf pneumo-gastrique et de ses fonctions, [Thèse présentée et soutenue à la Faculté de Médecine de Paris, le , pour obtenir le grade de Docteur en médecine], Imprimerie de Didot Le Jeune (Paris), no 274, 1829, Texte intégral.
Phlébite traumatique, [Thèse pour le Concours d'agrégation à la Faculté de médecine de Paris en 1832], Imprimerie Thuau, 1832.
Manuel complet de médecine légale, Crochard (Paris), 1833, Texte intégral.
De l'Anatomie pathologique des luxations anciennes du fémur, en haut ou en dehors, ou dans la fosse iliaque externe, [mémoire présenté à l'Académie des sciences (1835)], impr. de F. Locquin (Paris), (s. d.).
Des amputations dans la continuité et la contiguité des membres; leurs avantages et leurs inconvéniens, Germer-Baillière (Paris), 1836, 82 p., Texte intégral.
Campagne de Constantine de 1837, Crochard (Paris), 1838 , 307 p., Texte intégral.
Traité de médecine opératoire, bandages et appareils, Crochard (Paris), 1839, lire en ligne sur Gallica.
«Nouveau procédé d'amputation tarso-tarsienne», in: Annales de médecine belge et étrangère, , p. 147-152, Texte intégral.
De l'opération de l'empyème [Thèse - Concours pour une chaire de médecine opératoire], Masson, Fortin et Cie (Paris), 1841 [2ème éd.], 181 p., Texte intégral .
De l'Application de la méthode anaplastique au traitement du cancer, impr. de G. Silbermann (Strasbourg), 1845, lire en ligne sur Gallica.
Recherches sur le cancer, G. Silbermann (Strasbourg), 1846.
De l'insensibilité produite par le chloroforme et par l'éther et des opérations sans douleur, J.-B. Baillière (Paris), H. Baillière (Londres), 1848 , [Premier livre d’anesthésie en France] Texte intégral
De l'Infection purulente, ou pyoèmie, J.-B. Baillière (Paris), 1849, Texte intégral.
De la section des artères dans l'intervalle de deux ligatures comme méthode générale de traitement des hémorrhagies et des anévrismes, J.B. Baillière (Paris), 1850, 56 p., lire en ligne sur Gallica et Texte intégral.
Lettre adressée à M. le Président de l'Académie des sciences, sur une observation de staphyloraphie pratiquée avec un succès complet par une méthode et des instrumens nouveaux, J.-B. Baillière (Paris), 1850, lire en ligne sur Gallica.
Nouvelles considérations sur l'emploi du chloroforme, impr. de G. Silbermann (Strasbourg), 1851, lire en ligne sur Gallica .
Des régles de l'aplication du chloroforme aux operations chirurgicales, J.-B. Baillière (Paris), 1852, lire en ligne sur Gallica.
De l'évidement des os, V. Masson (Paris), 1860, Texte intégral
Résumé analytique des travaux scientifiques du dr Ch. Sédillot candidat à la place vacante dans la section de médecine et de chirurgie de l'Académie des sciences, [Impr. de E. Martinet, Paris], 1867, Texte intégral.
Notice sur les titres et les travaux scientifiques du Dr Ch. Sédillot présentée à l'appui de sa candidature à l'Académie des sciences, section de médecine et de chirurgie, G. Silbermann (Strasbourg), 1867, Texte intégral.
De l'Évidement sous-périosté des os [2ème édition], J.-B. Baillière et fils (Paris), 1867, lire en ligne sur Gallica .
Comment se régénèrent les os à la suite de l'opération de l'évidement et de la nullité radicale de l'ostéogénie sur l'homme par les gaines et les lambeaux périostés, impr. de G. Silbermann (Strasbourg), 1867, lire en ligne sur Gallica.
De l'Ablation des malléoles fracturées dans les luxations du pied, compliquées de l'issue des os de la jambe au travers des téguments, impr. de G. Silbermann (Strasbourg), 1867, lire en ligne sur Gallica.
De la Nullité radicale des résections sous-périostées, comme moyen de régénération des os, [Communication à la Société de chirurgie, séances des 2 et ], impr. de G. Silbermann (Strasbourg), 1867, lire en ligne sur Gallica.
Comment se régénèrent les os à la suite de l'opération de l'évidement et de la nullité radicale de l'ostéogénie sur l'homme par les gaines et les lambeaux périostés, isolés et détachés des os subjacents, dans la méthode des résections sous-périostées, impr. de G. Silbermann (Strasbourg), 1867, lire en ligne sur Gallica.
Contributions à la chirurgie, J.-B. Baillière (Paris), 1868, 2 vol.:
De la Certitude en médecine [discours prononcé à la séance annuelle de la Société de médecine de Strasbourg, le ], impr. de G. Silbermann (Strasbourg), 1869, lire en ligne sur Gallica.
Chirurgie de guerre: du traitement des fractures par armes à feu, 1870 , [communication].
Traité de médecine opératoire, bandages et appareils, [4ème éd.], J.B. Baillière et fils (Paris), 1870, Tome second, Texte intégral.
De la réorganisation de la médecine militaire [discours prononcé à l'Académie de médecine dans la séance du ], Masson (Paris), 1873, Texte intégral
Du Relèvement de la France, vieilles vérités, union, perfectionnement, E. Plon (Paris), 1874,lire en ligne sur Gallica.
«De l'influence des découvertes de M. Pasteur sur les progrès de la Chirurgie», in : Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des sciences, t. 86, (1878), p. 634, lire en ligne sur Gallica.
Voir aussi
Alphonse-Marie-Joseph Kien, (Dr): Clinique chirurgicale de M. le professeur Sédillot [semestre d'été, année 1866], impr. de G. Silbermann (Strasbourg), 1867, lire en ligne sur Gallica
↑«L'administration du chloroforme», in: Histoire de l'anesthésie par Marguerite Zimmer, EDP Sciences,766 p. Extraits p. 245-246.
↑C. Sédillot, « De l'inflence des découvertes de M. Pasteur sur les progrès de la Chirurgie », dans Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des sciences, t. 86, (1878), p. 634, consultable sur Gallica. Sédillot dit que le mot a été approuvé par Littré.
↑Edmond Sergent, L. Parrot, R. Horrenberger: «Un point de sémantique: le mot "virus" ne doit pas rester ambigu», in:Bulletin de l'Académie nationale de médecine, [séance du 26 juin 1951], p. 362-365, lire en ligne sur Gallica
↑La médecine compte plusieurs hommes distingués de ce nom ; voir: Dictionnaire encyclopédique des sciences médicales publ. sous la dir. A. Dechambre [puis de] L. Lereboullet, G. Masson, P. Asselin (Paris) [puis] Asselin et Houzeau (Paris) 1874-1885, Troisième série, Q-T. Tome huitième, p. 466-469, lire en ligne sur Gallica.
↑Paul Delaunay, Le corps médical et le choléra en 1832, impr. Tourangelle (Tours), 1831, 86 p. Texte intégral
↑Ernest Mercier: Les deux sièges de Constantine, imp. Poulet (Constantine), 1896, Texte disponible en ligne
Eugène Boeckel, Notice biographique sur le professeur Ch. Sédillot, [S. l.][s. n.], 1883, 20 p.
Paul Horteloup, Eloge de Charles-Emmanuel Sédillot [prononcé à la Société de chirurgie], G. Masson (Paris), 1885,Texte intégral.
Charles Baechler (dir.), Nouveau dictionnaire de biographie alsacienne, vol. 35, Fédération des sociétés d'histoire et d'archéologie d'Alsace, Strasbourg, 2000, p. 3605-3606.
Daniel Bonnot, Charles Emmanuel Sédillot, (1804-1883), sa vie et ses œuvres à travers ses écrits, , 1986, [Thèse de médecine de l'université Strasbourg 1] , édition remaniée : Pensée universelle (Paris), 1988, 216 p., référence sudoc.
Daniel Bonnot, « Charles Emmanuel Sédillot (1804-1883) », in: Histoire des Sciences médicales 1989;23(3), p. 199–204, Texte intégral.
Sunder, C. H., La Vie et les Œuvres de Ch. Emanuel Sedillot (1804-1883), Presses universitaires de Strasbourg (Strasbourg), 1933.
Jacques de Fourmestraux, Charles Sédillot (1804-1883), J.-B. Baillière et fils, Paris, 1933.
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